L’Égypte, le Maroc et la Tunisie exposent leur modèle économique


Les nouveaux acteurs politiques islamiques d’Afrique du Nord ainsi que plusieurs institutions financières islamiques internationales participent depuis aujourd’hui à la conférence « Economic Agendas of Islamic Actors », organisée par l’IEMed. 

Cette conférence vise à faire connaître les politiques chargées d’assurer une transition économique réussie dans les pays du printemps arabe et d’exposer quelles sont les priorités des nouveaux gouvernements, comment ces derniers pensent promouvoir la croissance, le commerce et l’investissement, dans quelle mesure ils veilleront à s’intégrer, du point de vue économique, parmi leurs voisins arabes et l’UE ou à s’inspirer du modèle turc de croissance, entre autres questions.

Albert Carreras, secrétaire à l’Économie et aux Finances du Gouvernement de la Catalogne, a assuré lors de l’ouverture du séminaire que le passage vers des démocraties représentatives est un changement critique qu’il est impératif d’opérer dans le cadre d’une bonne situation économique. C’est pourquoi il a défendu la complémentarité entre les économies du nord et du sud de la Méditerranée et a cité l’économie catalane, sa pluralité de secteurs au sein d’une économie avancée et liée à la cohésion et au système de bien-être social, comme exemple susceptible d’être intéressant pour les transitions économiques en cours sur la rive sud de la région.
Lors du premier débat de la conférence, modéré par Andreu Bassols, directeur de l’IEMed, Abdeslam Ballaji, député du Parti de la justice et du développement et président de l’Association marocaine d’études et de recherche en économie islamique, a expliqué l’évolution politique du Maroc de ces dernières années et a indiqué les principes des réformes politiques que, en matière d’économie, le gouvernement, où son parti est majoritaire, souhaite entreprendre.

Pour sa part, Ridha Chkoundali, conseiller économique d’Ennahda en Tunisie, a décrit les grands axes de travail mis en place par le gouvernement de coalition tunisien pour redresser la situation économique. Ils vont de l’orientation exportatrice vers des pays autres que ceux de l’UE au soutien apporté aux coopératives et aux associations locales, mesures destinées à favoriser le développement dans de larges couches de la société, sans oublier la recherche de l’investissement étranger pour les secteurs économiques à valeur ajoutée et la diversification des sources de financement, qui comprennent la participation des banques islamiques.

Pour l’Égypte, Abdalhafez Elsawy, conseiller économique du Parti de la liberté et de la justice du président Mohamed Mursi, a expliqué qu’après la révolution du 25 janvier 2011, le chômage et l’inflation ont augmenté alors que le tourisme – un secteur clé de l’économie égyptienne – a baissé. Parmi les mesures que le gouvernement de M. Mursi pense appliquer, il a souligné la lutte contre la corruption et le soutien à apporter au secteur privé. Ces recettes devraient, dans la nouvelle ère démocratique, permettre au pays d’approcher une croissance comparable à celle de la Turquie, pays méditerranéen à la démographie semblable, doté d’un système démocratique représentatif, et possédant un PIB quatre fois supérieur à celui de l’Égypte.

Lors du débat qui a suivi sont intervenus Albert Alsina (Fons Mediterrània Capital, Grupo Financiero Riva y García), Anwar Zibaoui (coordinateur général d’ASCAME) et Anthony Terence O’Sullivan (responsable de la division « Développement » de l’OCDE). Ils ont insisté sur le besoin urgent qu’il y a à ce que les gouvernements des trois pays arabes concrétisent leurs politiques économiques et les mettent en application. En effet, la situation de pauvreté et de chômage de leurs populations les oblige à obtenir à court terme de premiers résultats.

Les grands principes des finances islamiques et leur rapport avec l’application de la loi islamique ont été exposés pendant la séance suivante par trois experts : Abderrahman El Glaoui, directeur pour le Maghreb de la Banque islamique de développement ; Wadï Mzid, directeur d’agence de la Zitouna Bank (Tunisie) et membre de l’Association tunisienne d’économie islamique (ASTECIS) et Adil Alaoui, directeur de la société marocaine Dar Essaffa.

 Les trois intervenants ont expliqué les fondements et les concepts essentiels de la banque islamique (interdiction d’obtenir des intérêts, de spéculer ou d’investir dans des domaines non permis par le Coran, entre autres) et son parcours historique, de ses débuts, survenus dans les années soixante-dix en Égypte, à sa rapide expansion de ces dernières années, qui s’est traduite par l’implantation de plus de trois cent succursales dans soixante-quinze pays. Ils ont tous les trois souligné le potentiel de croissance des finances islamiques, conforté par une population d’1,5 billion de clients musulmans possibles, et ont insisté sur l’attrait de ses produits, socialement responsables, face à une banque classique entachée par l’ombre de la crise économique et financière.

La dernière session a servi à analyser diverses propositions de renforcement de la coopération euro-méditerranéenne et entre pays arabes et acteurs islamiques. Y ont participé Brahim Allali, conseiller du Centre islamique pour le développement et le commerce islamique de l’Organisation de coopération islamique, Hassan Malek, président de l’Association égyptienne pour le business et le développement, et Mehmet Yalcintas, membre du comité de direction et président de la Commission de recherche et de publications de l’Association indépendante des industriels et des entrepreneurs de Turquie (MÜSIAD). Ils ont, entre autres, défendu la complémentarité qui existe – et plus encore dans l’actuelle situation de crise économique – entre la rive sud et est de la Méditerranée et les pays européens, ainsi que la nécessité de progresser dans le domaine de la formation et des secteurs technologiques et à valeur ajoutée dans les pays méditerranéens et de promouvoir l’échange commercial sud-sud et les petites et moyennes entreprises.

