Méditerranée - Numéro d’urgence 112 : un rapport examine les progrès réalisés en matière de service universel chez les partenaires méditerranéens

Un rapport de la Commission européenne sur « l’accès aux services d’urgence et l’utilisation du 112 dans les pays partenaires méditerranéens » dévoile que sept pays partenaires du programme de protection civile PPRD Sud (dont la Jordanie, le Liban, le Territoire palestinien occupé et la Syrie) utilisent déjà le 112 comme numéro d’appel d’urgence à partir des lignes téléphoniques fixes et mobiles.
Le rapport, qui examine l’accès aux services d’urgence dans les pays du Sud de la Méditerranée en vue d’une possible adoption d’un numéro d’appel d’urgence unique (112) afin d’augmenter la sécurité des citoyens qui voyagent, vivent et travaillent dans la zone méditerranéenne, révèle qu'au Liban et en Syrie, les appels au 112 sont reçus par la police, qui coordonne les autres services si nécessaire. En Jordanie, les appels au 112 (ainsi qu'au 911) sont reçus par les nouvelles salles de contrôle conjointes entre la police et la défense civile. Dans le Territoire palestinien occupé, les appels au 112 (et au 102) sont transmis au département de défense civile, mais la création d’un service central 112 – capable de recevoir les appels pour tous les services – est prévu en 2011. La Croatie, le Monténégro et la Turquie, aussi partenaires du PPRD, utilisent également le 112.
Selon l’étude, une activation du numéro est aussi prévue en Tunisie. À la date de conclusion du rapport, l’Algérie, l’Égypte, Israël et le Maroc n’avaient pas l’intention d’introduire le 112 comme numéro d’appel d’urgence. En Israël, un des opérateurs mobiles recommande à ceux qui appellent le 112 de composer un des numéros nationaux pour les services d’urgence. Au Maroc les appels au 112 provenant de réseaux mobiles sont transmis à la police mais pas ceux provenant de réseaux fixes. En Égypte, le 112 est actuellement déjà utilisé pour les appels non relatifs aux urgences et donc n’est pas disponible.
Le rapport indique quelques dispositions minimales pour accéder aux services d’urgence en composant le 112. Tous les appels d’urgences au 112 devraient être gratuits et possibles à partir de réseaux mobiles et fixes. Ils devraient être reçus par un (ou plusieurs) points de réception capables de recevoir les appels en plusieurs langues et transmis aux services appropriés. De plus, le rapport conseille, lorsque possible, de mettre des informations à disposition du point de réception pour localiser la personne qui appelle.
Le rapport conclut que le service 112 avec les caractéristiques décrites ci-dessus semble techniquement applicable dans la plupart des pays partenaires. Les défis fondamentaux pour la création d’un service 112 concernent principalement le soutien de la part des administrations compétentes et son financement. Les délais de mise en œuvre du 112 devraient être relativement brefs et dépendent du temps nécessaire aux autorités des pays pour rendre effectifs ces changements. Au sens large, les coûts de mise en œuvre du 112 sont négligeables.
Le programme PPRD Sud, doté d’une enveloppe de cinq millions d'euros, sera mis en œuvre pour une durée de trois ans. Il est géré par un consortium ayant pour chef de file le Département italien de protection civile et pour partenaires les Autorités de protection civile française, algérienne et égyptienne ainsi que la Stratégie internationale des Nations unies pour la prévention des catastrophes (UNISDR). Ce programme organise aussi des ateliers de formation traitant des différents risques inhérents à la région, notamment les incendies de forêt, les catastrophes technologiques, les inondations, les tremblements de terre, les épidémies ou la sécheresse.
Source ENPI Info Centre
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Communiqué de presse :



Méditerranée - Création prochaine à Milan d'un centre euro-méditerranéen pour le développement des PME

Un centre euro-méditerranéen pour le développement des micros, petites et moyennes entreprises verra le jour, en octobre prochain, à Milan (nord de l'Italie).

Un premier accord-cadre a été signé dans ce sens, lundi, entre l'agence spéciale des chambres de commerce de la capitale lombarde pour l'internationalisation (Promos) et la banque européenne d'investissement (BEI), en présence des ministres italiens des affaires étrangères, Franco Frattini et du développement économique, Paolo Romani.

Ce centre, qui disposera d'un siège central à Milan et d'antennes nationales dans des pays de la Méditerranée, favorisera les initiatives en réseau et l'accès aux financements, a indiqué le président de Promos, Bruno Ermoli.

Il s'agira d'un soutien particulièrement significatif en vue de relancer les économies des pays du sud de la Méditerranée et de limiter par la même occasion les flux migratoires, a-t-il affirmé, mettant en relief le fort potentiel du marché méditerranéen avec quelque 600 millions de consommateurs et 28 millions de micros, petites et moyennes entreprises".

Le chef de la diplomatie italienne a estimé, pour sa part, que jusqu'ici, l'Europe n'a pas consenti beaucoup d'efforts pour financer "le plan Marshall" d'aide aux pays ayant connu des changements démocratiques.

Tout en considérant comme insuffisant le 1,2 milliard d'euros débloqué, le ministre a indiqué que cette somme pourra atteindre 20 milliards de dollars avec les interventions des institutions financières internationales.

Frattini avait proposé, en février dernier, un nouveau "plan Marshall" pour soutenir économiquement "la transition démocratique en Egypte et en Tunisie".

Ce plan permettrait aussi de résoudre le problème de la migration vers l'Italie en provenance du Sud de la Méditerranée, avait-il indiqué.

Le vice-président de la commission européenne, Antoni Tidjani, a considéré, quant à lui, que le lancement de ce centre est "une mesure concrète, qui ouvrira de grandes perspectives devant les nouvelles générations dans les pays du sud de la Méditerranée".
MAP & AufaitMaroc.com
http://www.aufaitmaroc.com/economie/marches-internationaux/2011/6/28/creation-prochaine-a-milan-dun-centre-euro-mediterraneen-pour-le-developpement-des-pme




Une Conférence euro-méditerranéenne sur la coopération nord-sud à Regueb (Sidi Bouzid)

Une Conférence euro-méditerranéenne sur la coopération nord-sud se tiendra à Regueb (Sidi Bouzid), du 2 au 4 juillet sur le thème : «La révolte: vers de nouveaux horizons».

Cette conférence, à laquelle prennent part des associations actives dans le monde du développement et de l’emploi d’Italie, de France, d’Allemagne, d’Espagne, d’Autriche, du Maroc et de la Tunisie, est co-organisée par l’Union des diplômés chômeurs (Udc) de Regueb. Les participants débattront des «moyens nécessaires pour concrétiser des projets communs, consolider la coopération et œuvrer à la naissance de ‘‘l’Union euro-méditerranéenne des classes appauvries et marginalisées militantes’’, en l’occurrence les chômeurs qualifiés et non qualifiés, les étudiants, les ouvriers provisoires», note le communiqué de présentation de la conférence.
Le mouvement révolutionnaire qu’a connu la Tunisie est qui s’est étendu dans toute la région arabe (Egypte, Yémen, Libye, Bahreïn, Syrie…) est soutenu par les militants du nord de la Méditerranée. Ils ont tenu, les 12 et 13 mai à Rome, une action sous le thème: «La révolte d’une génération».
Les associations participantes sont, outre l’Udc Regueb et Udc national (Tunisie), UniCommon (Italie), Syndicat fondamental Regueb (Tunisie), Confédération nationale de travail (France), Association tunisienne d’éveil démocratique (Tunisie), Juventud sin futuro (Espagne), Mediterranea (Italie), Syndicat fondamental de l’enseignement supérieur Kairouan (Tunisie), Platform Geschichts Politik (Autriche), Union nationale des universitaires en chômage (Maroc), Senzaconfine (Italie), Association culturelle citoyenneté (Tunisie), Association liberté et développement (Tunisie)
Source Kapitalis.com
http://www.kapitalis.com/proximite/53-societe/4574-tunisie-reunion-euro-mediterraneenne-a-regueb.html




Méditerranée - Politiques migratoires : un hiver européen contre un "printemps arabe"

Les politiques européennes d'asile et d'immigration ont été à l'ordre du jour du Conseil européen les 23 et 24 juin à Bruxelles. L'arrivée de migrants du sud de la Méditerranée suite aux révolutions arabes a amené la France et l'Italie à contourner les règles applicables dans l'espace Schengen, remettant en cause cet acquis communautaire.

Plus généralement, les mesures d'urgence envisagées par le Conseil pour faire face à la pression migratoire restent insuffisantes : elles révèlent un réflexe de fermeture et une gestion sécuritaire excessive de ces questions. De fait, une politique migratoire européenne responsable et solidaire passe par un renforcement réel du contrôle européen des frontières extérieures, une amélioration des conditions de délivrance des visas Schengen, des partenariats enfin équilibrés avec les pays d'émigration, et un régime d'asile européen commun exemplaire.

Les débats européens sur la gestion des flux migratoires en provenance du sud de la Méditerranée, suite au déclenchement du printemps arabe et de la guerre en Libye, ont été particulièrement difficiles. Les échanges du Conseil européen les 23 et 24 juin en matière de frontières, d'asile et de migration ne devraient pas être moins tendus que ceux sur le sauvetage de la Grèce.

Le vif différend franco-italien sur le sort des migrants arrivés à Lampedusa a non seulement reflété un manque de solidarité et de responsabilité regrettable, mais a conduit à faire accepter la possibilité d'un rétablissement des frontières intérieures en cas de contrôle défaillant des frontières extérieures Schengen. La perspective d'une révision des règles Schengen, qui est à tous points de vue une régression, n'est malheureusement pas la seule mesure susceptible de nous inquiéter.

Les mesures d'urgence que le Conseil doit adopter pour faire face à cette pression migratoire sont très insuffisantes : les Etats restent réticents à l'octroi d'une protection temporaire aux réfugiés, la mise en place de programmes de réinstallation et des concessions en matière de libéralisation des visas. Cette approche très restrictive se retrouve dans les lignes rouges du Conseil pour le parachèvement du régime d'asile européen commun et la mise en place d'un partenariat global avec les pays du voisinage méridional.

Particulièrement inquiète devant ces orientations, la commissaire européenne aux affaires intérieures, madame Malmström, a tenu à marquer la célébration du 26e anniversaire de l'accord Schengen le 14 juin et de la journée mondiale des réfugiés le 20 juin, en appelant les Etats européens à préserver et protéger l'espace Schengen, qui est l'une des réussites les plus tangibles de l'Union, à renouveler leurs engagements en matière d'asile et à aider les pays tiers recevant les personnes déplacées de Libye, notamment en procédant à des programmes de réinstallation.

