Méditerranée : une interdépendance énergétique croissante entre nord et sud

L'observatoire méditerranéen de l'énergie a présenté la première édition de l'étude Mediterranean energy perspectives. Cette publication, qui sera désormais annuelle, met en lumière l'évolution de la demande prévisionnelle en énergie de la région.

A travers le mediterranean energy perspectives 2008, l'observatoire méditerranéen de l'énergie (OME) entend donner une projection des marchés énergétiques méditerranéens jusqu'en 2030. Basé sur l'évolution des populations, la croissance économique et les prix internationaux des énergies fossiles, cette étude livre un scénario de l'évolution de la demande en énergie des pays du pourtour méditerranéen, soit 24 pays ou agrégats.
L'étude, qui n'est ''qu'une'' projection, présuppose qu'il n'y aura aucune déviation majeure des politiques énergétiques en place ou en cours d'application.
Le mediterranean energy perspectives 2008 révèle une augmentation de la demande énergétique d'ici 2030, la plupart de la demande en hausse provenant des pays du Sud. Si la production énergétique de la région va augmenter sur cette même période, elle ne sera pas suffisante pour répondre à la hausse de la demande. La dépendance énergétique de la région va donc elle aussi augmenter.
Concernant la production électrique, l'étude souligne une nécessaire augmentation des capacités de production mais aussi des interconnexions. Enfin, l'étude précise qu'aujourd'hui les potentiels éoliens et solaires, notamment des pays du Sud, sont inexploités. Le scénario concernant ces énergies est conservateur et projette une part des énergies renouvelables dans la fourniture totale d'énergie primaire de 11 % en 2030 contre 7 % en 2005.
Une consommation en hausse principalement basée sur les énergies fossiles
La région méditerranéenne représente 9 % de la demande mondiale en énergie aujourd'hui. Cette part devrait rester relativement stable jusqu'en 2030 malgré une augmentation de la demande. Celle-ci devrait en effet croître de 1,5 % par an pour atteindre 1.426 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) par personne par an en 2030, contre 990 Mtep en 2005.
La plus grande part de la demande va venir des pays du Sud dont la Turquie, due à l'augmentation de la population et à la croissance économique. Cela va changer la donne. Jusqu'à aujourd'hui, le Nord représentait près des deux tiers de la demande, le Sud un tiers. En 2030, le rapport va s'équilibrer : 58 % de la demande pour le Nord, 42 % pour le Sud, note Lisa Guarrera, de l'OME.
Le secteur du transport restera le plus gros consommateur d'énergie en 2030. Le secteur résidentiel devrait augmenter encore sa part. Dans le Sud, la part de l'industrie dans la consommation totale finale va baisser. Nous tendons aujourd'hui vers des sociétés de service.
Tout comme aujourd'hui, les énergies fossiles représenteront en 2030 près de 80 % de la demande en énergie. Le pétrole, bien que perdant des parts au profit du gaz, restera la source d'énergie dominante. La demande en charbon continuera à croître fortement pour atteindre 12 % du mix énergétique en 2030.
Les énergies renouvelables connaîtront la plus forte croissance (3,5 % par an en moyenne) et représenteront 11 % de la demande énergétique. La production énergétique de la région devrait augmenter de 20 % d'ici 2030. La production pétrolière devrait augmenter de 20 %, la production gazière devrait quant à elle doubler. L'augmentation de la production d'énergie régionale ne devrait cependant pas amoindrir la dépendance énergétique des pays du pourtour méditerranéen.
En 2030, la région devra importer plus de 39 % de ses besoins en pétrole et 28 % de ses besoins en gaz. Face à ce constat écologiquement sombre, l'étude précise que la poursuite des politiques actuelles ne favorisera pas un futur énergétique enviable pour la région méditerranéenne, à moins que d'immenses efforts soient entrepris pour améliorer l'efficacité énergétique et diversifier les sources d'énergies importées, en tenant compte également de l'important développement des énergies renouvelables.
Les enjeux énergie par énergie
La Méditerranée détient 4,6 % des réserves mondiales avérées de pétrole, réparties principalement sur 3 pays : l'Algérie, l'Egypte et la Libye. Environ 40 Mtep de capacité de raffinage devraient être ajoutées en 2015, 60 Mtep d'ici 2030.
L'étude de l'OME prévoit que la région aura atteint son pic de production de pétrole en 2020. Parallèlement la demande en pétrole devrait augmenter, principalement en provenance des pays du Sud. La région devra faire face à un surplus d'essence. Les régions d'import, en particulier les Etats-Unis, ne pourront probablement pas absorber ce surplus.
En revanche, la Méditerranée sera confrontée à un déficit de gazole. La Russie, principal fournisseur de la région, pourrait ne plus satisfaire l'ensemble des besoins de la région dès 2015.La production de gaz, principalement située en Algérie, Egypte et Libye, devrait quant à elle doubler.
La demande devrait passer de 300 bcm* en 2007 à 500 bcm. La production d'électricité devrait rester le secteur le plus consommateur de gaz. Le développement du réseau de transport gazier à l'avenir constitue un enjeu fondamental pour la région. Concernant la production d'électricité, les capacités de production devront être augmentées pour répondre à la hausse de la demande de 80 % d'ici 2030. L'étude estime à 450 milliards $ les besoins d'investissements dans des infrastructures d'ici 2020 et souligne l'urgence du développement de bonnes interconnexions.
La production électrique sera issue du gaz naturel pour les pays du Sud et du nucléaire pour les pays du Nord. La part des énergies renouvelables devrait passer de 7 % en 2005 à 11 % en 2030, ce qui est assez faible en comparaison de l'énorme potentiel d'énergies renouvelables disponibles dans la région, souligne l'étude. L'hydroélectricité devrait encore constituer une grande part de production d'électricité renouvelable (80 %). Paradoxalement, au vu du potentiel des pays du Sud, les pays du Nord sont aujourd'hui les plus gros producteurs d'énergie renouvelable de la région avec près de 70 % de l'électricité renouvelable. Cette contribution devrait diminuer à 60 % en 2030.
L'OME qui est l'un des acteurs du Plan solaire pour la Méditerranée qui prévoit l'installation de 20 GW d'ici 2020, présentera le 16 décembre prochain un plan d'action pour le développement des énergies renouvelables dans les pays Sud et Est méditerranéens.
Par S.FABREGAT - Actu-Environnement.com
* milliards de m3

À l’ombre de « Barcelone »: du PEM à l’Union pour la Méditerranée

Après un long débat, l’Union pour la Méditerranée - UpM a été adoptée, le 13 juillet 2008, lors du Sommet des chefs d’État et du gouvernement, puis a été mise sur les rails lors de la conférence des ministres des affaires étrangères, les 3 et 4 novembre 2008, à Marseille.
Ces deux développements ont été le fruit d’un ensemble d’événements clés et de négociations animées.
Tandis que les chefs d’État et du gouvernement, conjointement avec les ministres des affaires étrangères, ont clarifié comment les dynamiques de l’UpM devront être gérées, ainsi que les rôles devant être joués par les acteurs du processus, il s’agirait plutôt du Conseil européen initial du 13 mars 2008 qui a clairement déterminé la substance de ces dynamiques – notamment le passage à l’UpM en tant que nouveau cadre de coopération euro-méditerranéenne.
Plutôt que de fondre les deux cadres, les politiques du PEM viendront intégrer l’UpM.Ce rapport vise à fournir une évaluation générale de l’UpM, en s’appuyant sur les conclusions de la Déclaration de Paris et de la conférence de Marseille.
Après une section introductive, le rapport étudie, dans la première section, comment l’UpM et le PEM pourraient être amalgamés, dans le cadre de relations complémentaires, et harmonisés, plutôt que séparés et mis en concurrence. Dans la deuxième section, le rapport discutera de la valeur ajoutée qui peut être attribuée à la nouvelle politique euro-méditerranéenne – tout d’abord dans une perspective institutionnelle et politique, puis d’un point de vue économique, et finalement sous le prisme sécuritaire.
La troisième section est consacrée à des questions de compatibilité. Dans la quatrième et dernière section du rapport, des conclusions ainsi qu’un ensemble de recommandations politiques sont présentées.
Par Euromesco.net - février 2009

Le plan solaire pour la Méditerranée : non pas une option, mais bien une nécessité, affirme la Commissaire Benita Ferrero-Waldner

Mme Benita Ferrero-Waldner, commissaire chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, a souligné l’engagement de l’Union européenne à soutenir le plan solaire pour la Méditerranée, une initiative qui est, insiste-t-elle, « une nécessité, non une option » devant le réchauffement de la planète.
Dans un discours qu’elle a prononcé lors de la Semaine européenne de l’énergie durable, Mme Benita Ferrero-Waldner a exposé les grandes lignes de « l’énorme potentiel » de l’énergie solaire, disant qu’avec le temps et un soutien financier, cette forme d’énergie serait capable de concurrencer les combustibles fossiles.