Source de l'article IEMed

Afrique: aucun pays en récession en 2012


Aucun pays africain ne connaît plus de croissance négative, quand bien même une bonne partie du monde s'enfonce dans la crise, a souligné mardi à Johannesburg l'économiste en chef de la banque africaine de développement (BAD).
"Tous les pays sont en croissance, et c'est ça le principal: il n'y a aucun pays en Afrique qui est dans le rouge! Même les pays les moins bons font légèrement mieux qu'en Europe", a indiqué à l'AFP Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la BAD, qui commentait les prévisions de croissance de l'institution.
"Le plus bas taux (de croissance) est le Swaziland, avec 0,8%", a-t-il relevé.
"Et même en Afrique du Nord: la Tunisie s'est reprise, l'Egypte s'est reprise, et la Libye s'est reprise d'une façon spectaculaire", s'est-il exclamé.
Parmi les économies africaines qui devraient croître le plus vite entre la mi-2012 et la mi-2013, la Libye mène le bal, avec un taux de croissance attendu de 14,8%. En pleine guerre civile, le PIB avait chuté de plus de 40% l'an dernier.
Des croissances comprises entre 7 et 8% concernent ensuite la Côte d'Ivoire, la Zambie, l'Ethiopie, le Rwanda, l'Angola, le Mozambique, le Ghana et le Libéria, le Niger étant numéro deux avec 8,6% attendus.
"Nous ne prétendons absolument pas que cette croissance concerne tous les domaines et qu'elle entraîne la création de nombreux emplois. (...) Mais c'est tout de même de la croissance, et elle est la bienvenue", a commenté M. Ncube.
Les deux pays les plus intéressants sont à ses yeux l'Ethiopie, qui a créé des Bourses pour écouler les productions de ses agriculteurs, attiré des investissements étrangers et lancé de grands travaux d'infrastructures (notamment des barrages hydroélectriques), ainsi que le Ghana, qui a découvert du pétrole et a consolidé sa démocratie.
Quant à l'Afrique du Sud, principale économie du continent, elle fait partie des mauvais élèves avec une prévision de croissance (fraîchement révisée à la baisse) de 2,9% pour 2012/13. Son économie est plus intégrée dans les circuits mondiaux, et donc plus sensible aux crises des pays développés, a expliqué Mthuli Ncube.
La BAD a confirmé ses prévisions de croissance publiées fin mai: la croissance moyenne de l'Afrique devrait rebondir cette année à 4,5%, contre 3,4% en 2011 (année marquée par les révolutions arabes au nord du continent), et s'accélérer à 4,8% en 2013.
La croissance de l'Afrique subsaharienne devrait être de 5,3% en 2012 et 5,4% en 2013, et de 6,3% pour les deux années si l'on exclut l'Afrique du Sud, selon ces prévisions compilées avec l'OCDE et les Nations Unies.
La crise européenne - synonyme pour l'Afrique d'une baisse du tourisme, d'une réduction des achats de matières premières et d'une possible raréfaction des investissements et des aides - reste cependant un danger pour l'Afrique, a prévenu Mthuli Ncube.
"Toute baisse de 1% dans le PIB en Europe entraîne facilement une baisse de 0,5% dans le PIB africain", a-t-il relevé.
Source de l'article La Voix Du Nord

Capital-Investissement : la CDC traverse la Méditerranée

CDC Entreprises va appuyer de jeunes pousses marocaines via le fonds PME Croissance, géré par Marocinvest, qui appartient au groupe Tuninvest-Africinvest. 
Le groupe français participera au "closing" du fonds, qui sera doté d'un capital initial de 435 millions de dirhams (environ 40 millions d'euros). 
"Ce fonds a vu le jour dans le cadre d'un Partenariat Public-Privé porté par le Pacte Emergence et conduit par la Caisse Centrale de Gestion", indique la CDC. 
Le fonds est appuyé par des investisseurs locaux et internationaux, tels que la Caisse Centrale de Garantie, Société Générale marocaine de Banques, CNIA Saada, Caisse Marocaine des Retraites, Banque Européenne d'Investissement, KfW, Proparco et CDC Entreprises.


Source de l'article Boursier

Euromed Survey of Experts and Actors (2011)

La Commission européenne a confié à l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed) le soin de mener une enquête annuelle auprès d’experts et d’acteurs spécialisés dans le domaine des relations euro-méditerranéennes, afin d’évaluer les progrès, les réussites et les faiblesses du Processus de Barcelone.

Faisant suite à les premières éditions de 2009 et 2010 cette troisième enquête comporte un questionnaire un peu plus court et un dossier thématique sur les relations euro méditerranéennes après le « printemps arabe » et les politiques euromed dans le domaine de la coopération en matière de politique et de sécurité.

L’échantillon représentatif des personnes répondant à l’Enquête puise dans un univers de plus de 4.600 experts, acteurs et décideurs issus de 43 pays de la Méditerranée et de l’Union Européenne invités à participer à l’enquête.

L’échantillon, sélectionné en fonction du degré de connaissance et d’implication des participants dans le Processus euro-méditerranéen, regroupe chercheurs universitaires, membres de groupes de réflexion et journalistes, diplomates, fonctionnaires du gouvernement central et local chargés des questions euro-méditerranéennes et de la coopération dans ce domaine, représentants politiques, militants d’ONG et membres de réseaux, syndicalistes, chefs d’entreprise, ou encore dirigeants d’organisations internationales directement impliquées dans le Partenariat euro-méditerranéen (comme l’UE ou la Ligue Arabe). L’échantillon a également été conçu avec l’objectif de garantir un équilibre hommes-femmes, mais aussi entre répondants du Nord et du Sud.