Ces débats ne sont que le reflet d'une approche sécuritaire excessive des questions migratoires et un réflexe de fermeture qui ne peut qu'être contreproductif pour une Europe vieillissante et qu'alimenter son déclin politique et économique.

L'approche globale européenne en matière migratoire doit donc urgemment être équilibrée, en faisant prévaloir une approche des questions migratoires par les droits individuels et non par un biais sécuritaire, en adoptant une logique d'opportunité, concevant les migrations comme un vecteur de richesse culturelle et économique, et non comme un fardeau, et en concluant des partenariats enfin équilibrés, fondés sur une conditionnalité mutuelle, avec les pays d'émigration.

L'amélioration des règles Schengen ne passe pas par la possibilité de rétablir les frontières intérieures, mais par un renforcement du contrôle européen des frontières extérieures, via la mise en place d'un système européen de garde-frontières, des moyens financiers plus importants pour aider les Etats membres en difficulté, et une amélioration des conditions de délivrance des visas Schengen.

Le régime d'asile européen commun doit enfin être exemplaire, tout comme les conditions d'accueil et de détention des migrants en Europe. La capacité des Etats à assurer un retour volontaire doit être renforcée et un programme européen commun de réinstallation, très rapidement créé et piloté par une unité permanente de la Commission européenne.
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Retrouvez l'intégralité de cette note sur le site de Terra Nova :
http://www.tnova.fr/note/politiques-migratoires-un-hiver-europ-en-contre-un-printemps-arabe

Par Mathilde Lanathoua, coordinatrice du pôle "Europe" de Terra Nova
Source LeMonde.fr
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/27/politiques-migratoires-un-hiver-europeen-contre-un-printemps-arabe_1541351_3232.html




Méditerranée - Démarrage d'un réseau de production plus propre dans la région MENA

L'atelier, organisé mardi, au centre international des technologies de l'environnement de Tunis (CITET) a donné le coup d'envoi du projet de mise en place du réseau régional des centres nationaux de production plus propre (PP) dans la région du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord (MENA).
Le projet s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la réalisation de la deuxième phase du projet de la PP, à Tunis, en coopération avec l'organisation des nations unis pour le développement industriel (ONUDI) et le secrétariat d'Etat suisse à l'Economie.

Un rapport sur la compétitivité verte dans la région méditerranéenne, publié par le centre d'activités régionales pour la production plus propre (CAR/PR) à Barcelone (Espagne) et ayant concerné 100 entreprises qui ont adopté des technologies propres, a fait ressortir que ces entreprises ont pu réaliser des profits environnementaux divers et un bénéfice moyen annuel estimé à 53 mille euros par an et par entreprise.

Par ailleurs, les délais de récupération des coûts de l'investissement réalisés dans le domaine de la rationalisation de la consommation de l'eau et de l'énergie sont courts, oscillant entre un et 4 mois.

Le projet de la mise en place d'un réseau régional des centres nationaux pour une production plus propre dans la région (MENA) comporte la mise en place d'un réseau de la gestion des connaissances, qui comprendra des centres de production plus propre arabes.

L'objectif de la mise en place d'un tel réseau est de faciliter l'échange d'expertises et de savoir-faire sur les outils de production les plus propres et de s'assurer de leur utilisation au sein des entreprises économiques afin de renforcer leur compétitivité.

Un réseau virtuel pour la gestion des connaissances entre les centres de production arabes les plus propres sera crée en coopération avec un bureau d'études international spécialisé dans ce domaine.

Ce projet sera réalisé, selon les besoins de la région en la matière, et en mettant à profit les résultats de l'expérience de la mise en place d'un réseau des centres pour une production plus propre dans la région de l'Amérique latine.

L'administration de ce réseau sera transférée, à partir de la deuxième année du projet et la mise en oeuvre de celui-ci, au centre international des technologies de l'environnement de Tunis.

M. Salem Hamdi, secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement, a mis en exergue l'intérêt qu'accorde les pays arabes à la promotion des technologies propres qui sont nécessaires pour les petites et moyennes entreprises (PME), lesquelles ne disposent pas des financements nécessaires et des connaissances requises leur permettant de s'adapter à l'évolution des législations dans le domaine de l'environnement et de limiter les émissions polluantes.

Dans ce contexte un programme commun entre l'ONUDI et le programme des nations unies pour l'environnement (PNUE), portant sur les capacités d'utilisation des ressources et de la production plus propre, a été décidé.

Le programme vise à créer des centres, mettre en place des programmes nationaux pour une production plus propre au niveau mondial, développer des techniques sur les méthodes de cette production et à créer des réseaux régionaux de centres nationaux de production plus propre en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.

Les centres nationaux pour une production plus propre contribuent à garantir une utilisation optimale des ressources naturelles (eau, énergie, matières premières), à rationaliser leur consommation, à réduire les déchets et les émissions et à limiter les dangers sur la santé des ouvriers et les agglomérations urbaines.

Le secrétaire d'Etat a indiqué que la réussite de ce projet du réseau régional des centres nationaux pour un production plus propre, dans la région MENA, nécessite la contribution des centres de production plus propre arabes afin de lui conférer l'efficience requise et d'élaborer des plans d'actions pour le développer et le faire connaître.

Source TAP & Tunisiesoir.com - le 21 juin 2011
http://www.tunisiesoir.com/economie/210611-demarrage-dun-reseau-de-production-plus-propre-dans-la-region-mena.html

Méditerranée - L’IMEDD présente son site d’informations sur les mers et les océans

L’Institut Méditerranéen d’Etudes et du Développement Durable présente, ce jour, son sited’informations sur les mers et les océans. Ce site d’informations est le fruit de deux années d’expériences avec le MuséeOcéanographique de Monaco, à l’occasion de la Journée Mondiale des Océans, une journéedédiée pour sensibiliser les esprits à l’importance de la préservation environnementale desmers, des océans, et des espèces qui y vivent.

Ce site Internet est dédié au public, la population, les enfants et les entreprises qui peuventse familiariser avec le monde marin, mieux le connaître et ainsi, mieux le préserver, avec unréseau d’experts reconnus mondialement, tant pour leurs recherches scientifiques, que pourleurs expéditions, leurs expériences,…

Ce site Internet débute avec la communauté monégasque, et petit à petit ses frontièress’étendront à l’étranger, afin de donner un espace de visibilité sur les actions entreprises enfaveur de la préservation des mers et des océans.Avec ce site Internet, l’IMEDD poursuit l’objectif de faire durer en Principauté de Monaco, etau-delà de ses frontières, l’impact de la sensibilisation de la Journée Mondiale des Océans,en proposant à des associations, des organismes publics, des institutions ou des entreprises,la possibilité de présenter leur engagement pour les espèces et espaces marins.

L’IMEDD a prévu sur ce site un espace « enfants », avec des acteurs engagés autour de lapréservation des mers et des océans, sous la forme de contes, de jeux, de coloriages, deguides pédagogiques.

Ce site Internet s’intitule « Préservons les mers et les océans », et il est consultable à : http://www.imedd-group.com/mers-et-oceans.php

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L’Institut Méditerranéen d’Etudes et du Développement Durable accompagne les entreprises, les associations et les institutions dans leurs stratégies d’études et de développement durable à Monaco et en Méditerranée. www.imedd-group.com

Méditerranée - MédiTalents : appel à candidatures

MEDITALENTS a pour objectif de soutenir l’émergence de jeunes créateurs, cinéastes du sud et de l'est de la Méditerranée, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, du Liban et d’Egypte (en 2011). Devenir cinéaste, concepteur et réalisateur de longs métrages et d’œuvres audiovisuelles requiert un long et important travail de formation.
MEDITALENTS souhaite aider les nouveaux cinéastes du Sud à développer leurs projets - tant au niveau de l’écriture, de la réalisation ou des techniques de production – et à faciliter leur accès au marché cinématographique.

MEDITALENTS propose un atelier de formation, lieu de transmission de savoir-faire aux talents du Sud sur toute la chaîne de création des films. Cet atelier se propose d’aider à parfaire leurs compétences artistiques, et vise à faire émerger jusqu’à 12 talents méditerranéens en accompagnant le développement de leur premier projet de long métrage.

MEDITALENTS relève plusieurs défis :
- L’ACCOMPAGNEMENT DES NOUVEAUX TALENTS DU SUD, par un transfert d’expertise efficace grâce à une formation continue apportée aux scénaristes et réalisateurs participants.
- L’EMERGENCE DE LIENS TRANSMÉDITERRANÉENS ARTISTIQUES, de production, de distribution et de diffusion qui se créeront au fur et à mesure des ateliers.
- LA CONTRIBUTION AU DIALOGUE INTERCULTUREL, en accompagnant des réalisations qui portent un regard et une perspective sur le monde de demain.

MEDITALENTS est un Atelier Cinéma Transméditerranéen francophone à périodicité annuelle qui comprendra, pour chaque annuité, plusieurs sessions d’écriture et de réalisation échelonnées sur 12 mois.

• APPEL A CANDIDATURES : 15 avril au 8 juillet 2011 (cf. site de Meditalents : www.meditalents.net
).
• PRESELECTION, SELECTION ET ADMISSION DE 8 A 12 PROJETS : 11 juillet au 15 septembre 2011.
Source Arabianpeople
http://arabianpeople.blogspot.com/2011/06/meditalents-appels-candidatures.html

Méditerranée - La BEI et la Tunisie signent un financement de 163 millions d'euros

La Banque européenne d'investissement (BEI) et la Tunisie ont signé vendredi un contrat de financement de 163 millions d'euros, le premier pour la BEI de l'après sommet du G8 de Deauville qui avait promis de soutenir le "printemps arabe".

"Cette signature est symbolique du processus qui a été lancé à Deauville", a déclaré à l'AFP Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI.

Le contrat, signé avec le ministre de la Planification et de la Coopération Internationale Abdelhamid Triki porte sur un prêt de 325 millions de dinars (163 millions d'euros) pour financer la modernisation du réseau routier tunisien, qui compte quelque 20.000 km de routes.

Le projet d'un montant global de 327 millions d'euros, financé à 50% par la BEI, va "permettre de créer quelques milliers d'emplois rapidement dans l'ensemble de la Tunisie", a souligné le responsable. Il permettra aussi d'améliorer la sécurité routière en Tunisie, a-t-il ajouté.

Le sommet du G8 de Deauville, fin mai, avait adopté le principe d'une aide des institutions multilatérales de développement de plus de 20 milliards de dollars, au profit de l'Égypte et de la Tunisie pour 2011-2013, afin de soutenir les réformes.

M. de Fontaine Vive, qui a rencontré le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi, des membres du gouvernement ainsi que du monde des affaires, a indiqué être venu discuter de la façon d"accélérer la reprise de confiance dans l'économie tunisienne".

