Fillon défend au Caire l'Union pour la Méditerranée

Malgré la crise financière internationale, la France est décidée à rester le premier investisseur étranger en Égypte.
«La France ne conçoit pas de projeter sur le Proche-Orient une vision positive de l'avenir, sans que la puissance égyptienne en soit le pivot», a affirmé lundi le premier ministre devant son homo­logue, Ahmed Nazif, en clôture du Conseil franco-égyptien des affaires, qui rassemble une cinquantaine de chefs d'entreprise des deux pays.

Si politiquement l'Égypte n'est plus le phare du monde arabe, ses 78 millions d'habitants en font encore «un marché dynamique». Une série de contrats d'une valeur totale de 500 millions d'euros ont été signés à l'occasion du voyage de François Fillon. L'Agence française de développement (AFD) a annoncé un prêt de 200 millions d'euros à des conditions privilégiées pour la réalisation de la deuxième tranche de la troisième ligne du métro du Caire. L'AFD va aussi consacrer 150 millions d'euros par an pendant trois ans à d'autres prêts destinés aux PME et au développement durable. Enfin, Arianespace a été choisi pour le lancement de Nilesat, un satellite égyptien de télécommunications.
Au pas de charge, le premier ministre a visité le Smart Village du Caire, cette mini-Silicon Valley égyptienne où se sont implantés, depuis quatre ans, des fleurons technologiques tels que Microsoft, Alcatel-Lucent et Orange. «Même en France, je ne suis pas sûr que nous aurions pu réaliser une telle infrastructure aussi rapidement», a reconnu François Fillon, en arpentant l'enceinte futuriste.
À quelques semaines de l'entrée dans la phase opérationnelle de l'Union pour la Méditerranée (UPM) et du lancement de ses projets concrets, le chef du gouvernement a tenu à dissiper les dernières réserves égyptiennes, alors que Le Caire va abriter bientôt une conférence sur le financement du secrétariat de l'UPM.
«Le président Moubarak avait l'habitude de me dire avant le lancement de l'UPM que le problème avec l'Europe c'est que nous envoyions toujours des experts qui dépensent tout le budget prévu avant même que les projets démarrent», a rappelé François Fillon, «mais cette époque est révolue», a insisté le premier ministre.

Concertation sur le pétrole
Mardi, au cours d'un entretien suivi d'un déjeuner avec le président Hosni Moubarak, le locataire de Matignon s'est inquiété de la récente dégradation de la situation entre Israéliens et Palestiniens dans la bande de Gaza. «Nous souhaitons que les discussions sur la trêve (menée par ses hôtes égyptiens, NDLR) se poursuivent, il n'y a rien de possible, s'il n'y a pas une vraie trêve», a souligné François Fillon.
Le premier ministre a également proposé une vaste concertation internationale pour stabiliser les cours du pé­trole, rejoignant un récent appel en ce sens du Britannique Gordon Brown. «Nous pensons ensemble qu'il faut organiser une discussion internationale sur la stabilité des prix de l'énergie. Il s'agit d'aboutir à un prix acceptable pour tout le monde», ajoute François Fillon. Comme l'avait fait Nicolas Sarkozy l'an dernier, le premier ministre prolonge son séjour au pays des Pharaons par des vacances en famille, avant un retour en France le 30 décembre.
Georges Malbrunot - LeFigaro.fr - 23 décembre 2008

MEDGAZ achève la construction du gazoduc sous-marin

MEDGAZ a terminé la pose du gazoduc qui relie directement l’Algérie et l’Espagne. Avec cette « dernière soudure », Saipem S.p.A., entreprise italienne chargée de l’infrastructure sous-marine, termine ainsi de relier Beni Saf (côte algérienne) et Almeria, via un gazoduc qui s’étend sur 210 kilomètres.
Le navire chargé de l’opération, le Crawler, a réalisé cette jonction à 1,6 kilomètre de la plage de Beni Saf. Sa tâche consistait à relever le tuyau déposé par le Castoro Sei en juillet 2008 ainsi que celui déposé par le Saipem 7000 le mois dernier, en novembre, puis de les souder pour les relier définitivement avant de redéposer le tout sur le fond marin.
La construction du gazoduc s’est achevée dans les délais prévus. Entre mars et juin 2008, le Castoro Sei, navire chargé de la construction en eaux peu profondes (jusqu’à 550 mètres de fond), avait soudé et monté une partie du gazoduc aussi bien côté algérien que côté espagnol vers Almeria. Dans un deuxième temps, entre août et novembre, le Saipem 7000 avait, quant à lui, pris en charge la pose du tuyau sur le parcours le plus profond du tracé (jusqu’à 2 160 mètres de fond). La « dernière soudure » réalisé par le Crawler achève donc le montage du premier gazoduc posé en mer Méditerranée à plus de 2 000 mètres de fond.
Les tests hydrauliques destinés à vérifier le bon fonctionnement du gazoduc avant sa mise en service, prévue au cours du deuxième semestre 2009, se dérouleront entre janvier et mars 2009.
MEDGAZ SA. Relations extérieures - le 23 décembre 2008 -
www.medgaz.com