Source de l'article IEMED

Ramadhan ouvre les portes de Tunis

L’association Actions citoyennes en Médina organise du 31 juillet au 14 août une action «Rêves d’intérieur: les habitants de la médina ouvrent leurs portes».
Cette action comporte deux volets: un volet iconographique avec une exposition de photos au très pittoresque club Tahar Haddad (le 31 juillet à partir de 21h30) et un second volet fait de visites guidées dans les arcanes de la médina et dans des maisons, des palais et des dars qui ouvrent leurs portes au public pour la première fois. Une animation de plus à ne pas rater pour des soirées ramadanesques hautement culturelles.
Pour en savoir plus ou pour les soutenir dans leurs actions, contactez l’Association
Actions Citoyennes pour la Médina – « L’MDINA WEL RABTINE »
24 Rue Diwan – Hafsia 1059 Tunis – Tél : 24 22 29 72
Source de l'article Maghrebzine

Forum de Fès sur l'alliance des civilisations, la diversité culturelle et le partenariat euro-méditerranéen, en décembre prochain

Le Forum de Fès sur l'alliance des civilisations, la diversité culturelle et le partenariat euro-méditerranéen aura lieu, du 7 au 10 décembre prochain, autour de la thématique "l'investissement dans le capital humain à travers l'éducation et le savoir dans les pays arabes : Une panacée pour le développement durable".
Ce Forum cherchera à +élucider les esprits, à apporter des analyses savantes, à mettre fin aux amalgames, à percevoir, à comprendre ce qui est en jeu, de manière à pouvoir assumer les métamorphoses nécessaires+, selon une note de présentation du Centre marocain interdisciplinaire des études stratégiques et internationales (CMIESI), son principal initiateur.
Cette rencontre aspire ainsi à +tracer une véritable feuille de route institutionnelle+, en mettant en exergue les stratégies que doivent suivre les Etats à la suite des derniers changements politiques survenus dans la région, pour assurer le développement de leurs nations.
Les axes qui seront soumis au débat des congressistes concernent, entre autres, le monde arabe à l'épreuve des changements, le nouvel ordre arabe et la mise en cause des anciens équilibres institutionnels, le monde arabo-musulman face aux défis d'intégration régionale, les facteurs de développement entre la théorisation et la pratique, l'investissement dans le capital humain dans les pays arabes et heurs et malheurs du système éducationnel et de transmission des savoirs dans les pays arabes.
Les personnalités présentes examineront également le rapport entre l'enseignement, la formation et le développement durable, l'employabilité et le chômage dans les pays arabes, les compétences pour les métiers de demain et ressortissants arabo-musulmans à l'étranger et défis du développement de leur pays d'origine.
Fondé en mars 2007, le CMIESI est un centre de réflexion, d'étude, de recherche et d'expertise pluridisciplinaire, traitant de problématiques stratégiques, diplomatiques et internationales complexes, mais également de la situation sociale, économique et politique d'un pays ou d'aires géopolitiques.
MAP & AuFaitMaroc
Source de l'article AuFaitMaroc

Une formation du programme H2020 s'attaque aux défis environnementaux des zones industrielles en Algérie, au Maroc et en Tunisie

Trente et un participants venants des ministères du commerce et de l'Industrie et de l'environnement, des gestionnaires des parcs industriels et les organisations nationales d’Algérie, du Maroc et de Tunisie ont participé à un stage de formation, organisé le mois dernier à Tunis par le Programme Horizon 2020 pour l'environnement méditerranéen, portant sur les défis environnementaux des zones industrielles.
Selon le communiqué de presse, la formation a visé à améliorer les connaissances des participants sur la gestion plus durable des parcs industriels existants; la conception de nouveaux parcs industriels en intégrant des critères de durabilité; la façon de développer les synergies entre les entreprises d'un territoire, quels services ils pourraient partager afin d'optimiser l'utilisation des ressources et sur la façon d'assurer un suivi à long terme de parcs industriels. La formation a également essayé de répondre aux besoins des entreprises afin de leur permettre de soutenir la transition vers des emplois verts et une économie plus verte.
Cette formation sous-régionale du programme H2020 a offert l'occasion de discuter sur la situation actuelle liée à cette thématique en Algérie, au Maroc et en Tunisie (y compris l'élaboration de stratégies nationales en matière de gestion durable des parcs industriels) et a également présenté des expériences internationales afin de faciliter l'identification des mesures concrètes qui pourraient être introduites dans les pays participants respectifs.
L’initiative Horizon 2020 vise à améliorer la qualité de vie de plus de 420 millions de citoyens vivant dans les 25 pays du pourtour de la Méditerranée. Il s’agit d’un programme regroupant l’ensemble des politiques, stratégies et plans d’action visant à renforcer la protection de l’environnement.
Pour en savoir plus
- Information et matérielde la formation
- Horizon 2020 - site internet
- EU Neighbourhood Info Centre - page web sur l'environnement
- ENPI Info Centre, entretien sur H2020 – Priorité contre la pollution en mer Méditerranée

Tunisie - Appel à candidature : Programme Génération A’Venir 3ème promotion

Dans le cadre de son programme de renforcement de la jeunesse tunisienne, la Fondation Friedrich Ebert à Tunis lance la 3ème promotion du programme de formation Génération A’Venir.

A travers ce programme, la FES a pour objectif de rassembler des jeunes de divers horizons et régions tunisiennes, ayant une volonté de s’engager dans les domaines politiques et sociaux et ayant un esprit d’initiative permettant d’imaginer et de réaliser des projets concrets dans le cadre du développement durable en Tunisie. Un soutien particulier sera accordé à l’engagement des jeunes venant des régions ou des catégories sociales les plus défavorisées et ayant plus difficilement accès à l’offre de formation et d’information et moins d’opportunité d’évolution.

Le programme s’étalera sur deux ans et sera basé sur la formation continue, le e-learning, les débats et les initiatives de projets. La formation sera délivrée en Tunisie avec une possibilité de regroupement régional avec les autres promotions de la région MENA.