La commissaire a indiqué trois priorités du plan solaire pour la Méditerranée, une initiative clé de l’Union pour la Méditerranée :
continuer à soutenir le développement d’un cadre législatif et réglementaire stable dans la zone euro-méditerranéenne ;
partager avec les partenaires méditerranéens l’expérience de l’Union européenne dans ses efforts pour atteindre les objectifs en matière d'énergie renouvelable;
faciliter le développement et l’adoption des technologies modernes.
L'intégralité du discours
Semaine européenne de l'énergie durable

Marché euro-arabe du gaz dans le Mashreq

Soutient le développement d’un marché intégré du gaz entre quatre pays (Égypte, Jordanie, Liban et Syrie) en vue de créer un marché régional du gaz, une première étape en vue de l’intégration dans le marché du gaz européen.
Budget : 6 millions d’euros (MEDA) financés par la Commission européenne + 1 million d’euros en nature par les pays partenaires méditerranéens (PPM)
Durée : 2005-2008
Pays participants : Égypte, Jordanie, Liban, Syrie
Objectifs :
Ce projet vise à contribuer à l’intégration des marchés du gaz dans les quatre pays bénéficiaires (Égypte, Jordanie, Liban, Syrie) en vue de créer un marché régional du gaz dans le Mashreq, une première étape en vue de l’intégration dans le marché gazier européen.
Établi à Damas avec des bureaux de liaison au Caire, à Amman et à Beyrouth, le projet se concentre sur l’élaboration d’un schéma directeur gazier, sur le développement de réseaux, ainsi que sur la mise en place des cadres réglementaires nécessaires.

Concrètement ?
Le projet contribue à la réalisation des principales infrastructures de liaison dans la région (gazoduc arabe et autres) et promeut l'utilisation du gaz, tout en renforçant les connaissances techniques et la culture d’entreprise des principales parties prenantes et en améliorant les compétences technique et de gestion. Il s’efforce d’encourager les réformes destinées à améliorer les structures du marché et à harmoniser les cadres réglementaires entre les bénéficiaires et avec l’UE. Il soutient également le transfert de savoir-faire, promeut l'utilisation du gaz pour la production d'électricité, identifie les barrières commerciales et facilite le commerce dans la zone.
Il formule des recommandations visant à la consolidation du cadre juridique et réglementaire applicable au gaz et à l’harmonisation juridique, ainsi que sur les étapes préliminaires vers des réformes réglementaires. Le projet promeut le transfert du savoir-faire et renforce les capacités des organismes et des populations concernés.
Site Internet: http://www.eamgcc.org/

Actions en bref
Élabore un schéma directeur gazier, mène une enquête sur le développement de réseaux et des études de faisabilité.
Formule des propositions en vue de réformes juridiques et réglementaires.
Organise 44 cours, formations et séjours d’étude afin de proposer un transfert de savoir-faire.
Organise des ateliers et des activités de formation sur des questions telles que la législation et la réglementation du marché intérieur de l’UE, les stratégies d’entreprises et la gestion d’entreprise et les tarifs gaziers.
Établit les bases pour la création d’un centre de coopération euro-arabe du gaz au Mashreq.
Alimente un site Internet actualisé et informatif et publie régulièrement un bulletin d’information.

SMAP - Réalisations et perspectives futures

Les partenaires de la phase en cours du programme SMAP participent ces 18 et 19 février au séminaire régional final à Alexandrie, organisé autour du thème "Réalisations et perspectives futures".
Selon un communiqué de presse, plus de 150 fonctionnaires et experts de la région et de l’UE doivent assister à l’événement qui couronne dix années de coopération euro-méditerranéenne dans le domaine de l’environnement et du développement durable.
SMAP III soutient les pays partenaires méditerranéens dans leurs efforts de prévention de la dégradation de l’environnement, d’amélioration des normes environnementales et d’intégration des considérations environnementales dans leurs politiques. SMAP III, financé par le programme régional, encourage le développement durable et, par le biais d’une aide technique et financière, il apporte son soutien aux activités connexes de grande priorité qui concernent l’environnement.
EuromedInfo - le 18 février 2009

METIS - MEdiTerranean Introduction of GNSS Services - à Istambul

Une quarantaine de personnes, parmi lesquelles des acteurs du secteur des transports et les coordinateurs nationaux de sept pays méditerranéens partenaires (Égypte, Jordanie, Liban, Autorité palestinienne, Syrie, Tunisie et Turquie) ont participé à l'événement de METIS (MEdiTerranean Introduction of GNSS Services) intitulé “Exploitation des services EGNOS/Galileo dans la région MEDA”.
L’événement, placé sous la présidence de la Commission européenne, a été accueilli conjointement par Turksat et Telespazio, à Istanbul.
Selon une déclaration postée sur le site Internet du projet EuroMed Transport, l’équipe du projet a présenté pendant l’événement les résultats des démonstrations qui ont permis d’expérimenter l’utilisation d’EGNOS (European Geostationary Navigation Overlay Service- Service européen de navigation par recouvrement géostationnaire) dans le domaine maritime et ferroviaire en Turquie, les applications relatives à la mobilité des personnes et l’e-tourisme au Maroc ainsi que les recherches conduites dans cinq pays MEDA (Israël, Maroc, Territoires palestiniens, Tunisie et Turquie).
METIS vise à définir une politique euro-méditerranéenne commune pour la mise en œuvre des services de GNSS (système satellite mondial de navigation) et ouvrir la voie à l’introduction des services EGNOS et GALILEO dans la région méditerranéenne.
EuromedInfo - le 17 février 2009
Déclaration
Présentations
METIS : fiche et actualités

Le PE adopte le rapport sur l'«Union pour la Méditerranée»

Le fait d'ouvrir l'Union pour la Méditerranée (UPM) aux pays extérieurs au partenariat «augmente les chances d'établir des relations paritaires entre l'UE et les pays partenaires méditerranéens et de gérer les problèmes de la région de façon globale», peut-on lire dans un rapport du Parlement européen (PE) adopté par 521 voix pour, 44 voix contre et 13 abstentions.
Selon ce rapport, si le projet d'UPM «tient ses promesses et produit des résultats concrets et visibles», il contribuera à l'établissement de la paix et de la prospérité et constituera «un pas vers l'intégration économique et régionale ainsi que vers la coopération écologique et climatique entre les pays méditerranéens».
D'après un communiqué de presse du PE, ce rapport se félicite également de la décision des ministres des affaires étrangères de l'UPM de faire participer la Ligue des États arabes à toutes les réunions.

