Elisabeth Guigou à Marrakech : "Les pays méditerranéens sont appelés à se focaliser plus sur ce qui les réunit dans la diversité"

Elisabeth Guigou à Marrakech : "Les pays méditerranéens sont appelés à se focaliser plus sur ce qui les réunit dans la diversité"


Les pays et peuples de l’espace méditerranéen sont animés d’une forte volonté de bâtir un destin commun, a souligné vendredi soir, à Marrakech, la présidente de la Fondation Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures, Mme Elisabeth Guigou.

Mme Guigou, qui présidait une conférence sous le thème "la Méditerranée : Les défis culturels au 21è siècle" dans le cadre des Journées spirituelles de Marrakech, a estimé que la diversité culturelle caractérisant cet espace géographique est une richesse au service du dialogue et du rapprochement des civilisations.

Les pays méditerranéens sont appelés à se focaliser plus sur ce qui les réunit dans la diversité, a ajouté cette fervente défenseur du dialogue des civilisations, qui a reconnu toutefois que la situation politique actuelle dans l’espace méditerranéenne est "déprimante et ne cesse de se dégrader : repli sur soi et rejet de l’autre, fermeture des frontières, montée du populisme, de l’extrémisme et du terrorisme, une immigration mal-organisée en plus des défis du changement climatique.

Face à tous ces défis, les Etats réagissent par la fermeture des frontières, ce qui contredit l’héritage de liberté et d’hospitalité du pourtour méditerranéen, a-t-elle déploré, estimant que la fermeture des frontières a grandement nui au dialogue des civilisations dans cet espace géographique.

L’ancienne ministre des affaires européennes et ancienne ministre de la Justice et Garde des Sceaux a appelé à promouvoir la traduction d’œuvres arabes en langues européennes et vice-versa étant donné le rôle important de la traduction dans la promotion du dialogue, de la compréhension, du rapprochement des civilisations et le transfert du savoir dans l’espace méditerranéen.

Le Consul général de France à Marrakech, Philippe Casenave, a relevé pour sa part, que "la Méditerranée politique" n’existe pas encore en raison de la situation de tensions et de conflits qui prévaut actuellement, rappelant l’influence qu’a exercée la rive Sud de la Méditerranée sur les civilisations européennes tout au long de l'histoire.

Dans ce cadre, M. Casenave a mis l’accent sur le modèle unique de la cohabitation et du vivre-ensemble qui a caractérisé historiquement la rive sud et qui est passée par la suite à la rive Nord, passant en revue certains défis, dont fait face cet espace dont notamment le défi sécuritaire.

La poétesse, traductrice et chercheur en soufisme, Mme Touria Ikbal, a relevé que "la méditerranée est Notre Mer (Mare Nostrum) mais aussi et avant tout "Notre mer", qui entoure ses enfants du Nord au Sud et d’Est en Ouest, et les réunit quand ils continuent à s’aimer et à savoir vivre ensemble".

Cette valeur nous rappelle Ibn Arabi, une figure éminente de cette Méditerranée qui pratiquait "la religion de l’Amour", a-t-elle ajouté, appelant à suivre les pas de cet ouléma et théologien soufi et expérimenter ce pur Amour capable de résoudre les conflits et de ramener à la Paix profonde.

"Nous avons beaucoup à apprendre de ce philosophe andalou pour regagner la voie de l’hospitalité, de l’ouverture à l’autre et de la sagesse universelle", a-t-elle insisté.

Le professeur, chercheur et spécialiste de l’urbanisme et du patrimoine, Mohamed Metalsi, a pour sa part, apporté un éclairage sur ce que la culture de la rive sud de la Méditerranée et plus largement celle du monde arabo-musulman apporte à l’Europe depuis le Moyen âge ainsi que sur la voie empruntée actuellement dans la construction de l’identité européenne.

Cet ex-doyen de la Faculté Euro-méditerranéenne de Fès et ex-directeur de l’action culturelle à l’Institut du Monde arabe (IMA), a estimé que la pensée occidentale a établi la filiation unique et exclusive de la civilisation européenne avec l’héritage gréco-romain ou judéo-chrétien tout en rejetant les sources orientales et l’apport de la civilisation arabo-musulmane, l’héritage de la Mésopotamie, l’Egypte, l’Inde, la Chine, qui ont irrigué la Grèce et la culture hellénistique.

L’expert international, Richard Veneau, a fait remarquer de son côté, que la Méditerranée est actuellement un espace géopolitique caractérisé par des conflits interminables, des tensions religieuses et trop de lignes de fractures.

L’auteur du "Discours à la nation méditerranéenne" a abordé dans son intervention "la géopoétique", un concept qui consiste à œuvrer à construire un destin commun dans un espace géographique complexe et à rechercher un faire ensemble qui dépasse la tragédie des coexistences réputées impossibles.

Le professeur de sciences politiques et de relations internationales, Joseph Maila, a mis l’accent dans son intervention sur les paradoxes de la Méditerranée, une mer partagée, berceau de civilisations multiples d’une part et le sentiment de distance qui prévaut aujourd’hui entre les pôles de cette mer commune d’autre part.

La jonction des mondes méditerranéens fait d’interaction et d’change a néanmoins façonné une mentalité méditerranéenne toute de communication et d’ouverture, a-t-il ajouté, relevant que dans ce monde, qui semble clos de prime abord avec son aspect de lac, l’ouverture est partout présente avec ses ponts naturels ou advenus que sont ses canaux, ses détroits, ses isthmes et ses passages.

La Méditerranée fut et sera toujours une scène où s’affrontent les grandes puissances depuis les Grecs et les Perses jusqu’aux protagonistes de la Guerre froide, a-t-il tenu à rappeler.

Source de l'article Atlasinfo

Vers une feuille de route pour une action régionale concernant le financement de l'eau et les investissements dans ce domaine : Forum UE-Union pour la Méditerranée sur la gouvernance et la gestion de l'eau

Towards a water financing and investment roadmap for regional action: EU-Union for the Mediterranean Water Governance & Business Forum

Le Forum UE-UpM sur la gouvernance et la gestion de l'eau a rassemblé au Caire plus de 120 acteurs de haut niveau impliqués dans les secteurs de l'eau et du financement aux niveaux national et régional afin d'aborder les questions relatives à l'eau concernant l'UE, la Méditerranée et l'Égypte, y compris la vision, le plan et l'action de l'UpM en faveur du développement durable et du financement durable de l'eau, et plus particulièrement le Plan européen d'investissement extérieur (PIE) ainsi que le Fonds européen pour le développement durable (FEDD). 

Considéré comme un événement phare de la 2e édition de la Semaine de l'Eau au Caire (20-24 octobre 2019), ce forum a été organisé par l'Union pour la Méditerranée et la délégation de l'UE en Égypte.

Le forum a été l'occasion de mettre en exergue le lien entre sécurité de l'eau et croissance économique, faisant ainsi de la quête pour la sécurité de l'eau un objectif collectif qui doit impliquer des acteurs aussi nombreux et divers que possible. Dans le cadre de ce processus, les partenaires du développement ont un rôle crucial à jouer et le Forum UE-UpM sur la gouvernance et la gestion de l'eau a annoncé qu'il avait pour objectif de contribuer à l'élaboration d'une feuille de route pour une action régionale destinée à orienter le financement de l'eau et les investissements réalisés dans ce domaine.

