36e édition du Cinemed à Montpellier : une clôture électrique

Samedi soir le film géorgien "La Terre éphémère" a été plébiscité au terme d'une cérémonie folle, pleine de rebondissements... et de mises au point.

36e édition du Cinemed à Montpellier : une clôture électrique

Du jamais vu ! Nous aurions aimé vous dire que c'est le triomphe - mérité - du sublime film "La Terre éphémère" de George Ovashvili (quatre prix majeurs, dont l'Antigone d'or, une longue standing ovation) qui relève du jamais vu. Mais la mémoire des 35 éditions précédentes du Festival du cinéma méditérranéen nous manque, et c'est la cérémonie en elle-même qui s'est avéré incroyable, et mémorable.

"Allumez la salle, je voudrais vous voir !" Henri Talvat, président du Cinemed, prend la parole après que le directeur Jean-François Bourgeot a ouvert très sobrement hier samedi, la soirée de palmarès. Elus, partenaires, cinéastes, spectateurs, la salle Pasteur, du Corum, est pleine, tout ouïe... et donc éclairée.

Henri Talvat commence par dire sa satisfaction, sa fierté même d'une nouvelle édition réussie à ses yeux avant d'en arriver aux faits : "Je ne veux pas que mes amis Bernard Travier (vice-président de l'Agglo de Montpellier, en charge de la culture) et Cédric de Saint-Jouan (adjoint à la culture de la Ville) s'en offusquent mais il y a depuis le début du festival cette rumeur assassine qui circule, dans les rangs, dans la presse, selon laquelle nous sommes virés. Et ça, sincèrement, c'est difficile à supporter !"

"J'ai besoin (...) qu'on me dise en face en quoi nous avons démérité" Henri Talvat, président du Cinemed

Bernard Travier monte sur scène, vite rejoint par Cédric de Saint-Jouan. Henri Talvat continue : "Je suis vieux, j'ai 72 ans, le cinéma c'est ma vie. Je ne suis pas un domestique qu'on peut congédier comme ça, j'ai besoin qu'on me parle, qu'on me dise en face en quoi nous avons démérité. D'autant plus, j'insiste, que ce festival est une réussite. J'espère qu'il va continuer dans sa forme populaire car il appartient aux cinéphiles, du monde entier, de la Méditerranée et de Montpellier !" Et la salle d'applaudir à tout rompre, de crier son amour du festival, de ceux qui le font. Les élus, “embêtés” (pour le dire élégamment), prennent ensuite la parole. Bernard Travier assure d'abord que l'engagement de l'Agglo pour le cinéma n'est plus à démontrer mais "qu'il n'est pas d'institution qui ne doive évoluer... mais de grâce cessez d'écouter les ragots !"

Cédric de Saint-Jouan a, lui aussi, défendu le Cinemed tout en soulignant que "dans un monde qui change, changer de gouvernance n'est pas une fatalité". Dans la salle, une spectatrice "scandalisée" demande des éclaircissements qui ne viendront pas ce soir... si tant est qu'ils aient pu, dans le cadre d'une cérémonie de palmarès.

Au reste, elle reprend son cours et, à chaque prix, chaque artiste, chaque partenaire s'est plu à dire son attachement au festival, son atmosphère, sa politique, son esprit. Jean-Michel Servant, rédacteur en chef adjoint de Midi Libre, partenaire historique de Cinemed, résumant le sentiment général : "Ce festival est passionnant, populaire (“populaire”, un mot ô combien méditerranéen) et accessible, et cela, il faut le préserver".

Source de l'article Midilibre 

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