Le PE demande à ce que le secrétariat de l'UPM devienne opérationnel dans les meilleurs délais et considère qu'il est nécessaire de réaffirmer la valeur stratégique des relations euro-méditerranéennes et de l'acquis du processus de Barcelone, notamment la participation de la société civile.
Le rapport estime que l'UPM n'entravera pas les autres initiatives de coopération régionale et appelle le Conseil et la Commission à faire en sorte que tous les pays membres de l'UPM puissent avoir accès aux programmes régionaux déjà prévus.
Concernant le financement, le rapport souligne que les projets financés dans le cadre de l'UPM doivent être soutenus par les fonds communautaires, les États partenaires et le financement privé. Il appelle le Conseil et la Commission à préciser le rôle et à renforcer les initiatives de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP). En outre, il réitère le soutien du PE à la création d'une Banque d'investissement euro-méditerranéenne.
EuromedInfo - le 19 février 2009
Communiqué de presse
UPM
FEMIP

Vèmes Rencontres Internationales Monaco et la Méditerranées - Gestion Durable et Équitable de l'eau douce en Méditerranée (RIMM)

Objectifs des Vèmes RIMM
Réunir d'éminents experts sur un sujet d'une importance capitale pour l'avenir de l'homme et leur donner l'opportunité de présenter des projets de pointe devant un auditoire composé de spécialistes, de journalistes et de représentants politiques.
Encourager les responsables des pays méditerranéens à réfléchir et à travailler ensemble sur des programmes urgents et des projets d'avenir.
Contribuer aux renforcements des liens euro-méditerranéens.
Créer des passerelles entre pays et sauvegarder le patrimoine méditerranéen.
Thématique:
Comment l'homme a-t-il maîtrisé l'eau au cours des millénaires ?
Que reste t-il aujourd'hui de l'héritage florissant du passé ?
Comment relever le défi de la pénurie en eau douce dans l'avenir ?
Programme :
Trois journées d'échange (tables rondes et débats) ouvertes au public, aux professionnels, aux chercheurs des pays méditerranéens ;
Deux thèmes de réflexion : la gestion de l'eau de l'Antiquité à la civilisation arabo-musulmane et la présentation de projets innovants de gestion de l'eau ;
13 pays méditerranéens représentés: 25 experts de la culture, des sciences et des technologies ;
Un pays à l'honneur : ses défis pour l'avenir ;
Remise du Prix des RIMM pour la meilleure initiative en matière de gestion durable et équitable de l'eau, décerné par un jury d'experts ;
Remise du Prix GRECO : à l'une des 100 entreprises méditerranéennes sélectionnées pour leurs initiatives innovantes en matière d'utilisation de techniques ‘éco-efficaces'.
Comité scientifique:
Jean MARGAT, Vice-président du Plan Bleu pour la Méditerranée et Vice-président de l'Institut Méditerranéen de l'Eau (IME),
Pietro LAUREANO, Spécialiste des systèmes hydriquestraditionnels dans les zones arides, consultant à l'UNESCO, Mohammed El FAÏZ, Professeur àl'Université Cadi Ayyad de Marrakech,
Toufik FTAÏTA Maître de conférences à l'Université de Nice-Sophia-Antipolis,
Marie-Françoise COUREL, Ancien Directeur du Département des Sciences Humaines et Sociales au CNRS.

Contact information:
Caterina Prochilo, Communication et Promotion, RENCONTRES INTERNATIONALES MONACO ET LA MÉDITERRANÉE (RIMM), 6, lacets Saint-Léon, MC 98000 Monaco/
Élisabeth BREAUD, Directrice et Présidente des RIMM/
Anne DANZIGER, Coordinatrice des Rencontres /
Philippe MOJICA, Chargé de la Presse (email: Info@rimm-mc.org, ebreaud@libello.com, adanziger@libello.com
Phone: + (0) 377 97 70 65 27 ;
Fax: + (0) 377 97 77 76 39 /
Tél. +33 (0)6 71 20 51 79
http://www.rimm-mc.org

Conférence Eau agricole au Maghreb

La fondation FARM, le CIRAD et le CIHEAM organisent la conférence " Crise alimentaire et raréfaction de l’eau : quel défis pour la profession agricole au Maghreb ?"
Présentation de la Conférence
La crise alimentaire de 2008 et la forte augmentation des prix agricoles sont venues rappeler que les pays du Sud de la Méditerranée sont confrontés au défi de leur sécurité alimentaire. La balance commerciale agricole est fortement déséquilibrée dans cette région, qui représente 4% de la population mondiale mais absorbe 12% des importations mondiales de céréales (source : CIHEAM).
Dans le même temps, ces pays doivent faire face à une augmentation importante de la demande en eau urbaine alors que les ressources renouvelables, actuellement inférieures à 1 000 m3 par habitant et par an au Maghreb, sont limitées et sont de plus déjà fortement affectées par le changement climatique.
Or, l’agriculture est le secteur qui consomme le plus d’eau au Maghreb (89 % de la demande totale en eau au Maroc, 78% en Tunisie), les surfaces irriguées occupant entre 7 et 15 % des terres arables et cultures permanentes selon les pays (source : Plan Bleu). L’enjeu est donc bien d’assurer une production agricole suffisante pour l’alimentation, dans un contexte de raréfaction des ressources en eau. Pour éviter une dégradation du bilan alimentaire sur la rive sud de la Méditerranée, il faudrait augmenter la productivité agricole de 53% d’ici 2025 (source : IAMM).
Pour relever ces défis, des innovations techniques, institutionnelles et sociales peuvent permettre de réduire la demande en eau pour l’agriculture et d’améliorer la productivité de l’eau et des sols. Néanmoins, ce type d’innovations implique des évolutions fortes pour les exploitations familiales petites et moyennes, qui représentent la majorité des exploitations. L’émergence d’associations d’irrigants aux côtés des grands organismes publics pour gérer l’eau agricole, et de coopératives et d’autres formes d’action collective susceptibles de regrouper les acteurs des filières, peut constituer une opportunité pour soutenir la modernisation de ces exploitations.
Cette conférence propose de soumettre les messages suivants à la discussion :
1. Il est urgent d’augmenter la productivité de l’eau et des sols au Maghreb, sans opposer l’agriculture pluviale et irriguée, qui toutes deux mobilisent une ressource en eau qui se raréfie dans la région.
2. Les exploitations agricoles familiales sont au cœur de cet enjeu d’augmentation de productivité, nécessaire pour saisir les opportunités des marchés.
3. La promotion des organisations professionnelles agricoles et le développement de politiques publiques adaptées sont une condition de l’engagement des agriculteurs vers une meilleure gestion des filières et de l’eau.
Le cadre du Salon International de l’Agriculture de Paris permet de présenter les points de vue des professionnels agricoles, des Etats, des chercheurs et des différents partenaires du développement de l’agriculture au Maghreb sur ces enjeux et d’en débattre avec le public de la conférence.
Il est également proposé qu’une conférence du même type soit organisée au Salon International de l’Agriculture au Maroc de Meknès d’avril 2009. Les contenus de cette conférence pourront être diffusés au Forum Mondial de l’eau d’Istanbul en mars 2009, lors des sessions relatives à l’eau pour l’alimentation et à l’occasion d’un évènement parallèle concernant l’eau agricole en Méditerranée sur le stand du Partenariat Français pour l’Eau.
Les institutions organisatrices de cette conférence, impliquées sur des projets d’appui à la structuration de la profession agricole au Maghreb soutenus par le Ministère Français des Affaires Etrangères, sont prêtes à renforcer ces approches avec l’ensemble des acteurs concernés.
Contact :
farm-eau@fondation-farm.org , + 33 1 43 23 00 10
La conférence se tiendra le lundi 23 février 2009, de 9h à 17h au Salon International de l’Agriculture de Paris, Salle Océanie, Hall 4 – 1er étage

Où en est l’Union pour la Méditerranée ?

Barah Mikaïl est chercheur spécialisé sur le Moyen-Orient. Il travaille également sur les enjeux géopolitiques de l’eau.

Plus de six mois sont passés depuis le très médiatisé sommet du 13 juillet à Paris pour le lancement de l’UPM. Où en est-on avec ce projet aujourd’hui ?
On peut estimer que l’on n’a pas avancé comme on aurait pu le souhaiter depuis le 13 juillet dernier. Certes, la volonté des Européens et des habitants de la rive Sud de la Méditerranée d’aller plus avant dans leurs modalités de composition générales reste officiellement présente. Mais dans la réalité des faits, ce sont plutôt les logiques bilatérales qui continuent à l’emporter.
Qui plus est, on a vu récemment comment l’offensive israélienne à l’encontre de la bande de Gaza a porté un coup aux processus de réunion prévus dans le cadre de l’UPM. Autant dire que, s’il y a une chose qui a été confirmée sur le terrain, c’est bel et bien la grande difficulté qu’il y a pour l’UPM d’avancer concrètement tant qu’elle privilégiera les logiques de coopération techniques et économiques à un traitement de fond des questions politiques, en tête desquelles figure le conflit israélo-palestinien.