Les pays méditerranéens s'inquiètent de l'avenir de leurs côtes

Les représentants de vingt-deux pays méditerranéens qui ont participé à Nice, les 18 et 19 décembre, à une réunion visant à définir un programme d'actions pour protéger la biodiversité des zones côtières en Méditerranée, se sont quittés sur un constat largement partagé : " L'avenir du patrimoine marin de la Méditerranée dépend de ce que nous, les pays riverains, faisons à terre."
Le colloque, organisé dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne et de l'Union pour la Méditerranée, a réuni Etats, collectivités territoriales, gestionnaires et organisations non gouvernementales (ONG) des deux rives de la Méditerranée. Les participants ont étudié les moyens de "stopper la perte de la biodiversité" de la Méditerranée.
Celle-ci est reconnue comme un des vingt-cinq "points chauds" de la biodiversité mondiale (elle regroupe 28 % des espèces endémiques connues) mais se trouve, de fait, particulièrement menacée par les pressions anthropiques. Les vingt-deux pays et territoires riverains qui la bordent abritent 450 millions d'habitants. Selon le Plan bleu, une organisation non gouvernementale française, la population du littoral devrait augmenter de 20 millions d'individus d'ici à 2025, et les flux touristiques doubler dans l'intervalle.
Un outil contraignant
Dans ce contexte, quatorze pays du bassin méditerranéen ont approuvé, en janvier, le principe d'un protocole de gestion intégrée des zones côtières (GIZC), afin de protéger les littoraux et leurs écosystèmes. La réunion de Nice s'est fixé pour objectif de convaincre de nouveaux pays de signer ce document.
"Quatorze Etats sur vingt-deux ont adopté le principe de ce protocole. Cependant, seuls quatre l'ont ratifié. Quand ils seront six, il deviendra applicable. L'avenir du patrimoine commun de la Méditerranée en dépend", a souligné
Jean-Marc Michel, directeur général de la gestion intégrée des lacs et zones côtières au ministère français de l'écologie.
Ce protocole est un "outil juridique contraignant" pour les Etats signataires, a rappelé
Judith Jiguet, directrice de l'eau et de la biodiversité au ministère de l'écologie. La plupart des participants à la conférence de Nice ont souligné son importance. Un accord autour de ce document permettrait de capitaliser les expériences engagées par les pays riverains pour permettre une gestion durable de leurs rivages.
La nécessité de promouvoir un tourisme durable en Méditerranée, "respectueux des écosystèmes, des ressources naturelles et du patrimoine culturel", a également été soulignée lors de la conférence.
Par ailleurs, de nombreux participants ont exprimé leur inquiétude devant les conséquences du réchauffement climatique en Méditerranée. Les prévisions font état d'une hausse moyenne des températures annuelles de 2,2 à 5,1 °C d'ici la fin du siècle.
"Dans notre région, ce changement va accentuer notre vulnérabilité par ses effets indirects : salinisation, réduction de la disponibilité en eau, etc.", souligne Maria Canals, présidente de l'association catalane Depana.
Le phénomène préoccupe également Abderrahmen Gannoun, un des responsables du Plan d'action pour la Méditerranée (PAM), instance intergouvernementale placée sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Le changement climatique constitue, selon lui, une des principales menaces pour les zones côtières méditerranéennes, avec la pression démographique et touristique, la pollution, les espèces exotiques invasives et la surexploitation des ressources.
Paul Barelli - LeMonde.fr - 23 décembre 2008

L’Union pour la Méditerranée : l’eau comme baptême du feu

C’est un baptême du feu plutôt réussi que vient de passer hier, en Jordanie, l’Union pour la Méditerranée (UPM) en s’attaquant au dossier sensible de l’eau. Le Sommet de Paris du 13 juillet dernier avait arrêté une liste de priorités pour cette organisation internationale, dont deux jugées essentielles : la dépollution de la mer Méditerranée et la gestion durable des ressources en eau. Quatre mois plus tard, la conférence ministérielle organisée au bord de la mer Morte a fait un premier pas déterminant. Les lignes directrices d’une stratégie de long terme pour l’eau, capable « de répondre aux défis du changement climatique et à ses impacts en Méditerranée », ont été lancées.
« Il s’agit aujourd’hui pour nous de passer à l’acte. Je suis convaincu que si nous réussissions sur l’eau, l’UPM aura fait la preuve de sa légitimité », a déclaré hier Jean-Louis Borloo dans le cadre de la conférence ministérielle sur l’eau, coprésidée par la Jordanie, l’Egypte et la France. Le pari semble sur la bonne voie. Les ministres des pays euroméditerranéens, rassemblés pour l’occasion en Jordanie, ont adopté à l’unanimité une déclaration qui prévoit une stratégie méditerranéenne axée sur deux points clés : « la préservation de la qualité de l’eau » et la « satisfaction des besoins des populations », grâce notamment à une gestion raisonnée de l’eau dans le secteur économique.
Fondée en juillet dernier à l’initiative de Nicolas Sarkozy, le « Processus de Barcelone, Union pour la Méditerranée » (UPM) a ainsi abordé avec succès son premier dossier délicat. L’organisation internationale qui compte 44 membres, dont 27 de l’UE, a amorcé un processus dont l’ambition est « de répondre aux défis du changement climatique et de ses impacts ». La conférence ministérielle « a constitué une accélération sur les problématiques de gestion de l’eau et une première étape concrète pour la mise en œuvre des décisions prises par les chefs d’Etat et de Gouvernement, le 13 juillet 2008 à Paris, pour l’Union pour la Méditerranée », ont commenté dans un communiqué les responsables de la conférence. « La stratégie permettra de s’attaquer à des problèmes dépassant les moyens d’action d’un seul pays ou d’une seule organisation ».
Un calendrier précis Certes, cette lettre de bonnes intentions doit maintenant s’affiner et se concrétiser. Des objectifs chiffrés concernant « la préservation de la qualité des eaux » et la « réduction des pressions sur les ressources en eau par des usages plus économes » doivent en particulier être fixés. De nouveaux projets d’équipements dans le domaine de l’eau, cohérents avec la Stratégie, doivent également être déterminés. Certains, présentés hier, seront discutés avant d’être validés au cours des prochains mois.
Le calendrier mis en place en Jordanie s’appuie sur une série d’évènements clés en 2009 et 2010. En janvier, une conférence sur les financements de l’UPM, organisée par l’Egypte, traitera d’abord de plusieurs projets présentés hier.
En mars, les ministres de l’UPM profiteront du Forum mondial de l’Eau qui aura lieu à Istanbul pour examiner l’état d’avancement de la stratégie. La conférence ministérielle sur le développement durable, prévue fin mars à Monaco, permettra ensuite la labellisation « UPM » et le financement de projets « qui pourraient démarrer dès 2009 ». En juin, la France organisera une journée dédiée « au partage d’expérience entre les différents acteurs dont les autorités locales ».
Enfin, l’Espagne organisera au cours du premier semestre 2010 une conférence ministérielle consacrée à l’adoption de la stratégie et à un premier bilan des projets mis en place. En lançant ce défi sur l’eau, enjeu du XXIème siècle, l’UPM compte bien gagner en crédibilité et renforcer les liens entre ses membres : États riverains de la mer Méditerranée et ensemble des États membres de l’Union européenne (Albanie, Algérie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Monaco, Monténégro, Autorité palestinienne, Syrie, Tunisie, Turquie, et Ligue arabe). Cette organisation se coule dans la structure du processus de Barcelone, pacte liant l’Europe aux pays riverains de la Méditerranée, mis sur pied en 1995.
Patrick Cros - Developpementdurablelejournal.fr - 23 décembre 2008