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L’Union pour la Méditerranée (UpM) - Site internet

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L’Union pour la Méditerranée et FotoNostrum stimulent l’interaction culturelle, le dialogue et l’intégration sociale

The Union for the Mediterranean and FotoNostrum to stimulate cultural interaction, dialogue and social integration

Le 17 octobre 2019, Nasser Kamel, le Secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, a signé un protocole d’accord avec The WonderPick Limited – FotoNostrum. 

Par ce protocole, l’UpM confirme sa contribution au dialogue interculturel dans la région méditerranéenne et renforce son engagement dans le domaine de la coopération régionale. 

The WonderPick Limited organisera FotoNostrum, congrès méditerranéen de la photographie et événement unique permettant de stimuler l’interaction culturelle, le dialogue et l’intégration sociale entre l’Europe et les pays du sud et de l’est de la Méditerranée. FotoNostrum se tiendra à la Fira Barcelone Montjuïc du 8 au 11 juillet 2021.

Ce congrès sera l’occasion de promouvoir la coopération culturelle entre l’Europe et les pays méditerranéens, tout en encourageant l’appréciation des diverses écoles de pensée et d’expression visuelle dans le domaine de la photographie contemporaine. Il s’agira d’un événement professionnel inclusif promouvant les intérêts mutuels entre photographes, galeristes, éditeurs et conservateurs de la région méditerranéenne et européenne. L’objectif est de faire de FotoNostrum une ressource essentielle pour les photographes des pays méditerranéens et de l’Union européenne qui cherchent à communiquer avec leurs pairs et à présenter leurs œuvres dans un environnement international. 

En diffusant cet événement, en le présentant dans tous les pays membres et en renforçant la culture dans son rôle visant à rapprocher les gens, l’UpM confirme sa capacité à développer une interaction efficace entre les acteurs de la coopération et souligne l’importance de la coopération interculturelle pour la stabilité dans la région, le développement humain et l’intégration.

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Majalat soutient la réalisation de cinq projets nationaux dans la région

Majalat logo


Sur les 62 propositions de projet reçues suite à l’appel à projet lancé en juillet dernier, Cinq organisations nationales de la société civile du Sud de la Méditerranée ont été retenues, en rapport avec 5 thématiques prioritaires de Majalat pour réaliser au cours de ce mois d’octobre des projets financés par Majalat. 

Ces actions, qui ont pour objectif d’approfondir les problématiques nationales soulevées lors des ateliers thématiques régionaux, vont contribuer au processus de dialogue de Majalat.

En Libye, la Libyan Transparency Association (LTA) réalise un atelier sur le rôle des institutions et de la société civile en rapport à la lutte contre la corruption et le rétrécissement de l’espace pour la société civile. Au Maroc, l’Organisation des Jeunes Africains (OJA) organise une campagne de sensibilisation sur les droits des migrants. Au Liban, le Syrian Centre for Policy Research organise une rencontre de la société civile syrienne autour de l’économie de la post-guerre en Syrie. Au Maroc, le Centre d’ Etudes et Recherches en sciences sociales (CERSC) réalise trois ateliers sur la lutte contre les violences. En Palestine, le Palestinian Hydrologic Group for Water and environnemental Development (PHG) organise un séminaire sur les effets et défis du changement climatique dans l’agriculture et sur l’eau en Palestine et dans la région.

Les résultats de ces initiatives seront présentés lors du Forum Civil de Bruxelles les 2 et 3 décembre.

Majalat est une initiative régionale soutenue et financée par la Commission européenne. Cette initiative unique menée par des organisations de la société civile du nord et du sud de la Méditerranée vise à établir un échange continu entre l’UE et la société civile de dix pays du sud de la Méditerranée, dans le sillage des dialogues structurés qui ont eu lieu précédemment avec l’UE. Chaque année, dans le cadre d’un cycle annuel d’activités, les organisations de la société civile se réuniront pour discuter et échanger sur cinq thèmes fondamentaux pour les relations entre l’UE et les pays de la région (gouvernance et État de droit, sécurité et lutte contre la violence, migrations, dialogue économique et social, justice sociale et climatique). Les résultats de ces discussions s’appuieront sur la situation sur le terrain et donneront lieu à des dialogues (politiques) structurés avec l’Union européenne.

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Le sommet euro-méditerranéen des conseils économiques et sociaux met l’accent sur la numérisation et les PME dans la région euro-méditerranéenne

Digitalisation and SMEs in the Mediterranean region, main focus of Euromed Summit

Le sommet euro-méditerranéen des conseils économiques et sociaux et institutions similaires se déroule les 22 et 23 Octobre à Barcelone, en Espagne. 

Il vise à encourager une meilleure compréhension des principales questions qui touchent à la société civile organisée dans la région euro-méditerranéenne ainsi qu'à discuter les défis communs auxquels elle fait face. L’édition de cette année mettra tout particulier l'accent sur la numérisation et les PME dans la région euro-méditerranéenne.

Ces rencontres rassemblent plus de 120 participants, issus de conseils économiques et sociaux et institutions similaires et représentant les employeurs, les syndicats et les autres acteurs socio-économiques ou ONG de pays qui font partie de l'Union pour la Méditerranée.

Le sommet se conclura avec l’adoption de recommandations qui seront envoyées aux autorités politiques des pays impliqués dans les sommets ministériels euro-méditerranéens, et qui seront largement diffusées parmi les organisations de la société civile de la région.

Le sommet euro-méditerranéen 2018 est organisé par le Comité économique et social européen (CESE) et le Secrétariat de l'Union pour la Méditerranée (UpM) La rencontre est cofinancée par la Commission européenne.

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Commission européenne – Site internet
L’Union pour la Méditerranée (UpM) - Site internet

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Le Femise offre une tribune aux jeunes méditerranéennes

Les intervenants de l'atelier du Femise, avec Patricia Augier et Constantin Tsakas oeuvrent au renforcement du rôle des femmes dans l'économie des pays de la région Mena (Photo : F.Dubessy)

Les intervenants de l'atelier du Femise, avec Patricia Augier et Constantin Tsakas oeuvrent au renforcement du rôle des femmes dans l'économie des pays de la région Mena (Photo : F.Dubessy)

Seules trois femmes sur dix travaillent ou recherchent un emploi dans le bassin méditerranéen. Un handicap, alors que plusieurs études montrent que le travail rémunéré et à l'extérieur du foyer reste le principal facteur d’émancipation des femmes

"C'est incroyable comme niveau d'exclusion, et c'est même intolérable et insoutenable du point de vue économique. Ces pays se privent d’une force de travail bien formée et d’un capital humain", constate Patricia Augier, insistant sur le lien "fondamental" existant entre l'entrepreneuriat et les femmes. La présidente du comité scientifique du Femise (Forum euroméditerranéen des instituts de sciences économiques), ouvrait, mardi 4 décembre 2019 à The Camp (Aix-en-Provence), un des ateliers, organisé par l’Institut de la Méditerranée et le Femise, de la 3e édition d’Emerging Valley.

Au Liban, bien que 75 % des diplômés soient des femmes, elles participent très peu à l’économie formelle. A cela s’ajoute le chômage des jeunes qui s’élève à 60 %. Karine Moukkadem y voit la justification, en grande partie, du mouvement de contestation sociale actuel. 
Une "révolution des jeunes et des femmes", explique la jeune chercheuse franco-libanaise. Spécialisée dans les questions de développement durable dans la région sud-méditerranéenne, elle étudie l’inclusivité et l’autonomisation des femmes par l’entreprenariat social chez Beyond Reform and Development. Selon Karine Moukkadem, "l’égalité des genres doit être la priorité."