L’Egypte va assurer la co-présidence de l’UPM pour les pays du Sud, la Tunisie va abriter le secrétariat général et Barcelone l’organisation. L’Algérie donne l’impression d’avoir été mise à l’écart des grandes décisions, et ce malgré sa position stratégique dans la région et son importance dans la réalisation de ce projet. Quelles sont les raisons de ce traitement défavorable pour l’Algérie ?
Il convient de reconnaître que l’Algérie y était elle-même allée à reculons concernant ce projet d’UPM. On se souvient ainsi que la participation de ce pays, et plus précisément du président algérien, au sommet du 13 juillet dernier n’avait été acquise qu’à la dernière minute.
Or, ce sont les Européens, en tête desquels les Français, qui estiment pour leur part qu’il y a un plus grand avantage à consolider le rôle de pays plus franchement en phase avec leurs volontés et aspirations. Et, sur ce plan, autant les options nationalistes de l’Algérie peuvent être à son honneur, autant, sur le fond, cette attitude forte suscite des craintes de la part des promoteurs européens de l’UPM.
Je n’irai pas pour autant jusqu’à dire que cela exclut l’Algérie de l’UPM et de ses projets ; au contraire, elle peut y avoir voix au chapitre, au même titre que l’ensemble des autres membres. Cela dit, il est vrai que cela ne se traduit pas pour autant pour l’heure par des consolidations de type institutionnel favorables aux Algériens.
Ce qui demeure effectivement regrettable, l’Algérie, et même le Maroc, ayant bien plus de cartes politiques à jouer que la Tunisie par exemple. Mais il est vrai que cette dernière est bien plus proche des options politiques européennes. Ce qui en dit long d’ailleurs sur le projet d’UPM, ses orientations potentielles, et ses logiques de fonctionnement.

En quoi l’UPM pourrait servir les intérêts de l’Algérie ?
L’UPM pourrait servir l’Algérie au même titre que l’ensemble de ses voisins du Sud de la Méditerranée. En rendant des fonds disponibles, et en construisant des projets en commun, on voit mal en effet comment l’Algérie pourrait voir ses intérêts franchement écornés.
Dépollution de la Méditerranée, projets de sauvegarde de l’environnement, amélioration des fondements économiques et de l’activité du pays, sont autant de faits qui ne peuvent être objectivement critiqués pour ce qui concerne leur bien-fondé. Mais, une fois encore, ce n’est pas pour autant que ces projets seront porteurs, à partir du moment où les pays du Nord de la Méditerranée leur demanderont une contrepartie politique automatique.
On n’en est pas à ce stade, certes ; mais il faudra voir si l’UPM réussira à faire mieux que le processus de Barcelone lancé en 1995. Celui-ci a connu un rapide essoufflement du fait de l’absence de coordination d’horizons politiques et d’objectifs clairs à terme. Le défi, pour les promoteurs occidentaux de l’UPM, c’est de convaincre l’Algérie et l’ensemble de ses voisins de ce que ce projet sera porteur pour leur avenir. Mais là, beaucoup reste encore à faire.
Israël a fait fi des répercussions qu’induiraient son offensive destructrice contre la bande de Gaza, sur sa candidature à l’UPM. N’est-ce pas la une autre occasion ratée de faire la paix avec les pays arabes ?
Oui et non. Oui, dans le sens où l’UPM aurait pu incarner une enceinte où les choses seraient exposées et débattues, sereinement d’ailleurs ou non ; la présence en son sein d’une multitude d’acteurs, aussi contre-productive puisse-t-elle paraître, aurait en effet au moins pu avoir l’avantage de voir se dégager une tendance globale de la part des pays membres de l’UPM, en l’occurrence pour s’inscrire en faux contre l’action israélienne. Mais non, dans le sens où l’UPM est encore balbutiante, dans le sens où elle a fait le choix de faire fi d’une intervention directe de sa part dans le courant politique des événements, et dans le sens également où les Européens ne semblent pas encore être d’accord sur l’attitude à adopter vis-à-vis du conflit israélo-palestinien – ou, du moins, n’osent pas le faire.
Que l’on imagine que les membres de l’UPM aient, éventuellement, menacé Israël de l’exclure de l’UPM s’il ne cessait son offensive à l’encontre de la Bande de Gaza ; cela n’aurait pas pour autant changé le courant des choses, à mon sens.
Ce que je veux souligner, ici, c’est que l’UPM prend le risque effectif de vite confiner à une forme de coquille vide. Dans le même temps, si la résolution du conflit israélo-palestinien pourrait dépendre un jour des options de l’UPM, on n’en est cependant en rien à ce stade à l’heure qu’il est.

L’UPM a permis aux présidents Bachar El-Assad ( la Syrie) et Mouammar Kadhafi ( la Libye) de sortir peu ou prou de leur isolement politique international. Leurs souscription à ce projet n’était-elle pas motivée par cet acquis politique, l’UPM n’étant qu’un prétexte ?
Pour le président syrien, oui ; mais n’oublions pas que Mouammar Kadhafi ne s’est pas rendu à Paris pour sa part.
Au contraire, il a fait valoir des motifs d’opposition à l’UPM, en soulignant qu’à son sens, il valait mieux avancer à quelques-uns, mais sûrement et correctement, qu’à plusieurs, mais mal. C’est ce qu’il sous-entend quand il affiche ses préférences pour le « 6+6 ».
Quant à la Syrie, il va de soi qu’elle n’avait pas de raisons objectives de refuser une telle invitation, à un moment où elle était effectivement largement mise au ban de la dite communauté internationale. Mais il ne faut pas se tromper pour autant : ce qui intéresse les Syriens par-dessus tout, c’est bel et bien le renouement de relations un peu plus chaleureuses avec Washington.
A leurs yeux, l’UE et l’UPM peuvent avoir des bénéfices économiques et financiers, et avoir valeur de tremplin politique ; mais ça ne va pas plus loin. Et ça n’ira d’ailleurs pas plus loin tant que l’UE n’aura pas elle-même mis en place les conditions de son affirmation politique.
En tant que spécialiste des enjeux géopolitique de l’eau, que pensez-vous du volet eau et écologie proposé dans le carde de l’UPM ?
Il ne faut pas oublier que l’UPM n’a en rien révolutionné la donne en termes hydrauliques. Le Plan Bleu, pour ne citer que lui, travaille en effet depuis longtemps sur de telles thématiques, et ses publications et rapports témoignent de sa détention concrète de pistes pour une amélioration du statut hydraulique et de la qualité des pourtours des pays méditerranéens.
Quant à l’UPM, certes, elle a le mérite de souligner la profondeur des enjeux hydrauliques et maritimes en Méditerranée, et il convient de s’en réjouir ; dans le même temps, elle ne fait là qu’enfoncer des portes ouvertes.
Dépolluer la Méditerranée est important, oui ; mais ce n’est pas ce qui permettra au sud de la Méditerranée de fonder son propre traité de Rome, ni même aux « euroméditerranéens » de trouver les conditions pour un rapprochement des perspectives les entretenant.

Beaucoup d’observateurs voient dans l’UPM un projet au dessein néocolonial ?
En effet, mais c’est plutôt côté sud-méditerranéen qu’ils se recrutent. Je crois qu’il faut cependant faire attention au poids des mots, et ne pas retenir cette grille de lecture dans son sens premier.
Certes, en proposant un tel projet, les Européens ne font pour l’heure que réchauffer le plat du processus de Barcelone, qui était motivé essentiellement par des logiques sécuritaires et migratoires. Dans le même temps, pour que ce projet ne confine pas au néo-colonialisme franc, il convient tout simplement pour les gouvernements du sud de la Méditerranée d’être clairs quant à ce qu’ils sollicitent, et unis dans leurs requêtes.
Deux conditions qui continuent pourtant à manquer à l’heure qu’il est, et qui ne doivent donc pas nous étonner de constater que c’est bel et bien l’UE qui a le plus d’atouts en main. N’oublions pas en effet que l’ensemble de ses Etats-membres ont réussi à se mettre assez rapidement d’accord autour d’un projet d’UPM qui, pourtant, ne faisait pas consensus parmi eux à l’époque où Nicolas Sarkozy l’a proposé.
Pourquoi les sud-méditerranéens ne seraient-ils pas capables d’en faire autant ?
Quelle est votre analyse de la nouvelle politique qu’Obama entend mener dans la région du Moyen-Orient, notamment les relations américano-israéliennes ?
Rien n’est réellement clair, pour l’heure, en dehors des questions irakienne et, un peu plus à l’est, afghane bien entendu.
C’est pourquoi il convient d’être prudent sur cette question, et surtout de ne pas tenter de diagnostic hâtif. Cela dit, je ne vois pas ce qui pourrait pousser l’Administration Obama à être plus critique vis-à-vis d’Israël que ne l’a été son prédécesseur George W. Bush.
La symbiose américano-israélienne compte en effet au rang des fondamentaux développés par les Etats-Unis depuis 1967, au bas mot. Quant à la possibilité pour Obama de faire des pressions sur Israël pour qu’il s’engage dans des négociations pour la paix avec les Palestiniens, elle reste possible, certes. Mais je doute qu’il entretienne, à l’heure qu’il est, des volontés de règlement de ce conflit aussi poussées que celles mises en exergue par Bill Clinton il y a moins de dix ans.
Autant dire que, même s’il pourra y avoir des évolutions en termes de méthode, sur le fond, je ne crois pas que les Etats-Unis développeront une vision du Proche-Orient en rupture avec la vision israélienne des faits. C’est seulement si les Israéliens décident de faire la paix avec leur entourage que les Américains suivront.
Barah MIKAÏL Par Fayçal Anseur - Algérie Focus - Institut de Relations Internationales et Stratégiques - le 18 février 2009

