Trois ans d'existence, et un bilan nul. Mais "La Vanguardia" veut croire qu'avec un nouveau secrétaire général l’UPM peut encore œuvrer utilement.
Les grandes civilisations qui ont placé la Méditerranée au centre de la planète se nourrissaient de mythes et de légendes dans lesquels dieux et surhommes régnaient sur la nature et ses éléments, commandant aux mortels et s’immisçant dans leur destin. Poséidon et son trident, Jason et les Argonautes en quête de la Toison d’or, Hercule et ses douze travaux, Pâris et son jugement, les péripéties du retour de la guerre de Troie ou encore celles de l’Odyssée ne sont que quelques exemples.
Mais, dans nos civilisations actuelles, les réalités comptent davantage. L’une de ces réalités, c’est l’Union pour la Méditerranée (UPM). Les balbutiements de l’UPM sont loin d’être couronnés de succès. Cette institution, hébergée à Barcelone à l'initiative de Miguel Angel Moratinos (alors ministre des Affaires étrangères espagnol), a été lancée il y a trois ans par Nicolas Sarkozy. Elle a d’abord été accueillie avec scepticisme aussi bien par les pays du Nord, qui redoutaient une division de l’Union européenne, que par les pays du Sud, dont la cohésion n’est pas la principale qualité.
Les premiers pas de l’UPM ont été lents, tant dans l’approbation des statuts que dans la nomination des dirigeants et la distribution des responsabilités. Le conflit au Proche-Orient a eu tôt fait d'assombrir ses débuts, en mettant à bas la stratégie de gestion de l’eau et en faisant avorter les deux derniers sommets [le premier, prévu le 7 juin 2010 à Barcelone, a été reporté au 21 novembre 2010, avant d’être à nouveau repoussé à la suite du blocage du processus de paix au Proche-Orient]. Son premier secrétaire général, à peine nommé au palais de Pedralbes [siège de l’UPM] à Barcelone, a démissionné parce qu’il jugeait le budget insuffisant.
La récente prise de fonction du diplomate marocain Youssef Amrani à ce poste fait renaître l'espoir. L'UPM est désormais engagée dans six grands projets dans les domaines de l’eau, de l’énergie, de l’environnement, des transports, de l’immigration et de l'aide aux PME, mais aussi dans d’autres secteurs vitaux pour le développement de la région. Sa réussite est indispensable pour soutenir le "printemps arabe" et ses légitimes aspirations, ainsi que pour stimuler les économies en difficulté du sud de l’Europe et de l’Afrique du Nord. Aussi, bien que l’UPM ne soit pas le forum désigné pour cela, elle peut néanmoins contribuer à résoudre le conflit israélo-arabe, principal obstacle à la paix mondiale.
Ce projet a besoin d’une volonté politique affirmée et d’une dotation financière suffisante. Il est indispensable que nous, citoyens et entreprises de la Méditerranée, soyons convaincus de son importance. L’UPM ne peut pas laisser s’évaporer l’enthousiasme que suscite cette renaissance ni se satisfaire d'un même passé commun : elle doit œuvrer à l’avenir commun de ses peuples et se lancer sans tarder dans des actions ambitieuses. Dans cette épopée moderne, ce sont des Agamemnon, des Achille, des Hector dont nous avons besoin pour mener le combat. Et, surtout, il nous faut des Zeus et des Crésus pour veiller sur son destin.
Source - http://www.courrierinternational.com/article/2011/07/26/l-union-pour-la-mediterranee-vous-vous-rappelez
Les grandes civilisations qui ont placé la Méditerranée au centre de la planète se nourrissaient de mythes et de légendes dans lesquels dieux et surhommes régnaient sur la nature et ses éléments, commandant aux mortels et s’immisçant dans leur destin. Poséidon et son trident, Jason et les Argonautes en quête de la Toison d’or, Hercule et ses douze travaux, Pâris et son jugement, les péripéties du retour de la guerre de Troie ou encore celles de l’Odyssée ne sont que quelques exemples.
Mais, dans nos civilisations actuelles, les réalités comptent davantage. L’une de ces réalités, c’est l’Union pour la Méditerranée (UPM). Les balbutiements de l’UPM sont loin d’être couronnés de succès. Cette institution, hébergée à Barcelone à l'initiative de Miguel Angel Moratinos (alors ministre des Affaires étrangères espagnol), a été lancée il y a trois ans par Nicolas Sarkozy. Elle a d’abord été accueillie avec scepticisme aussi bien par les pays du Nord, qui redoutaient une division de l’Union européenne, que par les pays du Sud, dont la cohésion n’est pas la principale qualité.
Les premiers pas de l’UPM ont été lents, tant dans l’approbation des statuts que dans la nomination des dirigeants et la distribution des responsabilités. Le conflit au Proche-Orient a eu tôt fait d'assombrir ses débuts, en mettant à bas la stratégie de gestion de l’eau et en faisant avorter les deux derniers sommets [le premier, prévu le 7 juin 2010 à Barcelone, a été reporté au 21 novembre 2010, avant d’être à nouveau repoussé à la suite du blocage du processus de paix au Proche-Orient]. Son premier secrétaire général, à peine nommé au palais de Pedralbes [siège de l’UPM] à Barcelone, a démissionné parce qu’il jugeait le budget insuffisant.
La récente prise de fonction du diplomate marocain Youssef Amrani à ce poste fait renaître l'espoir. L'UPM est désormais engagée dans six grands projets dans les domaines de l’eau, de l’énergie, de l’environnement, des transports, de l’immigration et de l'aide aux PME, mais aussi dans d’autres secteurs vitaux pour le développement de la région. Sa réussite est indispensable pour soutenir le "printemps arabe" et ses légitimes aspirations, ainsi que pour stimuler les économies en difficulté du sud de l’Europe et de l’Afrique du Nord. Aussi, bien que l’UPM ne soit pas le forum désigné pour cela, elle peut néanmoins contribuer à résoudre le conflit israélo-arabe, principal obstacle à la paix mondiale.
Ce projet a besoin d’une volonté politique affirmée et d’une dotation financière suffisante. Il est indispensable que nous, citoyens et entreprises de la Méditerranée, soyons convaincus de son importance. L’UPM ne peut pas laisser s’évaporer l’enthousiasme que suscite cette renaissance ni se satisfaire d'un même passé commun : elle doit œuvrer à l’avenir commun de ses peuples et se lancer sans tarder dans des actions ambitieuses. Dans cette épopée moderne, ce sont des Agamemnon, des Achille, des Hector dont nous avons besoin pour mener le combat. Et, surtout, il nous faut des Zeus et des Crésus pour veiller sur son destin.
Source - http://www.courrierinternational.com/article/2011/07/26/l-union-pour-la-mediterranee-vous-vous-rappelez
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