Redonner de l'ambition aux femmes

Hajar Khamlichi veut que les femmes
prennent confiance en elles
(photo : F.Dubessy)
A’Laa Chbaro constate une difficulté culturelle dans les pays de la région pour appréhender l’entrepreneuriat chez les femmes, souvent considéré comme sujettes à l'instabilité professionnelle. "Il faut redonner de l’ambition aux femmes qui possèdent de très bonnes idées mais ont peur de se lancer", insiste la jeune cheffe d’entreprise libanaise. 
"Cela passe par un soutien financier, mais aussi intellectuel à travers le partage de connaissances qui s'effectue grâce à la création de bases de données." 
A vingt-trois ans, elle dirige la branche Mena de l’association internationale Impact the world qui soutient l’entrepreneuriat social.

Hajar Khamlichi partage son constat : "les femmes manquent de confiance en elles et sont ainsi peu crédibles auprès des bailleurs de fonds", avance la présidente du Mediterranean Youth Climate Network (MYCN - Maroc). Le but de l’organisation est de "contourner ces obstacles" grâce aux réseautage et au lobbying pour que "ces femmes et ces jeunes accèdent au financement de leurs projets", souligne-t-elle. Le MYCN apporte un appui aux projets locaux par le biais d’aides techniques, mais aussi en leur donnant plus de visibilité.

C'est aussi le sens de l'action de la franco-tunisienne Samah Ben Dhia. La présidente d'AltaFemina, basée à Marseille, développe son réseau féminin de relations professionnelles et sociales. "Nous voulons permettre aux femmes d'accéder à des postes de direction en prônant des valeurs de mixité et de solidarité", indique-t-elle.

Samah Ben Dhia, qui "donne la parole aux femmes" lors d'évènements et rencontres organisées par son association, ambitionne d'essaimer sur la rive Sud de la Méditerranée.

Par Nohaïia el Aassri - Source de l'article Econostruminfo

Le Forum annuel de MED Confederation explore les perspectives régionales de la IVe révolution industrielle


À droite sur la photo : Jean-Marie Paintendre réprésentant l'Ipemed au conseil d'administration de MED Confederation, à Tunis, le 1er octobre 2019. © DR

Les 1er et 2 octobre 2019, s'est tenu à Tunis le Forum annuel de MED Confederation, à l'invitation de la CDC tunisienne, membre de MED Confederation aux côtés de La CAIXA, de l'IPEMED, de IeMED, de la CDG du Maroc, d’Al Barid Bank, WSBI et TEPAV.

MED Confederation est une initiative créée en 2013 par La CAIXA de Barcelone et son président Isidro Faine.
Elle a vocation à réunir des institutions méditerranéennes d'origine plurielle, publiques et privées, pour mettre en commun leurs expertises, leurs expériences de terrain et débattre de problèmes régionaux.

L'IPEMED assure une vice-présidence , représenté par Jean-Marie Paintendre, Conseiller international de l'Institut.
Ce forum 2019 a traité de La Méditerranée à l'ère de la quatrième révolution industrielle : l'impact de la digitalisation sur le capital humain et la mobilité.

Parmi les thèmes abordés , on retiendra :
  • Comment la technologie peut-elle influer sur les économies méditerranéennes ?
  • Quelles sont les tendances en termes de mobilité humaine et de flux de capitaux dans la région méditerranéenne ?
  • Quels seront les secteurs d'activité les plus impactés par les changements technologiques et comment donner à la jeunesse les compétences pour répondre aux défis ?
Le forum a réuni les représentants des institutions membres – Jean-Louis Guigou et Jean-Marie Paintendre ont représenté l'IPEMED – ainsi que des experts, issus des secteurs public et privé.

Ensemble ils ont analysé le futur de la région méditerranéenne à l'aune de cette révolution industrielle ; ils ont aussi défini les voies et moyens pour relever les défis.

Source de l'article IPEMED

MedForum Anna Lindh 2020 : ouverture de l’appel à participation pour les candidats autofinancés

Anna Lindh MedForum 2020 : call for participation for self-financed applicants launched
La Fondation Anna Lindh lance l’appel à participation pour les candidats autofinancés en vue du MedForum Anna Lindh 2020, qui se tiendra à Šibenik (Croatie) du 2 au 5 avril 2020. 

Forte du succès des trois premiers MedFora (Barcelone 2010, Marseille 2013, La Valette 2016), la quatrième assemblée se concentrera sur la promotion d’une stratégie globale de dialogue interculturel face aux défis régionaux communs qui affectent les sociétés du nord et du sud de la Méditerranée, parmi lesquels la xénophobie croissante, l’extrémisme, les questions liées au développement des jeunes et la crise des migrants.

Parmi les thèmes émergents du MedForum 2020, figurent : l’avenir de la société civile et les tendances interculturelles ; la résilience climatique et les villes interculturelles intelligentes ; la mobilité des jeunes et le dialogue pour l’employabilité.

Le Forum réunira des représentants de 42 États membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM), y compris des organisations de la société civile, des associations de jeunesse, des institutions régionales et internationales, des organes de presse, des organismes donateurs, des instituts et des fondations. Outre la célébration du 75e anniversaire des Nations Unies, ce forum coïncidera avec le 25e anniversaire du Processus de Barcelone. 
Les conclusions et les retombées du Forum auront une incidence sur la programmation de l’UE à partir de 2020, comme l’extension du programme d’échange virtuel Erasmus+ et la mise en œuvre de la nouvelle politique de voisinage dans la région méditerranéenne élargie. 

Pour en savoir plus
Fondation Anna Lindh – site internet

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L’édition 2019 du Forum des entreprises de l’Union pour la Méditerranée fait passer les femmes chefs d’entreprise au niveau supérieur


2019 Union for the Mediterranean Business Forum

L’Union pour la Méditerranée a organisé la troisième édition du Women Business Forum (WBF), en marge du Smart City Expo World Congress qui s'est tenu du 19 au 21 novembre 2019 à Barcelone (Espagne). 

Le WBF visait à fournir une plateforme de dialogue, d’échange d’expériences et de perspectives de réseautage pour les entreprises détenues et dirigées par des femmes en vue de l’autonomisation économique des femmes, en particulier dans la région MENA, et en coopération avec les pays africains et européens.

Il comprenait des tables rondes de haut niveau avec des experts internationaux du commerce et de l’industrie, des réunions B2B préprogrammées, des présentations de modèles d’affaires, et des visites de sites d’entreprises leaders dans les secteurs ciblés.

Les participants attendus étaient des femmes entrepreneures de la région MENA, de l’UE et des pays africains qui gèrent ou lancent une entreprise dans les secteurs de l’économie circulaire et de la technologie et de l’innovation ; des décideurs politiques et des institutions publiques nationales concernées, y compris les villes et les autorités locales ; des banques, des entreprises d’investissement, des organisations nationales de femmes entrepreneures et des chambres de commerce ; des organisations et programmes de soutien nationaux et régionaux.

Pour en savoir plus
L’Union pour la Méditerranée (UpM) - Site internet

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Des projets pour un futur méditerranéen

La troisième édition de "La Méditerranée du futur" a réuni plus d'un millier de personnes à Marseille. En face des porteurs de projets, une soixantaine d'investisseurs.

La troisième édition de "La Méditerranée du futur" a réuni plus d'un millier de personnes à Marseille. En face des porteurs de projets, une soixantaine d'investisseurs.

