Covid en Méditerranée : accélérateur de ruptures



Il est encore trop tôt pour savoir si la crise du Covid-19 va changer le monde, mais nous pouvons être certains qu’elle va accélérer les changements déjà à l’oeuvre. 

Elle joue en effet le rôle de catalyseur qui, parce qu’elle met en évidence les différences entre les sociétés et entre les États, parce qu’elle souligne les dysfonctionnements et parce qu’elle aggrave les déséquilibres et les tensions, provoque des points d’inflexion et des ruptures.

La Méditerranée qui concentre la plupart des défis de la mondialisation est, comme souvent, un excellent laboratoire de cette accélération de l’Histoire. Par sa situation particulière, la Méditerranée fait se côtoyer des espaces civilisationnels très divers sur lesquels l’impact de la pandémie, comme sa perception et ses conséquences, restent très différents. Pour actualiser le numéro d’été 2019 de la RDN consacré à la Méditerranée stratégique (1), l’équipe de recherche de la FMES analyse l’impact de la crise du Covid à ce stade autour de ce bassin pour en évaluer les conséquences stratégiques pour la sécurité de la France et de l’Europe.

État des lieux : un seul virus, des réponses différentes

Même si les mesures de lutte contre ce virus sont plus ou moins identiques dans tous les pays (confinement collectif et distanciation sociale), la réalité de leur application diffère notablement. L’analyse des réponses à une crise commune donne une image fidèle des sociétés et de leurs différences. Les conséquences prévisibles de cette crise, qu’elles soient sociales ou économiques, accentueront les divergences et les inégalités déjà à l’oeuvre dans cette région de frictions entre deux mondes. La perception par les populations de ces différences est également un point clé qui influera sur les représentations à venir, facteurs déterminants dans les frustrations et tensions qui en découlent.

L’Europe : transparence, hétérogénéité et fragilité des États latins

La première caractéristique du continent européen a été, conformément à sa culture, d’appliquer une transparence totale vis-à-vis de sa situation sanitaire souvent critique, ce qui l’a placé en fragilité dans la compétition mondiale du narratif qui s’est instaurée à propos de la pandémie.

Si tous les États ont mis en place des quarantaines d’ampleur variable pour tenter d’éviter la propagation du virus, ces mesures se sont révélées insuffisantes dans les pays méditerranéens. L’état de préparation imparfait des systèmes de santé s’est révélé un facteur aggravant. Le bilan de la gestion de la pandémie, contrasté, est donc plutôt négatif, surtout dans les pays latins où l’impact économique risque d’être considérable. Les mesures de confinement plus ou moins strictes se répercutent fortement sur la vie économique et ont imposé des mesures de dépenses publiques inédites. C’est notamment le cas de la France, de l’Italie et de l’Espagne qui ont fortement confiné alors que leur endettement public dépassait les 100 %.

La gestion du Coronavirus a ainsi renforcé le clivage déjà patent lors de la crise de la zone euro de 2010, en mettant en évidence les différences culturelles, politiques et économiques des pays du nord et du sud de l’Europe (2).

Si les mesures prises par l’Union européenne ont été jugées insuffisantes, fragilisant une image déjà écornée par la gestion de la crise migratoire de 2015 et le Brexit, elles sont pourtant en cohérence avec le fonctionnement de l’Europe de la santé qui relève de la compétence interne des États-membres. Malgré tout, l’Union européenne a pris une série de mesures de soutien financier dès la mi-mars (au plan de relance de 750 milliards d’euros baptisé Next Generation EU, “s’ajoutera […] un budget européen à long terme révisé de 1 100 milliards d’euros” selon la présidente de la commission Ursula von der Leyen), complétées par un paquet de mesures financières décidées par l’Eurogroupe du 9 avril 2020 à hauteur de 540 milliards d’euros (3) ; elle a annoncé investir plus de 138 millions d’euros dans la recherche sur le Covid-19, ciblant les projets de vaccins, de traitement et de diagnostics à travers le programme « Horizon 2020 ». Il est donc difficile de nier le rôle important de l’UE dans son secteur fétiche, l’aide économique.

Ainsi, malgré l’imperfection et le manque d’unité des réponses des pays de la rive nord, ceux-ci ont pu s’appuyer sur des systèmes sanitaires leur garantissant la disponibilité de compétences et de moyens opérationnels pour apporter une première
série de mesures conservatoires destinées à rendre supportable l’afflux de malades dans leur système de santé. Le pire, à savoir l’effondrement des systèmes hospitaliers, a pu être évité et, même si l’urgence reste de rigueur, l’UE peut se concentrer sur la recherche de solutions thérapeutiques (vaccins, traitement…) et la gestion de la crise économique et sociale de l’après Covid qui sera importante, surtout pour les pays sud-européens les plus touchés.

Cette situation est bien différente sur les deux autres rives de la Méditerranée.

L’autoritarisme et la relance de l’économie l’emportent sur la protection sanitaire au sud et à l’est

Du Maghreb au Levant, à l’exception d’Israël qui applique le même type de politique sanitaire que les pays d’Europe et dans une moindre mesure de la Turquie qui s’en rapproche, les données sur le Covid-19 sont lacunaires ou dissimulées.

Les situations de crise économique, sociale ou sécuritaire expliquent en grande partie ce manque d’informations fiables. Les gouvernements autoritaires (ou fragile comme en Tunisie) savent qu’ils seront en effet plus jugés sur l’absence
de troubles que sur le nombre de décès. Il est néanmoins possible de dégager les grandes lignes des politiques de gestion de cette crise dont le principal ressort est d’éviter l’effondrement total des systèmes en place par le maintien, autant que faire se peut, de l’activité économique.

Le premier paramètre commun aux pays de la rive sud concerne une moindre vulnérabilité à la pandémie qui est antithétique à la rive nord : une population moins fragile parce que plus jeune malgré une organisation sanitaire moins performante.

Le deuxième point à souligner reste le mimétisme des réactions. Les gouvernements ont tous pris des mesures de confinement plus ou moins strictes (à titre d’illustration, en Égypte les restaurants ou les cafés peuvent rester ouverts, en Turquie seul le week-end est confiné et de nombreux pays tolèrent leur secteur informel). Ces mesures autorisent, il faut le noter, un contrôle social accru (le Hirak algérien a ainsi été suspendu) et renforce l’effet de chape de plomb recherché par nombre de dirigeants.

L’organisation sociale plus traditionnelle, centrée autour de la cellule familiale, est propice à l’entraide et au soutien communautaire indispensables à la gestion de cette crise à la fois sanitaire et économique. Elle est certainement un amortisseur de tensions.

Finalement, il est probable que la crise économique qui commence aura un impact supérieur à la crise sanitaire dans les pays de la rive sud. La faiblesse de l’activité économique locale s’ajoute à la récession mondiale, à la baisse du tourisme et à l’effondrement du prix du pétrole pour créer une situation particulièrement difficile à gérer pour des gouvernements soumis à des tensions sociales et politiques pérennes, tout particulièrement en Algérie, très dépendante des revenus pétroliers et gaziers.

Enfin, dans une région travaillée par un antioccidentalisme chronique, l’impact psychologique lié à la fermeture des frontières avec le Nord pourrait, en supprimant la soupape que représente l’accès à la diaspora, à l’économie et aux soins en Europe, renforcer le ressentiment latent vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.

Du niveau de tensions créées par ces frustrations dépendra la porosité des populations du sud et de l’est de la Méditerranée aux discours fédérateurs antioccidentaux ou islamistes, à moins que l’Europe ne mesure l’ampleur des enjeux et fasse du renforcement des liens avec sa rive sud une priorité.