Si vous avez entre 20 et 30 ans et que vous souhaitiez participer au programme GA’V III, prière d’envoyer le formulaire de candidature dûment rempli, votre Curriculum vitae et une lettre de motivation expliquant pourquoi vous souhaitez intégrer le réseau par e-mail aux adresses suivantes :

ariela.gross@festunis.org et ferdaous.taje@festunis.org ou par courrier à l’adresse suivante : Friedrich Ebert Stiftung, Bureau de Tunis, 4, rue Bachar Ibn Bord, 2078, La Marsa avant le 13 août 2012

Le MuCEM, Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, ouvre les portes de sa «Photomobile»

Le MuCEM se paye votre tête !… mais à l’ancienne, avec une classe quasi victorienne : un photographe itinérant, comme aux beaux jours des appareils à soufflet, une proposition simple (venir poser avec l’objet qui vous évoque la Méditerranée), un objectif collectif (une galerie de portraits qui seront accessibles sur le compte Flickr du musée, et sans doute une exposition sous forme de diaporama).

Produit des ateliers Sud Side, la Photomobile est comme son nom l’indique amenée à se déplacer, de préférence dans des endroits de passage, sans public spécifique. On la trouvera ici ou là tout au long de l’année, une ou deux fois par mois : au départ de la Marche pour l’Egalité (le 7 juillet), dans les Jardins du Pharo (le 25 août), et plus tard à la gare Saint-Charles. Bien-sûr, elle sera présente lors de l’exposition Au bazar du genre, masculin/féminin proposée dans le cadre de Marseille Provence 2013.

L’équipe à l’origine du projet est enthousiaste : «C’est pour nous une manière d’exister : nous disons aux gens qu’ils sont le visage de la Méditerranée, mais ils seront aussi le visage du MuCEM !» Aux couleurs du musée, le studio est sobre, lumineux, accueillant, avec son annexe -clin d’œil aux appareils à soufflets susmentionnés. Le photographe qui œuvre, Paul Ladouce, vous accueille et vous met à l’aise avant de vous tirer le portrait. Il sera systématiquement accompagné d’un médiateur venu expliquer l’opération et les enjeux du MuCEM aux participants.
Par Gaëlle CLOAREC - Journal Zibeline

Plus d'information - MUCEM

La Commission européenne adopte une décision relative à la participation de la Libye aux programmes de coopération régionale du partenariat euro-méditerranéen

La Commission a adopté une décision qui ajoute officiellement la Libye à la liste des pays participant aux activités de ses projets et programmes de coopération régionale au titre du partenariat euro-méditerranéen.
 
Cette décision a été adoptée le 13 juillet 2012.
Le règlement relatif à l'IEVP de 2006 faisait déjà de la Libye un pays éligible. Toutefois, en raison du contexte politique, le document de stratégie régionale (2007-2013), le programme indicatif régional (2007-2010) et le programme indicatif régional (2010-2013) n'incluaient pas la Libye. La Libye ne participait donc pas aux programmes et projets régionaux mis en œuvre dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen.
«À la lumière des récents événements du printemps arabe et de l'évolution de la situation dans le pays,
la Libye doit à présent participer à part entière aux projets et programmes régionaux en cours et qui se poursuivront en 2013 et même après,» peut-on lire dans la Fiche d'action de la CE qui explique cette décision.
Cette décision a été adoptée suite à la communication conjointe «Une stratégie nouvelle à l'égard d'un voisinage en mutation». Cette communication du 25 mai décrit une nouvelle approche à l'égard des 16 pays du sud et de l'est du voisinage de l'Union européenne – dont la Libye – et offre une base pour l'inclusion de la Libye sur la liste des bénéficiaires des programmes et projets en cours dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen.
Le lancement d'activités spécifiquement axées sur la participation de la Libye à chaque projet/programme sera rendu possible par la réorganisation des plans actuels de mise en œuvre des projets. Il ne nécessitera aucune augmentation budgétaire spécifique.
Pour en savoir plus
- Commission :Décision
- Fiche d'information de la CE – l'UE et la Libye
- EU Neighbourhood Info Centre - Page web sur la Libye
- Action extérieure de l’UE – Libye
- Service européen pour l'Action extérieure, galerie Flickr Catherine Ashton en visite en Libye (novembre 2011)

Les ministres européens de la recherche réaffirment leur soutien à la coopération euro-méditerranéenne

Les ministres de la recherche de l'UE ont réaffirmé leur volonté de soutenir la coopération euro-méditerranéenne en matière de recherche et d'innovation, et ont confirmé que leurs pays étaient prêts à participer à la préparation d'un programme de recherche conjoint pour la région euro-méditerranéenne.
Les ministres, réunis en Conseil informel «Compétitivité» à Nicosie, ont également déclaré leur volonté d'œuvrer à la simplification des programmes de recherche afin de réduire la charge administrative et de faciliter l'accès des participants à ces programmes.
La réunion était présidée par le ministre Stavros Malas, en charge du portefeuille de la recherche au cours de la présidence chypriote. La commissaire en charge de la recherche, de l'innovation et de la science, Maire Geoghegan-Quinn, et les ministres de la recherche des États membres de l’UE et des pays de l’Association européenne de libre-échange participaient également à la réunion.
Les ministres ont procédé à un échange de vues sur la promotion de la coopération euro-méditerranéenne en matière de recherche et d’innovation et ont répété qu'ils étaient désireux de travailler avec persévérance pour parvenir à un partenariat renouvelé fondé sur les principes de responsabilité conjointe, d’intérêt mutuel et d’avantages partagés.
Ils ont souligné que leurs pays étaient prêts à contribuer à l'élaboration d'un programme de recherche conjoint pour la région sur la base d'un article du traité sur le fonctionnement de l'UE, qui permet à la Commission européenne de participer à des programmes de recherche menés par plusieurs États membres. Les ministres ont jugé dans leur ensemble qu'il fallait se concentrer sur des thèmes en rapport avec les défis de société auxquels la région est confrontée, à savoir le changement climatique et l'énergie. Parmi les thèmes de coopération importants, le domaine maritime, les sciences sociales et les sciences humaines ont également été évoqués.
Le ministre Malas s'est montré satisfait des résultats des discussions. « Nous avons estimé que définir l'ordre du jour en matière de recherche et d'innovation passe par l'identification des domaines précis particulièrement importants à la fois pour les partenaires européens et pour les partenaires du nord de l'Afrique et de l'est de la Méditerranée. Je constate avec satisfaction qu'il y a une large convergence de vues sur l'instrument à utiliser à cette fin, à savoir l'article 185 du traité."
Pour en savoir plus
 