Innovation : développer la coopération entre pays de la Méditerranée

«Dans la région Méditerranée, on ne manque ni de projets ni de liquidités. La vraie difficulté, c'est de les croiser ». Le constat de Guy Fleuret, qui représentait la Banque européenne d'investissement (BEI) lors de la journée « Clusters et innovation dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée », organisée à Sophia Antipolis le 16 décembre, résume bien la situation.
Les programmes de financement et de soutien à l'innovation, qu'ils émanent de l'Union européenne ou d'organismes publics nationaux se multiplient, surtout sur les rives Nord de la Méditerranée. Mais dans ce maquis, les acteurs de l'innovation que sont les laboratoires et les entreprises, surtout les PME, ont bien du mal à trouver le bon chemin pour décrocher le financement salutaire.
Pourtant ce sont des milliards d'euros pour des projets lourds d'infrastructures ou d'aménagement (de parcs technologiques par exemple) qui peuvent être débloqués par la BEI dans le cadre du FEMIP (Facility for EuroMediterranean Investment and Partnership) qui vise à soutenir la croissance et l'emploi en Méditerranée, des millions d'euros dans le cadre des programmes européens comme Meda ou de la politique de voisinage dans les bassins maritimes pour n'en citer que quelques-uns.


Hors des pôles, point de salut
Reste à accéder à l'information pertinente, à monter des dossiers souvent très, pour ne pas dire trop, complexes. Le rôle des « facilitateurs » devient donc essentiel. C'est l'une des missions des équipes d'animation des pôles de compétitivité qui s'ouvrent de plus en plus sur la coopération internationale.

Le pôle SCS (Solutions communicantes sécurisées) a déjà engagé un partenariat avec son voisin italien, Torino Wireless, mais travaille également à la mise en place de projets communs avec Israël et la Tunisie. Le pôle Mer Paca à travers deux projets Essimar (biodiversité marine) et Girac (gestion intégrée des assainissements côtiers) coopère pour le premier avec Barcelone et le centre océanographique de Crête, pour le second avec la communauté urbaine de Tanger.
D'autres initiatives sont en cours de gestation comme la mise en réseau des parcs technologiques travaillant sur les énergies renouvelables, ResMediNet Project, projet porté par la région Sardaigne dans lequel la Côte d'Azur est engagée via la Fondation Sophia Antipolis et l'Ecole des Mines. Et un portail, www.open-med.eu, en construction, recensera les informations sur les projets de coopération entre pays du bassin méditerranéen, financés par l'Union européenne.
Des deux côtés de la Méditerranée l'envie de coopérer existe et les initiatives foisonnent, l'important soulignaient plusieurs intervenants lors de la journée sophipolitaine est de se rencontrer et d'apprendre à se connaître pour mieux travailler ensemble.
Christiane Navas - Nicematin.fr