Un défi sécuritaire renforcé

Le Covid-19, autant par les réactions qu’il suscite que par ses impacts sanitaires, est un facteur de déstabilisation sécuritaire majeur, dans une zone qui était déjà avant la crise l’une des régions les plus crisogènes du monde.
Le premier impact sécuritaire est lié aux conséquences de la pandémie dans les sociétés des pays de la rive sud, déjà fragilisés par un mal-être lié aux difficultés économiques, aux blocages politiques et la déstabilisation sociétale accélérée par l’accès à Internet. Le durcissement sécuritaire abrité derrière la gestion de l’épidémie, la crise économique engendrée par le Covid et le blocage des frontières de la rive nord vont renforcer les tensions internes qui seront, comme c’est l’usage, canalisées vers un ressentiment antieuropéen et antifrançais.

Il existe un impact d’une autre nature, lié aux mesures de protections mises en oeuvre par les forces armées engagées sur ce théâtre qui ont abouti au rapatriement ponctuel de moyens militaires, à commencer par les navires de guerre (même si la France a maintenu une présence permanente en Méditerranée orientale). Cette rétractation opérationnelle qui est à relier à la difficulté qu’ont nos sociétés à accepter des pertes considérées comme injustifiées au regard des enjeux, est partagée par la Russie qui semble avoir elle aussi réduit l’activité de ses forces déployées en Méditerranée et en Syrie. De son côté la Chine, moins présente en Méditerranée, ne semble pas procéder à de tels retraits opérationnels, comme en témoigne l’activité militaire qu’elle déploie en mer de Chine ou à proximité de sa base de Djibouti.

L’activité militaire globale se réduit donc en Méditerranée, avec un effet positif à Idlib où les combats ont cessé, même si à l’inverse les combats ont repris en Libye autour de Tripoli. La réduction de voilure des forces armées occidentales entraîne d’autres conséquences négatives lorsqu’elles participent aux opérations de stabilisation (Sahel) ou de préservation du droit international (immigration, souveraineté).

La pandémie favorise donc les entités les plus résilientes, celles qui ont le moins à perdre et qui sont en mesure de profiter du retrait, au moins temporaire, des puissances qui souhaitent se préserver en attendant la diminution de la létalité du virus. Le vide sécuritaire créé permet indubitablement aux acteurs qui considèrent que le rapport coût/efficacité est favorable de tenter leur chance. La Turquie ou le régime syrien pourraient ainsi profiter de l’effet d’opportunité pour prendre un gage en forme de fait accompli (forage en ZEE chypriote pour Erdogan, réduction de la poche d’Idlib pour Bachar). Les groupes terroristes et les organisations mafieuses peuvent de leur côté développer plus librement leurs actions et trafics (déstabilisation, armements, drogues, migrants).

Nous entrons donc dans une période où les puissances traditionnelles se replient, les sociétés sont sous tension et où les perturbateurs, qui ont moins à perdre, ont les coudées franches. Il est important que cette phase soit la plus brève possible.

Des conséquences géopolitiques durables

Ainsi, force est de constater le repli ponctuel des États européens, tétanisés par la gestion de la pandémie. Il ne s’agit pas seulement des navires civils et militaires qui sont rentrés à leur port d’attache, mais également du rapatriement massif d’expatriés et de la réduction des coopérations. Claquemurées, les autorités bruxelloises ont indiqué leur volonté d’accroître l’aide aux pays africains, mais sont restées prudentes vis-à-vis des pays de la rive sud, du Maroc à l’Égypte.

Ce repli laisse le champ libre aux acteurs globaux avides d’influence et adeptes de propagande, à commencer par la Chine qui apparaît, pour l’instant du moins, comme le principal bénéficiaire de cette crise alors même qu’elle en est à l’origine. Usant d’un soft power décomplexé et d’une diplomatie résolument agressive (4), les autorités chinoises ont marqué des points sur l’ensemble du pourtour méditerranéen (Italie, Grèce, Turquie, Égypte, Tunisie, Algérie) en livrant des lots d’équipements sanitaires, même si certains semblent de piètre qualité, en affirmant leur soutien sans faille aux régimes en place et en dénigrant ouvertement la posture des pays européens (5). Mais c’est dans un second temps que la Chine entend rafler la mise, lorsque ces pays affaiblis, menacés par un endettement excessif, seront à la recherche de liquidités et d’investissements pour relancer leur économie atone, sans devoir procéder aux pénibles réformes imposées par les traditionnels bailleurs de fonds institutionnels. Néanmoins, la partie n’est pas gagnée pour Pékin car l’attitude chinoise suscite également critiques et frustrations au cœur même des régimes qu’elle entend aider. Les débats très vifs qui ont opposé en Iran, pays de plus en plus dépendant de la Chine, la municipalité de Téhéran et le ministère de la Santé au ministère des Affaires étrangères en sont le meilleur exemple (6). Il n’est pas interdit de penser que des voix critiques à l’encontre de l’opportunisme chinois se fassent entendre en Europe comme en Afrique du Nord. En outre, rien ne dit que l’empire du milieu ne connaîtra pas quelques déboires internes pouvant limiter ses ambitions (7).

Tout comme la Chine, la Russie a profité de la pandémie pour apporter elle aussi une assistance sanitaire surmédiatisée à plusieurs pays méditerranéens (notamment l’Italie). Elle a laissé ouverte ses lignes aériennes, permettant ainsi de rapatrier de nombreux Européens, tout en tenant fermement ses positions. Le message subliminal est limpide : vous pouvez compter sur Moscou. Second message implicite, qui a perdu de sa vigueur après que la Russie a été touchée plus fortement : c’est grâce à son régime autoritaire que le Kremlin est parvenu à endiguer la pandémie tout en dégageant des ressources permettant de vous assister. Ces messages visent aussi bien à rassurer les régimes autocratiques qu’à diviser les pays européens. Reste à voir si le Kremlin sera en mesure de poursuivre sur le long terme l’effort consenti compte tenu des difficultés auxquelles il fait face en Russie (8).

Troisième bénéficiaire de cette crise, la Turquie qui profite – au moment où ses lignes sont écrites – du retrait des marines occidentales pour maintenir une présence navale autour de Chypre, afin d’appuyer ses revendications énergétiques offshore à l’intérieur de la zone économique exclusive chypriote, face à la mer Égée afin d’impressionner la Grèce et l’Union européenne menacées de vagues migratoires en provenance de Turquie, et à proximité du littoral libyen pour soutenir un point d’appui avancé lui permettant de diffuser l’idéologie des Frères musulmans en direction du Maghreb et du Sahel (9).

De leur côté, les États-Unis sont partagés entre d’une part leur volonté d’allégement de leur engagement dans la région, en réaction à leur surimplication des années 2000 et au poids croissant des enjeux asiatiques, et d’autre part l’importance de cet espace pour leurs lignes de communications stratégiques, pour continuer de peser sur le marché pétrolier mondial et pour contrer la Russie et la Chine. Il est donc probable que Donald Trump ou Joseph Biden continueront de s’impliquer, plus fortement qu’on le croit, en Méditerranée et au Moyen-Orient.

Plus grave pour le long terme, les réactions des uns et des autres soulignent la remise en cause du multilatéralisme (OMS largement démonétisée, Conseil de sécurité de l’ONU silencieux) et le manque de crédibilité de l’Union européenne. Elles exacerbent la logique de rapport de force tout comme la rivalité sino-américaine.

Mais le Covid-19 pourrait également apporter quelques bonnes nouvelles.