Des jeunes "euroméditerranéens"

Les jeunes de ce projet international vont, pendant une semaine, découvrir la mer méditerranée. L'occasion de parler développement durable, préservation du littoral, mais aussi de renforcer les liens entre ces différentes villes portuaires d'Europe.
De Tanger, Glasgow et Haïfa, à la découverte du littoral et de sa préservation
Ils viennent de Tanger, Glasgow ou Haïfa. Agés de 15 à 18 ans, une dizaine de jeunes sont à Marseille pour une semaine. Une semaine de découvertes et de réflexions autours d'un thême : la mer Méditerranée. L'occasion de parler développement durable, préservation du littoral, mais aussi de renforcer les liens entre ces différentes villes portuaires d'Europe.

Projet international
Accueillis à l'Hôtel de Ville par un discours de Caroline Pozmentier, adjointe au maire UMP chargée de la sécurité et de la prévention de la délinquance, ces jeunes ont rapidement été mis au courant de la nature du projet international : "Faire découvrir, comprendre et aimer la mer et le littoral". Au programme pour tous ces jeunes : des débats, activités nautiques et passage du brevet de secourisme. Un programme débuté la veille par la visite du littoral marseillais sur les bateaux du Centre loisir jeune de la police nationale (CLJ). De quoi réjouir Kyle, 17 ans, tout juste arrivé de Glasgow, en Ecosse : "On apprend beaucoup, on rencontre de nouvelles personnes. C'est une très bonne expérience".

De nombreux partenaires
Car ce projet a aussi pour but de créér une rencontre entre jeunes de différentes cultures : "il faut favoriser le dialogue interculturelentre les jeunes euroméditéranéens", a ajouté l'adjointe à la sécurité.Derrière l'organisation de cette rencontre, la Ville de Marseille, mais aussi l'ONG "Planête Volontaire", elle-même soutenue par la Commission européenne. Des partenaires qui pourraient varier si l'expérience devait se répèter dans un autre des pays partenaires . Caroline Pozmentier a exprimé le souhait qu'a leur tour, des jeunes marseillais puissent partir à l'étranger .

Par Pierre MILLET-BELLANDO
Source de l'article LaProvence

Neuf producteurs de documentaires sud-méditerranéens participent à l’atelier DOCmed en Allemagne

Neuf producteurs de documentaires prenant part au projet financé par l’UE, DOCmed 2012, un programme de formation pour les producteurs et réalisateurs de documentaires arabes ayant un potentiel de coproduction internationale mis en œuvre dans le cadre d’Euromed Audiovisuel III, ont assisté à un atelier organisé le mois dernier en Allemagne.
Selon le communiqué de presse, cet atelier, qui est la deuxième session de formation pour DOCmed 2012, après un atelier sur le développement du film documentaire à Tunis en mars dernier, et avant les rencontres individuelles avec des décideurs internationaux planifiées pour mars 2013, a porté sur le budget, le packaging, la coproduction et les financements d’un projet de documentaire.
Au cours de l'atelier, qui s'est tenu en même temps que le programme de formation de producteurs Eurodoc 2012, les producteurs sud-méditerranéens se sont rencontrés et ont partagé leur expérience avec 40 autres producteurs venant de France, d'Italie, de Bulgarie, de Serbie, de Belgique, du Royaume-Uni, d'Irlande, de Russie, de Turquie, et du Chili.
L'événement a été dirigé par le producteur français à la tête des études DOCmed, Jacques Bidou, qui a notamment présenté une étude de cas sur la production de son documentaire Salvator Allende (2004).
La réalisatrice et productrice syrienne Hala Alabdallaa faisait office de mentor DOCmed et a pour la première fois présenté Comme si nous attrapions un cobra, son film sur les caricaturistes politiques égyptiens et syriens, actuellement en post-production. Elle a discuté de la production du film, ainsi que de la façon dont un tel documentaire sur les artistes arabes et militants politiques du printemps arabe pourrait trouver son chemin dans les salles de cinéma et des festivals de films.
« Des projets tels que DOCmed envisagent la création du rôle de producteur créatif pour soutenir le réalisateur tout en étant vraiment attaché au projet », a déclaré la productrice libanaise Jana Wehbe, qui a assisté à l'atelier avec Contrepoids, un projet de documentaire du réalisateur libanais Sélim Mourad, qui a récemment reçu un financement du Fonds Arabe pour les Arts et la Culture (AFAC).
DOCmed est un programme de formation destiné aux professionnels arabes dans le domaine du film documentaire ayant un projet qui se qualifie pour être produit comme coproduction internationale.
Le programme Euromed Audiovisuel III vise à contribuer au développement et au renforcement de la capacité du secteur cinématographique dans la région Sud de l'IEVP (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Territoire palestinien occupé, Syrie, Tunisie) et à promouvoir la compréhension mutuelle, le dialogue interculturel et la diversité culturelle, conformément à la « Stratégie pour le développement de la coopération audiovisuelle euro-méditerranéenne », qui a été approuvée par les ministres de la culture de la région euro-méditerranéenne en mai 2008, à Athènes.
Pour en savoir plus
- DOCmed – Page internet
- Euromed Audiovisuel III – fiche et actualités
- Euromed Audiovisuel III – site internet

Les crises pèsent sur l’investissement dans les pays arabes de Méditerranée

La CNUCED vient de publier son rapport mondial des investissements qui restitue les flux financiers d’investissement direct étranger (IDE) entre les pays du monde. Malgré la crise économique, les IDE ont augmenté de 16% entre 2010 et 2011, pour atteindre 1500 Md$, mais le rapport pronostique que le niveau des IDE devrait diminuer globalement en 2012, notamment au premier semestre. Espérons que ce ne sera pas le cas partout, et que les pays arabes de Méditerranée qui ont été chahutés par les révolutions viennent de toucher un point bas.