La mise en œuvre du Plan solaire méditerranéen se précise

Lancé à l'initiative de la présidence française de l'UE, le Plan solaire méditerranéen est un des projets phares de l'Union pour la Méditerranée. Il vise la construction d'ici 2020 de 20 GW de capacité de production d'EnR. Etat des lieux.
Alors que les parlementaires européens viennent d'adopter le paquet énergie climat et le fameux 3 x 20 (améliorer l'efficacité énergétique de 20 %, porter à 20 % la part de renouvelable dans la consommation finale d'énergie et réduire de 20 % les émissions de CO2 par rapport à leur niveau de 1990) se pose la question du respect de ces objectifs par les Etats membres dans les temps impartis. Si le développement des énergies renouvelables s'accélère aujourd'hui, sera-t-il suffisant pour atteindre d'ici douze ans les proportions fixées Etat par Etat ? Pour pallier à un éventuel déficit de production communautaire, le paquet énergie climat prévoit une possible comptabilisation de l'énergie renouvelable produite hors UE dans les objectifs nationaux. Les Etats membres pourront en effet importer de l'électricité produite à partir de sources d'énergie renouvelables hors Communauté européenne et la comptabiliser dans leurs objectifs, pour autant que celle-ci soit générée par de nouvelles installations.D'où l'intérêt de nombreux Etats européens pour le Plan solaire méditerranéen (PSM), l'un des projets phares de l'Union pour la Méditerranée (UPM)*. Ce projet vise à accroître le développement des énergies renouvelables et à renforcer l'efficacité énergétique de la région méditerranéenne, notamment dans les pays du Sud où le gisement d'énergies renouvelables est important. Le plan prévoit en outre la construction de 20 gigawatts de capacité de production d'énergie renouvelable et une augmentation de 20 % de l'efficacité énergétique d'ici 2020. Le plan précise que l'électricité produite sera consommée par le marché local mais aussi exportée vers l'Union européenne afin de garantir la rentabilité des projets. Philippe Lorec, de la direction générale de l'énergie et des matières premières du MEEDDAT, a profité d'une conférence du plan d'action sur le développement des énergies renouvelables dans les pays sud et est méditerranéens (REMAP) pour faire le point sur le PSM et l'état actuel des réflexions. 2009 - 2011 : une phase-test à petite échelleLe principe est posé, les idées éclaircies, « y a plus qu'à… ». Dans les deux prochaines années, l'UPM va mettre en œuvre un plan d'action immédiate, première phase concrète du plan solaire méditerranéen. Cette étape devrait permettre de tester la faisabilité du programme et aboutir à la rédaction d'une feuille de route définissant l'organisation future, les modes de financement… pour parvenir aux objectifs fixés à l'horizon 2020. Le but du jeu est de profiter de ces deux premières années pour éliminer le plus possible les difficultés techniques et juridiques pour ensuite pouvoir élaborer un plan d'action sur dix ans, analyse Philippe Lorec.A l'heure actuelle, une centaine de projets de production d'électricité d'origine renouvelable ont été déposés, deux à trois par pays en moyenne. 55 % concernent une production éolienne, 35 % le solaire concentré (CSP). Quelques projets concernent également le photovoltaïque, le solaire thermique, la biomasse et le biogaz. Nous devons maintenant faire valider ces projets par les pays concernés. Chaque Etat a en effet des spécificités juridiques, une organisation propre de son secteur énergétique. Chaque projet envisagé sera soumis au pays concerné. D'ici 2011, nous ne ferons pas 100 projets mais plutôt une vingtaine : les plus économiquement viables.Etant donné que le modèle économique du PSM prévoit l'exportation d'une partie de l'électricité produite vers les pays du Nord, le programme prévoit également un renforcement des infrastructures de transports. Ainsi 5 projets devraient être étudiés dès maintenant même si leur réalisation nécessitera un délai bien plus long que deux ans. Il y a une nécessité de travailler sur un certain nombre de lignes Nord- Sud mais aussi sur le renforcement des interconnexions dans le Sud. Parmi les priorités identifiées, le renforcement de la capacité la ligne Espagne-Maroc, la création d'une ligne Tunisie-Italie, le renforcement de la ligne Turquie-UE et le renforcement des connexions régionales, notamment au Moyen-Orient. Si les premiers projets de capacités de production concerneront des centrales de petite capacité pour réduire les problèmes de fonctionnement du réseau de transport, nous devons préparer dès aujourd'hui les conditions nécessaires pour l'avenir.Enfin, vingt projets devraient être sélectionnés pour réaliser 20 % d'économies d'énergie à l'horizon 2020. Ceux-ci concernent le secteur du bâtiment mais aussi le développement d'équipements efficaces en énergie (réfrigérateurs…). Les projets prioritaires pour cette première phase d'action devraient être présentés au cours du mois de mars, lors de la réunion ministérielle de l'UPM à Monaco. Une task force** devrait être mise en place rapidement pour gérer la mise en œuvre des projets sélectionnés.Tester le modèle économique envisagéCes deux premières années tests devraient également permettre d'éprouver le modèle économique envisagé pour financer ces projets. Le plan repose sur un financement initial du privé. Dans le meilleur des cas, c'est-à-dire en cas de rentabilité du projet immédiate, les investisseurs se rémunéreront sur la base de contrats d'achats à long terme passés sur le marché local et européen. En cas de non rentabilité immédiate du projet, des aides publiques pourraient venir couvrir les risques, la dette ou subventionner le projet (fonds européens et nationaux, fonds carbone…).
S.FABREGAT - Actu-Environnement .com - 18 décembre 2008
* Lancée le 13 juillet dernier, l'Union pour la Méditerranée (UPM) rassemble 43 pays autour d'un même projet : promouvoir une nouvelle politique de coopération et de développement dans la région méditerranéenne.
** Force opérationnelle.

Nice: les pays méditerranéens réunis au chevet de leurs littoraux

Les représentants de 26 pays méditerranéens ont ouvert vendredi à Nice une réunion de deux jours visant à définir un programme d'actions pour protéger la biodiversité des zones côtières en Méditerranée.
Le colloque rassemble jusqu'à vendredi services de l'Etat, pouvoirs publics locaux, gestionnaires et ONG des deux rives de la Méditerranée. Il s'inscrit dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne et de l'Union pour la Méditerranée.
C'est la première étape d'un processus qui doit permettre de modifier en profondeur le lien entre l'homme et l'environnement en Méditerranée", a expliqué Judith Jiguet, directrice eau et biodiversité au ministère français de l'Environnement.
Le 21 janvier 2008, 14 pays du bassin méditerranéen ont signé un protocole de gestion intégrée des zones côtières visant à stopper la dégradation des littoraux et de leurs écosystèmes. Ce protocole est un "outil juridique contraignant" pour les Etats signataires, a rappelé Mme Jiguet.
La réunion de Nice vise à définir un programme d'actions concrètes pour mettre en oeuvre cet engagement et à convaincre de nouveaux pays de signer le protocole.
Abderrahmen Gannoun, un des responsables du Plan d'action pour la Méditerranée (PAM), a rappelé en introduction que la pression démographique et touristique, la pollution, l'invasion biologique d'espèces exotiques, la surexploitation des ressources, le changement climatique, constituent les principales menaces pour les zones côtières méditerranées.
Source - LeMonde.fr - 18 décembre 2008

Les participants de EuroMedScola rédigent des « messages » autour du Partenariat euro-méditerranéen

Lors d’une récente réunion à Strasbourg, des jeunes des deux rives de la Méditerranée ont rédigé des messages autour de thèmes intéressant le partenariat euro-méditerranéen.
Il s’agissait de la première réunion « EuroMedScola », organisée à l’initiative du Parlement européen (PE).
250 jeunes environ âgés de 16 à 18 ans se sont ainsi retrouvés pour débattre de thèmes clés pour la région méditerranéenne, comme l'éducation, l'énergie et le transport.
Les étudiants, quiau fil des débats se sont mis dans la peau des membres de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM), ont présenté leurs conclusions à Hans-Gert Pöttering, président du PE et président en exercice de l’APEM.
Les «messages » rédigés par les groupes de travail ont été adoptés en séance plénière. Ils concernent les thèmes suivants : Éducation et avenir, l'égalité des chances, vecteur de démocratisation, environnement, transport et énergies renouvelables, immigration et intégration et liberté d'information et citoyenneté.
Le Parlement a publié le document contenant les messages, une brochure préparée par les participants, qui décrit le partenariat euro-méditerranéen et son fonctionnement, ainsi que le programme de la réunion.