Dynamiser les relations économiques entre les deux rives de la Méditerranée. Tel a été l'enjeu de la manifestation "La Méditerranée du futur", dont la 3e édition s'est tenue à Marseille à la fin du mois de novembre. 

Après avoir travaillé sur le climat, puis la jeunesse, c'est sur les projets qu'ont porté les rencontres dont l'objet a été d'ancrer un peu plus la Région dans une démarche proactive et de valorisation. Avec notamment la présentation à cette occasion, d'une quarantaine de projets labellisés dont le président Renaud Muselier a souligné qu'ils sont à la recherche "de 250 millions d'euros pour faire progresser leur ambition". Une étape pragmatique qui ne vise nullement à prendre la place de la diplomatie, "mais se veut complémentaire, avec une place spécifique". Place aux projets.

Alseamar, une entreprise de Rousset filiale du groupe Alcen, produit des drones "planeurs" sous-marins à même de servir l'exploration océanographique. Le projet porté consiste en un service de surveillance de larges zones maritimes. Le besoin de financement évalué entre 3 et 5 millions d'euros.

À Marseille, le projet Giptis soutenu par l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille, vise à renforcer la lutte contre les maladies génétiques. Initialement prévu pour 2020, cet Institut verra finalement le jour en 2023, sur le site de l'hôpital de la Timone. Besoin de financement : 22,7 M€.

Autre projet que celui d'Hynovar, un consortium dont le coeur est la Chambre de commerce du Var. Objectif : développer le carburant hydrogène dans les transports et notamment le maritime. Le budget est évalué à 18 M€ dont 7 M€ de fonds publics.

Modulo dont le coût total est chiffré à 2,6 M€, vise à valoriser les restes alimentaires dans l'agglomération marseillaise par microméthanisation.

Dans un autre registre, Upcycle qui entend favoriser le retour à la terre de déchets organiques, s'apprête à installer sept sites pilotes pour gérer des biodéchets grâce à des composteurs électromécaniques.

Autre exemple d'innovation, que le projet de la société italienne Greenrail qui propose une traverse béton-composite hybride durable. Le besoin de financement a été évalué à 2 M€.

La société Aedificare, basée à Marseille, propose de déconstruire et réutiliser les matériaux pour bâtir autrement.

BuyCo, acteur numérique de l'économie maritime lui aussi marseillais, poursuit le développement de sa plateforme collaborative qui permet de simplifier la gestion des expéditions de conteneurs maritimes. Le besoin de financement est chiffré à 2 M€.

Toujours dans le maritime, MGI qui joue la carte du smart port, nourrit le projet "data mare nostrum". Une plateforme d'échanges d'informations intra-méditerranéenne. Trois ports sont concernés.

Maritime toujours, avec Eco nautisme qui développe le système "stop ancre" pour un mouillage plus rapide.

Dans les airs cette fois, Hovertaxi (aérodrome du Castellet) souhaite développer une prestation de transport à partir d'un aéronef 100 % électrique.

Pur produit de coopération, la plateforme digitale Transpare qui se partage entre Marseille et Casablanca, vise à optimiser la collaboration entre importateurs et exportateurs, ainsi que les spécialistes du transport international.

WindPulse technologies (Nice) qui intervient dans le secteur des énergies renouvelables, propose une turbine éolienne verticale inédite, mue par la seule force des fluides.

Enfin, Iadys (Roquefort-la-Bédoule), a mis au point Jellyfishbot. Un robot qui collecte des macro-déchets présents à la surface de l'eau.

Autant d'exemples qui attestent de possibilités de coopérations et de développement en Méditerranée.

Coopérer et aménager

Africa Digital hub porté par Tunisie groupement DTA et France icone, est un démonstrateur comprenant deux data center. L'un à Bizerte, l'autre à Marseille, les deux ayant en commun d'être alimentés en énergie renouvelable. Le projet est évalué à 3,1 M€.

Mediterranea, porté par le Centre méditerranée de la communication audiovisuelle, cible les jeunes avec pour objectif de créer de nouveaux formats. Un besoin de financement chiffré à 10 M€.

Eco Town, autre exemple porte sur la transition écologique de petites villes du littoral afin qu'elles deviennent des écocités en coopération avec des ONG locales. Cassis est concernée.

D'autres projets portent sur la lutte contre les inondations (Maroc), la protection du patrimoine ou le traitement des eaux grâce à des micro-stations (Algérie).

Source de l'article La Provence

CO2 : les mauvais élèves en Méditerranée

Selon la plateforme Internet « Atlas Mondial du Carbone », les pays méditerranéens de plus de six millions de résidents qui rejettent le plus de CO2 par habitant en 2018 sont la Libye (8 tonnes par million d'habitants et par an), Israël (7,7) et la Grèce (7).


Loin derrière ce trio de tête, arrive un second peloton composé de l'Epagne (5,8), l'Italie (5,6) la France (5,3) et la Turquie (5,2).

L'Algérie fait mieux, avec 3,7 tonnes de CO2 par million d'habitants et par an. Les moins pollueurs sont la Tunisie (2,8), l'Egypte (2,4) et le Maroc (1,8).

Dans le monde, quelques « grands » pays se distinguent avec des résultats particulièrement mauvais. C'est le cas des pays du Golfe qui dépassent pratiquement tous 20 tonnes par million d'habitants et par an, de l'Australie (17), des USA (17) et du Canada (15).

Carte des pays rejetant le plus de CO2 en valeur absolue. Source : Atlas mondial du Carbone
Carte des pays rejetant le plus de CO2 en valeur absolue. Source : Atlas mondial du Carbone


Par Gérard Tur - Source de l'article Econostruminfo

Le projet CyberSud organise une conférence sur la lutte contre le terrorisme et les nouvelles technologies

EU-funded Cybersouth organises conference on counter-terrorism and new technologies



Le Conseil de l'Europe a organisé conjointement avec l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée une conférence sur la lutte contre le terrorisme et l'impact des nouvelles technologies les 10 et 11 Octobre. Cet événement a été organisé avec l’appui du projet CyberSud.

L'événement a réuni des parlementaires de l’Algérie, de Chypre, de la Grèce, de la France, de Malte, de la Palestine, du Portugal, du Qatar, de la Tunisie et de la Turquie, ainsi que des membres du Parlement arabe, de l'OTAN et des milieux universitaires, pour débattre des instruments juridiques et des initiatives internationales dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, la cybercriminalité et de l'échange des preuves électroniques.

La réunion a été l'occasion pour les parlementaires de se familiariser avec les défis législatifs que pose l'élaboration d'une législation visant à garantir l'obligation positive des États de protéger leur population contre la criminalité et de respecter l'état de droit et les droits de l'homme.

CyberSud est un projet conjoint de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Il contribue à la prévention et au contrôle de la cybercriminalité et d’autres infractions impliquant la preuve électronique dans la région du Voisinage Sud, en conformité aux normes internationales de protection des droits de l’homme et au respect de l’État de droit ainsi qu’aux bonnes pratiques.