Au total, les 10 pays du sud de la Méditerranée attirent en 2011 38,94 Md$ soit 2,6% des IDE mondiaux, quand ils pèsent pour 4% de la population mondiale. Ce montant qui représente presque 3 milliards de plus que l’an dernier, cache en réalité de telles disparité qu’il n’est pas possible cette année de parler de tendance homogène pour cette région : une légère baisse au Maghreb, imputable aux seules Tunisie et Libye ; une dégringolade très préoccupante en Egypte et en Syrie, le premier subissant une année de désinvestissement tandis que les autres pays du Mashrek limitent les dégâts et que la Palestine flirte avec ses meilleures années ; et des investissements qui doublent quasiment en Israël et en Turquie entre 2010 et 2011.


 
Dans sa globalité, le continent africain est stable comparé à 2010 en ce qui concerne les IDE entrants (-0,9% pour 42,7Md$ en 2011), les reculs des IDE en Egypte, Libye étant largement responsables de cette performance bien en dessous de la tendance mondiale, alors que l’Afrique du Sud bénéficie d’une multiplication par quatre de ses investissements sur un an, à 5,8Md$. 

L’Asie du sud-est affiche quant à elle une croissance bien au dessus de la moyenne mondiale, à 26% pour 117 Md$ d’IDE, avec des super performances de l’Indonésie, la Malaisie et Singapour (102 Md$ d’IDE à eux trois). 
Les pays « ouest asiatiques » qui incluent pour la CNUCED le Golfe persique et la Turquie subissent aussi les effets conjugués de la crise économique et des printemps arabes, et accusent une chute de -16,3% des IDE (à 48,7 Md$), à mettre principalement sur le compte du Qatar (désinvestissement) et de l’Arabie Saoudite (IDE divisés par deux). 
L’Amérique du Sud fait une excellente année (+34,4%) tirée par le Brésil, la Colombie et le Chili, et atteint pour la première fois un score à trois chiffres : 121,5Md$ d’IDE sur l’année. L’Amérique centrale et les Caraïbes restent stables sur la période. 
Les Balkans font également une très bonne année (+67,3%), notamment Serbie et Croatie, pour atteindre 6,65Md$. Parmi les pays CIS à l’est de l’Europe, notons outre la très bonne année de la Russie, les performances de l’Azerbaïdjan et de la Biélorussie qui multiplient leurs IDE par trois, et globalement la bonne tenue ou la progression des autres pays de la zone. 

A l’instar de l’inquiétude que nous manifestions dans notre Newsletter de Juin, la CNUCED constate dans son rapport que, du fait de la crise économique, de plus en plus de pays adoptent une approche restrictive par rapports aux investissements sortants, et mettent en place des stratégies pour rapatrier les investissements étrangers afin d’améliorer leur balance des paiements, de dynamiser leur création d’emploi et leur tissus industriel.
Comme chaque année, la CNUCED fait le point sur le nombre de traités commerciaux ou d’investissement signés entre pays, et note que de plus en plus d’accords incluent dorénavant un volet développement durable, ou lié à la responsabilité sociale des entreprises.

Pour accompagner cette tendance, le rapport 2012 introduit cette année un nouveau classement, le « FDI Contribution Index », qui tente d’évaluer la contribution au développement économique des IDE implantés dans chaque pays. La CNUCED évalue notamment les critères de valeur ajoutée créée, d’emploi, d’exportation, de contribution fiscale, de salaire, de dépenses en R&D et en capital. Avec des résultats parois surprenant, les rédacteurs considérant par exemple que la Turquie ou l’Algérie, au même titre que la Grèce, Taiwan ou le Japon, sont des pays qui sous performent, tant au niveau du stock d’IDE rapporté au PIB qu’au niveau de la contribution de ces IDE au développement économique du pays.
La CNUCED accompagne ce classement de propositions en faveur du développement de politiques pour l’investissement « nouvelle génération », favorisant une croissance inclusive et le développement durable. Si la méthodologie reste à affiner, cette démarche intéresse ANIMA au plus haut point et se situe dans la droite ligne de nos travaux sur les retombées économiques des IDE et l’investissement socialement responsable. Elle ouvre la voie à de possibles collaboration entre notre réseau et la CNUCED pour accompagner ces nouvelles politiques.
 
Par Emmanuel Noutary - Délégué Général, ANIMA
Source de l'article Animaweb

Justice, Environnement des Affaires et Investissement au Maroc : quelle osmose ? Quelle symbiose

Quelle intimité y a-t-il entre le climat de l’investissement dans un État et son impartialité judiciaire ? Quelle trame se tisse entre les filaments et les fibres d’investissement dans un pays et sa mécanique juridique ? Quelle osmose y a-t-il entre la séduction d'un territoire économique et sa rectitude juridique ? Tel est le dessein de ce propos pour le cas du Maroc.