La relocalisation d’une partie de la chaîne de valeur à proximité de l’Europe est l’occasion d’initier un partenariat industriel renforcé avec la rive sud qui pourrait se substituer aux hydrocarbures, au tourisme et aux diasporas, domaines qui entretiennent des relations psychologiques complexes avec les pays anciens colonisateurs.

Avec un brin d’optimisme, il n’est pas interdit de penser qu’une fois les stocks de munitions épuisés, les effets induits de cette pandémie assécheront les camps rivaux en Libye, les poussant à s’entendre sur une sortie de conflit négociée. La plupart de leurs sponsors y semblent prêts. Reste à convaincre la Turquie d’un côté, les Émirats arabes unis de l’autre qui pour l’instant maintiennent leur flux d’armements.

Pour terminer ce tour d’horizon géopolitique, il est possible que cette pandémie contribue à faciliter la reprise de dialogue entre les trois acteurs régionaux les plus influents du Moyen-Orient : l’Iran, l’Arabie saoudite et Israël qui ont tous trois renforcé leur posture régionale et qui ont besoin de relancer leur économie après la triple peine de la pandémie, de l’arrêt de l’activité économique et de l’effondrement des prix pétroliers. C’est tout particulièrement vrai pour l’Iran et Israël qui ont intérêt à apaiser les tensions au Levant pour pouvoir exporter sereinement leurs hydrocarbures (offshore pour Israël) vers les pays du bassin méditerranéen, car ils savent disposer tous deux des moyens militaires leur permettant de stopper le flux d’hydrocarbures de l’autre.

Conséquences et propositions pour la France et l’Union européenne

Toutes ces évolutions imposent à la France et à l’Union européenne de ne pas sacrifier à l’urgence sanitaire et économique les enjeux géopolitiques de leur rive sud. Le boomerang reviendrait vite et violemment : terrorisme, migration, déstabilisation…

Dès lors, une question cruciale se pose : sur qui s’appuyer pour stabiliser un bassin méditerranéen très affaibli par la pandémie ?

Sur les États riverains ? Ce serait la réponse de bon sens, mais ceux-ci sont englués dans leurs rivalités contre-productives. Si rien n’est fait pour les atténuer, le Covid-19 aura fragmenté et compartimenté davantage encore l’espace méditerranéen.
Sur la Chine ? Cela aurait du sens, car contrairement aux États-Unis et à la Russie, la Chine, tout comme l’Union européenne, a un intérêt objectif à apaiser rapidement les tensions autour du bassin méditerranéen, même si c’est pour des raisons différentes. Il s’agit pour Pékin de profiter du flottement actuel pour poursuivre rapidement son expansion économique et géopolitique en direction de l’océan Atlantique. Car le projet OBOR (One Belt, One Road) de Xi Jinping s’inscrit dans une stratégie mondiale. À l’inverse, Moscou et Washington ont intérêt àmaintenir un certain niveau de tensions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour justifier leur rôle de protecteur, de pourvoyeur d’armes et de parrain diplomatique. Mais en jouant la carte chinoise, l’Union européenne jouerait avec un concurrent redoutable, adepte de la prédation, et offrirait un avantage tendanciel considérable à Pékin dans son bras de fer avec la Maison-Blanche, ce que Washington ferait payer très cher à Bruxelles.

Sur la Russie alors ? Après tout, l’Europe et la Russie partagent de nombreux intérêts stratégiques communs en Méditerranée, y compris ceux de freiner la Chine et l’Iran, de faire entendre raison à la Turquie et de stabiliser la Syrie et la Libye. Mais le Kremlin est aujourd’hui prisonnier de sa spirale revancharde et sent le soufre : nombreux sont ceux qui ne veulent pas d’un rapprochement avec un pouvoir autocratique accusé de véhiculer virus informatiques et fake news.
Faudrait-il alors s’appuyer finalement sur les États-Unis ? Cette option, souhaitée par ceux que la Chine et la Russie effraient, reste inaudible à l’ère de Donald Trump. Elle ne saurait être ressuscitée qu’après le résultat de l’élection présidentielle de novembre 2020, si le magnat de l’immobilier new-yorkais venait à s’éclipser et si son successeur s’ouvrait à une coopération vraiment équilibrée. C’est donc à l’automne prochain que devrait se clarifier le paysage géopolitique puisque de nombreux signaux convergent à cette échéance.

En attendant, Paris et Bruxelles gagneraient à raviver les initiatives de coopération navale entre marines européennes pour réinvestir le plus vite possible la Méditerranée centrale et orientale, afin de montrer à l’ensemble des acteurs locaux et globaux qu’il s’agit là d’une zone maritime vitale pour l’Europe. Ils doivent surtout renforcer le processus d’intégration européenne, car cette crise aura prouvé qu’au bout du compte, l’Europe ne pouvait compter que sur elle-même et qu’elle se devait de projeter l’image d’un acteur crédible et responsable.

La France et l’Union européenne doivent également s’attaquer au champ des perceptions qui empoisonne depuis des décennies les relations entre les deux rives. La bataille du narratif liée à la gestion de la pandémie et de ses conséquences en est une illustration et une opportunité. Il est indispensable de communiquer activement, préventivement et sans détour pour contrer le discours biaisé et propagandiste des régimes autocratiques qui cherchent à discréditer les États européens, France en tête, et à les utiliser comme boucs émissaires pour camoufler leurs propres lacunes et leurs propres faiblesses structurelles. Cela implique de contrer chaque fake news en démontrant son inanité et l’intérêt qu’en tirent ceux qui les propagent. Cela impose également de forger un narratif alternatif basé sur le bon sens et les intérêts croisés des rives nord, est et sud de la Méditerranée. Les universités, les think tanks tout comme les responsables politiques concernés par l’avenir du bassin méditerranéen ont un rôle à jouer dans ce domaine.

Deux États méditerranéens sont en position de faiblesse et méritent le soutien des Européens par leur positionnement stratégique : Chypre, pointe orientale de l’Union européenne en Méditerranée en butte à la Turquie ; la Tunisie, État du Maghreb le plus ouvert vers l’Europe, cible des Frères musulmans désireux d’y promouvoir un islam politique combatif.

Mieux comprendre le monde arabo-musulman est essentiel. C’est pourquoi il paraît indispensable de renforcer la coopération avec les services de renseignement marocains, égyptiens et libanais, c’est-à-dire ceux qui comprennent le mieux les stratégies d’infiltration de la mouvance islamiste sur l’ensemble du pourtour méditerranéen, comme le suggère le professeur Pierre Vermeren dans une interview remarquée au site Diploweb (10).

Sans paraître alarmiste ni souhaiter que de tels scénarios se produisent, il serait prudent d’anticiper les conséquences de la résurgence de manifestations massives en Algérie et en Égypte, car ces deux pays très menacés par le Covid-19, bien qu’ils s’en défendent, pourraient démontrer très bientôt leur fragilité socio-économique et politique.

C’est sans doute vis-à-vis de la Turquie que la France et l’Union européenne doivent prioritairement agir. Il leur faut informer discrètement, mais fermement, le président Erdogan des mesures de rétorsion économique, politique et diplomatique que l’Union européenne prendrait s’il franchissait les lignes rouges des intérêts européens ; Washington, Moscou et Pékin n’ont pas hésité de leur côté à lui tracer leurs propres lignes rouges, en lui démontrant dans les faits les conséquences néfastes de leur franchissement. Le but n’est pas de lui faire perdre la face, mais de lui faire comprendre que l’Union européenne n’entend pas être l’idiot utile de l’Histoire, pour paraphraser Lénine, et qu’elle sait tout aussi bien manier le bâton que la carotte quand ses intérêts vitaux sont menacés.