Pour en savoir plus
CyberSouth – Page web

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Projet connexe
Le projet contribue à la prévention et au contrôle de la cybercriminalité et d’autres infractions impliquant la preuve électronique, en conformité aux normes internationales de protection des droits…

La présidente de l’Association des régulateurs énergétiques méditerranéens sensibilise à l’inégalité entre les genres dans le secteur de l’énergie

Association of Mediterranean Energy Regulators President raises awareness of gender inequality in energy sector

Mme Gülefsan Demirbas, présidente de MEDREG, a animé une table ronde intitulée « Les femmes dirigeantes guidant l’énergie ! » (Women Leaders Guiding Energy!) dans le cadre du 10e Sommet de l’énergie de Turquie qui s’est tenu à Antalya du 6 au 8 octobre. 

La séance a porté sur l’inégalité entre les genres dans le secteur de l’énergie et a cherché des solutions possibles pour s’attaquer à ce problème.

Mme Demirbas a présenté les statistiques sur les inégalités entre les genres dans le secteur de l’énergie, dans le monde entier et en Turquie : « Il s’agit d’un problème mondial. Le taux de femmes travaillant dans le secteur de l’énergie dans le monde est de 19 %, tandis que le taux de femmes cadres n’est que de 1 % ». Elle a souligné l’importance de détruire les préjugés et de sensibiliser le public à cette question. Elle a également évoqué ce qui pourrait et devrait être fait.

MEDREG est l’Association des régulateurs énergétiques méditerranéens, qui regroupe 27 régulateurs de 23 pays, couvrant l’Union européenne (UE), les Balkans et l’Afrique du Nord. Les régulateurs méditerranéens coopèrent pour promouvoir une harmonisation accrue des marchés énergétiques régionaux et des législations, en vue d’une intégration progressive du marché dans le bassin euroméditerranéen. 

MEDREG promeut un cadre réglementaire transparent, stable et harmonisé dans la région méditerranéenne, favorisant les investissements en infrastructures, la protection des consommateurs et une coopération énergétique renforcée. Fondée sur une approche ascendante, MEDREG agit en tant que plateforme de collaboration pour les régulateurs des deux rives de la Méditerranée dans le but d’échanger les connaissances techniques et les bonnes pratiques, tout en s’aidant mutuellement à renforcer leur capacité réglementaire.
L’Association est cofinancée par l’Union européenne et bénéficie de la contribution financière de ses membres.

Pour en savoir plus
Site internet de MEDREG

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Forum régional de l’Union pour la Méditerranée : priorité à la coopération régionale et aux changements environnementaux

Ministerial Regional Forum of the UfM

Coprésidé par la Haute Représentante/Vice-présidente de l’UE, Federica Mogherini, et le ministre jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés, le Forum régional de l’Union pour la Méditerranée (UpM) s’est tenu le 10 octobre 2019 à Barcelone (Espagne). 

« Nous ne pouvons pas agir seuls sur le plan multilatéral. La seule façon d’agir, c’est d’investir dans des partenariats et des amitiés et surtout d’unir nos forces avec nos amis, nos voisins, nos partenaires. Je crois que c’est exactement ce que nous faisons ici. L’Union pour la Méditerranée est un investissement dans le multilatéralisme et la coopération régionale. Il s’agit d’un canal ouvert entre des gouvernements qui ne partagent pas toujours les mêmes points de vue – et je suis consciente de cet euphémisme –, mais qui partagent la même région – et s’il y a bien une chose immuable, c’est la géographie – et beaucoup d’intérêts communs. Il s’agit d’un espace de dialogue, à une époque où l’unilatéralisme prévaut trop souvent », a déclaré Mme Mogherini.

Lors du Forum régional, l’UpM a présenté les conclusions préliminaires du premier rapport scientifique exhaustif sur l’impact du changement climatique et environnemental dans la région méditerranéenne, intitulé « MedECC - Risques associés aux changements climatiques et environnementaux dans la région méditerranéenne ». Le document a été élaboré par un réseau de plus de 80 scientifiques de toute la région euro-méditerranéenne appelé MedECC – Experts méditerranéens en changements climatiques et environnementaux.

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L’Union pour la Méditerranée (UpM) - Site internet

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La Méditerranée, un espace géopolitique

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Sur le plan géographique, géologique et climatique, la Méditerranée a connu et connaît encore des bouleversements profonds. Parallèlement, elle est culturellement et politiquement conflictuelle. Peut-on considérer la Méditerranée comme un espace géopolitique ?

Zone de contact et souvent de conflit entre civilisations différentes au cours des siècles, marquée par de profondes évolutions politiques et étatiques le long de ses deux rives, la Méditerranée est aujourd’hui dominée par la présence de l’Union européenne au Nord et par le monde arabo-musulman au Sud.

Dominée mais pas monopolisée : la Turquie, Israël, l’implantation de minorités musulmanes en Europe, la présence navale américaine, la proximité de la mer Noire, du Caucase et de la Russie ajoutent à la complexité de l’ensemble.

Une zone tectonique et climatique dangereuse
Un accident géologique à la surface du globe

La mer Méditerranée, qui s’allonge sur 3 860 km d’ouest en est, est un accident géologique singulier à la surface du globe, où elle n’a en vérité guère d’équivalent. Une de ses caractéristiques majeures – mais rarement soulignée – est le contraste entre le tracé massif plus ou moins rectiligne de ses côtes africaines et les grandes péninsules montagneuses de sa bordure septentrionale, qui s’avancent de plusieurs centaines de kilomètres vers le sud.
  • La péninsule ibérique s’étend sur près d’un millier de kilomètres vers le sud au point de fermer presque complètement la Méditerranée, au niveau du détroit de Gibraltar qui n’a que 14 km de largeur et 300 m de profondeur. La mer d’Alboran (du nom d’un petit îlot volcanique espagnol inhabité), qui prolonge le détroit vers l’est sur 400 km, compte moins de 200 km de largeur jusqu’au méridien d’Oran.
  • La péninsule italienne, que prolonge vers le sud la Sicile, réduit la largeur de la Méditerranée à 150 km au détroit de Sicile. C’est entre le talon de la botte italienne et le fond du golfe de Syrte sur la côte libyenne que la Méditerranée est la plus large avec 1 600 km.
  • La péninsule balkanique, dont le sud est hellénique, est entourée de centaines d’îles, surtout dans la mer Égée. La Crète est la moins petite et la plus méridionale d’entre elles.
Cette avancée vers le sud des péninsules nord-méditerranéennes a une importante conséquence géopolitique. Les États du sud de la Méditerranée, surtout ceux du Maghreb, n’ont que des domaines maritimes (zones économiques exclusives) relativement restreints. Celui du Maroc s’ouvre essentiellement sur l’Atlantique et celui de la Tunisie dans le golfe de Gabès uniquement puisque l’Italie possède plusieurs îles dans le détroit de Sicile, au débouché duquel se trouve l’île de Malte, État membre de l’Union européenne. Il en est de même pour Chypre au large des côtes turques et syriennes.

La faible extension des domaines maritimes des États du sud de la Méditerranée se traduit par la manifestation de rivalités géopolitiques lorsqu’il est question de prospecter et d’exploiter les grands gisements d’hydrocarbures qui se trouvent vraisemblablement dans les profondeurs méditerranéennes.

La Méditerranée – eu égard à sa relative étroitesse – est une mer très profonde. Une grande partie de ses fonds sont à moins 3 000 mètres et en mer Ionienne, au large du Péloponnèse, se trouvent des fonds à moins 5 000 mètres. Une grande partie des fonds de la Méditerranée est couverte de très épaisses couches de sel, sous lesquelles se trouveraient d’importants gisements d’hydrocarbures.