Document avec les messages
Brochure
Euromedinfo.com - décembre 2008

Forum euro-méditerranéen de l'enseignement technique et de la formation professionnelle

Ce forum euro-méditerranéen a pour objectif de procéder à une évaluation des besoins en matière de formation professionnelle des pays du pourtour de la Méditerranée

Il s'attachera à identifier notamment, de manière exploratoire, les voies et moyens destinés à développer et à rendre plus efficace les dispositifs de formation professionnelle dans la région et à renforcer la coopération régionale dans ce domaine entre les pays de l'Union pour la Méditerranée.
De manière plus précise, les problématiques du forum du 18 décembre seront organisées autour :
- d'un rappel des enjeux du développement de la formation professionnelle et du renforcement de son efficacité pour les économies du Maghreb et du Machrek : développement et diversification des économies locales ; insertion dans les flux internationaux de commerce et d'investissement direct (dans la perspective, notamment, d'une intégration économique croissante des pays de l'Union pour la Méditerranée); enjeux démographiques et sociétaux de la formation professionnelle ;
- d'un tour d'horizon des systèmes de formation professionnelle dans la région (forces et faiblesses) et des caractéristiques communes (organisation, acteurs et gouvernance ; publics et secteurs ; financement ; objectifs et priorités, etc.) des dispositifs en place ainsi que des évolutions de fond les ayant remodelés au cours de la dernière décennie ;
- d'une identification, sur la base de l'état des lieux ainsi réalisé, des besoins prioritaires en matière de formation professionnelle des pays du sud de la Méditerranée : les contours d'un agenda de poursuite des réformes de la formation professionnelle dans les pays concernés devront être esquissés.
Bonnes pratiques et projets innovants identifiés dans la région seront mis en exergue ;
- d'une discussion exploratoire, dans une perspective résolument régionale, des voies et moyens d'un approfondissement de la coopération en matière de formation professionnelle entre les pays de l'Union pour la Méditerranée, ainsi que des modalités d'une coordination renforcée des actions, tant bilatérales que multilatérales, déjà entreprises dans le champ de la coopération en matière de formation professionnelle.
Près de 200 participants sont attendus pour ce forum auquel les 43 ministres de l'Union pour la Méditerranée compétents en matière de formation professionnelle sont invités.
Sont également mobilisés experts, praticiens de la formation professionnelle, représentants des entreprises, responsables syndicaux, agences de coopération et représentants des institutions communautaires.
Pour information :
Euromed_formation_professionnelle_Informations_pratiques_FR.pdf (pdf, 183 Kb)
Euro_Mediterranean_forum_education_Practical_information_EN.pdf (pdf, 185 Kb)

La Fondation Anna Lindh signe à Nice, le rapprochement des deux méditerranées

Le 17 décembre, André Azoulay, Président de la Fondation Anna Lindh et Conseiller de S.M. le Roi du Maroc, était à Nice en présence des ambassadeurs de plus de quarante pays à l’occasion du lancement du nouveau programme trisannuel de la Fondation.
Le programme, qui a été officiellement approuvé par les représentants des quarante-trois pays de l’Union pour la Méditerranée (comprenant entre autres les états de l’UE, la Palestine, Israël et la Turquie) met l’accent sur la volonté de rapprochement entre les peuples des deux rives de la Méditerranée, afin de lutter contre les perceptions négatives et de promouvoir le dialogue dans la région.
L’une des réalisations historiques de la Présidence française de l’UE, qui s’est déroulée dans le contexte de l’année EuroMed pour le Dialogue entre les Cultures, aura été la réactivation et l’élargissement de la coopération méditerranéenne à travers ‘l’Union pour la Méditerranée’, un cadre politique impliquant quarante-trois pays EuroMed, ainsi que la Commission Européenne et la Ligue Arabe.
Le Sommet de Paris pour la Méditerranée (juillet 2008) et la Conférence ministérielle EuroMed de Marseille (novembre 2008) ont été l’occasion de réaffirmer l’importance, pour les peuples du Nord et du Sud de la Méditerranée, du sentiment d’appartenance commun dans le processus politique, avec la reconnaissance de la Fondation EuroMed Anna Lindh. En tant qu’acteur central dans l’Union pour la Méditerranée, cette Fondation possède un mandat régional pour tenter de rapprocher les peuples, afin d’apporter la compréhension mutuelle et la paix.
La Fondation Anna Lindh
Créée en 2005, la Fondation Anna Lindh est la première institution commune du Partenariat EuroMed. C’est une organisation unique créée par les gouvernements de la région et agissant comme un réseau de plus de deux mille organismes de la société civile – ONG, universités, collectivités locales, groupements de jeunes – présents dans l’ensemble des pays de l’Union pour la Méditerranée.
Le Président de la Fondation, André Azoulay, est une personnalité de premier plan dans le monde arabe et la région méditerranéenne, ayant notamment joué un rôle actif au niveau du Processus de Paix dans le Moyen Orient et ayant été par ailleurs reconnu à l’échelle mondiale pour ses efforts réalisés dans le dialogue entre l’Islam et l’Occident. Après son élection à l’unanimité en tant que Président de la Fondation en avril, M. Azoulay a initié le développement de la nouvelle stratégie de la Fondation, qui est centrée sur des actions de grande envergure dans des domaines ayant un impact sur les perceptions mutuelles dans la région, notamment les médias, l’éducation, la culture.
Par Haïkel Regaieg - Nnice-premium.com - decembre 2008