Patrimoine et Créativité en Méditerranée

Pour la première fois à l’UNESCO, dix pays bordant la Méditerranée au Nord et au Sud se réunissent pour présenter les œuvres de leurs créateurs, héritiers de savoir-faire appartenant à des civilisations communes. Au coeur de l’exposition, la bijouterie et les accessoires tissés et brodés font aussi référence à une civilisation ouverte aux exigences contemporaines bien que plusieurs fois millénaire.
Algérie, Egypte, Espagne, France, Jordanie, Liban, Maroc, Territoires Palestiniens, Syrie, Tunisie, les pays méditerranéens n’ont pas cessé en effet d’échanger leurs productions et leurs techniques. Cette dynamique se poursuit aujourd’hui notamment grâce à certaines initiatives qui seront présentés lors de cette exposition.
Organisée par l’association « Culture Sud » en partenariat avec différents acteurs dont la Société d’Encouragement aux Métiers d’Art , cette exposition se situe dans le cadre d’un projet qui est développé depuis 2005 avec le soutien de de la Division des expressions culturelles et des Industries créatives et du Secteur de la Culture de l’UNESCO.
La constitution d’un réseau méditerranéen, notamment entre les organismes publics et privés, les professionnels des métiers d’art, les designers et les conservateurs de musées représente est une incitation supplémentaire à découvrir cette exposition inédite.
Informations : Maison de l’UNESCO - Hall Miró7, place Fontenoy 75007
ParisExposition ouverte au public du 18 au 26 février 2009 du lundi au vendredi, entre 12 heures et 18 heures
Télécharger le dossier de presse

Guerre d'influence en Méditerranée

Le bassin méditerranéen est de plus en plus convoité par les puissances de ce monde. L'Europe, qui a exercé son influence durant des siècles dans le pourtour méditerranéen, se voit talonnée et «concurrencée» par les Etats-Unis d'Amérique mais aussi par la Russie et, tout dernièrement, par la Chine qui ne cache plus ses «velléités expansionnistes» dans la région.
L'Union européenne et plus précisément les pays de la rive Nord semblent prendre très au sérieux la nouvelle «donne».
L'ex-contre-amiral de la marine française, Jean François Coustillière, n'a pas hésité hier, à déclarer que l'espace méditerranéen est devenu un « espace de fracture» entre les USA et l'UE, mais aussi la Chine qui s'intéresse, dit-il, beaucoup à cette région. Invité par l'Institut national d'études de stratégie globale à l'hôtel Hilton d'Alger, le contre-amiral écarte cependant toute forme de « menaces inter-étatiques » mais ne cache pas aussi, dans son exposé, les « risques» encourus et qui ont vu naissance à cause du trafic commercial et pétrolier qui transite par le bassin méditerranéen».
Un sixième du commerce mondial ainsi qu'un tiers du trafic pétrolier passent par la Méditerranée, ce qui crée forcément, a-t-il souligné des tensions. 20 % du pétrole consommé aux Etats-Unis passent par la Méditerranée, fait savoir le conférencier, qui présente le pourtour méditerranéen comme un axe de pénétration euro-asiatique. Le contre-amiral français a été très clair.
L'UE et les USA, agissant pour leurs intérêts, doivent travailler de concert mais l'UE, a-t-il tenu à préciser, doit aussi «déterminer» des espaces qu'il ne partage pas avec les Etats-Unis d'Amérique. En clair, selon lui, les pays de la rive Sud, dont fait partie l'Algérie, doivent coopérer avec l'Union européenne, en identifiant au préalable leurs intérêts communs. Est-ce que cela doit avoir lieu dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM) ?
Le contre-amiral ne le dit pas clairement mais souligne que le projet initié par le président français Nicolas Sarkozy vise l'Union des pays de la Méditerranée. «Le fondement de la stabilité en Méditerranée passe par le règlement des problèmes sociaux et économiques des citoyens », a-t-il encore ajouté. Ainsi, poursuit-il, l'amélioration des conditions de vie des populations doit se baser sur trois enjeux.
Il s'agit de «disposer de ressources nécessaires, chose qui passe par l'emploi et la capacité de créer des emplois», «l'alimentaire dont ne doit pas souffrir les populations du Sud pour éviter des tensions» et enfin, «l'eau qui est une problématique extrêmement importante», souligne Jean François Coustillière, qui note que les efforts doivent être focalisés sur ces trois enjeux.
Ainsi, le conférencier, qui fait partie de «Horizon Méditerranée», un espace de réflexion, dont les analyses sont transmises aux dirigeants européens, la vision de l'UE est braquée plus vers les pays du Sud que vers les pays de l'Est, contrairement à ce qui se dit justement dans les pays du Sud. «Je suis confiant en l'UPM», a déclaré M. Coustillière, en marge de la rencontre.
Il rappellera un écrit de l'historien français, Benjamin Stora, qui avait dit « qu'un Français sur cinq a des choses personnelles avec l'Algérie », ceci pour souligner toute l'importance que revêt une coopération durable avec, notamment, l'Algérie qui fournit 25 % du gaz que consomme l'Europe.
Mariage forcé ou changement de tactique, la France et l'Europe semblent vouloir à tout prix rattraper le temps perdu avec les pays de la rive Sud au risque de perdre, définitivement, leur guerre d'influence dans le bassin méditerranéen, devenu un enjeu stratégique aux yeux des plus grandes puissances de la planète qui se le disputent désormais.
Z. Mehdaoui
- Continentalnews.fr - 18 fevrier 2009

L'Organisation des Médiateurs et Ombudsmans de la Méditerranée

M. M'hamed Iraki, Wali de Diwan Al Madhalim, a été élu vendredi président de l'Association des ombudsmans méditerranéens, lors de la deuxième rencontre du Réseau méditerranéen des médiateurs et ombudsmans tenue les 18 et 19 décembre 2008 à Marseille.
M. Iraki a été élu à l'unanimité à la tête de cette nouvelle structure, après l'adoption du statut de l'association et la constitution de son bureau et de son conseil d'administration, précise un communiqué de Diwan Al Madhalim. Le Défenseur du peuple espagnol a été élu, pour sa part, premier vice-président, le représentant du Conseil national égyptien des droits de l'Homme, deuxième vice-président, le Médiateur de la République française, secrétaire général et le médiateur de Malte, trésorier de l'Association.
Les participants ont choisi, à cette occasion, le Maroc pour abriter le siège de l'association qui a pour missions de favoriser la communication entre les institutions des Ombudsmans, de défendre les droits de l'Homme et de promouvoir les principes démocratiques.
Une déclaration finale a été adoptée par les participants à l'issue de cette rencontre, dans laquelle ils saluent les efforts déployés par le Maroc pour l'approbation par la troisième commission de l'Assemblée Générale des Nations-Unies de la résolution qu'il a présentée sur "le rôle des médiateurs et ombudsmans et des institutions nationales concernées par les droits humains dans le renforcement et la protection des droits de l'Homme".
Le document appelle, en outre, à la mise en place d'un groupe d'amitié au niveau de l'ONU dans le but d'appuyer ladite résolution. M. Iraki a souligné, par la même occasion, la disposition du Maroc à accueillir l'année prochaine une réunion des représentants des associations et organismes internationaux et régionaux des médiateurs, ajoutant qu'il a été décidé de tenir la prochaine réunion de l'Association des ombudsmans méditerranéens en Grèce en 2009. La deuxième rencontre du Réseau méditerranéen des médiateurs et ombudsmans a été organisée sous le signe "Médiateurs de la Méditerranée: Les défis d'un espace commun".
Pour information : http://www.ombudsman-med.org/