D'importants changements tectoniques

L’histoire géologique récente de la Méditerranée est marquée par d’importants changements tectoniques. Au milieu de l’ère tertiaire, sa communication s’est interrompue à l’ouest avec l’Atlantique (qui s’élargit progressivement à l’ère secondaire) du fait de la poussée vers le nord de la grande plaque africaine. La Méditerranée, mer très ancienne et qui pénétrait bien plus loin vers l’est, s’est alors asséchée presque complètement et les dépôts organiques à l’origine des hydrocarbures accumulés dans ses fonds ont été recouverts d’épaisses couches de sel d’évaporation.

À la fin de l’ère tertiaire, au Pliocène il y a 9 millions d’années, des cassures provoquées par de nouvelles poussées de la plaque africaine vers le nord ont entraîné l’ouverture du détroit de Gibraltar et de nouveau la submersion de la longue dépression méditerranéenne par les eaux de l’Atlantique.

De nos jours, ces mouvements tectoniques se poursuivent, comme en attestent les tremblements de terre au nord et au sud de la Méditerranée, ou au fond de celle-ci. Celui qui détruisit Lisbonne en 1755 reste le plus célèbre. Mais toutes les régions plus ou moins proches de la Méditerranée en ont connu et devraient encore en subir. En effet, la plaque africaine qui remonte vers le nord de 1 à 3 cm par an (surtout en Méditerranée orientale) fait « rejouer » toute une série de grandes cassures orientées grosso modo est-ouest. Istanbul avec ses 15 millions d’habitants est sur l’axe de l’une d’entre elles, tout comme Athènes.

À l’est de la Méditerranée, les grandes failles orientées sud-nord déterminent l’affaissement du fossé de la mer Morte (moins 408 mètres) et la rectitude des côtes du Proche-Orient. Le golfe de Suez prolonge les failles de la mer Rouge auxquelles sont parallèles celles de la vallée du Nil qui menacent Alexandrie et Le Caire avec ses 11 millions d’habitants.

Bouleversements climatiques

Concernant la Méditerranée, les prévisions climatiques pour les prochaines décennies sont particulièrement défavorables, en raison des conséquences du réchauffement climatique. La sécheresse estivale, caractéristique majeure du climat de type méditerranéen, va sans doute s’étendre à une grande partie de l’année. Au Maghreb comme au Proche-Orient, l’aggravation de l’aridité aura pour effet d’imposer des conditions climatiques semi-désertiques.

Hormis le Nil, il n’y a pas de très grand fleuve à fort débit qui atteigne la Méditerranée (le Rhône, l’Èbre et le Pô sont des fleuves "moyens"). L’éventualité d’une "guerre de l’eau" est donc peu probable, car il n’y a guère de fleuves transfrontaliers dont les riverains peuvent se disputer le débit, sinon entre l’Espagne et le Portugal et au Proche-Orient où de nombreuses frontières suivent le tracé des fleuves de petite taille, comme le Jourdain.

En revanche, l’aridité de type saharien qui pourrait s’établir sur le Maghreb et le Moyen-Orient risque d’accroître les tensions avec les pays au nord de la Méditerranée. La sécheresse s’aggravera sans doute pour ces derniers mais ils peuvent gérer plus efficacement leurs ressources hydrauliques à partir des Alpes et d’autres montagnes bien arrosées. Cette ressource est bien plus faible au Maghreb et au Proche-Orient (sauf en Turquie) où les croissances démographiques bien qu’en diminution sont encore importantes. Le thème des migrants et des réfugiés climatiques risque donc d’alimenter bien des discours agressifs vers les pays au nord de la Méditerranée.

Un ensemble géopolitique conflictuel

On sait que les territoires d’une vingtaine d’États se trouvent autour de la Méditerranée, auxquels il faut ajouter Malte et Chypre, le Portugal qui est atlantique et le Maroc qui n’est qu’en partie méditerranéen. La question pourrait d’ailleurs se poser pour la France, dont la plus grande partie du territoire et de la population se trouve loin des rivages méditerranéens, si depuis deux siècles son expansion coloniale ne l’avait liée au Maghreb.

Présenter les pays qui entourent la Méditerranée comme un simple ensemble géopolitique présente le défaut de sembler vouloir passer sous silence les conséquences de l’époque coloniale ou de considérer que celle-ci serait tout à fait révolue. Certains discours laissent à penser qu’un accord doit être trouvé seulement entre « Méditerranéens » en dépit de leurs différences culturelles. Mais d’autres puissances qui ne sont pas méditerranéennes opèrent depuis longtemps en Méditerranée : la Royal Navy y a longtemps eu des bases et, depuis 1949, c’est la très puissante 6e flotte de l’U.S. Navy qui y croise en permanence.

L’enracinement de l’État d’Israël depuis 1948 est considéré dans les pays musulmans comme une relance du colonialisme occidental. Pourtant à leurs débuts, à la fin du XIXe°siècle, les « colonies » juives de Palestine n’étaient pas la projection d’une puissance européenne. L’Empire ottoman les a laissées s’implanter dans une plaine côtière très faiblement peuplée en raison du paludisme qui y sévissait, les populations arabes – les Palestiniens – étant concentrées sur les plateaux de l’actuelle Cisjordanie.

Les conquêtes spectaculaires de l’armée israélienne en 1967 et le soutien que les États-Unis apportent depuis à l’État hébreu, l’implantation de centaines de « colonies » religieuses israéliennes dans les « territoires occupés » sont autant de preuves pour les musulmans de la volonté hégémonique d’un « impérialisme judéo-chrétien ». La tyrannie ou l’autoritarisme des régimes arabes en Égypte, en Syrie, en Algérie, en Irak, en Libye, et leur faillite politique et économique ont donné le champ libre aux révolutionnaires islamistes, qui proclament la guerre sainte, le jihad, contre l’Occident.

Toujours est-il que l’ensemble géopolitique Méditerranée est traversé d’ouest en est par une ligne de discontinuité majeure, pour ne pas dire une ligne de front ou d’affrontements. Celle-ci correspond à l’ancienne ligne de confrontation entre la Chrétienté et l’Islam qui a reculé vers le sud. Elle correspond plus ou moins de nos jours à un secteur particulier de la zone de contacts planétaires conflictuels entre Nord et Sud – « pays développés » et « pays du tiers-monde » selon la terminologie des années 1960.

Même si en Méditerranée le clivage Nord-Sud a encore un sens, cette opposition doit toutefois être mise en perspective avec les récentes évolutions mondiales, notamment la montée en puissance de la Chine et de l’Inde et le retour sur la scène internationale de la Russie.

Il convient également de tenir compte des flux migratoires vers l’Europe occidentale qui ont concentré depuis les années 1960 dans les quartiers périphériques des grandes agglomérations plusieurs dizaines de millions de musulmans. Héritage de la domination ottomane sur les Balkans, environ 10 millions de musulmans se trouvent en outre dans l’ex-Yougoslavie (Bosnie, Macédoine, Kosovo) et en Albanie. Les récentes arrivées massives de migrants en provenance de la Syrie, de l’Irak, et d’autres Etats en conflits ou défaillants n’ont fait que raviver les questions d’identité et de sécurité au nord de la Méditerranée.

Au sein de cette ligne de discontinuité qui, de Gibraltar au Proche-Orient, partage la Méditerranée, la place de la Turquie est une question centrale. Le plateau anatolien, situé au nord de la Méditerranée orientale, est dominé par la chaîne du Taurus qui constitue le principal "château d’eau" du Proche-Orient. Certains sommets dépassent les 3 000 m d’altitude. De même que les grandes péninsules européennes (ibérique, italienne, balkanique) s’avancent vers le sud dans la Méditerranée, le plateau anatolien (de même origine géologique) s’enfonce dans la mer sur un axe est-ouest, entre la Méditerranée orientale et la mer Noire.