IACE - Les journées de l’Entreprise sondent l’Union pour la Méditerranée

Optimisme, scepticisme, réalisme. Ce triptyque a été associé de bout en bout aux approches pour un nouvel avenir entre l’entreprise et l’Union pour la Méditerranée. Il a marqué pour ainsi dire les travaux des 23ème journées de l’entreprise, tenues à Sousse les 27 et 28 novembre 2008 et qui se penchaient sur ce thème majeur. La crise économique mondiale qui se développe dans les pays les plus riches, avec des incidences redoutées par les pays du Sud était également omniprésente.
Les débats ont tenu leurs promesses. Ils ont montré qu’il existe un fossé gigantesque entre les vœux pieux, la volonté de construire une entité solide et le forcing à mener en vue de réaliser cet objectif. Des obstacles de tous ordres se dressent contre la construction de l’espace méditerranéen. La nouvelle énergie, initiée par le président français, Nicolas Sarkozy - la sorko-énergie, comme l’a mentionné Jean Pierre Raffarin - viendra-t-elle à bout de ces difficultés ? D’aucuns l’espèrent. Le projet est conçu dans l’intérêt des deux rives de la Méditerranée.D’innombrables idées ont fusé au cours des journées de l’entreprise. Celles-ci ont rassemblé plusieurs centaines d’hommes d’affaires, d’experts en économie et en finances, de représentants d’ONG, de responsables politiques, de chercheurs et d’universitaires, de journalistes également qui, représentaient les organes de presse de plusieurs pays. Le cadre s’y prêtait. La communication est fluide, grâce à la formule adoptée cette année et qui mettait en présence, dans un panel, des spécialistes qui échangent des idées sur un thème arrêté à l’avance. Un modérateur dirige le débat. Le public peut intervenir et réagir aux propos des "panélistes", abandonnant le statut de simples récepteurs passifs. Plusieurs interventions ont même suscité l’applaudissement nourri de l’assistance. Elles ont enrichi la discussion. L’intérêt est partagé.Plus de 800 participants, à majorité maghrébins, 29 pays représentés, d’éminents spécialistes, une flopée de journalistes reflètent la notoriété acquise par les journées de l’entreprise qui en sont à leur 23ème session. Les thèmes traités au cours de la rencontre justifient amplement la centralité du thème choisi : "L’entreprise et l’Union pour la Méditerranée, approches pour un nouvel avenir". Il a été question de l’ensemble des problèmes qui se posent aux relations d’intérêt qui concernent les 43 pays du bassin méditerranéen.Les sceptiques invoquent la vision de condescendance avec laquelle les Européens regardent les gens du Sud. Ils opposent la désorganisation des pays du Sud qui n’arrivent pas à trouver des motifs d’union et de complémentarité, malgré le voisinage, la culture, la langue et les civilisations communes. Dans ce contexte, le retard qu’accuse la construction du Grand Maghreb Arabe a été jugé comme un handicap à l’avènement de l’UPM, tout comme la fermeture de la frontière terrestre algéro-marocaine.Pour les optimistes, les horizons qu’ouvre la concrétisation de l’UPM sont tellement larges que les obstacles vont s’effacer en un clin d’œil. La "sarko-énergie", évoquée par Jean Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, est toute indiquée pour constituer la locomotive idoine pour la réalisation de l’ensemble méditerranéen.D’un point de vue moins euphorique, nombre d’intervenants ont appelé à créer au préalable les conditions politiques, économiques, culturelles et sociales afin d’opérer un rapprochement progressif entre les citoyens des deux bords. La volonté politique ne peut à elle seule surmonter les obstacles humains et législatifs à un tel regroupement.Andrea Amato, président de l’Institut européen pour la Méditerranée a indiqué que « la volonté politique s’apprécie en fonction des décisions qui sont - ou qui ne sont pas - prises. Il y a le risque que l’on tombe dans la symbolique politique, le passionnel, tout comme c’était le cas, dans la déclaration de Barcelone, où la seule décision concrète a été la création de la zone de libre échange, et tout le reste a été une simple déclaration de principes».Les observations du Premier ministre tunisien et de l’ancien Premier ministre français ne manquent pas de réalisme non plus. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre tunisien, a invité les Européens à s’appuyer sur les pays du Sud pour faire face à la crise économique qui gagne les pays occidentaux. Jean Pierre Raffarin estime quant à lui que la crise pourrait constituer un levier pour l’UPM. A ce titre, il a indiqué que « les plans de relance des PME européennes, françaises en particulier, sont étroitement liés à la relance et à la dynamisation du secteur des équipements automobile en Tunisie ».Quant à Moncef Cheikhrouhou, professeur à l’IHEC Paris, il s’est basé sur une projection sur la pénurie de mains d’œuvre en Europe qui sera sensiblement équivalent à la demande d’emploi dans les pays maghrébins.Les sujets débattus, les idées développées, les recommandations formulées, les suggestions avancées, les critiques et les observations émises par les uns et les autres ont contribué à l’enrichissement du débat. Ils participent de cette concertation franche et directe, souhaitée par l’ensemble de la communauté méditerranéenne pour que l’Union pour la Méditerranée puisse se construire sans avatars. Cette dynamique est indispensable si les décideurs politiques et économiques comptent retenir les enseignements des précédentes tentatives de construction d’ensembles solides et efficaces.Il ne fait pas de doute que d’autres rencontres feront avancer le processus. Les entreprises du Sud y trouveront les ressources nécessaires pour se lancer dans la bonne trajectoire. Elles gagneront en maturité, en savoir-faire et en compétitivité. Elles viseront l’unité et la complémentarité, tout en respectant la diversité. Elles participeront activement à l’amélioration de l’environnement des affaires. Elles apporteront leur pierre à la construction de l’édifice méditerranéen. Elles opteront pour un partenariat gagnant-gagnant et traiteront d’égale à égale avec leurs homologues du Nord. De la sorte, le destin de la Méditerranée sera définitivement scellé.
Moncef BEDDA - Businessnews.com.tn - décembre 2008

Barcelone relancée par l'Union pour la Méditerranée

A l'occasion de la tenue de la 23 ème édition des journées de l'entreprise, les 27 et 28 novembre 2008, le centre d'études et d'analyses IEMed a publié une étude sur la relation entre le processus de Barcelone et l'élaboration du projet de l'union pour la méditerranée.
Voici un aperçu sur l'étude réalisée par Bénédict de Saint-Laurent :
Emprunté à la grammaire arabe, l'adjectif inaccompli convient bien au processus de Barcelone, en particulier sur le plan économique. Des progrès ont été réalisés, mais sans véritable rupture. Alors que le reste du monde évolue très vite, la Méditerranée semble tarder à sortir d'une certaine léthargie. Un contexte géopolitique régulièrement perturbé (conflits, terrorisme) ajoute au pessimisme.