"On est ici dans une atmosphère sûre et cette réalité n'est pas perçue actuellement par les Européens et les investisseurs potentiels", a-t-il dit.

"Il est important que les acteurs économiques soient prêts a concrétiser leurs projets d'investissements dès le lendemain de l'élection" et de ne pas perdre de temps, a-t-il insisté, en faisant allusion au scrutin qui doit avoir lieu le 23 octobre pour élire une assemblée constituante.

Le vice-président de la BEI a rappelé que le 12 juillet se tiendra à Bruxelles la première réunion des ministres des finances européens et méditerranéens depuis le printemps arabe

"Il est important que l'Europe les écoute et dise ce qu'elle est prête à faire", a-t-il précisé.

La Banque européenne d'investissement (BEI) est l'institution financière de l'Union européenne et le premier investisseur financier en Méditerranée via la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat).

Depuis la création de la FEMIP en 2002, la BEI a mobilisé plus de 12,6 milliards d'euros d'investissements en faveur des pays méditerranéens, précise l'institution dans un communiqué.
Source © 2011 AFP - le 25 juin 2011

Méditerranée - L’Algérie et l’Europe affichent leur désaccord

Alger n’est pas en phase avec Bruxelles sur les questions politiques actuelles dans le monde arabe, sinon en Méditerranée.
La 6ème session du Conseil d’association qui s’est terminée hier lundi à Luxembourg a été une occasion de plus pour les deux parties d’étaler la divergence de leurs positions sur le « Printemps arabe ».
Le Conseil d’association algéro- européen, qui se tient une fois par an, a deux volets : politique et économique. En juin 2011, l’Algérie et l’UE ont montré un bel optimisme à se contrarier sur deux des plus importants dossiers de l’heure en Méditerranée, au Maghreb et dans la région Mena. Il s’agit bien sûr des événements actuels en Syrie et en Libye. Ces deux volets des points de vue de l’Algérie et l’UE ont en fait marqué davantage le fossé entre les deux parties. Chef de la délégation algérienne à ce Conseil, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a réitéré la position de l’Algérie sur ces deux dossiers. Rappelant le principe sacré de l’Algérie de ne pas s’ingérer dans les affaires internes des Etats, encore moins de ses voisins, il a souligné dans une conférence de presse que « si tel ou tel leader doit ou pas perdre sa légitimité, qu’il s’agisse de la Syrie ou de la Libye, ceux qui sont principalement responsables pour répondre à cette question ce sont les peuples euxmêmes » de ces pays. Il répondait en fait à la question de savoir si l’Algérie est pour le départ du pouvoir de Maamar Kadhafi et de Bachar Al Assad, tous deux en butte à une vive opposition. Avec cette différence qu’en Libye, c’est pratiquement la guerre civile qui s’y déroule, épaulée et soutenue militairement par l’OTAN.

Pour M. Medelci, « cette question n’est pas du ressort de l’Algérie », en réponse à une question sur la nécessité ou pas pour le président syrien Bachar al-Assad et pour Mouammar Kadhafi en Libye de quitter le pouvoir. Mais, à propos de la Syrie, il a affirmé que l’Algérie « était très préoccupée par ce qui se passe dans ce pays frère ». « Ce qui s’y passe n’est pas acceptable, c’est clair », a-t-il précisé. Pour la Libye, la position algérienne a été maintes fois réitérée, même si l’opposition libyenne et quelques pays membres de la coalition qui bombarde ce pays chaque jour auraient voulu qu’Alger penche d’un côté plutôt que de l’autre dans ce conflit qui s’enlise. Jusqu’à accuser l’Algérie de soutenir le régime de Kadhafi. Dans de précédentes déclarations, M. Medelci avait dit ceci : « Premièrement, nous avons exprimé notre souhait de voir s’arrêter les hostilités le plus rapidement possible. Deuxièmement, avant d’aller à la saisine du Conseil de sécurité, il fallait envoyer une commission d’enquête en Libye pour que nous puissions, à l’occasion d’autres réunions des ministres arabes, être informés de manière contradictoire de ce qui se passe réellement dans ce pays ». « Nous avions demandé, avant de délivrer un quelconque message au Conseil de sécurité, une concertation préalable entre la Ligue arabe et l’Union africaine », a-t-il ajouté, indiquant que sur ces deux points, l’Algérie n’a pas été suivie. Par contre, a-t-il poursuivi, « nous avons été suivis sur trois autres points. Le premier est celui qui insistait sur le caractère préventif de la création d’une zone d’exclusion aérienne. Nous avons également demandé que le mandat soit limité dans le temps, ce qui a été accepté.

Ceci est clairement mentionné – à notre demande – dans la lettre envoyée au secrétaire général de l’ONU. Le troisième point, qui a été mentionné dans la décision, est celui du respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des pays voisins ». Pour le ministre hongrois des Affaires étrangères Janos Martonyi, qui représente l’UE à ce Conseil, « la position de l’Union européenne est très claire (...), le régime de Kadhafi a perdu toute sa légitimité et toute solution politique qui présuppose le départ du dictateur et de sa famille du pouvoir », a-t-il dit. Pour la Syrie, il a souligné que les ministres européens des Affaires étrangères comptaient publier une déclaration dans la journée, à l’issue d’une réunion également à Luxembourg. Selon des diplomates, elle devait aborder la question de la légitimité de Bachar al-Assad. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a appelé lundi le président syrien Bachar al-Assad à engager des réformes pour démocratiser son pays ou à « se retirer » du pouvoir. Les Européens préparent en outre un nouveau train de sanctions contre le pays, visant des entreprises liées au régime. Elles devraient être adoptées cette semaine. Il est clair que pour Bruxelles comme pour la France, la Grande- Bretagne et les Etats-Unis, le Printemps arabe est « du pain béni » pour régler de vieux comptes avec le clan Al Assad et l’ennemi de toujours, Maamar Kadhafi. Pour autant, l’Algérie s’est jusqu’à présent interdit logiquement de faire tout amalgame dans ces deux dossiers qui, en réalité, donnent une idée sur l’ampleur des efforts de démocratisation de la vie dans les pays arabes. Mais, pas au détriment de leur souveraineté ni leur identité.
Source : Le Quotidien d'Oran
http://www.el-annabi.com/economie/1866-l-algerie-et-l-europe-affichent.html

Méditerranée - Le "printemps arabe" néfaste pour l'économie, selon des banquiers

Les soulèvements populaires et conflits qui ont secoué la rive sud de la Méditerranée ont eu de graves conséquences économiques avec une chute du tourisme et une importante fuite de capitaux, ont estimé des banquiers arabes au cours d'une conférence à Rome.
Les capitaux quittent les pays touchés par centaines de millions d'euros chaque semaine et la stabilité budgétaire est menacée par la pression pesant sur les gouvernement concernés pour qu'ils augmentent les dépenses et les salaires afin de maintenir la paix sociale, ont mis en garde les participants au Sommet international bancaire arabe.
Mais les banquiers estiment possible de garder espoir sur le long terme si les dirigeants de la région adoptent rapidement des réformes économiques permettant d'aider les petites entreprises et de créer de l'emploi.
"Ces pays ont un potentiel important" et les révolutions dans la région vont en fin de compte "démontrer les bénéfices des changements démocratiques", a déclaré Adnan Ahmad Youssif, président de l'Union des banques arabes basée au Liban.
Il a cependant prévenu qu'à court terme les bouleversements en cours dans la Région du Proche Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) auraient un coût économiques.
"L'inflation grimpe, le chômage augmente en raison des révoltes et son taux pourrait atteindre les 12% l'année prochaine", a-t-il dit.
Une vague de protestation en Tunisie a entraîné le départ du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier, amorçant un mouvement de protestations populaires dans certains régimes arabes dictatoriaux.
Les pays occidentaux et les institutions financières internationales ont promis des programmes d'aides de plusieurs milliards d'euros pour soutenir les nouveaux gouvernements dans la région et les Etats européens ont demandé un nouveau partenariat économique avec l'Afrique du Nord.
Les turbulences économiques dans la région se sont cependant poursuivies, en particulier à la suite de la répression brutale des mouvements de protestation au Bahreïn, au Yémen, en Libye et en Syrie.
Des dizaines de milliers de jeunes Tunisiens ont également fui leur pays pour tenter leur chance en Europe.
"Nous avons besoin d'un cadre économique pour une croissance durable et équitable qui permette de combler le fossé entre les riches et les pauvres et rende plus forte la classe moyenne", a estimé Joseph Torbey, chef de l'Union mondiale des banquiers arabes. "L'essentiel c'est la stabilité", a-t-il ajouté.
Selon Shamshad Akhtar, une responsable de la Banque mondiale qui s'occupe de cette région, "l'avenir de la MENA est prometteur mais il dépend de la manière dont les pays sauront utiliser leurs ressources, y compris le capital social et humain".
Elle a mis en garde cependant contre le chômage élevé parmi les jeunes, la volatilité des prix du pétrole, la hausse des prix des denrées alimentaires et le manque d'accès au crédit pour les petites entreprises.
"Il y a des fuites de capitaux. 500 millions de dollars quittent chaque semaine le monde arabe. Le tourisme chute et les investissements directs étrangers déclinent", a déploré pour sa part le ministre jordanien des Finances, Mohammed Abou Hammour.
"Nous avons besoin de cinq millions de nouvelles embauches par an mais nous n'avons pas été capables de créer plus de trois millions d'emplois par an", a-t-il expliqué.
M. Hammour a invité à une plus grande intégration économique entre pays arabes et à un soutien plus importants aux PME.
Un grand nombre de banquiers se sont déclarés optimistes sur le long terme, mais pour Mahmoud Al-Bouri, président de la Banque arabe internationale africaine (AAIB), "l'instabilité dans le monde arabe va durer encore des années".
Source Lorientlejour.com -
http://www.lorientlejour.com/category/%C3%89conomie/article/709769/Le_%22printemps_arabe%22_nefaste_pour_leconomie,_selon_des_banquiers.html

Méditerranée - Conférence régionale sur "L'économie des écosystèmes et de la biodiversité"

L'économie des écosystèmes et de la biodiversité : reconnaître la valeur des services écosystémiques forestiers et concevoir des mécanismes de financement adaptés dans la région MENA (Moyen Orient-Afrique du Nord)», est le thème de la conférence qui se tiendra les 28 et 29 juin 2011 à la cité des sciences, à Tunis.
Cette conférence aura lieu sous l'égide du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement, en collaboration avec la GIZ (coopération technique allemande), mandatée par le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et WWF MedPo (Fonds mondial de la nature), et ce dans le cadre de l'année internationale des forêts 2011.