Sur le plan infraétatique, il convient enfin d’intensifier le dialogue multilatéral entre les régions du sud de l’Europe et leurs équivalents des rives orientales et méridionales, en vivifiant les échanges académiques et les rencontres entre think tanks. C’est pourquoi la FMES se tient prête à analyser les conséquences de cette crise avec tous ceux de ses partenaires qui le souhaiteraient.

Par l'Équipe de recherche de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques.Source de l'article FMES

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(1) Numéro spécial « La Méditerranée stratégique – Laboratoire de la mondialisation », RDN, n° 822, été 2019.

(2) Maxime Lefebvre : Thucyblog 33.

(3) Instrument SURE (Support to mitigate Unemployment Risks in an Emergency) proposé par la Commission pour financer les mesures de chômage partiel ; prêts de la Banque européenne d’investissement, garantis par les États, aux entreprises ; ligne de crédit du Mécanisme européen de stabilité, créé en 2012, pour aider les États à faire face aux dépenses liées à la crise du coronavirus ; Maxime Lefebvre : Thucyblog 33.

(4) « La Chine aurait fait pression sur l’UE pour édulcorer un rapport sur la désinformation relative au covid-19 », Reuters, 24 avril 2020.

(5) Benoît Delmas : « Maghreb : le hold-up sanitaire chinois », Le Point, 5 avril 2020.

(6) Anne-Bénédicte Hoffner : « Frappée par la pandémie, l’Iran ménage la Chine », La Croix, 7 avril 2020.

(7) Minxin Pei : « Competition the Coronavirus and the weakness of Xi Jinping », Foreign Affairs, mai-juin 2020.

(8) Emil Avdaliani : « Coronavirus is hitting Russia on more than the economy », BESA Center for Strategic Studies, Perspective Paper, n° 1534, 17 avril 2020.

(9) Irina Tsukerman : « Turkey is building a geopolitical alliance between Sunni and Shiite Islamists », BESA Center for Strategic Studies, Perspectives Paper, n° 1528, 14 avril 2020.

(10) Pierre Vermeren : « Quelle est l’histoire secrète des liaisons franco-arabes ? » – Entretien avec Pierre Verluise, Diploweb, 19 avril 2020.

Les Jeunes Voix de la Méditerranée participent à une discussion en ligne pour traiter du développement durable, de l’entrepreneuriat et de du genre

Young Mediterranean Voices to take part in online discussion to address sustainable development, entrepreneurship and gender issues

Dans le cadre du Festival AJCM (Atelier des Jeunes Citoyens et Citoyennes de la Méditerranée), les anciens membres du programme Les Jeunes Voix de la Méditerranée Samir Akacha (France) et Manal Benani (Algérie) ont été invités à une discussion en ligne le 8 Juin avec des membres du Parlement Européen et des membres du Conseil Régional pour réfléchir sur des actions devant être entreprises durant cette période de COVID-19 pour un futur plus durable pour les jeunes en Europe et dans la région du Sud de la Méditerranée. La discussion abordera les thèmes de l’entrepreneuriat, l’égalité des genres et le développement durable.

Sur une durée de trois jours, le Festival AJCM accueille des débats, des conférences et des ateliers. Animés par des jeunes d’Algérie, Tunisie, Maroc, Liban, Egypte, Arménie, Espagne, Italie, France, et Grèce, cette nouvelle édition est le fruit de propositions originales faites en réponse à des problématiques actuelles. 

Quel futur pour l'environnement après le COVID-19 en Méditerranée ? Quelle place pour les jeunes dans l'entrepreneuriat méditerranéen ? Quelle égalité des genres dans quels pays ?

Pour en savoir plus

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Reprise des activités du projet financé par l’UE HELIOS en Tunisie : rencontres avec des femmes, des jeunes et des organisations de l’économie bleue et circulaire

Restart of EU-funded HELIOS activities in Tunisia: meeting women, young people and Blue and Circular economy organizations

Le 30 mai, l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP), le partenaire tunisien d’HELIOS, a organisé une série de réunions pour créer des synergies et atteindre des femmes, des jeunes et des organisations de l’économie bleue et circulaire.

Ces réunions ont été une étape importante pour le redémarrage des activités de coopération du projet HELIOS en Tunisie, en réponse à la crise de la COVID-19. 

L’équipe du projet HELIOS a rencontré des organisations de l’économie bleue et circulaire (publiques et privées) principalement à Ghar El Melh, en Tunisie, afin de présenter le projet et les opportunités qu’il offre pour favoriser l’inclusion sociale des personnes sans emploi ne suivant ni études ni formation, en particulier les femmes.

HELIOS (enHancing thE sociaL Inclusion Of neetS, améliorer l’inclusion sociale des personnes sans emploi ne suivant ni études ni formation) se concentre sur l’économie bleue et circulaire, considérée comme un secteur économique présentant un fort potentiel de croissance économique parmi les personnes sans emploi qui ne suivent ni études ni formation. Le projet fournira des programmes pour des formations innovantes, ciblées et personnalisées, axées sur les besoins spécifiques du marché du travail de l’économie bleue et circulaire et les besoins des personnes sans emploi ne suivant ni études ni formation, sur la base d’une interaction directe avec des entreprises locales. 

Cela passera par la mise en place d’actions de coaching et de mentorat relatives aux compétences non techniques ainsi que la création d’outils et de méthodologies d’apprentissage en ligne reposant sur les nouvelles technologies afin de faciliter l’acquisition de compétences par les personnes sans emploi ne suivant ni études ni formation et les femmes.

Pour en savoir plus
HELIOS – page Facebook et Twitter

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Lauréats BeMed 2020 : S’engager pour une Méditerranée sans plastique

dévoile ses lauréats 2020

En 2020, 16 nouveaux projets dans 11 pays différents ont rejoint « Beyond Plastic Med » (BeMed). Créée par la Fondation Prince Albert II de Monaco, la Fondation Tara Océan, Surfrieder Foundation Europe, la fondation Mava et l’Union Internationale pour la conservation de la Nature, cette association lutte contre la pollution plastique en Méditerranée.

La pollution plastique est l’un des plus graves problèmes écologiques affectant les mers et océans. Chaque minute c’est l’équivalent d’un camion poubelle de plastique qui y est déversé, menaçant la vie marine et notre santé. La mer Méditerranée, de par son caractère semi fermé, est particulièrement impactée par cette pollution. Elle est aujourd’hui considérée comme la mer la plus polluée du monde.

Face à ce constat, la Fondation Prince Albert II de Monaco, Surfrider Foundation Europe, la Fondation Tara Expéditions, la Fondation MAVA et l’Union internationale pour la conservation de la nature ont décidé d’agir ensemble au sein de la Task Force « Beyond plastic Med » (BeMed), afin de sensibiliser et mobiliser la société civile ainsi que les acteurs autour d’actions concrètes.

Aujourd’hui devenue association, BeMed œuvre ainsi depuis 2015 pour soutenir et favoriser la mise en réseau des acteurs méditerranéens engagés contre la pollution plastique, pour mettre en place des solutions efficaces et durables, contribuer à la recherche de nouvelles alternatives mais également inciter au partage de bonnes pratiques. BeMed soutient chaque année des actions de terrain efficaces, encourageant le partage d’expérience au sein de son réseau. 38 micro-initiatives ont déjà pu être soutenues, dans le bassin Méditerranéen.


Le réseau BeMed qui s’étend aujourd’hui dans 15 pays différents pour un total de 54 projets soutenus. Les points jaunes indiquent la localisation des organisations soutenues, les points orange, les organisations soutenues deux fois et les points bleus, les actions sélectionnées en 2020.