Pourtant, il est faux de dire que rien ne bouge et que Barcelone serait un échec. La réalité est plutôt que le processus (trop peu connu des acteurs économiques et des populations) se trouve inachevé, comme au milieu du gué. Il faut à présent soit accepter de se laisser entraîner au fil de l'eau – ce qui conduirait à une situation vite inacceptable –, soit cravacher pour gagner un terrain solide, au bénéfice de tous les riverains de la mer commune…
La Méditerranée, quelle Méditerranée ?

S'il emprunte un peu vite la vulgate des économistes (écart continuant de grandir entre les deux rives de la Méditerranée), Jacques Attali n'a pas tort d'insister sur la diversité des 22 pays qui bordent la Méditerranée.
Ensemble déjà compliqué par sa géographie physique, par ses multiples mers séparées par des péninsules ou des îles, par ses rivages souvent accidentés et montagneux qui cloisonnent autant de petits bassins, la Méditerranée est aussi un entassement de civilisations et de langues, le point d'arrivée ou de départ de multiples migrations ou mélanges humains, et la mère de conflits parfois séculaires !

Ce serait donc un véritable « bazar », difficilement gérable, imperméable à la rationalité moderne, voué au sort peu enviable de « plaie économique » dont il faudrait s'occuper, un peu à l'instar de cette Turquie du XIXe siècle, homme malade de l'Europe. Les bonnes âmes qui se penchent sur la Méditerranée compliquent encore le traitement, en arrangeant de façon variable les pièces du puzzle. Depuis Barcelone, le périmètre de l'ensemble euro-méditerranéen intègre la Jordanie, non riveraine de la mer, mais exclut la Libye (observateur) et une partie des Balkans. La Turquie bénéficie depuis 2007 d'un statut de préadhésion qui en fait un cas à part. Les pays riverains de la mer Noire, s'ils font partie du Nouveau Voisinage (avec des voisins encore plus lointains comme la Biélorussie !), n'appartiennent pas à l' « Euro-Med ». L'OCDE ou la Banque Mondiale travaillent sur l'ensemble MENA (Middle-East North-Africa), qui englobe les pays du Golfe et le Moyen-Orient. L'administration américaine intègre même à cette région la Mauritanie, le Soudan, parfois l'Afghanistan.

Qui peut nier cependant que la Méditerranée jouit d'une certaine unité, transcendant les frontières, barrières, obstacles de tous ordres, avec beaucoup de traits communs dans tous ces pays d'histoire et de systèmes sociaux différents ? L'unité politique reste, certes, toujours difficile à atteindre, sauf sous l'imperium des conquérants et encore… mais sur des sujets aussi importants que le poids de la famille, le régime alimentaire ou la propension à échanger, des permanences existent.
Télécharger la suite …
Audinet Tunisie - décembre 2008

La fragile Union pour la Méditerranée à l’épreuve de la crise financière

Lancée il y a cinq mois, la construction de l’Union pour la Méditerranée risque d’être reléguée au casier des moindres soucis de ses promoteurs. Déjà que ses pères fondateurs ont porté cette Union sur les fonts baptismaux sans enthousiasme débordant pour cause de conviction mitigée sur ses chances de réussite, la voilà maintenant à l’épreuve de la crise économique mondiale qui renvoie sa construction au rang des préoccupations mineures pour la plupart de ses Etats membres.
L’on voit mal en effet ces pays en proie à cette crise se soucier de distraire au profit des projets de cette Union, des moyens financiers dont les plans de sauvetage de leurs économies respectives ont un si grand besoin. Or, c’est justement en faisant miroiter d’ambitieux projets, donc consommateurs d’importants investissements, que le président français est parvenu à rallier à son projet ses pairs de la rive Sud de la Méditerranée, pourtant échaudés par les promesses non tenues en ce domaine par le précédent cadre de dialogue et de partenariat, celui du Processus de Barcelone ayant réuni l’Union européenne et les pays du sud du Bassin méditerranéen.
L’Union européenne, qui doit en principe être le bailleur de fonds principal des projets à initier dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée, a d’emblée marqué de la réserve à assumer ce rôle que Sarkozy lui a destiné sans manifestement avoir sollicité son agrément préalable.
La crise financière dans laquelle se débattent depuis la plupart des Etats européens, France comprise, est l’excuse idéale derrière laquelle ils pourront se retrancher pour renvoyer aux calendes grecques la réalisation des objectifs ambitionnés. Ce qui, pour les Etats du sud de la Méditerranée, signifierait un retour à l’immobilisme qui a caractérisé le Processus de Barcelone.
Décidément l’UPM, ce projet si « cher » au président français Nicolas Sarkozy, est née sous une bien mauvaise étoile. D’abord parce que à vouloir jouer au chef d’orchestre, ne réservant que l’exécution à ses autres partenaires dans cette Union, le chef de l’Etat français a semé la prévention et de la méfiance sur les buts visés à travers cette Union. A quoi s’ajoute maintenant que « le nerf de la guerre », l’argent, va manquer pour stimuler l’ardeur dans sa construction.
Dans un tel climat et contexte, il est quasi certain que le manque d’enthousiasme initial des pères fondateurs de l’Union pour la Méditerranée risque de se muer en indifférence mortelle pour la réalisation de celle-ci. Le laborieux compromis réalisé le 4 novembre dernier à Marseille par les ministres des Affaires étrangères de l’Union sur la répartition des postes au sein de son organisme de fonctionnement, pourrait devenir pour cette raison la pomme de discorde que des Etats membres prétexteront pour se désintéresser de la construction de l’institution.
Par Kharroubi Habib- Le quotidien d’Oran - décembre 2008

Union pour la Méditerranée : Le solaire restera-t-il en plan ?