La conférence vise, selon un communiqué des organisateurs, à introduire des éléments et stratégies qui sont en rapport avec l'initiative "l'économie des écosystèmes et de la biodiversité" avec un accent particulier sur les écosystèmes forestiers méditerranéens. Elle a également pour objectif de sensibiliser à l'importance des services des écosystèmes forestiers (SEF) dans la région du Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA), à favoriser l'échange des expériences tirées des initiatives existantes en matière d'évaluation économique et de mécanismes de financement en faveur des écosystèmes forestiers et de la protection de la biodiversité dans la région MENA.

Il s'agit en outre d'identifier des opportunités et des initiatives concrètes visant l'intégration des SEF dans les stratégies de développement des pays de la région MENA et la conception de mécanismes de financement pour la gestion durable de la forêt.

Les pays concernés par cette conférence sont les pays partenaires du partenariat de collaboration sur les forêts méditerranéennes (PCFM) à savoir : l'Algérie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et la Turquie.

Source Tunisiesoir.com
http://www.tunisiesoir.com/economie/220611-conference-regionale-sur-leconomie-des-ecosystemes-et-de-la-biodiversite.html

Rabat et Pékin ont des opportunités pour développer un partenariat dans le domaine des zones d'activités économiques

Rabat et Pékin ont des opportunités pour développer un partenariat dans le domaine des zones d'activités économiques (diplomate)
"La montée en puissance de l'économie chinoise et l'émergence du Maroc en tant que pôle d'attraction des investissements et espace de développement économique au sein de la région du Maghreb et du sud de la Méditerranée offrent aux deux pays des opportunités concrètes pour le développement de leur partenariat dans le domaine de la mise en place des zones d'activités économiques", a souligné l'ambassadeur dans une allocution à l'occasion de la cérémonie de clôture du séminaire sur la mise en place des zones d'activités économiques, qui s'est tenu du 16 au 24 juin à Shanghai et à Pékin.

La tenue de ce séminaire s'inscrit dans ce sens, a indiqué M. Alj Hakim, ajoutant que cette rencontre vise à approfondir la réflexion entre les deux pays en matière de mise en place et de développement des parcs industriels et ce, dans la perspective d'offrir aux opérateurs économiques Chinois désireux de s'installer au Maroc un environnement approprié et adapté à leurs besoins.

L'ambassadeur a saisi cette occasion pour réitérer la volonté des pouvoirs publics de faciliter l'implantation, au Maroc, des sociétés chinoises et l'établissement de partenariats entre elles et leurs homologues marocaines, notamment par le biais de la création de structures d'accueil adéquates et à travers des moyens d'incitation à l'investissement très favorables au développement de leurs activités.

La secrétaire générale du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Mme Mounia Boucetta, a pour sa part insisté sur la qualité et la pertinence des thématiques abordées, des rencontres ainsi que des visites de sites d'espaces d'accueil effectuées dans le cadre de cette mission.

"Ces activités nous ont permis, après une semaine d'échanges et de partage, de prendre connaissance d'une manière constructive des modèles et des concepts en Chine, notamment en matière de planification, d'aménagement, de gestion et de promotion des parcs industriels", a-t-elle indiqué.

La responsable marocaine a également invité les opérateurs économiques chinois à saisir les multiples opportunités qu'offre le vaste programme de modernisation compétitive que le Maroc a engagé, tant sur le plan du développement industriel, des technologies de l'information et de la communication que de la promotion de l'innovation et de la recherche-développement.

Pour sa part, le président de l'Académie pour les officiers du business international (AIBO), M. Jin Xu, a souligné l'importance de cette rencontre pour promouvoir l'échange d'expériences dans le domaine de la mise en place des zones d'activités économiques, exprimant son espoir de voir d'autres initiatives dans ce sens.

"Cette première initiative d'échange devra nous permettre une meilleure compréhension mutuelle et contribuera à concrétiser des projets qui seront bénéfiques pour les deux parties", a-t-il souligné, appelant au renforcement des relations entre les institutions concernées et à la création de plateformes de coopération pour davantage d'échange d'expérience et de savoir-faire entre les hommes d'affaires des deux pays.

La délégation marocaine, qui a participé à ce séminaire, a été composée de quatorze présidents des Chambres de commerce, d'industrie et de services, ainsi que des représentants d'organismes publiques et d'organisations professionnelles.

Durant leur séjour en Chine, les opérateurs économiques marocains ont étudié le mode de mise en place et de gestion des zones d'activités économiques en Chine et ont effectué différentes visites, notamment aux parcs industriels à Shanghai.
© MAP - Biladi.com
http://biladi.ma/1116240-rabat-et-pekin-ont-des-opportunites-pour-developper-un-partenariat-dans-le-domaine-des-zones

Méditerranée : "Les méconnaissances sont abyssales!"

Beaucoup de recherches restent à mener pour bien connaître la Méditerranée sous tous ses aspects nous explique Abdelghani Chehbouni, chercheur en hydrologie à l’IRD. L’urgence : mettre en réseau tous les laboratoires sur les deux rives de la Méditerranée. Extrait du hors série de Sciences et Avenir spécial Méditerranée.

Sciences et Avenir: Quel est l’objectif du programme de recherche Mistrals que vous co-dirigez ?
Abdelghani Chehbouni: Il va s’intéresser à tous les aspects climatiques, écologiques, socio-économiques de la Méditerranée, pour répondre à une question : quelle «habitabilité» pour les hommes dans cette région au cours de ce siècle ? Face aux enjeux liés à la disponibilité de la ressource en eau, la pollution de la mer et des sols (lire Petits plastiques, gros dégâts en Méditerranée), la perte de biodiversité, la sécurité alimentaire et l’énergie, il faut, pour définir une politique, les constats les plus précis possibles, et intégrer les sciences humaines. Car ces phénomènes vont avoir un impact important sur l’activité des Méditerranéens. C’est pourquoi nous voulons mettre en réseau tous les laboratoires qui traitent de ces questions, quels que soient leurs sujets d’étude. Les climatologues se connaissent entre eux, les océanologues aussi, les modélisateurs du climat constituent une autre communauté. Si nous voulons comprendre comment réagit globalement cette région, il faut que toutes ces communautés scientifiques se parlent.

Le constat général est qu’on manque de données sur la Méditerranée. Les méconnaissances sont abyssales ! La biodiversité en dessous de quelques dizaines de mètres de profondeur est quasi inconnue. On mesure mal la pollution de ce milieu et son impact sur la vie aquatique. Les modèles ne sont pas précis, il faut qu’ils soient calés, nourris et validés par des données récoltées sur le terrain. Construire un réseau de mesures pérennes : des bouées fournissant des données en continu via les satellites, des images spatiales, des observatoires sur toutes les côtes, des campagnes scientifiques régulières.

Quel type de relations voulez-vous bâtir avec le Sud ?
En général, les équipes d’une même discipline se connaissent et coopèrent au gré des opportunités (programmes bilatéraux ou de l’Union européenne). Mistrals est une opportunité unique pour construire des collaborations durables entre les équipes des deux rives de la Méditerranée, au-delà des barrières disciplinaires. Nous devons pour cela renforcer nos liens avec les laboratoires au Sud, les aider à consolider leurs réseaux d’observation. Il existe déjà des pôles très compétents. Les laboratoires libanais sont très bons en risques sismiques, l’Egypte a d’excellents chercheurs en biotechnologies dans le domaine agricole, le Maroc des compétences en gestion de l’eau, les techniques d’information et communication sont très développées en Tunisie. L’Europe n’a pas à imposer quoi que ce soit, et nous ne devons certainement pas leur dire ce qu’ils doivent faire. Il faut travailler ensemble et en partenariat selon quatre « co » : co-construire, co-piloter, co-financer, co-évaluer.

Qu’attendez-vous des sciences humaines ?
Pendant des années, nous avons pensé que les solutions aux problèmes environnementaux ou plus généralement de développement étaient techniques, mais les sciences humaines et sociales ont un rôle majeur pour assurer le lien, « le pont », entre les avancées techniques et la formulation de la politique publique. Elles peuvent expliquer comment les sociétés réagissent aux pressions actuelles sur leur environnement, identifier les techniques d’adaptation socialement et culturellement acceptables et, encore une fois, aider à faire en sorte que les résultats de la recherche soient intégrés au processus de décision politique.
De grandes tensions agitent le monde arabe. Les révolutions tunisienne et égyptienne sont le fait de jeunes éduqués qui n’ont pas accès aux fonctions pour lesquelles ils ont été formés. C’est un formidable encouragement que de voir ces aspirations être suffisamment puissantes pour renverser des régimes dictatoriaux. Les Méditerranéens vont devoir non seulement s’adapter au changement climatique dans un contexte de forte croissance démographique, mais aussi accompagner ce vent de liberté qui souffle sur la région. C’est un avenir périlleux, mais aussi une formidable opportunité. Une génération arrive, qui est consciente de ce qui l’attend et entend bien agir pour améliorer son sort sur son sol. Il faut l’aider à prendre son destin en main. C’est une revendication politique, pas une émeute sporadique de la pauvreté ou de la faim. La preuve ? Ces révolutions ont commencé en Tunisie, le pays du pourtour sud de la Méditerranée où l’on vit le mieux dans le monde arabe.

Et en dehors de la recherche ?
Mistrals va porter ses efforts sur la formation et, à terme, sur l’innovation. Les domaines qui vont être explorés sont potentiellement porteurs d’emplois et de dynamisme économique. [...] Les besoins en gestion de l’énergie, de l’eau, les énergies renouvelables, les nouveaux modes de transport, l’adaptation de l’agriculture ne sont pas actuellement satisfaits. Il existe un énorme besoin d’ingénierie dans ces pays, et le potentiel humain est là. Cela passe par des structures d’incubation des innovations, l’aide à la création d’entreprises innovantes, les transferts de technologie. L’adaptation au réchauffement climatique va demander énormément de technologies nouvelles mais va aussi entraîner des changements sociaux importants. Il faudra de nombreuses compétences dans tous les domaines pour ne pas faire d’erreurs et éviter les désastres que les plus pessimistes prédisent.
(1)Mistrals: Mediterranean Integrated Studies At Regional and Local Scales. Abdelghani Chehbouni est directeur scientifique du programme Mistrals avec Etienne Ruellan du CNRS/INSU. Chehbouni est par ailleurs directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), représentant de l’IRD en Egypte et au Moyen-Orient.