Tenue à Tunis de la réunion de “Join-MED”

La réunion du projet “Join-MED”, réseau Euro-méditerranéen de recherche en technologies de l’information et de la communication, s’est tenue, mercredi, à Tunis et se poursuivra jusqu’au 12 février courant. Cette rencontre qui a été ouverte, par Mme Lamia Chaffai Sghaier, secrétaire d’Etat chargée de l’informatique, de l’Internet et des logiciels libres , réunit des représentants (chercheurs, experts) des pays membres de join-Med, à savoir l’Allemagne, la Grèce, Chypre, le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le Liban, la Syrie et la Palestine.
Elle a pour objectif de renforcer la mise en place d’un annuaire des centres de recherche en nouvelles technologies, d’organiser des séminaire régionaux et de renforcer le maillage et le réseautage des chercheurs issus des pays membres du “Join-Med”.Lors de son allocution Mme Chaffai Sghaier a souligné l’importance de la recherche dans le domaine des nouvelles technologies, indiquant que l’initiative “Join-Med” s’intègre parfaitement dans le cadre de la stratégie impulsée par le président Ben Ali pour promouvoir l’usage, l’exploitation et la recherche dans le domaine des nouvelles technologies. Elle a rappelé, a ce propos, que la Tunisie compte consacrer 1,25% du PIB à la recherche d’ici la fin de 2009. Elle a mis en exergue les efforts consentis par l’Etat tunisien pour renforcer la recherche, rappelant notamment la création en août 2008 d’une nouvelle agence de promotion de la recherche et de l’innovation. Elle a encore ajouté, à ce propos, que la Tunisie compte 7 laboratoires de recherche et unités de recherche œuvrant dans le domaine des TIC.La secrétaire d’Etat a mis l’accent sur les efforts de formation supérieure en matière de nouvelles technologies, soulignant l’effort déployé par la Tunisie pour former 50 000 étudiants dans le domaine des TIC, soit environ 24% de l’effectif total des étudiants inscrits dans les cycles supérieurs.Elle a indiqué que le secteur des TIC occupe une place de plus en plus prépondérante dans l’économie tunisienne en contribuant à l’heure actuelle à 10% du PIB pour atteindre les 13,5% en 2011.Mme Chaffai Sghaier a réitéré auprès de M. Raphael Kameri, coordinateur du projet Join-Med, l’appui de la Tunisie à ce type d’initiative et exprimé le souhait de voir ce projet venir consolider le dialogue et la coopération entre les deux rives de la Méditerranée, tout en tenant compte des spécificités de “la stratégie arabe arrêtée pour l’édification de la société de l’information et de la communication”.Pour rappel, ce projet est financé par la commission européenne (CE) et représenté pour la partie Tunisie par le Centre National d’Informatique (CNI) de Tunis qui a pour missions d’assurer l’infogérance des systèmes d’information nationaux, la réalisation d’études et la formation dans le domaine informatique.
Par Infotunisie.com - le 11 février 2009

Pierre Laffitte chargé de la création du Réseau Innovation Euromed

Le fondateur de Sophia Antipolis, sénateur honoraire, a été chargé par le président de la République Nicolas Sarkozy de créer un réseau spécifique pour développer l’innovation en Euroméditerranée. Une mission de deux ans qui mise sur la dynamique des clusters
Pierre Laffitte a été chargé par le Président de la République Nicolas Sarkozy d'une mission pour la création d'un réseau spécifique de développement de l'innovation en Euroméditerranée. Par une lette de début janvier, le président français rappelle en préambule que la récente communication de la Commission européenne "Vers des clusters de classe mondiale dans l'Union Européenne: mise en œuvre d'une stratégie d'innovation élargie" réaffirme l'importance de l'innovation comme vecteur de la croissance mondiale et de la relance économique. Cela en proposant de miser sur la dynamique des clusters.

De nouveaux pôles en Méditerranée autour du développement durable
Mais ces problématiques ne relèvent pas que de la seule Union Européenne, est-il souligné. Elles sont partagées par l'ensemble du bassin méditerranéen. Selon l'analyse qui est faite, le développement des interactions entre zones d'excellence, pôles et clusters autour de la Méditerranée devrait permettre de renforcer notre potentiel de croissance collectif. D'où l'intérêt, pour les clusters européens de s'allier à des partenaires du bassin méditerranéen. "Un réseau spécifique mériterait donc certainement d'être construit pour stimuler les échanges et les accords, tout particulièrement dans le domaine du développement durable" est-il écrit.
D'une durée de deux ans, la mission dont a été chargé Pierre Laffitte est donc de favoriser cette coopération avec les membres de l'Union pour la Méditerranée. " Il s'agira d'aider à la création de nouveaux pôles en Méditerranée autour des axes prioritaires" comme les autoroutes de la mer, la dépollution de la Méditerranée, le plan solaire méditerranéen en "favorisant par exemple la formation aux métiers de l'animation des clusters". Autre point : impliquer plus fortement tous les acteurs financiers, renforcer les liens internationaux déjà existants entre les clusters et les pôles du bassin méditerranéen et développer de nouveaux partenariats ainsi que des échanges de bonne pratiques entre pôles, clusters et PME.

La vision d'une nouvelle géopolitique euroméditerranéenne
Le sénateur Laffitte, dans les "Nouvelles de Sophia Antipolis" a salué cette vision d'une nouvelle géopolitique euroméditerranéenne. "La création d’un réseau n’est pas une idée neuve", rappelle-t-il. "De nombreuses initiatives ont été prises depuis la création du Club des Technopoles (International Association of Science Parks) en 1984 à Sophia Antipolis, les initiatives diverses de l’Union Européenne appuyées par des programmes divers, Eureka, les réseaux des régions méditerranéennes pilotées par la région PACA, les initiatives nouvelles d’Erasmus entrepreneurs, les réseaux européens de business angels, le Small Business Act européen,…"
Mais pour le fondateur de Sophia Antipolis, la première technopole européenne qui fête cette année ses 40 ans, le Réseau Innovation Euromed va plus loin. Il "correspondra à un élément moteur essentiel de l’Union pour la Méditerranée, cette grande opportunité pour le 21ème siècle".

Par Jean-Pierre Largillet SophiaNet.com le 13 février 2009

Medfel, 1er Salon International d’Affaires de la filière Fruits & Légumes de l’EuroMéditerranée

Les 28, 29, 30 avril 2009 - Parc des Expositions de Perpignan- France se tiendra le Medelf, 1er Salon International d’Affaires de la filière Fruits & Légumes de l’EuroMéditerranéeMedfel, un salon 100% Fruits & Légumes Méditerranéens,