Le problème de la place de la Turquie – au nord ou au sud de la ligne qui partage en deux l’ensemble méditerranéen – n’est pas seulement fonction de la position géologique de l’Anatolie mais aussi du rôle historique de l’Empire ottoman et de sa situation actuelle : peuplée à 99% de musulmans et dotée d’un gouvernement islamo-conservateur, la Turquie est aussi membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et candidate pour entrer dans l’Union européenne (même si cette candidature marque le pas depuis plusieurs années).

Enfin, la question de la mer Noire se pose. Raccordée à la Méditerranée par les fameux Détroits (300 km), elle peut être considérée comme une autre Méditerranée, cinq fois moins vaste et entourée de six États. Mais la poudrière du Caucase est très proche, avec les luttes de multiples peuples musulmans. Au Proche-Orient, depuis des années, on ne peut faire abstraction du rôle d’États comme l’Iran ou l’Arabie saoudite dont les capitales sont à 2 000 km de la Méditerranée mais dont l’influence à Beyrouth ou à Damas est considérable.

Pour l’avenir, l’évolution de l’ensemble géopolitique Méditerranée dépend sans doute de ses relations avec l’Union européenne, mais probablement bien davantage du monde musulman.

Par Yves Lacoste - Source de l'article Vie Publique

Cet article est extrait de " La Méditerranée "

QI n°36 - La Méditerranée

AmbitionAfrica - Sami AGLI, “patron des patrons” algériens (FCE) : « Notre objectif ultime avec l’Afrique est de s’élargir aux projets d’investissements mutuellement bénéfiques »

Sami AGLI, Président du Forum des Chefs d’Entreprise d’Algérie, lors de son intervention à la conférence de haut niveau sur l’avenir agroalimentaire de l’Afrique, dans le cadre du grand forum #AmbitionAfrica 2019, à Paris-Bercy. © DR

PDG du groupe familial éponyme, Sami AGLI préside le Forum des Chefs d’Entreprise d’Algérie. Venu à Paris participer à une conférence sur l’avenir agroalimentaire de l’Afrique, dans le cadre du forum #AmbitionAfrica, il nous a accordé cet entretien exclusif. 

Au menu : la diversification économique de l’Algérie Nouvelle ; la stratégie africaine du FCE ; la coopération économique avec la France.


Un quotidien français très connu vient de publier un long article intitulé “En Algérie, la lassitude des entrepreneurs”. Comment réagissez-vous ? D’accord, pas d’accord ?

Sami AGLI – Au-delà de la conjoncture politique, il est vrai que la machine économique tourne au ralenti depuis déjà 2014, à la suite de la chute des prix du Brent sur le marché international. Vous imaginez l’impact de cette situation pour une économie mono-exportatrice.

Cette situation nous rappelle, si besoin, la fragilité de notre économie et les défis que nous devons relever. Il s’agit, de notre point de vue, d’exploiter le potentiel que recèle l’Algérie dans divers secteurs tels que le numérique, l’agriculture, les énergies renouvelables, le tourisme…. D’une manière générale, nous devons, en toute urgence, bâtir une économie productive indépendante de la rente pétrolière.

Les pouvoirs publics sont conscients de la situation. Des mesures d’urgence ont été adoptées dans le but d’assurer l’équilibre budgétaire et nous les soutenons en tant qu’organisation patronale. Toutefois, nous disons que ces mesures doivent prendre en compte la situation difficile dans laquelle se trouvent les entreprises.

Pour notre part, la situation de notre pays nous concerne. À ce titre, nous sommes tout à fait mobilisés pour maintenir nos activités et emplois. En fait, nous nous sommes mis face à nos responsabilités. Chacun doit mener son combat pour cette Algérie que nous aimons, chacun doit se projeter et préparer cette Algérie Nouvelle que nous voulons tous.

Le Forum des Chefs d’Entreprise, que vous présidez depuis le mois de juin, plaide depuis des années pour la diversification de l’économie algérienne afin de la libérer de l’addiction aux hydrocarbures. Pouvez-vous citer des avancées récentes accomplies en ce sens par les pouvoirs publics ?

Sami AGLI – En effet, pour le Forum des Chefs d’Entreprise il y a lieu d’aller d’une économie dont le fonctionnement est dépendant de la rente pétrolière vers une économie productive qui générerait ses propres ressources.

Pouvoirs publics, organisations patronales, partenaires sociaux et chefs d’entreprise, nous sommes tous convaincus de la nécessité de diversifier notre économie. Et l’Algérie dispose de tous les atouts qui lui permettent de s’engager sur cette voie. Outre les potentiels dont je vous ai parlé, nous avons un secteur privé très dynamique capable d’amorcer cette transformation.

Il suffit, pour cela, d’instaurer un climat d’affaires qui facilite l’acte d’investir et de produire, et de lever les contraintes qui pèsent sur l’entreprise et le libre-investissement d’une manière générale.

Par ailleurs, nous estimons qu’il est nécessaire d’offrir des conditions plus attractives à l’investissement étranger qui répond au besoin de notre pays en matière de transfert de technologie et de savoir-faire, d’ouverture à l’exportation et de développement du management de nos entreprises.
C’est à ce titre que nous avons accueilli avec satisfaction la décision d’abroger l’article 49/51. Nous avons toujours estimé que cette mesure doit être réservée aux seuls secteurs stratégiques.

Le système bureaucratique algérien est identifié comme une entrave très forte au développement économique du pays. Que préconise votre Forum des Chefs d’Entreprise pour en sortir ?

Sami AGLI – La bureaucratie bloque, effectivement, le développement économique et étouffe aussi les entreprises. Nous avons, au Forum des Chefs d’Entreprise, préconisé depuis plusieurs années l’engagement d’une réforme profonde de l’administration économique, plus particulièrement. Mais, les efforts entrepris par l’État restent jusqu’ici insuffisants.

La généralisation de la digitalisation numérique de l’administration et la création d’une interconnexion approfondie entre le niveau central et le niveau local, ainsi que la décentralisation des activités de la gestion administratives, sont indispensables et même indissociables pour mieux prendre en charge les préoccupations des entreprises.

La digitalisation de l’administration permettra d’augmenter le nombre de services disponibles en ligne, en particulier ceux destinés aux entreprises, notamment pour l’exécution des opérations courantes comme la déclaration des impôts ou le paiement des factures.
Cette digitalisation favorisera un gain considérable en temps pour les entreprises mais aussi contribuera à économiser l’équivalent de plusieurs points en PIB.

La dé-bureaucratisation passe aussi par la généralisation des « e-documents » et le « e-paiement » au niveau des administrations en charge du secteur économique. Mais, la réussite de la transformation numérique intégrale de l’administration passe d’abord par le changement au préalable de son actuel mode de fonctionnement.

Le Président Sami AGLI en compagnie de Christophe LECOURTIER (à sa droite), Directeur général de Business France, et d’autres responsables du Forum des Chefs d’Entreprise. © DR

Les médias algériens parlent de milliers d’emplois perdus ces derniers mois dans le pays, du fait de l’instabilité politique. Quelle est votre analyse et que préconisez-vous pour redresser la situation ?