Propos recueillis par Loïc Chauveau - Hors série de Sciences et Avenir - n°167 juillet-août 2011
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/nature-environnement/20110624.OBS5813/mediterranee-les-meconnaissances-sont-abyssales.html

Union pour la Méditerranée - Projet d’usine de dessalement à Gaza

Lors de leur réunion mensuelle le 22 juin 2011, les ambassadeurs des pays de l’Union pour la Méditerranée (UpM) ont approuvé un important projet proposé par l’Autorité palestinienne et expertisé depuis plusieurs mois par le Secrétariat de l’Union pour la Méditerranée : le projet d’usine de dessalement d’eau pour la bande de Gaza.
Cette usine sera un composant essentiel du programme d’approvisionnement en eau potable des habitants de la bande de Gaza, enjeu vital au regard de la situation humanitaire à Gaza.

Le coût du projet est estimé à 310 millions d’euros et la durée de sa réalisation estimée à cinq ans. Le label de "projet de l’Union pour la Méditerranée" lui a été accordé à l’unanimité mercredi 12 juin par les instances de l’UpM. Le secrétariat de l’Union pour la Méditerranée est désormais chargé de réunir les financements nécessaires à la mise en œuvre de cet important projet. La France s’en félicite.
Le nouveau Secrétaire général de l’UpM prendra ses fonctions à Barcelone le 1er juillet prochain. Une cérémonie d’investiture sera organisée le 5 juillet avec la participation de la co-présidence franco-égyptienne à laquelle Alain Juppé compte se rendre
Source
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/europe_828/union-europeenne-monde_13399/relations-exterieures_853/union-pour-mediterranee_17975/union-pour-mediterranee-projet-usine-dessalement-gaza-24.06.11_93643.html


Méditerranée - Les aires marines protégées encore insuffisantes pour préserver la biodiversité méditerranéenne

L'emplacement du réseau d'aires marines protégées, développé depuis les années 1960 en mer Méditerranée, est efficace dans la protection de certaines espèces comme les poissons. Malgré les efforts consentis, certaines zones de forte biodiversité en tortues et en mammifères marins, localisées notamment en Afrique du nord et à l'extrémité est du bassin méditerranéen doivent faire l'objet d'une attention plus particulière.

Voici le principal constat de l'étude internationale menée notamment par des chercheurs du laboratoire écologie des systèmes marins côtiers (CNRS/IFREMER/IRD/Université Montpellier 2), de l'Institut des sciences de l'évolution (CNRS/IRD/Université Montpellier 2) et du laboratoire écosystèmes marins exploités du centre de recherche halieutique (IRD/IFREMER/Université Montpellier 2) et dont les résultats sont publiés sur le site des revues Current Biology et Global Ecology & Biogeography.

La mer Méditerranée contient 4 à 18% des espèces marines, ce qui est considérable sachant qu'elle représente moins de 1% de la surface de l'océan mondial. Ce «point chaud» de biodiversité est devenu une région prioritaire dans un contexte planétaire de prise de conscience de la nécessité de protéger les espèces. La mer Méditerranée est aussi l'un des espaces maritimes où l'action de l'homme est la plus marquée avec une forte pression de pêche, une forte densité de population (175 millions d'habitants sur l'ensemble du pourtour méditerranéen et 350 millions de touristes par an), une pollution sans cesse grandissante et une température moyenne qui devrait augmenter (+3,1°C d'ici 2100). Pour protéger les espèces et les habitats, plus d'une centaine d'aires marines protégées (AMP) ont été créées en Méditerranée depuis les années 1960. Cependant elles ne couvrent que 0,4% de la surface totale (9 910 km²) et ont été créées dans un contexte politique et socio-économique local sans véritable stratégie à grande échelle.

Les chercheurs du consortium ont compilé une base de données recensant la distribution géographique des mammifères marins, des tortues, des oiseaux, des poissons et de quelques invertébrés afin d'identifier, pour la première fois, le chevauchement spatial de la biodiversité avec les réserves marines et les pressions anthropiques. Ils montrent que les différentes composantes de la biodiversité méditerranéenne ne sont pas concentrées aux mêmes endroits et que certaines, comme les tortues ou les mammifères marins, sont exclues du réseau d'aires marines protégées.

Cette approche à large échelle montre l'urgence d'augmenter la surface protégée en Méditerranée pour conserver les nombreuses composantes de la biodiversité face à une pression humaine toujours croissante. Ce travail suggère une gestion de la biodiversité qui dépasse le cadre des politiques nationales et les contraintes historiques. L'enjeu est désormais de mieux positionner les nouvelles aires marines protégées notamment dans des zones jusqu'alors délaissées qui présentent néanmoins une forte biodiversité, par exemple la côte Nord-Africaine ou l'Adriatique.

Ces études ont été financées en partie par le CNRS à travers le chantier décennal MISTRALS (Mediterranean Integrated STudies at Regional And Local Scales) (1), la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), l'Europe (Bourses Marie Curie) et par la Fondation Total.
Pour en savoir plus : http://www.mistrals-home.org/spip/?lang=fr


La Méditerranée menacée d'asphyxie : 20 ans pour éviter une une deuxième mer morte

À l’approche des vacances, le sénateur de l’Aude, Roland Courteau, attire l’attention sur la situation préoccupante de la flore et de la faune méditerranéennes. Dans un rapport qui passe en revue tous les types de pollution, il interpelle les usagers sur les dégâts que provoquent sur l’environnement les plastiques, sacs, bouteilles, filtres de cigarettes et autres menus objets rejetés par inadvertance ou négligence à l’eau, dans une mer fermée comme la Méditerranée.
La Méditerranée est dans une situation préoccupante. Si l’on veut continuer à voir “danser la mer le long des golfes clairs”, la communauté internationale doit réagir" a déclaré le sénateur, en présentant hier son rapport de 300 pages intitulé "Pollution en Méditerranée : état actuel, et perspectives à l’horizon 2030", le fruit "de quelque deux cents auditions de scientifiques français et étrangers".

Le caractère "préoccupant" de la situation s’illustre "sur la rive Sud par une prolifération de phosphates et nitrates en raison de l’absence d’usine de retraitement des eaux, ou de leur inefficacité. Sur la rive Nord, on fait face à des pollutions héritées du passé, avec des métaux lourds dans les sédiments des grands fleuves comme le Rhône, l’Ebre ou le Pô", note le sénateur.

Au rang des “pollutions émergentes” figurent toutes les molécules pharmaceutiques, tandis que la dispersion des plastiques est pointée comme "un grand fléau" au même titre que le rejet de 100 000 à 200 000 tonnes d’hydrocarbures par des "capitaines voyous des mers". Enfin, le réchauffement climatique n’arrange pas les choses car il tend à réduire la production de plancton et phytoplancton nécessaires à la survie de nombreuses espèces marines.

Dans tous les domaines, le rapport conclut à "la nécessité de mobiliser la communauté internationale, sinon nous aurons franchi le point de non-retour."

RÉSUMÉ DU RAPPORT
I. LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE ET HUMAINE DES MÉDITERRANÉES
La mer Méditerranée est un espace physique très fragmenté. C’est aussi une zone frontière entre deux mondes dont les différences politiques, culturelles et économiques sont très marquées. On doit garder à l’esprit ces deux types de réalités lorsqu’on examine les pollutions du bassin et leurs perspectives d’y porter remède, puisque plus de 80 % de la pollution maritime provient des terres.

A. Les données de la géographie physique
1. L’environnement terrestre : La Méditerranée, du fait de son histoire géologique conflictuelle est enserrée par des montagnes et des plateaux.
Avec deux conséquences :
• Les formations montagneuses les plus élevées sont plutôt situées au nord et à l’est du bassin ; les caractéristiques pluviométriques y sont ainsi plus favorables que sur la rive Sud.
• En matière aérologique, ce relief montagneux facilite les formations de vents violents qui contribuent aux transports de polluants industriels de la rive Nord et du nord de l’Europe vers le sud.
2. L’hydrographie maritime : La Méditerranée fonctionne comme une gigantesque machine à évaporation (3 130 km3/an), évaporation que ne compensent pas les apports fluviaux (430 km3/an) ni la pluviométrie (1 000 km3/an). Ce déficit est comblé par les apports hydrologiques de la mer Noire (180 km3/an) et surtout de l’Atlantique (1 520 km3/an). Ses eaux se renouvellent en un siècle.

3. Un milieu marin pauvre mais à forte biodiversité : En moyenne, la production primaire brute des eaux et leur biomasse sont inférieures à celles de l’océan Atlantique. Mais, en retour, le manque de brassage produit une transparence des eaux qui facilite la photosynthèse jusqu’à une profondeur d’une centaine de mètres. La mer Méditerranée est un des points forts de la biodiversité planétaire. Alors qu’elle ne représente que 0,8 % de la surface et 0,3 % du volume des eaux océaniques, elle abrite de 7 à 8 % des espèces marines connues (12 000 espèces décrites), avec une forte population endémique (25 % du total).

B. Le poids croissant de la géographie humaine
1. La démographie : Sur 30 ans, de 1970 à 2000, la population d’ensemble des pays riverains a crû fortement, de 285 millions à 427 millions d’habitants, soit 50 % au total, dont 14 % pour les pays de la rive Nord et 101 % pour les pays des rives Est et Sud. Avec deux phénomènes collatéraux : la littoralisation et l’urbanisation.

La littoralisation : Au total, les populations côtières sont passées de 96 millions d’habitants à 145 millions, soit 51 % d’augmentation, dont 17,2 % pour la rive Nord et 84 % pour les rives Est et Sud, ceci sur un espace par nature restreint.

L’urbanisation :
Une forte croissance urbaine : Entre 1970 et 2000, la population urbaine côtière a progressé de 10 millions d’habitants sur la rive Nord et de 30 millions d’habitants sur les rives Sud et Est. Un autre trait de ce développement urbain est la constitution progressive de mégapoles de dimension européenne (Barcelone, Marseille, Rome, Athènes, Gênes, Naples, Alexandrie) ou mondiale (Le Caire/15-16 millions d’habitants, Istanbul/13-14 millions d’habitants). Mais ceci ne doit pas occulter le fait que les rives de la Méditerranée comprennent également 85 villes dont la population évolue entre 300 000 et un million d’habitants. Pour la seule Turquie, on dénombre 12 villes de plus d’un million d’habitants.
• Un urbanisme spontané : Dans certains pays de la rive Sud, en particulier en Egypte, la croissance urbaine n’est pas contrôlée (même les cimetières sont bâtis au Caire). Ceci complique le déploiement ultérieur d’équipements antipollution.

2. Le tourisme : Sur 5,7 % des terres émergées, le Bassin méditerranéen concentre 31 % du tourisme mondial (275 millions de visiteurs). Ces flux touristiques génèrent plusieurs types de pression sur l’environnement :
• un urbanisme littoral démesuré au regard des besoins des populations résidentes ;
• l’augmentation des tensions sur l’utilisation de l’eau qui résulte d’habitudes de consommation très spécifiques (golfs, piscines, usage individuel moins restreint que celui des populations locales), mais aussi de la coïncidence des afflux touristiques avec les périodes d’étiage.