En 2020, 16 nouveaux projets dans 11 pays différents viennent agrandir ce réseau :

· Implication des pécheurs du Nil pour le ramassage du plastique avant son arrivée en mer et sensibilisation des populations. Association VeryNile en Egypte

· Mise en place d’un atelier de recyclage low tech pour fabriquer des pièces de rechange à partir de plastiques récupérés dans l’environnement sur l’île d’Elbe. Association Blu Oltremare en Italie

· Réduction de l’utilisation des plastiques à usage unique sur les bateaux de croisière. Isotech Ltd Environmental Research and Consultancy à Chypre

· Utilisation d’un atelier de recyclage de plastique low tech pour sensibiliser et encourager les populations à repenser leur mode de consommation. Association Human Environmental Association for Development (HEAD) en Liban

· Création d’une plateforme réunissant les actions contre la pollution plastique dans le secteur agro-alimentaire. Association Wise Greece en Grèce

Engagement du secteur industriel pour réfléchir et mettre en place des solutions concrète à Sfax. Association de la continuité des Générations en Tunisie

· Sensibilisation des populations, travail avec les acteurs du tourisme pour réduire la pollution plastique sur l’île de Farwa. Association Bado Environmental Association Lybia en Libye

· Création d’une banque de ressources destinée aux professeurs pour intégrer la problématique plastique à leur programme pédagogique. Association Nature Trust Malta à Malte

· Remise au goût du jour des traditions albanaises comme alternatives au plastique. Association Doctor Vet in Community en Albanie

· Récupération en mer et recyclage des filets de pêche pour sensibiliser les acteurs du secteur aux impacts de cette pollution sur l’environnement marin. Association Zibel à Malte

· Recherche d’alternatives aux emballages alimentaires des produits dérivés des palmiers en collaboration avec les municipalités des oasis de la région de Gabès. Association Citoyenneté et Développement Durable (ACDD) Gabès enTunisie

· Développement d’une dynamique citoyenne et mise en place d’un plan d’action local avec les acteurs de la société civile. Association pour la protection de l’Environnement et le Développement durable de Bizerte (APEDDUB) enTunisie

· Réplication du protocole Clean up the Med et accompagnement des acteurs du réseau Euroméditerranéen dans la mise en place de campagnes de sensibilisation ciblées. Centre de découverte Mer et Montagne (CDMM) en France

· Travail avec les municipalités de 13 gouvernorats côtiers et le ministère de l’environnement pour prévenir les dépôts sauvages dans les cours d’eau. Association Tunisie Ecologie en Tunisie

· Evaluation de l’impact des microplastiques présents sur nos plages sur les tortues marines. Association SPOT (Society for the Protection of Turtles) à Chypre

· Engagement des jeunes dans la sensibilisation du grand public. NVO our action au Monténégro

Source de l'article Monaco Tribune

COVID-19 : quel impact sur l’écosystème innovation en Méditerranée ?


Bootcamp THE NEXT SOCIETY au Liban, organisé en mai 2020 pour des chercheurs-entrepreneurs bénéficiant du programme d’accélération Tech Booster. Photo : Berytech, partenaire THE NEXT SOCIETY au Liban.

La crise actuelle met en évidence le besoin impérieux de stratégies nationales pro-innovateurs.

En Méditerranée, les entrepreneurs innovants, dont le succès est souvent associé à des modèles mondiaux et dépendants de l’interconnexion des économies, se retrouvent particulièrement touchés par la crise sanitaire actuelle. Si certains ont su rapidement proposer des solutions qui répondaient aux besoins provoqués par la crise, il est probable qu’une grande majorité ne se relève pas. Les pouvoirs publics, en accélérant l’adoption de dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat et à l’innovation, jouent un rôle crucial en offrant un contexte plus favorable aux innovateurs qui sauront pivoter ou se réinventer en tirant les enseignements de cette crise.

En une quinzaine d’années, la scène start-up, émergente dans la région Méditerranée, s’est structurée autour de secteurs qui ont toute leur place dans le monde « post-Covid » : mobilité, énergies renouvelables, technologies vertes, agriculture, santé, et logiciels. Les entrepreneurs innovants, habitués à évoluer dans un environnement fait de risques et d’incertitudes (capacité d’accès au financement, aux marchés, au capital humain, en plus des aléas liés à l’évolution des tendances tech et de leurs usages), disposent de facto d’une agilité forte pour opérer les transformations nécessaires.

Une enquête conduite dès avril 2020 par ANIMA pour évaluer les attentes des bénéficiaires accompagnés par l’initiative THE NEXT SOCIETY a souligné le besoin d’un accompagnement personnalisé portant sur la réalisation du pivot stratégique pour une feuille de route « post-Covid », et confirmé le caractère crucial de la question de l’accès au financement. Cela confirme donc le bénéfice apporté par le renforcement des dispositifs publics et privés d’accélération de l’innovation.

Une réponse concertée à la crise

La culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation, encore relativement récente dans les pays sud-méditerranéens, a en effet été largement favorisée par l’essor et la professionnalisation des structures d’appui aux innovateurs1 depuis les années 2010 : incubateurs, accélérateurs, acteurs du financement de l’innovation, technopoles ou tiers-lieux… Il convient donc désormais plus que jamais, de penser la réponse à la crise actuelle de manière concertée et systémique, en associant enfin l’ensemble des composantes de l’écosystème. 

Les incubateurs, accélérateurs ou tech hubs, ont d’ores et déjà adapté leurs offres pour inclure une palette variée de services « Covid » aux innovateurs : redéfinition de la proposition de valeur, stratégie de « pivot » pour adapter un produit ou en développer un nouveau, optimisation de la trésorerie pendant la crise, nouvelle stratégie de vente et politique tarifaire pendant et « post-Covid »…

Au-delà de l’indispensable action de ces structures intermédiaires, c’est le système national d’innovation qui doit se mobiliser en faveur des hommes et des femmes qui entreprennent. Derrière cet écosystème se trouvent les acteurs publics et privés du financement de l’entreprenariat innovant et les programmes dédiés des gouvernements, mais aussi tout l’environnement légal et fiscal s’appliquant aux entrepreneurs, le système éducatif et de formation, les acteurs de la R&D et du transfert technologique, les infrastructures légales et commerciales.

Pour avoir un impact substantiel, l’adoption de nouveaux cadres pro-innovation doit passer notamment par des programmes d’enseignement adaptés et l'introduction d'activités extrascolaires entrepreneuriales, ainsi que la création d’un statut légal clairement défini pour l’entrepreneur innovant, assorti de services préférentiels et d’un régime d’exonération de taxes.

THE NEXT SOCIETY adapte son action et favorise l’échelon régional

THE NEXT SOCIETY, programme européen de soutien à l’innovation en Méditerranée piloté par ANIMA a adapté son plan d’action en regard de la crise du Covid-19 en digitalisant la quasi-totalité de ses activités en direction des start-up, clusters, chercheurs et chargés de transfert technologiques. Deux principes ont en outre guidé la réflexion pour imaginer comment le programme, qui associe plus de vingt organisations partenaires dans la région, pouvait mobiliser sa communauté d’acteurs pour développer des réponses spécifiques à cette nouvelle situation :
Mettre en place des activités ayant un impact direct pour ses bénéficiaires, au premier rang desquels les entrepreneurs individuels, les plus affectés.
Favoriser - grâce notamment à la digitalisation - une logique de collaboration régionale entre bénéficiaires face aux défis similaires qu’affrontent les pays de la région. 
Parmi les nouvelles activités en cours de lancement, le programme de préparation à l’investissement THE NEXT SOCIETY (Investment readiness programme) accompagnera de façon individuelle et personnalisée les innovateurs de la région en mettant à leur disposition un expert dédié leur permettant de pivoter leurs activités, de préparer leur levée de fonds et facilitant leur mise en relation avec des investisseurs.