Sami AGLI – La conjoncture économique internationale et nationale impacte, en effet, comme je vous ai expliqué, le fonctionnement des entreprises.
Les rencontres et échanges que nous avons eus avec nos membres nous ont permis de faire une analyse plus approfondie de la situation économique qui prévaut dans notre pays. À partir des données que nous avons collectées, nous avons élaboré des propositions.

En notre qualité de partenaire des pouvoirs publics, nous avons plaidé pour la prise de décisions urgentes et courageuses pour accompagner les entreprises en difficultés financières.

Nous affirmons à chaque occasion la nécessité de placer l’entreprise au centre des politiques économiques. Dans le plan d’action en faveur des entreprises en difficulté que nous avons élaboré, nous proposons des mesures de sauvegarde immédiates, et d’autres plus structurantes.

Comme première mesure urgente, nous préconisons d’orienter la priorité d’allocation des ressources vers les entreprises privées en difficulté de trésorerie, mais viables économiquement. Nous recommandons aussi la création d’un fonds spécial dédié à ces entreprises. Quant aux mesures de sauvegarde, elles concernent le domaine bancaire, le financement de l’investissement, le foncier industriel et l’accès au marché.

Je termine sur ce point avec un message d’espoir : l’Algérie a connu des moments difficiles, mais à chaque fois, nous avons démontré qu’elle avait des capacités de résilience remarquables.

En décembre 2016, le FCE a organisé à Alger son premier “Forum africain d’investissements et d’affaires”, et affirmé sa volonté de mettre le cap sur l’Afrique. Cette stratégie est-elle toujours d’actualité ? Allez-vous organiser un forum pour la relancer ?

Sami AGLI – Notre volonté de mettre le cap sur l’Afrique reste intacte. Nos relations de coopération avec des organisations patronales de plusieurs pays de notre continent se renforcent davantage.
Nous avons, au niveau de notre organisation, une Commission chargée de l’international qui multipliera, dans les prochains mois, ses actions vers l’Afrique en organisant des missions économiques ciblées. Nous estimons que notre pays peut se prévaloir de son histoire et de ses relations diplomatiques en Afrique, d’où notre souhait d’avoir une diplomatie plus active pour nous accompagner.

Notre objectif ultime avec l’Afrique est de dépasser les échanges commerciaux pour s’élargir aux projets d’investissements mutuellement bénéfiques.
L’économie africaine est en pleine croissance et les besoins dans certains pays sont prioritaires, comme l’accès à l’énergie et à l’eau potable. Nous avons identifié au Forum plusieurs secteurs, dans lesquels nos entreprises disposent d’un savoir-faire avéré comme l’agro-industrie, l’agriculture, le BTP, la réalisation des infrastructures, les énergies renouvelables, les services, l’industrie pharmaceutique, le numérique.

Ces secteurs peuvent être de véritables leviers de développement et pourvoyeurs d’emplois sur le Continent. Quant à notre « stratégie Afrique », nous tenons d’abord à préciser que celle-ci n’a pas été rompue après le Forum africain d’investissements, car nous avons organisé, depuis, plusieurs missions économiques dans des pays africains. Nous avons également reçu des délégations patronales, avec lesquelles nous entretenons toujours de bonnes 
relations.

Sami AGLI, patron des patrons algériens (FCE), durant son intervention au forum #AmbitionAfrica 2019, le 31 octobre à Paris-Bercy. © AM/AP.P

Comment évaluez-vous l’état des relations économiques entre l’Algérie et la France ? De quelle manière pourrait-on les fortifier ?

Sami AGLI – Il ne se fait aucun doute pour nous, Forum des Chefs d’Entreprise, que la coopération économique algéro-française revêt un caractère stratégique.
La France est l’un des principaux partenaires de l’Algérie, autant sur le plan commercial que sur le plan de l’investissement, avec environ 400 sociétés implantées – dont une trentaine de grandes entreprises.

La création d’un Conseil d’Affaires entre le Forum et notre partenaire le Medef en est la preuve. Ce Conseil a pour but de favoriser et de promouvoir les relations économiques, commerciales et industrielles, entre les entreprises des deux pays.
Concrètement, ce Conseil est chargé de renforcer le partenariat économique au travers notamment de la mise en relation d’affaires entre les opérateurs algériens et français.

Nous allons œuvrer avec le Medef à la réactivation de ce Conseil, et cela en élaborant un plan d’action dont les résultats seront visibles très rapidement. Il s’agit d’être pragmatique dans nos efforts de construire un partenariat mutuellement bénéfiques.
Bref, je reste convaincu que nous pouvons développer davantage la coopération entre les entreprises algériennes et françaises, de façon forte et durable.

Notre souhait est de voir se diversifier et se multiplier les échanges et les partenariats, dans les différents secteurs où l’Algérie et la France peuvent être complémentaires, notamment dans l’agriculture et l’agrobusiness, l’automobile, l’industrie, l’énergie, l’industrie pharmaceutique et les TIC.

Nous sommes convaincus que le modèle français peut nous inspirer dans notre démarche pour diversifier notre économie.

Par Alfred Mignot - Source de l'article IPEMED

Lancement d’un projet financé par l’UE sur le traitement durable et la réutilisation des eaux usées en Méditerranée

EU-funded project on sustainable treatment and reuse of wastewater in the Mediterranean kicked off

La réunion de lancement du projet « AQUACYCLE – Vers un traitement et une réutilisation durables des eaux usées dans la région méditerranéenne » (AQUACYCLE – Towards Sustainable Treatment and Reuse of Wastewater in the Mediterranean Region) s’est tenue avec succès dans les locaux du Centre de Recherche et Technologie Hellas (CERTH) du 30 septembre au 1er octobre 2019.

Le projet est cofinancé par l’Union européenne dans le cadre du programme IEV CTF « Bassin Maritime Méditerranée » 2014-2020. La contribution de l’UE s’élève à 2,5 millions d’euros (pour un budget total de 2,8 millions d’euros). Les pays bénéficiaires sont la Grèce, le Liban, Malte, l’Espagne et la Tunisie.

L’eau municipale traitée est généralement sous-exploitée dans l’ensemble de la région. Pour relever ce défi, AQUACYCLE mettra au point une technologie éco-innovante de traitement des eaux usées qui comprendra la digestion anaérobie, l’aménagement de zones humides et le traitement solaire pour le traitement rentable des eaux usées urbaines avec des coûts de fonctionnement minimaux et des avantages environnementaux maximaux. 

Les principales réalisations de la réunion de lancement ont été les suivantes :
  • la définition d’une ligne de départ commune (historique et attentes) ;
  • la définition d’une vision commune pour le projet, ainsi que pour la structure et les objectifs du projet ;
  • la clarification et la compréhension des principes de gestion administrative, contractuelle et financière ;
  • la définition de la stratégie de mise en œuvre et des responsabilités de chacun ;
  • la définition des étapes en vue de la participation fructueuse des parties prenantes au projet, ainsi que des objectifs (mesures à prendre) à atteindre au cours du premier semestre du projet.
La deuxième réunion du comité de pilotage du projet se tiendra à Malte durant la première semaine de février 2020.

Le Programme IEV CTF « Bassin Maritime Méditerranée » 2014-2020 offre des opportunités de coopération entre des partenaires de la région méditerranéenne dans des domaines d’intervention comme le développement économique, l’éducation et la recherche, l’inclusion sociale et la protection environnementale.

Pour en savoir plus
IEV CTF MED - Site Internet

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