3. Le secteur primaire
a) L’agriculture : Outre un usage généreux des pesticides (encore beaucoup plus marqué sur les rives Sud et Est que sur la rive Nord), l’agriculture est une source de pollution :
• chimique du fait du stockage incontrôlé de pesticides interdits (polluants organiques persistants) depuis des décennies – dont les installations sont lessivées, en cas de fortes pluies vers les bassins versants, puis vers la mer ;
• physique, du fait de la présence – aux fins d’irrigation – d’une centaine de barrages réservoirs qui bloquent les limons et accroissent l’érosion naturelle des zones côtières.
b) La pêche et l’aquaculture

La pêche s’effectue souvent sur les zones où les biotopes sont les plus riches. Le chalutage en détruit les fonds – qui sont souvent des zones de frayères. La surpêche du thon déséquilibre la chaîne alimentaire et pourrait être une des causes de la recrudescence actuelle des méduses.
L’aquaculture (200 000 tonnes par an, soit l’équivalent des prises françaises sur le bassin) est la source de diverses pollutions (antibiotiques, effluents , transmission d’épizootie, évasion d’espèces domestiques vers les milieux naturels).

4. L’industrie
La Méditerranée est victime de tous les typesde pollutions industrielles :
• passées :
Ce sont soit les relargages de PCB et de POP qui reposent dans les sédiments des fleuves, soit les rémanences d’exploitations minières anciennes, soit encore les restes industriels des pays de l’Est (l’Albanie avec un site où l’on retrouve 60 g de mercure par litre d’eau de mer est un cas d’école).
• traditionnelles : Ce sont les apports industriels des 3 grands fleuves de la rive Nord (Pô, Ebre, Rhône) ou les industries de transformations d’hydrocarbures (10 000 tonnes par an de rejets provenant des raffineries en Algérie).
• transférées : Ces pollutions industrielles correspondent à des industries déjà anciennes (textile, engrais, chimie, cimenterie, etc.) mais qui ont été implantées depuis une vingtaine d’années sur la rive Sud. Ces activités industrielles sont assez « sales » et, la plupart du temps, très peu contrôlées.
• d’avenir : Il s’agit de pollutions imputables aux supports matériels de l’économie immatérielle (portables, PC, etc.) dont les habitants de la rive Sud s’équipent progressivement, en l’absence d’une législation et de filières de recyclage ad hoc.


5. Le transport maritime
Sur des espaces restreints, la Méditerranée enregistre un trafic maritime dense. Sur longue période, ce trafic a connu une croissance de 58 %. Les caractéristiques de son développement (gigantisme de navires qui, pour leur propre propulsion, emportent des cuves de plus de 20 000 m3 de pétrole – soit la cargaison de l’Erika – et accroissement de l’âge des navires en Méditerranée orientale) amplifient ces risques.

6. L’exploitation pétrolière en mer
Il existe une soixantaine de plateformes côtières d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures en Méditerranée. Avec deux risques sous-jacents :
• l’ancienneté de certaines installations ;
• le déport vers le fond de la mer des opérations de traitement des fluides dans les installations les plus modernes.
Dans une mer semi-fermée et peu brassée, un accident de plateforme aurait des conséquences beaucoup plus graves que dans les océans.

II. L’ÉTAT DE LA CONTAMINATION DES MILIEUX MARINS
A. Une connaissance encore incomplète
1. L’ampleur de la tâche :
En fourchette haute, et à moyens constants, il faudrait 50 millions d’années pour tester individuellement chacune des molécules connues. De façon plus réaliste, si on se réfère aux 30 000 substances visées par le programme Reach, les informations que l’on possède actuellement sur leur toxicité sont encore fragmentaires :
• sur 21 % de ces molécules, on ne possède aucune donnée,
• sur 65 % très peu de données,
• sur 11 % des informations minimales,
• et seules 3 % ont été totalement testées.



2. Des milieux inégalement explorés : L’ampleur du recensement de la contamination des milieux marins dépend étroitement de leur situation géographique. Si le littoral méditerranéen est relativement bien surveillé, tout au moins dans sa partie nord, les milieux côtiers le sont moins et les grands fonds (au-delà des 2 000 m) ne sont que très faiblement explorés (7 % de la surface explorée) et donc encore moins étudiés sous l’angle de la pollution. Sont encore moins documentés les mécanismes de transfert entre ces trois zones géographiques.

B. L’imprégnation actuelle des milieux marins par les principaux contaminants
1. Les pollutions physiques :
Il s’agit de pollutions introduites par l’installation d’aménagements ou la poursuite d’activités directement susceptibles de modifier la qualité physique d’un milieu côtier. S’y ajoute la minéralisation des sols, qui, en cas de débordements fluviaux, accroît la turbidité des eaux et en modifie la composition en y drainant plusieurs types de pollution.

2. Les contaminants chimiques : Les réseaux d’observation mis en place permettent d’avoir une première approche de ce type de contamination dans les zones littorales et côtières.
• Les métaux lourds : Dans le Rhône, en Arles et sur les flux particulaires (suivant les métaux, de 2 % à 15 % sont dissous dans l’eau), on aboutit à des annuelles. On doit cependant souligner qu’une partie de cet apport est un écho d’usages anciens, les métaux déposés sur les sédiments pouvant être relargués en fonction de leur localisation et de l’importance des crues. Mais, au total, la teneur en métaux lourds de la Méditerranée n’est pas notablement différente de celle d’autres régions maritimes du monde.
• Les contaminants chimiques traditionnels : La plupart des molécules recherchées appartiennent aux trois groupes identifiés comme toxiques que sont les PCB, les POP et les HAP. Or, comme cela a déjà été souligné, la plupart de ces substances ont deux caractéristiques : une très forte rémanence dans l’environnement due à leur faible biodisponibilité ; une importante faculté de bioaccumulation due à leur solubilité dans les graisses, ce qui explique qu’on les retrouve souvent au sommet de la chaîne alimentaire. Cet héritage explique que, quoique ces produits aient été interdits ou leur usage très limité, ils sont encore présents dans l’environnement marin.


3. Les pollutions par les nitrates et phosphates : L’enquête menée sur 10 ans par le MEDPOL sur l’état de l’assainissement dans les villes côtières de plus de 10 000 habitants montre des situations très contrastées : 31 % ne sont pas desservies par une station d’épuration (STEP). Au niveau régional, il existe une différence marquée entre la rive Nord et la rive Sud. Au nord, seules 11 % des villes de plus de 10 000 habitants n’ont pas de réseaux d’épuration ; au sud ce pourcentage atteint 44 %. Ces résultats sont loin d’être satisfaisants mais ils masquent une situation de fait beaucoup plus dégradée sur la rive Sud :
• faute de financements réguliers, un fort pourcentage des stations d’épuration y sont en mauvais état de fonctionnement ;
• beaucoup de ces stations ne sont équipées que pour les traitements primaires ou secondaires sur la base des seuls procédés physicochimiques, ce qui exclut la destruction des nitrates et des phosphates par des procédés biologiques ;
• et, le plus souvent, le littoral est mieux pourvu en STEP que l’intérieur des terres dont la plupart des eaux usées arrivent également à la mer. Au total, la plupart des personnes entendues sur ce point estiment que 60 à 80 % des habitants de la rive Sud du Bassin, soit ne sont pas reliés à des réseaux d’assainissement, soit sont desservis par des systèmes d’épuration incomplets ou au fonctionnement intermittent.


4. Les pollutions émergentes : La consommation de produits pharmaceutiques a doublé entre 1970 et 2002 ; elle est appelée à s’accroître avec le vieillissement de la population. Ces produits sont peu filtrés par les stations d’épuration. Un rapport de l’Académie de pharmacie (2008) a relevé que beaucoup de ces spécialités avaient des effets écotoxiques, aigus et chroniques, en particulier les antibiotiques, les anticancéreux qui peuvent être mutagènes et reprotoxiques et les perturbateurs endocriniens (majoritairement les contraceptifs) dont la reprotoxicité est élevée, ce que révèle leur toxicité croisée à des doses inférieures aux doses de référence.

5. Les micro et macrodéchets : Les macrodéchets côtiers proviennent des rejets des ménages, des installations touristiques, des rejets de décharge et des rejets fluviaux. La densité de ces macrodéchets est de 40/km2 mais peut être plus forte aux débouchés des grandes villes (Nice, Marseille, Gênes). Ils sont une des causes de la mortalité de la faune marine qui les ingère (oiseaux, cétacés, tortues).

Les interrogations sur les dangers de polymérisation de la mer Méditerranée
On produit dans le monde 300 millions de tonnes de plastiques par an (5 millions de tonnes au début des années 50). Ces débris (de l’ordre de 300 L) très présents en Méditerranée (de 115 000 à 890 000 par km²) présentent plusieurs risques pour l’environnement :
• ce sont des vecteurs des espèces invasives ;
• ils fixent des polluants persistants et les transmettent à la chaîne alimentaire par l’intermédiaire du phytoplancton.


6. Les phytotoxines : Les lagunes méditerranéennes (qui sont au nombre de 26) sont des milieux très riches en biodiversité mais régulièrement atteints par des efflorescences de phytotoxines qui ont des effets délétères sur le parc et sur les consommateurs de produits marins. Certaines d’entre elles (polytoxines) sont émergentes et ont des voies de transmission aérosols aboutissant à des difficultés respiratoires.

7. Les espèces invasives : On recense aujourd’hui 925 espèces exogènes en Méditerranée dont une étude menée par le Plan Bleu estime que 56 % sont pérennes.

8. La pollution par les hydrocarbures : Les pollutions par les hydrocarbures résultent, elles-mêmes, de plusieurs causes :
• les accidents mettant en cause des pétroliers ou le pétrole contenu dans les cuves des autres navires,
• les incidents liés aux manoeuvres portuaires,
• et la pollution chronique provenant de rejets volontaires (100 000 à 200 000 tonnes par an suivant les estimations).


III. UNE GOUVERNANCE DE LA LUTTE ANTIPOLLUTION TROP DISPERSÉE
Des politiques de coopération ont été, peu à peu, mises en oeuvre depuis trente ans. Mais un des paradoxes de cette gouvernance commune est, qu’au fil des temps, les échelons de coopération se sont amoncelés sans que cette profusion d’interventions renforce réellement les réponses communes à la progression de la pollution dans le bassin.