Sur l’axe du transfert technologique, le programme Tech Booster, qui accompagne des chercheurs-entrepreneurs dans chacun des 7 pays prenant part au programme, sera décliné à l’échelle régionale pour démultiplier les opportunités de collaboration et de commercialisation pour ces innovations technologiques « made in Méditerranée ». S'appuyant notamment sur le succès du programme au Liban, l’édition régionale ciblera des solutions de « Recherche appliquée responsable et innovations frugales au service de la crise ». Le programme inclura un bootcamp régional virtuel d'accélération de l'innovation qui proposera des aides au prototypage des solutions développées, et des réunions virtuelles de mise en relation avec des partenaires industriels et des investisseurs issus des réseaux partenaires dans chaque pays.

Des webinaires pour partager les meilleurs pratiques

THE NEXT SOCIETY lancera également en juillet 2020 une série de webinaires, les « Tech Hubs Labs », pour présenter dans un format court des ressources pratiques et spécifiques à la communauté des structures intermédiaires (incubateurs, accélérateurs, Tech Hubs) prenant part à l’initiative en Méditerranée et en Afrique. Ces rencontres viseront à partager les meilleures pratiques en matière d’accompagnement des innovateurs et de formation des managers de structures d’accompagnement en temps de crise.

En ligne directe avec les panels de plaidoyer nationaux organisés depuis le lancement de l’initiative en 2017, THE NEXT SOCIETY initie enfin une série de « Policy Labs ». A compter de juin 2020, ces réunions virtuelles de responsables des politiques innovation des pays de la région permettront de promouvoir les meilleures pratiques, réformes ou approches conduisant à la mise en place de cadres plus favorables pour les innovateurs. La première rencontre, prévue le 29 juin, proposera ainsi un décryptage en profondeur du Startup Act tunisien.

Des opportunités qui émergent de cette crise

3ème séance du programme d’accélération Tech Booster en Tunisie à destination 
des chercheurs-entrepreneurs THE NEXT SOCIETY – Avril 2020. Photo Anima

Le tempo des innovateurs n’est bien sûr pas celui de ces réformes structurelles. En témoigne le rôle essentiel joué par les clusters qui ont réussi à mobiliser leur écosystème pour faire face à l'urgence sanitaire dans leurs pays. 

Au Maroc, le cluster CE3M (Cluster électronique mécatronique mécanique du Maroc) a pu mettre en place un consortium avec ses membres et partenaires (Aviarail, Pillioty, SERMP, Ministère de l'industrie, Ministère de la santé, Mascir, INPT, Université Med VI Benguérir arrimée à la fondation OCP) pour développer le premier ventilateur artificiel 100% made in Maroc (l'expertise et les composants sont tous disponibles dans le royaume). En seulement deux semaines, un prototype a été conçu, construit, testé et approuvé par les autorités publiques. Aujourd'hui, les partenaires industriels ont accéléré le processus de production afin de fournir 500 ventilateurs en 10 jours.

En outre, le pôle C2TM (Cluster des Textiles Techniques Marocains) et ses membres ont travaillé à la production de masques barrières et d'équipements similaires afin de fournir aux Marocains des équipements de protection individuelle contre le virus.

En Tunisie, les membres du Cluster 2TS (Cluster de Textile Technique du Sahel) ont mis en place un groupe de discussion virtuel et ont lancé une enquête auprès des entreprises tunisiennes travaillant dans le secteur du textile technique et notamment dans la branche du textile médical. L'objectif de l'enquête était de construire une base de données fiable et actualisée afin d'améliorer la chaîne de valeur et de consolider les synergies locales pour aider le pays dans sa lutte contre le Covid-19.

THE NEXT SOCIETY se félicite des succès de ces clusters qui bénéficient du soutien du programme depuis son lancement, et ont participé aux différentes activités dédiées aux clusters depuis lors (diagnostics personnalisés, formations, semaines de rencontres en Europe, B2B avec leurs homologues d’Europe et de Méditerranée, mentoring…). Ce programme d’accélération à destination des clusters leur a permis de multiplier leurs opportunités d’affaires et d’ouvrir de nouveaux canaux de collaboration pour eux-mêmes et leurs entreprises membres aux niveau national et international.

Prochaine étape pour THE NEXT SOCIETY : renforcer encore son action sur ce volet en permettant à ces clusters et à leurs membres de travailler ensemble, et avec leurs homologues européens, au développement de solutions communes. En 2012, ANIMA dénombrait dans son Mapping des acteurs de l’innovation en Méditerranée quelques 276 organisations parmi lesquelles clusters, technoparks, incubateurs, accélérateurs, co-working spaces et fablabs ainsi que les bureaux de transfert technologique. En 2017 une mise à jour de ce mapping dans le cadre de l’initiative THE NEXT SOCIETY permettait de recenser 478 structures actives dans les seuls pays de l’Algérie, Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie, représentant une augmentation considérable de 73% sur une période de 5 ans.

Par Mathias Fillon, Coordinateur THE NEXT SOCIETY, ANIMA Investment Network - Source de l'article Econostruminfo

Lancement du Centre de Ressources pour le Dialogue Interculturel

EU-funded Anna Lindh Foundation launches Intercultural Dialogue Resource Centre

La Fondation Anna Lindh a lancé le Centre de Ressources pour le Dialogue Interculturel afin de rendre la recherche, les bonnes pratiques, les activités d'apprentissage, l'expertise et les événements sur le dialogue interculturel dans la zone euro-méditerranéenne accessibles à tous. 

Au moment du lancement, le Centre compte plus de 100 publications académiques, ainsi que les biographies et les coordonnées de 100 experts. Il propose également aux visiteurs une sélection d’articles journalistiques, d’événements, d’activités d’apprentissage spécialement développées pour la société civile, ainsi qu’une trentaine de bonnes pratiques présentant de projets réussis portant sur une variété de questions liées aux rencontres, aux tendances et aux affaires interculturelles dans la région euro-méditerranéenne. 

« En temps de polarisation et de méfiance, il est important de soutenir tous les acteurs qui construisent des ponts entre les peuples et les cultures, à savoir, les universitaires qui façonnent notre compréhension du monde, la société civile et ses témoignages de première main sur le terrain, et les journalistes qui orientent le débat public », déclare le Directeur exécutif de la Fondation Anna Lindh, Dr. Nabil Al-Sharif.

La Fondation Anna Lindh pour le dialogue interculturel favorise la connaissance, le respect mutuel et le dialogue interculturel entre les populations de la région euro-méditerranéenne, au travers d'un réseau de plus de 3.000 organisations de la société civile dans 43 pays. Son budget est co-financé par l'UE (10 millions d’euros) et les États membres de l'UE (6 millions d’euros).

Pour en savoir plus
Fondation Anna Lindh – site internet et page Facebook

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« Connecting the dots »: EuroMeSCo ouvre un nouveau chapitre et lance un appel aux chercheurs

“Connecting the dots”: EuroMeSCo opens a new chapter and a call for researchers

Le réseau de think tank euro-méditerranéen EuroMeSCo lance le projet « EuroMeSCo: Connecting the dots », cofinancé par l’Union européenne et l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed). 

Le projet vise à contribuer à l’élaboration de politiques inclusives et fondées sur des données probantes en encourageant la recherche et les recommandations ayant trait aux priorités de la politique européenne de voisinage (PEV), et en particulier au développement économique, à la migration et à la sécurité.