Pour ancrer les fruits & légumes méditerranéens sur un marché mondial en pleine évolution, favoriser les flux d’échanges entre Méditerranée, Europe et reste du monde, les professionnels de la filière Fruits et Légumes et la Région Languedoc Roussillon créent le 1er salon international d'affaires de la filière Fruits et Légumes de l'EuroMéditerranée, le Medfel à Perpignan, les 28, 29 et 30 avril 2009.
Carrefour historique de l'EuroMéditerranée, 1er marché international des Fruits & Légumes, Perpignan qui organise depuis 20 ans le Forum international Europêch’, est le lieu stratégique pour accueillir cette nouvelle plateforme de rencontres.
Medfel, le plus grand « marché » Méditerranéen, 300 opérateurs du marché (production, négoce, commerce, import-export, expédition…) y exposeront leurs produits et innovations, et 50 fournisseurs de transport et logistique du froid et du frais proposeront leurs services.
Tous les pays seront représentés : France, Italie, Espagne, Portugal, Maroc, Algérie, Tunisie, Malte, Grèce, Turquie, Israël, Liban, Syrie, Egypte, Libye…En exposant l'intégralité des produits méditerranéens, le Medfel sera la plus grande place de marché, la plus belle vitrine de fruits et légumes et attirera tous les acheteurs internationaux de la filière (GMS, distribution, importateurs, exportateurs, centrales d’achats, grossistes, RHF/RHD, détaillants, courtiers, chargeurs en froid, frais, responsables transport/logistique…).
Pour les producteurs, ce sera l'opportunité de conquérir de nouveaux marchés et de trouver de nouveaux débouchés.8 000 acheteurs internationaux sont attendus.
Un événement « business » tourné vers l’export et de nouveaux débouchésDes missions acheteurs garantiront la venue des plus importants acteurs du marché européen et mondial.
Pour faciliter les échanges commerciaux, tous les visiteurs profiteront d’un service de rendez-vous B to B en ligne qui leur permettra de préparer leurs rencontres avec les exposants.
En parallèle, un programme de conférences réunissant les grands noms internationaux de la filière Fruits & Légumes permettra de débattre de la place des fruits et légumes dans l’EuroMéditerranée et annoncer les prévisions européennes de récoltes Europêch'.
Medfel, à l'heure de l'ère végétaleLes Fruits & Légumes sont aujourd'hui omniprésents dans notre quotidien : produits frais, produits bio, prêt-à-consommer… et dépassent même la sphère de l'alimentaire (cosmétiques...).Les marchés "export, de proximité, agro-industriels" sont très demandeurs.
En réunissant sur un même plateau toute l’offre et la demande en fruits & légumes méditerranéens, le Medfel se place au coeur des enjeux de la filière.
Pour plus d’information :
www.medfel.com
Contact en région Languedoc-Roussillon Septimanie Export -
Chantal PassatL'Acropole - 954 avenue Jean Mermoz – 34 000 Montpellier
Tel : +33 (0)4 99 64 29 20 /
Contact commercial pour s'inscrire Commissariat Général : Adhesion Group71 rue des Tilleuls - 92771 Boulogne Cedex - France
Tel: +33 (0)1 41 86 49 52 / Fax: +33 (0)1 46 04 57 61 /

Le nouveau programme « Promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes dans la région euro-méditerranéenne »

Le nouveau programme « Promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes dans la région euro-méditerranéenne » (2008-2011) vient de publier sa première newsletter trilingue « Dynamiques genre ».
Le programme, lancé par le biais du nouveau programme régional pour les pays du sud de la PEV, fait fond sur les réalisations du Programme euro-méditerranéen RWEL (« Rôle des femmes dans la vie économique ») qui a pris fin en janvier 2009.
Le bulletin d’information présente ce programme qui a été doté d'un budget de 3.342.000 euros et lancé par le biais d’un appel d’offres international remporté par un consortium de trois partenaires de la Région euro-méditerranéenne. Il décrit les trois principaux objectifs du programme, à savoir la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes, le renforcement des stratégie de lutte contre la violence contre les femmes fondée sur le genre et le soutien au suivi de la Conférence d’Istanbul de 2006 sur « Le Renforcement du rôle de la femme dans la société ».
L’article principal est une interview de Carla Montesi, chef d’unité en charge des programmes régionaux et du voisinage à EuropeAid, dans laquelle elle décrit la réflexion à la base du programme. Elle fait part de son optimisme car selon elle « un partenariat constructif aboutira à la reconnaissance à part entière des droits humains des femmes et de l’importance de les intégrer dans le développement sur un pied d’égalité avec les hommes ».

Elle souligne aussi « les liens étroits entre la démocratie, le développement et l’égalité entre les hommes et les femmes ».

Un forum-débat pour "Sauver la Méditerranée"

Après « Une Union pour la Méditerranée, pourquoi faire et comment ? » qui a réuni plus de 5000 personnes lors de l'édition 2008, le 5ème Forum de Paris a pour thème : « Sauver la Méditerranée » les 27, 28 et 29 mars 2009 à l'UNESCO à Paris.

Avec la croissance démographique et économique de la région méditerranéenne les besoins en ressources naturelles de ses populations et de ses industries évoluent de manière exponentielle. "L'eau, l'énergie, l'environnement, l'urbanisme sont des problématiques "durables" qui se doivent d'être traitées promptement afin d'arriver à des politiques et pratiques rationnelles. Il paraît donc plus que jamais indispensable que le débat s'engage", écrivent les organisateurs dans un communiqué. Une fois encore Le Forum de Paris en appelle à toutes les bonnes volontés car notre avenir pour partie se joue en Méditerranée.
Entrée libre et gratuite pour le public, dans la limite des places disponibles, après inscription en ligne indispensable : www.forumdeparis.org.

Méditerranée - Vers la création d’un réseau de santé animale

Dans le cadre de la 3e coordination régionale sur la santé animale en Afrique du Nord et en Egypte, à laquelle ont pris part les représentants des pays de l’UMA, de la FAO et de l’Office international d’épizootie (OIE) ainsi que de l’ambassadeur d’Espagne, les pays de l’Afrique du Nord ont décidé, hier, d’instituer un réseau régional de santé animale avec les pays du sud de l’Europe.
Lors de cette réunion technique sur les maladies animales transfrontalières et les zoonoses, qui se tiendra jusqu’à demain, les participants vont discuter essentiellement de la création de ce réseau, comme l’a indiqué le vétérinaire en chef auprès de la FAO, M. Joseph Domenech.
Cette future structure aura pour mission de coordonner, dans la région en question, les actions en matière de prévention et de lutte contre les pathologies animales, a expliqué ce responsable. «La création d’un réseau de coordination et d’interaction méditerranéenne est totalement justifiée, mais il faut qu’il s’appuie sur des structures régionales, et le Maghreb est typiquement la région qui doit faire l’objet de ce genre d’approche du fait qu’il abrite le centre régional de santé animale pour l’Afrique du Nord [CRSA-AN]», a-t-il souligné.
Basé à Tunis, le CRSA-AN a commencé ses activités en mai 2007 avec la constitution d’un réseau régional autour de la grippe aviaire qui a frappé durement l’Egypte en 2005 et 2006 et a menacé l’économie de toute la région. A travers ce centre, il s’agit de promouvoir la coordination et l’harmonisation des stratégies de prévention et de lutte contre les maladies animales transfrontalières et les zoonoses, de contribuer à l’amélioration de la gouvernance et de renforcer les capacités des services vétérinaires de la région.
Le centre gère, depuis 2007, un projet de lutte et de prévention contre la grippe aviaire, financé par l’Espagne - à hauteur de un million d’euros - et par les contributions des pays membres du CRSA-AN.
Intervenant à l’ouverture de cette réunion, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a souligné l’importance de l’élargissement de la coopération régionale vers d’autres maladies touchant la région, et ce, après les preuves données en matière de lutte contre la grippe aviaire.
Il a appelé, dans ce contexte, à agir rapidement en raison de la menace que représentent ces pathologies pour la sécurité alimentaire, en soulignant que les premières victimes seraient les populations rurales. A propos de la création de ce réseau régional de santé animale, le ministre a indiqué que son importance réside dans le fait qu’il va intégrer d’autres pays de la rive nord de la Méditerranée et permettra d’élargir la coopération vers d’autres maladies menaçant les deux rives.
M. Benaïssa a affirmé par ailleurs que l’Algérie n’a enregistré aucun cas de la «maladie des petits ruminants», apparue en 2008 au Maroc, soulignant que des dispositions de contrôle sont prises au niveau des frontières algéro-marocaines.
Selon M. Domenech, la création de ce réseau se justifie aussi par l’apparition de nouvelles maladies animales, comme la peste des petits ruminants, la fièvre aphteuse et la langue bleue, causant des pertes en matière de commerce et de production. Ce réseau fera également l’objet d’interactions entre les services de santé animale et ceux de santé humaine, puisque beaucoup de ces maladies peuvent passer à l’homme.
Par ailleurs, le représentant régional pour l’Afrique à l’OIE, M. Yacouba Samaké, a relevé les difficultés auxquelles fait face le continent africain dans la lutte contre les maladies animales, notamment l’insuffisance des budgets, le caractère obsolète de la législation et les disparités en termes de formation.
M. Samaké a averti contre la propagation de certaines maladies telle que la peste des petits ruminants, via le commerce, si des moyens, notamment financiers, ne sont pas mis en place. «La santé animale demeure un grand défi pour lequel tous les pays doivent se préparer», a-t-il insisté.
Par Rami Nanimene - latribune-online.com - le 9 février 2008