A. Un rappel : le rôle prédominant des Etats La mer demeure principalement gouvernée par ses Etats riverains, comme l’est son droit, essentiellement conventionnel, dont l’application dépend de ces Etats. Le niveau de pollution du bassin dépend donc, en première instance, des politiques menées en interne par les Etats. Mais il dépend aussi de l’implication de ces Etats dans les politiques d’ensemble qui sont conduites sur cet espace. Dans ces deux cas, on a observé que ni les degrés de priorité, ni les efforts de mise en oeuvre d’un droit répressif, ni même le fait de remplir les obligations d’accords internationaux n’étaient les mêmes, entre la rive Nord et les rives Sud et Est, mais aussi parmi les Etats riverains de ce dernier ensemble.

B. Les ébauches de gouvernance de lutte anti-pollution
1. La gouvernance politique :
• Le dispositif de la Convention de Barcelone : le « Plan d’action Méditerranée » (PAM). Créé en 1976, le PAM gère 10 protocoles de lutte antipollution conclus entre les 21 Etats riverains. Après trente ans d’existence, et malgré ce dispositif conventionnel imposant, le bilan de cet organisme est en demi-teinte. Par exemple, pour la plupart des Etats de la rive Sud et Est, il est très difficile d’avoir des informations fiables sur la pollution des milieux côtiers.
• L’intervention de l’Union européenne : La construction progressive d’un droit convergent de l’environnement reposant principalement sur des directives et dont l’application insuffisante ou la méconnaissance peut être sanctionnée par la Cour de Justice de l’Union a marqué un progrès majeur dans ce domaine Mais l’Union dispose d’autres instruments d’actions et, en particulier : l’Agence européenne de sécurité maritime et la Banque européenne d’investissement (BEI). De 2003 à 2009, la BEI a consacré 1,5 milliard d’euros de prêts à un investissement d’amélioration de l’environnement. Actuellement, l’institution est associée au programme « Horizon 2020 » qui vise à réduire le nombre de « produits chauds » de pollution en Méditerranée. Mais son action, utile, peut être sujette à deux critiques :
comme banquier, elle ne finance que les dossiers les plus achevés techniquement, qui ne sont pas toujours ceux des pays qui nécessitent le plus d’investissement en équipements de lutte contre la pollution ;
elle ne prend pas en considération la vie ultérieure des équipements qu’elle finance (ce qui explique le mauvais état de fonctionnement et de maintenance de certains d’entre eux).
• L’Union pour la Méditerranée (UPM) : Actuellement, l’Union pour la Méditerranée est encalminée. La volonté politique initiale de coopération au co-développement méditerranéen bute sur le problème des territoires occupés par Israël. Il en résulte que même les réunions techniques (par exemple sur l’eau en 2010) ne peuvent déboucher, d’autant plus que les décisions doivent être prises à l’unanimité. Pour relancer l’UPM, il est nécessaire de déconnecter son organisation politique de ses possibilités d’action dans le domaine du développement. Il faut donc créer, sur la base d’un volontariat et d’une règle de majorité qualifiée, une Agence de protection de l’environnement permettant de faire progresser les projets d’équipement dans ce domaine.



2. La mise en cohérence de la recherche
Dans le domaine de la pollution des milieux marins, il existe peu de projets communs :
entre les organismes français ;
entre ceux-ci et ceux des principaux pays de la rive Nord (Espagne, Italie, Grèce). Certes, des coopérations se sont établies dans le cadre du 7ème Programme cadre de recherche européen (PCRD) mais, contrairement aux organismes de recherche des Etats riverains de la Baltique, ceux de la Méditerranée ne se sont pas regroupés pour promouvoir auprès de la Commission européenne une coopération de recherche centrée sur les spécificités des milieux méditerranéens.

IV. DES FACTEURS D’ÉVOLUTION PRÉOCCUPANTS A L’HORIZON 2030
Si l’on examine les principaux paramètres d’évolution de la pollution en Méditerranée, on peut estimer qu’ils sont à la fois contradictoires et, dans leur ensemble, préoccupants. Parce qu’à un facteur positif, le durcissement progressif de la réglementation, s’opposent deux facteurs qui portent à un accroissement de la contamination du bassin : la certitude de la progression de la pression anthropique et les effets du changement climatique.

A. Le durcissement de la réglementation
Aussi bien dans le cadre de l’Union européenne (circulaire Reach, Directive « milieux marins ») que dans le cadre français (Grenelle de l’environnement, Grenelle de la mer), la réglementation et l’encadrement des activités polluantes sont appelés à se durcir. Mais pour positif que soit ce mouvement, on se doit de souligner qu’il comporte un risque : celui d’accentuer la fracture entre une rive Nord où les activités polluantes sont en voie de réduction et une rive Sud où les progrès dans ce domaine demeurent fragiles.

B. L’accroissement de la pression anthropique
La croissance démographique : D’ici 2025, le mouvement de croissance démographique enregistré depuis trente ans sur le rivage méditerranéen est appelé à se poursuivre sur la rive Sud, quoique de façon plus modérée du fait de la baisse du taux de fécondité. Ses principales caractéristiques (littoralisation et urbanisation plus ou moins spontanées) se confirmeront.


Sur la rive Sud, la population du littoral croîtrait de 76,7 millions à 108 millions d’habitants, soit une augmentation de 41 %. A côté de cet accroissement de la population côtière sur la rive Sud, on doit prendre garde à l’accroissement total de la population des Etats riverains du Sud qui passerait de 235 millions d’habitants en 2020 à 327 millions d’habitants (+ 39 %).

En gardant à l’esprit que beaucoup des effluents des populations non côtières vont à la mer. Sur la même période, l’urbanisation est aussi appelée à progresser sur la rive Sud : la population des villes croîtrait de 48,5 millions à 77,8 millions d’habitants (+ 60 %).

Ses conséquences : Classiquement, cette croissance engendrera plusieurs types de pressions sur l’environnement :
• la poursuite de la minéralisation des sols côtiers (équipements, logements) ;
• l’accroissement de la production de déchets (industriels, municipaux, ménagers) ;
• et l’augmentation de la demande annuelle en eau qui passerait de 290 km3 à 332 km3 – avec une progression de 25 % au Sud et à l’Est, alors que ces régions regroupent déjà 60 % de la population mondiale des pays pauvres en eau.


C. Les certitudes et les interrogations sur les effets du changement climatique
Un fait acquis :
Au 20ème siècle, le climat du Sud-Ouest de l’Europe a enregistré un accroissement des températures moyennes annuelles de 2° C avec une accélération plus perceptible dans les trente dernières années du siècle. Ce réchauffement de l’atmosphère s’est transféré à la mer Méditerranée dont la température et la salinité ont augmenté jusqu’à 2 000 m de profondeur. D’ici 2030, et quelles que soient les politiques menées, ce phénomène se poursuivra.

Les effets escomptés.
Le réchauffement et la baisse de la pluviométrie entraîneront :
• le développement de milieux propices à la propagation des espèces invasives venues de la Mer Rouge ;
• la diminution des apports en eau douce qui seront aussi plus chargés en polluants.
Mais d’autres évolutions plus menaçantes se profilent sur les biotopes méditerranéens :
• le réchauffement de l’eau et la hausse de la salinité ne seront pas uniformes, ni sur tout le bassin, ni à toute profondeur. Ces modifications pourront entraîner une modification de la circulation des courants dont on ne mesure pas les conséquences sur les milieux marins ;
• certains scénarios prévoient une remontée de la couche de mélange des eaux qui est l’endroit où la production de phytoplancton est la plus forte. Cette remontée pourrait menacer le bon fonctionnement de la chaîne alimentaire ;
• l’acidification du milieu marin, dont la progression en Méditerranée est parallèle à celle de l’océan, menace à terme la calcification de très nombreuses espèces (mollusques, crustacés, coraux, …). Ceci d’autant plus que ce phénomène est plus marqué près des côtes et à faible profondeur (là où les biotopes méditerranéens sont les plus riches).

LES PROPOSITIONS
I. UNIFIER LA GOUVERNANCE POLITIQUE DE LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION EN MÉDITERRANÉE

II. ACTIVER LES COOPÉRATIONS DE RECHERCHE SUR LES MILIEUX MÉDITERRANÉENS

• 1. Créer, en France, une Alliance de recherche sur les milieux marins méditerranéens
• 2. Institutionnaliser la coopération entre les principaux instituts de recherche des pays de la rive Nord
• 3. Parrainer les laboratoires des États des rives Sud et Est



III. INFLÉCHIR LES CONDITIONS DE DÉLIVRANCE DES SUPPORTS FINANCIERS AUX INVESTISSEMENTS ANTI-POLLUTION

IV. APURER LE PASSÉ
• 1. Éradiquer les relargages de produits interdits depuis des décennies
• 2. Traiter les stocks de pesticides
• 3. Déterminer l’âge des plates formes d’exploitation pétrolière


V. PRÉPARER LA RÉPONSE AU DÉVELOPPEMENT DES POLLUTIONS GÉNÉRÉES PAR L’ÉCONOMIE IMMATÉRIELLE

VI. MIEUX PRENDRE EN COMPTE LES CONSÉQUENCES FUTURES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
• 1. Amplifier l’effort de recherche
• 2. Mettre en oeuvre des instruments financiers adaptés aux constantes de temps de l’évolution climatique


VII. RENFORCER LA LUTTE CONTRE LES REJETS ILLICITES D’HYDROCARBURES ET LA COOPÉRATION EN CAS DE REJETS ACCIDENTELS
• 1. Développer l’utilisation de l’instrument satellitaire
• 2. Uniformiser les systèmes d’information sur le trafic maritime
• 3. Faire appliquer sur l’ensemble du bassin les accords prévoyant l’installation d’équipements d’apurement des eaux de cales et des boues
• 4. Poursuivre les initiatives de normalisation des procédures judiciaires et des sanctions
• 5. Parfaire l’application des accords de coopération en cas de rejets accidentels


VIII. ACCROÎTRE LA SÉCURITÉ DU TRAFIC MARITIME EN MÉDITERRANÉE

IX. ACCORDER UNE ATTENTION PARTICULIÈRE A CERTAINS SUJETS DE RECHERCHE
• 1. Systématiser les recherches sur l’effet des polluants sur les milieux marins
• 2. Amplifier les recherches sur les polluants émergents
• 3. S’interroger sur les risques de polymérisation de la mer



X. RÉACTIVER LA POLITIQUE DE CRÉATION D’AIRES MARINES PROTÉGÉES
• 1. En Méditerranée française
• 2. Sur l’ensemble du bassin

Mer méditerranée : rapports, missions scientifiques, l’état des connaissances
43 espèces de poissons menacées d’extinction :
Plus de 40 espèces de poissons dont près de la moitié des espèces de requins et de raies risquent de disparaître en Méditerranée ces prochaines années, notamment en raison de la surpêche, de la dégradation des habitats marins et de la pollution, selon une étude réalisée pour la liste rouge de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Pour en savoir plus : http://cdurable.info/Mediterranee-43-especes-de-poissons-menacees-d-extinction,3410.html



La Méditerranée, un joyau menacé selon le programme international Census of Marine Life : On savait déjà que les fonds marins abritent une vie animale et végétale d’une diversité prodigieuse... et d’une grande vulnérabilité. Mais les premiers résultats du programme "Census of Marine Life", publiés lundi 2 août dans la revue PLoS One, en donnent une image d’une ampleur et d’une précision sans précédent.