Dans le cadre de ce projet, EuroMeSCo a également lancé un appel aux chercheurs désireux de rejoindre ses cinq groupes d’étude conjoints pour 2020, qui traiteront de la transition vers l’économie verte dans le voisinage du Sud ; de la cybersécurité au Proche-Orient et en Afrique du Nord ; des nouvelles stratégies de lutte contre la traite des êtres humains ; des relations commerciales UE-MENA-Afrique après la crise de la Covid-19 ; et des possibilités offertes aux groupes terroristes dans la région par la Covid-19.

Chaque groupe d’étude conjoint sera composé de quatre auteurs, dont un coordinateur, qui produiront conjointement une étude politique. Celle-ci sera assortie de recommandations stratégiques étayées par un travail de terrain et des recherches fondées sur des données probantes. La composition des groupes respectera l’équilibre entre les sexes, les zones géographiques et les générations, et les candidatures resteront ouvertes jusqu’au 15 juin (inclus).

EuroMeSCo est un réseau de 104 think tanks et instituts de recherche issus de 29 pays euro-méditerranéens différents, coordonné par l’IEMed.

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Implications de la crise du coronavirus en Méditerranée et au Moyen-Orient

La récente crise du coronavirus menace les santés, les économies et les sociétés de tous les pays. Dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée la lutte contre la pandémie est encore plus compliquée. Une coopération et des stratégies UE-Med dans des secteurs clés sont nécessaires. 

Par conséquent, le Centre pour l’intégration méditerranéenne (CMI) et le FEMISE ont décidé d’unir leurs forces et de lancer leur série conjointe de Policy Briefs intitulée «COVID-19 MED BRIEFS» pour ouvrir la voie à des analyses et recommandations politiquement pertinentes.

Le premier COVID-19 MED BRIEF, intitulé «Implications de la crise du coronavirus en Méditerranée et au Moyen-Orient», par Constantin Tsakas (FEMISE, IM), est disponible en cliquant ici.
Résumé : La récente crise du coronavirus menace les santés, les économies et les sociétés de tout pays, quel que soit son niveau de développement. Dans les pays du Moyen-Orient et du Sud de la Méditerranée la lutte contre la pandémie est encore plus compliquée. Elle doit se faire avec des moyens sanitaires et économiques limités par rapport à d’autres régions. Par ailleurs, elle a lieu dans un contexte social et géopolitique unique dans ses divisions. Ce Brief suggère de relancer la coopération en Méditerranée suite à la crise et d’élaborer des stratégies UE-Med dans des secteurs clés. Dans ce cadre, il fournit des reflexions, sur le court terme et le long terme, pour prévenir une « pandemie d’inégalités » dans la région. Il propose d’ouvrir l’accès aux soins pour les travailleurs informels, d’investir dans le numérique, de repenser les chaines de production intelligement, d’appuyer l’entreprenariat social et de revoir les conditions du remboursement de la dette des pays de la région. L’objectif de ce Brief est d’ouvrir la voie pour davantage d’analyses thématiques et de prescriptions, qui pourront être explorées tout au long de cette série produite conjointement par le CMI et FEMISE.

Ce Policy Brief est produit dans le cadre de la série de Policy Briefs «Répondre aux défis du COVID-19 en Méditerranée» qui est réalisée en partenariat entre le FEMISE et le Centre pour l’Intégration Méditerranéenne (CMI).
Source de l'article FEMISE

Pour ne pas regretter demain ce que l’on aurait dû faire aujourd’hui : la coopération régionale pour une Méditerranée résiliente

En tant que centre d’expertise sur les spécificités urbaines, territoriales et environnementales en Méditerranée, l’AVITEM anime depuis 2014 des séminaires métropolitains. Photo Avitem.


Entre le Covid19 et l’ornière de ses conséquences économiques et sociales dont il faudra tout faire pour en sortir au plus vite, les temporalités de gestion de crises se chevauchent depuis le Printemps 2020. 

Si, pendant ce temps, les célébrations des Journées internationales de la biodiversité, de l’environnement, des océans, du dépassement de la terre , se succèdent dans une relative indifférence, l’espace méditerranéen continue pour sa part de jouir du triste privilège d’être l’un des pires « hotspots » climatique et environnemental au monde. Rien de nouveau certes, puisque le réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement sont sourdement à l’œuvre depuis belle lurette, mais une accélération de leur rythme et de leur impact respectifs sont désormais perceptible par tous.


Coopérer pour faire face aux défis
Trois options s’offrent dès lors aux Méditerranéens : la tentation du laisser courir et du laisser pourrir en se disant que la prochaine génération saura s’en débrouiller, le réflexe du repli sur soi par des solutions étroitement nationales, le choix enfin d’une coopération à l’échelle méditerranéenne qui permette, collectivement et pas association des volontés et des intelligences, à faire face ensemble à un défi qui ignore les frontières et devant lequel tous les méditerranéens sont égaux.

L’AVITEM a fait depuis longtemps ce choix de la coopération régionale au bénéfice d’une Méditerranée résiliente, en déclinant ses missions sur :
  • Des projets de coopération euro-méditerranéens, avec le soutien de l’UE, au service de la résilience des villes et des territoires (gestion des déchets, qualité de l’air, constructions durables, logement, patrimoine, etc..),
  • L’appui aux politiques de développement durable et à la transition écologique : tourisme durable, agriculture urbaine, nature en ville et solutions fondées sur la Nature,
  • La formation à la gouvernance et au projet pour accompagner ceux qui feront la Méditerranée de demain,
  • L’expertise urbaine aux service du large éventails des spécificités et des besoins des villes méditerranéennes,
  • La constitution de réseaux d’acteurs issus de toutes les rives de la Méditerranée et de tous les horizons professionnels. 
Ces missions, l’AVITEM les met au service d’une coopération régionale impulsée par la Région Sud et par toutes les forces vives de celle-ci, en résonance avec l’engagement robuste et de longue date de la France sur l’espace méditerranéen. Aujourd’hui incontournable, le grand rendez-vous annuel de la Méditerranée du Futur, à l’initiative du Président de la Région, illustre depuis 2017 cette volonté d’engagement en faveur d’une indispensable coopération régionale en méditerranée. Il est heureux que le Covid n’ait point altéré cette résolution.

Des projets et des actions

La réponse à la crise sanitaire et la mobilisation autour de la relance pour en surmonter les conséquences économiques et sociales doivent évidemment s’inscrire dans l’urgence du court terme et dans l’effort du moyen terme. C’est aussi l’occasion de développer une vision, et de traduire celle-ci en projets et en actions, fondée sur le long terme et bâtie sur le socle d’une coopération régionale autour de l’objectif partagé de la transition écologique et de la résilience des villes et territoires. Porteuse de projets européens et fruit d’une volonté conjuguée de l’État et des acteurs du territoires, l’AVITEM est à la confluence de plusieurs niveaux de responsabilités et de politiques publiques, prenant ainsi naturellement sa place dans la boite à outils de ceux qui œuvrent pour une Méditerranée résiliente, dont nous portons tous une part de responsabilité vis-à-vis des prochaine générations.