Tourisme méditerranéen - Une sortie de crise plus difficile pour les marchés du Sud

Entretien avec Etienne Pauchant, fondateur de Mediterranean travel market
· Construire une identité méditerranéenne pour contrer l’effet boomerang
· Internationaliser davantage la zone vers les marchés lointains
- L’Economiste: En 2008, près du 1/3 des arrivées touristiques internationales sont enregistrées dans les destinations méditerranéennes. Qu’est-ce qui justifie cette tendance.
- Etienne Pauchant: C’est tout simplement la géographie. L’Europe à elle seule émet près de 50% des départs internationaux dans le monde. Les pays de la Méditerranée sont la première destination touristique de ce continent tout proche. La stabilité du nombre d’arrivées en Méditerranée est donc un effet mécanique du nombre des départs des Européens.
Ces arrivées européennes forment en quelque sorte «la base» du tourisme méditerranéen, renforcées par les arrivées nord-américaines. Viennent s’y ajouter depuis plusieurs années les «nouveaux entrants», que sont les Russes et les pays de l’Est européens (depuis 20 ans), le Brésil, le Mexique, la Chine et les pays d’Asie (depuis 10 ans). Ils viennent naturellement visiter la première région touristique du monde: la Méditerranée, mais pas encore assez, puisque la part de marché mondiale de cette région ne cesse de s’effriter.
- Qu’est-ce qui fait la particularité de cette destination ?
- Probablement un meilleur rapport qualité/prix dans les marchés du Sud, Est et Balkans et un effet de vieillissement des marchés matures du Nord. La croissance d’un marché mature, lorsqu’il s’approche de son acmé, est toujours plus faible en pourcentage que la croissance d’un marché encore jeune, en pleine conquête.
Ceci étant, vu la taille du marché européen, une légère croissance de celui-ci (ce qui pourrait arriver après la crise qui s’annonce) sera en nombre d’arrivées bien plus importante qu’une croissance plus forte dans les pays du Sud, Est, Balkans. En 2008, un point de croissance dans les destinations méditerranéennes (pays de l’UE) représente 2,2 millions de touristes supplémentaires, et seulement 0,8 million en Méditerranée non UE.
- La part de marché mondiale des 29 destinations de la région a enregistré une baisse de -0,3% à 32,46% en 2008, contre un pic de 35,35% en 2003. Qu’est-ce qui justifie cette forte variation? Quelles sont les destinations qui en ont fait les frais?
- Le pic de 2003 correspond à une année de crise pour le tourisme mondial (baisse de 1,9% des arrivées mondiales). Les Européens se sont recentrés sur les destinations les plus proches et les moins chères: la Méditerranée. Nous devrions observer un phénomène identique cette année 2009. A partir de 2004, la croissance mondiale reprend très fortement (+ 9,8%).
Les Européens découvrent les marchés lointains (et visitent moins en Méditerranée), mais cette désaffection s’aggrave, car les marchés lointains, nouvellement émetteurs, en particulier asiatiques, ne connaissent pas la Méditerranée. Ils visitent en priorité les marchés qui leur sont proches (Asie du Sud-Est), les USA ou l’Europe. La Méditerranée n’a pas fabriqué son identité sur les marchés lointains (chaque marché méditerranéen se présente séparément sur ces marchés).
Ce manque d’identité est aujourd’hui la principale explication au tassement de la part de marché mondiale de la Méditerranée. «Le berceau de la civilisation» dont s’enorgueillit d’être, à juste titre, la Méditerranée est concurrencé par le «berceau de la civilisation» chinoise. Et l’histoire de la Méditerranée n’est pas suffisamment racontée, et insuffisamment connue en Asie pour déclencher une forte envie de visiter les pays méditerranéens pendant les séquences de vacances.En 2009, les parties Sud, Est et les Balkans souffriront moins de la crise, en partie parce qu’elles reçoivent moins de vols long-courriers.
Mais c’est aussi une faiblesse pour l’après-crise, car les marchés lointains, s’ils viennent en Europe dans les destinations-phares, ils ne viennent que trop peu dans les pays du Sud, Est et Balkans. Il faut s’attendre par conséquent à une sortie de crise plus difficile pour les pays du Sud que pour les pays du Nord, qui s’appuieront sur le retour de ces clientèles pour un «recovery» plus rapide. On ne pourra contrer cet effet «boomerang» que par l’organisation de l’identité méditerranéenne, partagée, et promue ensemble et rapidement.
- Pour les perspectives 2009, la dynamique de la zone sera encore au plus au Sud notamment en Turquie, Egypte, Maroc, Tunisie…
- Ce sont des pays qui se sont plus développés que les autres, avec des investissements touristiques nombreux et variés. Il existe beaucoup de gisements en Méditerranée du Sud, de l’Est et dans les Balkans qui n’ont pas encore lancé leur développement. Lorsque celui-ci démarrera, il sera opportun d’internationaliser encore davantage la zone, vers les marchés lointains, si on veut éviter une concurrence acharnée sur les marchés proches.
- Quel avenir pour le marché de l’incentive et le tourisme d’affaires ?
- Les marchés du Sud n’ont pas suffisamment d’équipements MICE (meeting, incentive, congress et events). Ils manquent d’infrastructures (aéroports internationaux de très grande capacité, autoroutes, trains rapides, palais des congrès et hôtels de très grande taille).
Quelques marchés sont plus avancés pour le réaliser. L’autoroute projeté, reliant la Mauritanie à l’Egypte serait de nature à créer les conditions pour une forte poussée de ce marché en Afrique du Nord. Le tourisme d’affaires est lui, directement proportionnel au développement de l’activité économique de chaque marché.
- Quelle sera la tendance des investissements dans l’industrie du tourisme ?
- On le voit bien actuellement c’est vers le balnéaire que les investissements sont majoritairement tournés. Il faut faire attention à l’authenticité. Si l’on construit une superbe tour étincelante, entre le désert et la mer, sous un soleil éclatant, c’est superbe, et l’offre est authentique, comme l’est Manhattan ou le quartier de la Défense.
Mais que cette tour écrase une médina ou un site archéologique ou une vallée riche de paysages, d’une faune ou d’une flore abondante, et ce sera la disparition d’une opportunité touristique, voire un saccage qui ne trouvera pas l’appui de la clientèle, bien au contraire...

Qui est Etienne Pauchant
LE CEO de l’association Mediterranean travel market (META), dont il est fondateur et animateur, est un consultant en tourisme. Il est spécialisé dans l’expertise de l’évolution de la demande mondiale et celle de l’offre correspondante, des réseaux de distribution et de réservation. Il est également expert dans l’observation détaillée de l’économie du tourisme. Pauchant possède une solide expérience de développement d’offres hôtelières de taille importante, de définition de produits, de leur mise en œuvre et des options stratégiques envisageables.

Diversification de l’offre
- L’Economiste: Qu’est-ce qui va être le plus déterminant dans le choix de destination des touristes internationaux?
- Etienne Pauchant: Certainement l’authenticité des offres, qui est la garantie d’une diversification. La mondialisation n’est acceptable que si elle est diverse. Elle ne peut être diverse que si chaque destination travaille à son «authenticité» culturelle, festive, alimentaire, artistique, architecturale. Le professionnel du tourisme doit devenir le «gardien du site» (que celui-ci soit naturel, ou urbain, ou même fabriqué: plages, golfs) et gérer attentivement l’eau, l’énergie et les déchets.
Ce rôle de «gardien» l’oblige à préserver le site par lui-même, mais aussi la faune et la flore ainsi que le patrimoine bâti, dans un effort planétaire pour créer un «tourisme durable» dans l’identité méditerranéenne et de favoriser l’échange entre les professionnels des vacances que sont devenus les touristes et les populations locales.
C’est précisément l’objet de l’Union pour la Méditerranée, celui de regrouper les pays méditerranéens pour leur donner une identité distincte, dans un groupe plus large de 43 pays, totalisant 780 millions d’Euroméditerranéens, soit la moitié de la population chinoise.
Propos par Bachir THIAM - leconomiste.com - 10 février 2009