Ce pré-rapport établit notamment que la riche biodiversité de la mer Méditerranée est très fragilisée par l’activité humaine et par l’invasion d’espèces exogènes. Elle serait ainsi une des régions marines les plus menacées de la planète. Explications.




Forages gaziers : menace sur la vie marine de la Méditerranée : Alors que dans les Cévennes et un peu partout en France, elles font face à une résistance citoyenne, les sociétés de forage se bousculent dans le Bassin du Levant, en Méditerranée orientale, pour commencer à exploiter les énormes champs de gaz qui y ont été découverts. Les inquiétudes sur les dégâts irréversibles que subirait la biodiversité marine exceptionnelle de cette zone, ainsi que les restrictions légales sur l’exploitation en haute mer, sont ignorées à ce jour.
Pour en savoir plus : http://cdurable.info/Forages-gaziers-menace-sur-la-vie-marine-en-Mediterranee,3252.html




Expédition MED : 1 million de clics pour sauver la Méditerranée de l’invasion plastique. MED comme Méditerranée En Danger. Voici une campagne scientifique et environnementale qui va faire parler d’elle ! Des chercheurs issus d’une dizaine de laboratoires universitaires européens se mobilisent pour mettre en lumière un phénomène alarmant, la présence d’une pollution quasi invisible, susceptible de rentrer dans notre chaine alimentaire : les microfragments de plastiques. En effet, la première série d’analyses des échantillons réalisée par l’IFREMER et l’université de Liège, estiment qu’environ 250 MILLIARDS de microfragments de plastiques contaminent la Méditerranée en surface. La mer Méditerranée est-elle en train de devenir une "soupe de plastique" ingérée par les poissons et même le plancton, base de toute la chaîne alimentaire ?
Pour en savoir plus : http://cdurable.info/Mediterranee-en-danger-Invasion-plastique-Expedition-MED-petition-1-million-de-clics,3208.html



Pollution : des traces de médicaments dans l’eau des rivières et de la Méditerranée. De récentes études démontrent que les stations d’épuration n’éliminent pas les résidus de médicaments contenus dans les eaux usagées, ce qui contribue à la pollution des rivières. Les conséquences de cette pollution sont importantes, des poissons hermaphrodites ou qui changent de sexe, des êtres humains qui résistent aux traitements antibiotiques et, vraisemblablement, d’autres retombées que l’on ne connaît pas encore …
Pour en savoir plus : http://cdurable.info/Pollution-des-traces-de-medicaments-dans-l-eau-des-rivieres-et-de-la-Mediterranee,1376.html



40 entreprises suspendent la commercialisation du thon rouge d’Atlantique et de Méditerranée. Un groupe d’entreprises leaders sur leur marché viennent de signer le manifeste du WWF sur le thon rouge, et s’engagent à l’arrêt de la commercialisation du thon rouge d’Atlantique et de Méditerranée, pour permettre la reconstitution des stocks.
Pour en savoir plus: http://cdurable.info/Les-entreprises-suspendent-la-commercialisation-du-thon-rouge-Altantique-Mediterranee,3056.html


L'exploitation pétrolière s'installe en Méditerranée

Plus de soixante plates-formes fonctionnent déjà et de nombreux forages sont en cours.
Les experts sont formels: les forages pétroliers vont se multiplier dans les années qui viennent en Méditerranée. «Essentiellement dans la partie orientale», précise Lucien Montadert, consultant en géologie pétrolière.
Mais pas seulement.










Ces projets offshore seraient peut-être passés totalement inaperçus s'il n'y avait eu l'accident dramatique dans le golfe du Mexique le 20 avril 2010 de la plate-forme «Deepwater Horizon» qui a provoqué la mort de 11 personnes et laissé échapper pendant plus de trois mois près de 4 millions de baril de brut. Cet accident est d'ailleurs loin d'être un cas isolé. «Depuis une trentaine d'années on a recensé dix incidents majeurs dont la moitié a donné lieu à des marées noires», rappelle le sénateur Roland Courteau qui a présenté mercredi un rapport de l'OPECST (office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques) sur la pollution en Méditerranée.

Nouvelles techniques
À ce jour, cette grande mer semi-fermée compte 232 plates-formes d'exploitation d'hydrocarbures dont un tiers environ concerne du pétrole. La très grosse majorité se trouve au large de la Tunisie (43), l'Italie en compte 13, la Libye 5 et la Grèce 3. Mais d'ores et déjà, onze sont en cours de forage (6 en Égypte, 2 en Italie, 20 en Tunisie, 1 en Croatie) et d'autres projets dans les cartons attendent le dernier feu vert.

Cet engouement s'explique en partie par les nouvelles techniques de forage qui permettent d'extraire du pétrole des grandes profondeurs. «Alors que les industriels foraient dans une dizaine de mètres d'eau au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les exploitations à plus de deux kilomètres de profondeur sont aujourd'hui de plus en plus fréquentes», précise Lucien Chabason, conseiller à l'Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). Sans oublier que les cours du brut rentabilisent aujourd'hui les forages les plus onéreux. «Or, la mer Méditerranée est une mer profonde dont les coûts d'exploitation sont élevés», précise ce spécialiste.

Cuves pleines à ras bord
Le sénateur de l'Aude est inquiet. «La gravité potentielle des incidents de plates-formes est liée aux faiblesses actuelles de l'encadrement juridique de leur exploitation», regrette-t-il, sachant que les forages offshore dépendent principalement du droit des États riverains. Et pour beaucoup d'entre eux «les préoccupations de sûreté environnementale ne sont pas dominantes». «L'âge de la plupart des plates-formes suscite de réelles inquiétudes», ajoute l'élu.

Un pas a toutefois été franchi en mars dernier avec l'entrée en vigueur d'un accord (le protocole de Madrid) sur la pollution résultant de «l'exploration et de l'exploitation du plateau continental». Six pays l'on ratifié mais pas encore l'Union européenne bien «qu'il couvre un large éventail de sujets: permis de forage, contrôle de ces permis, inspection à bord…», insiste Lucien Chabason.

«En cas d'accident, il n'y a pas d'accord sur la façon de lutter contre la pollution», regrette de son côté Frédéric Hébert, le directeur du Rempec (centre régional méditerranéen pour l'intervention d'urgence contre la pollution marine). Aux craintes d'éventuelles marées noires liées aux exploitations s'ajoutent celles en lien avec l'augmentation constante du trafic maritime. Outre des bateaux de plus en plus gros aux cuves pleines à ras bord de fuel (20.000 tonnes pour certains d'entre eux) le transport de pétrole a considérablement augmenté. «Ce sont 420 millions de tonnes qui transitent aujourd'hui contre environ contre 300 millions il y a dix ans», souligne encore Frédéric Hébert. Reste qu'aujourd'hui la réalité, c'est toujours celle des bateaux qui nettoient leurs cuves en pleine mer: entre 100.000 et 250.000 tonnes par an!

Une mer semi-fermée où la pollution ne cesse de s'accroître
La mer Méditerranée est menacée. C'est ce qui ressort du dernier rapport (1) de l'Opecst (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques). Le sénateur Roland Courteau, qui a piloté ce travail, ne cache pas son inquiétude. L'élu de l'Aude égraine ainsi les multiples sources de pollution subies par cette mer semi-fermée «qui met un siècle à se renouveler».

En trente ans (1970-2000) la population des pays riverains a augmenté de 50%, passant de 285 à 427 millions. La Grande Bleue accueille 31% du tourisme mondial (275 millions de visiteurs). Or, les infrastructures sanitaires n'ont pas suivi: dans le sud,«44% des habitants des villes de plus de 10.000 habitants ne bénéficient pas d'un accès à un réseau d'épuration», précise ainsi le rapport. Au nord, 11% sont également concernés. Sans compter toutes les stations qui ont le mérite d'exister mais dont les technologies sont aujourd'hui dépassées.

Métaux lourds
Il faut ajouter à cela les rejets industriels ou agricoles: un trop-plein de nitrates, phosphates, métaux lourds, pesticides… Autant de molécules ayant «une très forte rémanence dans l'environnement due à leur faible biodisponibilité», rappelle le document.

Alors que 80% de la pollution provient de l'intérieur des terres, la Méditerranée, comme l'ensemble des océans, souffre d'une accumulation de déchets. «La densité des macrodéchets est de 40 pièces au kilomètre carré, mais peut être plus forte aux débouchés des grandes villes», souligne le sénateur qui s'inquiète tout autant des microplastiques. Ces débris minuscules, de l'ordre de 300 micromètres, fixent les polluants, véhiculent les espèces invasives et trompent les animaux, qui les prennent pour du zooplancton et meurent d'occlusion intestinale.

Le sénateur insiste aussi sur la multiplication des espèces invasives (on en compte aujourd'hui 925 dont 56% sont pérennes) au détriment des espèces endémiques, la prolifération de toxines dans les parcs à coquillages le long des lagunes, l'accroissement constant du trafic maritime dont le transit est passé en quelques années de 312 à 492 millions de tonnes…

Roland Courteau fait une dizaine de propositions axées sur la recherche et la gouvernance. Il suggère notamment de créer une alliance sur la recherche en Méditerranée en France, d'amplifier les travaux sur les polluants émergents, de parrainer les laboratoires des pays du Sud et d'«institutionnaliser la coopération entre les principaux instituts de recherche des pays riverains».

La lutte contre la pollution ne peut fonctionner que si les pays sont à l'unisson sur ce dossier. Faute d'une UPM (Union pour la Méditerranée) en état de marche, Roland Courteau engage à «séparer l'aspiration à un rapprochement politique des États riverains et la nécessité d'amplifier l'aide au codéveloppement technique». Il propose la création d'une agence de protection de l'environnement et de protection du développement durable en Méditerranée. Cette agence engloberait les dispositifs existants tels que la convention de Barcelone. L'adhésion serait volontaire et les décisions y seraient prises à la majorité qualifiée.
(1) «La pollution en Méditerranée: état et perspectives à l'horizon 2030».
Source LeFigaro.fr
http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/06/22/01008-20110622ARTFIG00673-l-exploitation-petroliere-s-installe-en-mediterranee.php