Les travaux de la réunion des ministres des pays membres de l’Initiative pour le développement durable de l’économie bleue en Méditerranée occidentale, OuestMed, se sont achevés hier à Alger avec l’adoption d’une feuille de route visant à donner corps à l’engagement signé à Naples, il y a une année, pour une stratégie maritime intégrée, bénéfique pour les populations des deux rives de la Méditerranée.
La déclaration finale invite les pays membres à initier des actions concrètes dans le cadre de l’économie bleue, génératrice de croissance et créatrice d’emplois, et qui désigne l’ensemble des activités humaines dépendant de la mer et/ou sous-tendues par les interactions terre/mer dans le cadre du développement durable.
Ces actions concerneront les secteurs de l’industrie et de ses services, tels que l’aquaculture, la pêche, les biotechnologies bleues, le tourisme littoral et maritime, le transport maritime, la construction et réparation navale, les ports, l’énergie des océans et enfin l’énergie marine renouvelable, y compris l’éolien et l’offshore.
Et parce que des actions nécessitent un financement, les parties prenantes de cette initiative s’appuient sur les aides de la Commission européenne, mais aussi appellent les différents Etats ainsi que le secteur privé à mettre la main à la poche afin de diversifier les appuis financiers et garantir des résultats plus importants aux différents projets qui verront le jour dans le cadre de l’initiative OuestMed. Six axes majeurs d’actions communes ont été identifiés par les pays participants, à savoir : les pôles d’activité maritimes ; la biodiversité et la conservation et restauration de l’habitat marin ; la consommation et la production durable des ressources de la pêche ; le développement de la pêche et de l’aquaculture durables et des communautés côtières ; le développement et la mobilité des compétences ; la sécurité maritime et la lutte contre la pollution marine. La Conférence, organisée sous la coprésidence algérienne et française, a réuni les représentants des dix pays de l’ouest de la Méditerranée, outre l’Algérie et la France, à savoir l’Italie, la Libye, Malte, le Maroc, la Mauritanie, le Portugal, l’Espagne et la Tunisie. La déclaration de la réunion d’Alger a appelé à l’ouverture de l’initiative à d’autres pays du pourtour méditerranéen afin de généraliser les programmes de développement durable à tout cet espace maritime, berceau de grandes civilisations.
Outre l’aspect économique de cette initiative, OuestMed recèle aussi un aspect politique majeur consistant en la création de richesses sur la rive sud de la Méditerranée afin de freiner le mouvement de migration illégale des populations. Un sujet qui donne bien des maux de tête à l’Europe et qui voit dans ces initiatives de coopération avec les pays du sud de la Méditerranée, comme le programme BlueMed ou le dialogue des 5+5, un moyen d’inciter à la stabilisation des flux migratoires. La Méditerranée, jadis connue pour ses richesses, a acquis une nouvelle notoriété, dramatique cette fois, en devenant un cimetière à ciel ouvert pour des légions de migrants fuyant dans des embarcations précaires et de fortune, des situations de guerre ou de malaise dans leur pays d’origine, et allant à la recherche d’un havre de paix.
Les portes fermées de l’Europe à ces milliers de migrants ne cessent de ternir l’image du Vieux Continent. Créer des emplois et de la richesse dans la rive sud, pourvoyeuse de ces populations en déplacement, s’est avéré la solution trouvée afin de juguler les flux migratoires. Le brassage des populations de la Méditerranée de jadis laissera la place à des projets de sédentarisation des populations.
Par Nadjia Bouaricha - Source de l'article ElWatan
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