Quel sanctuaire et quelle connivence y a-t-il entre la coulée du business et le flot des affaires économiques dans un État, sa probité et son impartialité judiciaire ? Quelle trame se tisse entre les filaments et les fibres d’investissement dans un pays et sa mécanique juridique ? Quelles osmose et symbiose y a-t-il entre le climat de l’investissement dans un territoire économique et sa rectitude juridique ? Tandem et duo idyllique et intime assurément.
Tel est le dessein de ce propos : rétrospectivement, à l’occasion des dix ans de règne, le discours commémoratif du 24 aout 2009 du Roi Mohammed VI scanna et mit l’Index sur la grande pandémie de l’artère socioéconomique du Royaume et astreignit le Gouvernement sortant à entreprendre une subtile réécriture de l’acte juridique et judiciaire gravitant dans l’orbite des axes suivants :
1- Le raffermissement des garanties de l’indépendance de la justice en assurant au conseil supérieur de la magistrature une entité constitutionnelle.
2- La modernisation de son cadre normatif.
3- La refonte, la réforme et la mise à niveau des structures et des ressources humaines de la justice.
4- L’amélioration de l’efficacité judiciaire.
5- L'ancrage des règles de moralisation de la justice.
6- La mise en œuvre optimale de la réforme.
L’Installation, par le Souverain le mardi 8 mai dernier, de la Haute Instance du Dialogue national sur la Réforme de la Justice repasse et potasse sur le marbre de l’analyse et de l’actualité la plus épineuse, la plus sensitive et endolorie des réformes, en l’occurrence, la refonte du système judiciaire.
Par le biais de cette pose royale, le Souverain Marocain exhume et ressuscite une trépassé et une dépouille longtemps enterrée dans son cercueil et accule l’exécutif Benkirane à un gisement extrêmement miné et crucial pour le climat de l’investissement et des affaires économiques au Maroc.
D’emblée, on peut avancer que la justice est la grande tare de l’environnement des affaires au Maroc : celle-ci est très souvent inerte et lente (délais de procédures, report d’audiences), incertaine (conflits de juridiction, difficulté à obtenir l’exécution des décisions de justice), peu prévisible (corruption au niveau des experts judicaires) ou insuffisamment transparente (manque de diffusion de la jurisprudence).
L’avènement, au Maroc, des juridictions commerciales n’a pas foncièrement modifié la perception négative et souvent péjorative de notre système judiciaire auprès des investisseurs nationaux et étrangers : Le statut d’inamovibles dont jouissent les magistrats du siège ébrécha et amoindrit l’efficacité de la lutte contre la corruption.
Une étude portant sur le climat des affaires et la politique de l’investissement réalisé au compte du Maroc par les auteurs de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) dénota que l’averse des recours aux procédures d’insolvabilité camoufla des faillites frauduleuses, mit en cause la probité des professions liées à la Justice, des métiers dont les pratiques mettent à mal la crédibilité de l’institution judiciaire auprès d’investisseurs et l’impréparation des magistrats et des auxiliaires de Justice, à défaut de formation technique indispensable aux traitements des affaires commerciales.
À notre sens, le discrédit de l’appareil judiciaire marocain, l’inexécution des jugements décrédibilise tout le système judiciaire et constitue une entrave rédhibitoire à l’encouragement à l’investissement et autant la justice d’un pays est gangrenée par la corruption, autant l’investissement est minuscule et rachitique.
L’étude sur le terrain des obstacles à l’investissement au Maroc par l’Institution de Brettons Woods, en l’occurrence, la Banque Mondiale en est la pièce à conviction.
En effet, ladite enquête sur le climat de l’investissement a révélé que 30 % des entreprises considèrent la résolution des litiges par les tribunaux de commerce comme obstruction et obstacle majeur pour leur activité économique. Cette même contrainte avait été déjà identifiée en 2004 par une même proportion d’entrepreneurs lors de l’enquête réalisée conjointement par la Banque Mondiale et le Département du Commerce et de l’Industrie dans le fameux rapport Investment Climate Assessment ICA.
Les entreprises étrangères implantées au Maroc sont plus sensibles à ce problème : 60 % de l’échantillon (aussi bien grandes firmes que PME) considère le duo Justice/Incertitude judiciaire comme la deuxième pierre d’achoppement de l’environnement des affaires derrière la fiscalité qui occupe la première place, soit 56 % du panel interrogé.
Les entreprises domestiques sont moins préoccupées par le fonctionnement des tribunaux, qui n’occupe que la 8éme place dans le classement des contraintes. Néanmoins, la défiance à l’égard de la justice est générale pour toutes les catégories d’entreprises du panel interrogé.
En sus, plus de 56 % de ces promoteurs économiques considèrent que les tribunaux ne sont pas impartiaux et 60 % pensent que leurs décisions sont injustifiées.
Par ailleurs en termes de Benchmarking, le niveau de contrainte que représente le fonctionnement de la justice au Maroc est remarquablement élevé par rapport à d’autres pays émergents. Seules les entreprises au Brésil et au Cambodge se plaignent davantage. En Turquie, au Mexique ou au Chili, elles sont moins de 15 % à considérer la justice comme une contrainte.
L’année écoulée, le World Justice Project Rule of Law Index classa le Maroc dans la 51e place sur 66 pays ce qui exhibe l’hiatus abyssal que le Maroc doit colmater pour redonner crédibilité à l’appareil judiciaire.
En sus, l’Indice de perception de la Corruption (IPC) 2011 de Transparency International verrouille le Maroc dans la 85e position en dégringolant de 8 places entre 2007 et 2011 ce qui révèle et montre "l’hydre" de la corruption comme facteur de dissuasion des promoteurs économiques.
Ardu et épineux, dans un tel environnement de subornation, d’iniquité, de corruption, de partialité judiciaire, être candidat au capital étranger, séduire des investisseurs étrangers et rendre le climat de l’investissement et de l’environnement des affaires juteux et alléchant au Maroc, alors que l’Économie marocaine demeure souffreteuse et chétive sur ce volet. Et les investisseurs étrangers sont insatiables et inassouvis au regard d’un système judiciaire tendancieux et inique. Uniquement, à notre sens, son impartialité peut désaltérer et étancher leur soif d’investissement.
L’historien français du Siècle des Lumières Jules Michelet n’a-t-il pas dit que "La justice doit être impartiale et bienveillante pour être tout à fait juste". Il nous semble que la mécanique judiciaire constitue le lubrifiant qui assure le bon fonctionnement de l’appareil productif et constitue un facteur déterminant pour la confiance des entrepreneurs, et de facto influence leur décision d’investissement. À défaut, si l’écrivain et politicien français, Marie-Joseph Chénier disait : "quand vous avez oublié la justice, ne vous étonne pas que le ciel vous punisse". J’irai plus loin, sur le plan économique, pour avancer "Quand vous avez oublié la justice, ne vous étonnez pas que le désinvestissement vous punisse".
À l’appui de notre allégation et en vertu des comptes de la balance des paiements portant l’autographe des auteurs du rapport de l’office de change, l’analyse du ratio Recettes nettes/Recettes brutes des Investissements Directs Etrangers (IDE) révèle que le gain net en termes de flux des investissements extérieurs n’a été que 36,1 % en 2004 et 32 % en 2005. Dite autrement, sur 100 dhs investis au Maroc respectivement en 2004 et 2005, l’économie en exporte sous diverses formes (désinvestissement inclus) 63,9 dhs et 68 dhs et n’empoche que 36,1 et 32 dhs.
Selon les derniers chiffres officiels et provisoires de l’Office de Changes (Rapport Balance des paiements 2009 et 2010), plus de la moitié de la manne financière extérieure (50 % en 2009 et plus de 52 % en 2010) est exportée à l’étranger sous diverses formes et n’est pas réinjectée dans le tissu économique marocain ce qui nous laisse poser moult apostrophes sur les différentes raisons de la "non-inoculation" de cette ressource financière des promoteurs étrangers dans le tissu système productif marocain : la justice et par ricochet la confiance ne sont-elles pas des mobiles, en filigrane et en catimini, de cette tergiversation et cette pusillanimité des hommes d’affaires ? Ce qui met d’actualité économique la célèbre citation de William Shakespeare "À qui peut-on faire confiance dès qu’il s’agit de l’Argent ?"
C’est dans ce sillage et eu égard aux distorsions évoquées ci-haut qu’il faut inscrire l’action d’urgence qui doit être portée sur la justice pour redorer son blason en rupture avec les accumulations négatives issues des approches unilatérales, partielles, ainsi que partiales et redonner crédit à la mécanique judiciaire auprès des promoteurs économiques, car dans une économie de marché jalonné par la crise économique qui sape et mine actuellement toutes les économies, les facteurs les plus importants et le sésame à l’investissement sont : L’optimisme, la transparence et la Confiance.
Si Charles de Gaule disait "Rétablissons la confiance et l’intendance suivra", j’en mettrai la main au feu en disant : "Rétablissons la justice et l’investissement suivra". L'actuel Gouvernement réussira-t-il à rétablir et à cicatriser cette endémie et épizootie de la Justice tout en lui insufflant âme pour qu’elle soit âme sœur de l’Investissement ?
Par Mustapha Maghriti - Docteur en Economie Internationale / Inspecteur Divisionnaire des Finances
Ministère de l'Economie et des Finances, Rabat, Maroc
Source de l'article Les Echos