En 2019, la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur et Aix-Marseille Université ont ouvert le MOOC Nature For City Life parcours initial, consacré au développement de la nature en ville. En 2020, ce MOOC est complété par un parcours perfectionnement qui sera mis en ligne le 15 juin prochain. Cette formation en ligne est gratuite. https://moocnatureforcitylife.eu/courses/course-v1:nature-for-city-life+NFCL+Parcours2/about

En 2019, la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur et Aix-Marseille Université ont ouvert le MOOC Nature For City Life parcours initial, consacré au développement de la nature en ville. En 2020, ce MOOC est complété par un parcours perfectionnement qui sera mis en ligne le 15 juin prochain. Cette formation en ligne est gratuite. https://moocnatureforcitylife.eu/courses/course-v1:nature-for-city-life+NFCL+Parcours2/about 


Dans quelques mois, et à l’occasion de son 25ème anniversaire, le processus euro-méditerranéen, né à Barcelone à l’automne 1995, viendra revisiter les espoirs soulevés alors, et confirmer la « vista » de ceux qui, il y a un quart de siècle, militaient déjà pour la coopération régionale. Au lendemain du sillage meurtrier laissé par la crise sanitaire, il est plus urgent que jamais pour les Méditerranéens de réinvestir énergiquement ce vaste chantier.


Source de l'article Econostruminfo

Relever les défis communs grâce à la coopération en matière de recherche et d’innovation dans la région euro-méditerranéenne

Addressing common challenges through research and innovation cooperation in the Euro-Mediterranean region

La 25e réunion de la plateforme régionale de l’Union pour la Méditerranée (UpM) sur la recherche et l’innovation a eu lieu pour discuter des futures priorités de la région en matière de recherche et d’innovation, en particulier les besoins dans un monde post-pandémique et un nouvel agenda de recherche actualisé.

La réunion a notamment préparé le terrain pour la création d’un groupe de travail formé d’experts, chargé d’examiner et de faire des propositions pour la mise en œuvre des priorités stratégiques régionales. En outre, des lignes directrices actualisées sur le fonctionnement de la plate-forme ont été adoptées. La discussion a été alimentée par un questionnaire préliminaire, qui visait à identifier les besoins nationaux en matière de coopération régionale sur la base de priorités thématiques et d’actions holistiques.

La réunion virtuelle était coprésidée par la Commission européenne, représentée par Maria Cristina Russo, Directrice de la coopération internationale (DG-RTD), et la Jordanie, représentée par Arafah Dia-Eddin du Conseil supérieur pour la science et la technologie, avec la participation du Secrétaire Général de l’UpM, Nasser Kamel.

Pour en savoir plus
L’Union pour la Méditerranée (UpM) - Site internet

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Lancement du projet ORGANIC ECOSYSTEM, financé par l’UE, pour développer le secteur biologique méditerranéen

EU-funded ORGANIC ECOSYSTEM kicked off to develop Mediterranean organic sector

La réunion de lancement du projet ORGANIC ECOSYSTEM s’est tenue en ligne la semaine dernière. Son Excellence M. Saleh Al-Kharabsheh, ministre jordanien de l’Environnement et de l’Agriculture, et M. Omar Abu Eid, représentant de la délégation de l’UE auprès du Royaume de Jordanie, ont prononcé les discours liminaires. 

Tous deux ont souligné l’importance que la coopération euro-méditerranéenne a prise au fil des ans, en mettant l’accent sur les avantages que présente la constitution de pôles économiques régionaux solides pour faire face aux effets du coronavirus et assurer la prospérité à long terme de tous. 

M. Esmat Al Karadsheh, coordinateur du bureau régional de la Méditerranée orientale pour le programme IEV CTF Med et représentant de l’autorité de gestion, a fait le point sur la manière dont le programme IEV CTF Med s’est adapté à la pandémie et sur son rôle stratégique en matière de création d’emplois et d’aide économique dans la région méditerranéenne.

Au cours de la session de l’après-midi, d’autres projets de coopération européens partageant des approches communes ont été présentés.

Le projet ORGANIC ECOSYSTEM vise à réduire les obstacles au développement de l’agriculture biologique et à renforcer la compétitivité et l’intégration des MPME qui opèrent dans ce secteur. Le projet a pour objectif de créer un écosystème agroalimentaire transfrontalier qui contribuera au développement de l’ensemble de la filière biologique méditerranéenne. Cette démarche sera appuyée par de nouvelles alliances commerciales, la création de chaînes de valeur innovantes et un soutien spécialisé fourni aux MPME afin d’améliorer la qualité et la commercialisation des produits et leur capacité à accéder à de nouveaux marchés. 

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Maroc : la Banque européenne pour la reconstruction et le développement contribue à approvisionner le pays confiné en eau potable

European Union for Reconstruction and Development contributes to bringing clean water to Morocco under lockdown

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a financé la construction d’une usine de traitement de l’eau au Maroc.

La nouvelle installation a une capacité de 250 litres par seconde. Grâce à une extension des canalisations de 40 kilomètres, le réseau approvisionne plus de 140 000 personnes en eau potable dans la ville de Ouarzazate, située au centre-sud du Maroc, et dans les villages voisins.

Le projet de Ouarzazate fait partie d’un programme d’investissement de 65 millions d’euros financé par la BERD pour améliorer l’approvisionnement en eau potable dans trois villes marocaines de taille moyenne et 260 communautés rurales dans les régions d’Azilal, de Ben Guerir et de Ouarzazate, et incluant un volet sur l’amélioration des performances à l’échelle nationale. 

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La crise du Covid 19 en Méditerranée : nouveau risque majeur ou opportunité de reconstruction


Publié en mai 2020. Rédigé par Jacques Theys, Thierrey Lavoux, Jean De Montgolfiery, Yves Henocque.


Il s’agit ici d’une analyse prudente quant aux conclusions car la crise sanitaire qui frappe les pays qui borde la mer Méditerranée n’est pas terminée et les statistiques restent provisoires et parfois imparfaites.

En outre, la crise sanitaire est certes très différente des grandes questions d’environnement par essence complexes, multi factorielles, se déroulant sur le temps long, avec des risques d’irréversibilités majeures, mais ce sont les effets en cascade, parfois difficilement prévisibles, qui les rapprochent. 

Extrait :

Pour analyser les conséquences de l’épidémie dans cette Région, il convient de distinguer trois temporalités différentes. D’abord celle des réponses immédiates au virus. Puis celle du déconfinement et de la confrontation aux conséquences économiques et sociales...

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Source de l'article Econostruminfo

Agenda de l’UpM sur l’eau : à la recherche de réponses à la crise du COVID-19 et ses répercussions dans la région méditerranéenne

UfM Water Agenda: looking for responses to the COVID-19 crisis and challenges in the Mediterranean region

Une réunion de consultation sur l’eau organisée par l’Union pour la Méditerranée (UpM) les 9 et 10 juin a rassemblé plus de 100 participants originaires de 21 pays et représentant plus de 30 organisations régionales d’experts.

La consultation a mis en évidence la nécessité pour les gouvernements, les entreprises et les partenaires du développement de maintenir leur attention sur la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) pour ne pas compromettre les progrès accomplis au cours des dernières décennies. À l’issue des débats, les participants se sont mis d’accord sur une feuille de route pour une reprise durable et résiliente en définissant des actions régionales prioritaires dans le cadre de l’agenda de l’UpM sur l’eau, qui viendront compléter les efforts individuels des pays, soutenus par le pacte vert pour l’Europe et éventuellement alignés sur ces derniers.

Les participants ont souligné que la gouvernance de l’eau est essentielle et nécessite davantage de financements de la part des secteurs public et privé ainsi que l’aide des agences de développement. À cet égard, une série de sessions de formation sera organisée pour aider les ministères en charge de la gestion de l’eau de la région à s’adresser aux bailleurs de fonds internationaux dans le domaine du climat pour mettre en œuvre des projets liés à l’eau transformateurs et résilients au changement climatique. Une stratégie financière sera élaborée pour examiner les réductions de coûts pouvant être générées grâce à des innovations technologiques et organisationnelles dans le secteur.

Pour en savoir plus
L’Union pour la Méditerranée (UpM) - Site internet

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