Le réseau des économistes méditerranéens Emnes présente un scénario de transition bleue pour les pays du Sud de la Méditerranée. Basé sur une démarche de transparence, de responsabilité, d'inclusivité et de durabilité, il vise à modifier les relations euroméditerranéennes.
Le scénario de la transition bleue se tourne vers l'avenir de la Méditerranée et repose sur trois piliers interactifs. Cette vision doit d'abord promouvoir un dialogue à travers les multiples civilisations méditerranéennes - différentes cultures, religions et identités nationales - plutôt que s'orienter vers une opposition entre elles et arriver à une transition dite rouge.
Ensuite, l'adhésion à un projet commun visant à une intégration régionale, sur une philosophie gagnant-gagnant, s'avère indispensable pour réussir cette feuille de route. Enfin, il faut construire des stratégies régionales et des plans d'action partagés pour favoriser l'inclusivité et le développement durable.
S'exprimant lors de la conférence annuelle du réseau euroméditerranéen pour les études économiques (EMNES) à Bruxelles jeudi 27 juin 2019, Rym Ayadi, sa présidente-fondatrice. évoque l'acronyme anglais TRIS corrolaire de cette démarche. Elle joue sur les transitions énergétique et environnementale, économique, sociétale et de gouvernance.
TRIS, pour Transparent, Responsible, Inclusive et Sustainable. Ce modèle, qui d'après la chercheuse, devrait prévaloir d'ici 2050, créera une confiance s'appuyant sur une plus grande responsabilisation des décisions, actions et intentions passées et présentes (Transparent). Mais aussi gérer les éventuelles conséquences prévues et imprévues à l'avenir et réfléchir à leur acceptabilité éthique (Responsable), prendre en compte ce qui est socialement souhaitable pour les générations actuelles (Inclusif) et s'intéresser à ce que nous allons laisser aux futures générations (Durable).
Communauté régionale des nations
"TRIS peut offrir une réponse au paradoxe de la prospérité : l'age numérique apporte des possibilités illimitées pour l'innovation et les progrès économiques, mais la prospérité a calé. Il peut faire face aussi à l'accélération des nouvelles technologies scientifiques et des découvertes", indique Rym Ayadi.
"Actuellement, le projet euroméditerranéen n'est pas un projet commun, mais un projet individuel avec une approche bilatérale. Or, nous devons parler de communauté régionale des nations (Commonwealth)", indique-t-elle. Avant d'insister, "nous connaissons le rôle des gouvernements pour pousser les réformes, mais tout le monde doit contribuer aux décisions." Emnes ne veut pas que cette feuille de route ne circule qu'entre économistes, mais sensibilise les décideurs ainsi que les citoyens, les universités.
La présidente du réseau d'économistes méditerranéen en appelle "à un changement de paradigmes dans le monde du travail touchant les contrats, la mobilité des travailleurs dans les pays du Sud de la Méditerranée." Selon Rim Ayadi, "la perspective de la transition bleue est bien de définir comment créer des emplois."
Par Frédéric Dubessy - Source de l'article Econostruminfo
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