L'Union pour la Méditerranée - Employabilité, Renforcement du leadership féminin

L'UpM soutient un projet de développement des compétences des femmes du sud de la Méditerranée pour accéder au marché du travail.

«Skills for Success-compétences favorisant l'employabilité pour les femmes» - nouveau projet labellisé par les fonctionnaires supérieurs l'UpM
L'Union pour la Méditerranée (UpM) a décidé, récemment, de labelliser un projet visant à aider les femmes du sud de la Méditerranée à développer les compétences requises pour accéder au marché du travail.
Intitulé «Skills for Success-Employability Skills for Women», ce projet a été labellisé par les hauts fonctionnaires de l'UpM, lors de leur réunion périodique tenue la semaine dernière au siège de l'Union à Barcelone. Il s'agit d'un programme de formation aux compétences favorisant l'emploi, destiné aux jeunes femmes sans emploi et défavorisées qui ont terminé leurs études secondaires, a précisé l'UpM dans un communiqué.
Le projet vise à aider les participantes à acquérir les connaissances, les compétences et les outils nécessaires pour intégrer le marché de l'emploi, mais aussi à renforcer le rôle des femmes en tant que membres actifs de la société. La phase pilote du projet sera mise en œuvre dans les capitales du Maroc, de la Tunisie, de l'Egypte, du Liban et de la Jordanie, a précisé la même source.
Ce programme contribuera au développement des capacités de communication des femmes au niveau mondial, grâce à des cours d'anglais et au renforcement de leurs compétences professionnelles. La formation comprendra notamment le développement de leurs compétences en informatique et en affaires ainsi que des cours sur les outils de recherche d'emploi et des conseils.
Le programme «Skills for Success - Employability Skills for Women» est soutenu par Amideast, un organisme privé à but non lucratif créé en 1951 et présent dans les cinq pays ciblés par le projet.
Une fois qu'un projet reçoit le «label» de l'UpM, le secrétariat de l'Union s'emploie à faciliter sa promotion, notamment en termes de besoins financiers, en collaboration et en accord avec les promoteurs du projet. Le secrétariat doit alors contacter les institutions et les banques de financement pour faciliter la concrétisation du projet. Une fois le projet lancé, le secrétariat contrôle sa mise en œuvre, en veillant sur le respect des critères requis pour obtenir et garder le «label» de l'UpM.
Créée en juillet 2008 à l'initiative de l'ancien président français Nicolas Sarkozy, l'UpM regroupe 43 pays : les 27 de l'Union européenne ainsi que les pays de la rive Sud de la Méditerranée. Elle ambitionne de relancer la coopération euro-méditerranéenne lancée en 1995 à Barcelone, à travers la réalisation de projets concrets dans divers domaines tels l'énergie, l'environnement, les transports, la culture et l'éducation.
Source de l'article LeMatin Maroc