Parmi les six grandes initiatives de l’Union pour la Méditerranée (UPM), figure la mise en place d’un « Plan solaire », qui concerne en fait le développement de toutes les énergies renouvelables en Méditerranée. En plus du soutien à des projets emblématiques, comme le raccordement de l’Europe à d’immenses « fermes solaires » sahariennes, ce plan tentera de généraliser les bonnes pratiques en matière d’efficacité énergétique. Mais les interrogations demeurent sur son financement.
Lancée en grande pompe le 13 juillet à Paris, l’Union pour la Méditerranée (UPM) devrait prendre corps dans les mois qui viennent autour de six initiatives clés(1), l’une d’elles étant la mise en place d’un « Plan solaire méditerranéen ». Objectif de ce dernier : faire aboutir un certain nombre de projets de mise en valeur du formidable potentiel solaire des pays du Sud de la Méditerranée (1 % de la surface du Sahara suffirait à satisfaire la demande mondiale en électricité). L’un des programme les plus avancés en la matière est «
Desertec ». Initié par l’Allemagne et l’Algérie, ce projet vise à raccorder l’Europe à de vastes centrales solaires implantées dans le désert, via des câbles sous-marins. Sahara : 100 GW de solaire en 2050 Ces « fermes solaires », qui pourraient produire 100 GW à l’horizon 2050, seraient pour l’essentiel des centrales fonctionnant selon le procédé dit « thermodynamique ». Une technologie qui repose sur le déploiement de miroirs qui « concentrent les rayons du soleil pour chauffer un fluide et le transformer en vapeur. Cette dernière peut servir soit à produire de l’électricité en actionnant des turbines, soit à dessaler de l’eau », explique Noémie Zambeaux, chargée de mission Afrique du Nord/ Moyen Orient à l’Ademe. L’Ademe contribue depuis des années au développement des énergies renouvelables en Méditerranée, notamment au sein du réseau des agences méditerranéennes de maîtrise de l’énergie, « Medener », qui prône l’échange interrégional de savoir-faire et de bonnes pratiques. L’association Medener s’est dite prête à mettre son expertise au service de la mise en œuvre du plan solaire de l’UPM, qui porte d’ailleurs mal son nom. La déclaration du Sommet de Paris du 13 juillet évoque en effet à son propos « la commercialisation de toutes les énergies de substitution. » Les caisses des dépôts françaises et italiennes apportent 600 millions d’euros Selon Dominique Campana, directrice de l’action internationale de l’Ademe, « le plan de l’UPM concerne en fait l’ensemble des énergies renouvelables, ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique des pays du Sud. Le solaire est simplement le volet le plus abouti et le plus visible d’un plan qui doit faire émerger des grands projets dans de nombreux domaines, impulser une dynamique et mobiliser des financements nouveaux. » Dans l’attente de la désignation en novembre du secrétariat général de l’UPM, qui donnera un contours et des objectifs précis au plan solaire, le financement de ce dernier est purement conjecturel. La Banque européenne d’investissement (BEI) mettra évidemment la main à la poche, et des fonds des pays du Golfe ont déjà fait part de leur intérêt. La Caisse des dépôts (CDC) et la Cassa depositi e prestiti (CDP) italienne ont pour leur part annoncé la création du fonds « Inframed », qui doit réunir 600 millions d’euros pour financer les projets d’énergie, d’infrastructures et de transports portés par l’UPM. Quand on sait que le coût de la mise en place d’un réseau d’électricité verte entre les deux rives de la Méditerranée a été évalué à quelque 50 milliards d’euros, on est loin du compte.L’électricité du Sahara dans les mécanismes de Kyoto Mais « tout ne coûtera pas forcément cher. A côté des grands projets emblématiques, le plan vise surtout à généraliser des bonnes pratiques, par exemple en matière d’efficacité énergétique des bâtiments, ou d’architecture bioclimatique, qui n’ont rien d’onéreux », rappelle Noémie Zambeaux. A plus ou moins long terme, le plan solaire aura d’ailleurs d’importantes retombées économiques pour l’ensemble des partenaires. Il permettra en effet aux pays du Nord et du Sud de réduire leur dépendance à l’égard de combustibles fossiles dont les prix flambent. Il offrira aussi la possibilité aux membres de l’UE « d’inclure les importations d’électricité « verte » de Méditerranée dans les efforts accomplis en vue d’atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto », précise Dominique Campana. Enfin, « pour les pays du Sud, les enjeux sont considérables en termes de progrès social, puisque les énergies renouvelables doivent permettre de raccorder au réseau électrique les communautés les plus isolées », ajoute Noémie Zambeaux
William Bolle - www.developpementdurablelejournal.fr/
(1) Dépollution de la Méditerranée, autoroutes maritimes, protection civile, université euro-méditerranéenne, développement des affaires, plan solaire

Vers la création d'une communauté financière méditerranéenne

Le comité de pilotage de l'initiative initiée par le Groupe Caisse d'Epargne (France), visant à créer un consortium des banques méditerranéennes, s'est réuni pour la troisième fois début décembre.
Ce nouveau rendez-vous s'inscrit dans le processus de création d'une communauté des établissements financiers méditerranéens, lancé en juillet 2008 sous l'égide du Groupe Caisse d'Epargne. Un mémorandum en ce sens avait alors été paraphé par dix banques des deux rives à savoir la Confédération Nationale des Caisses d'Epargne Espagnoles (Espagne), la Bank of Alexandria (Egypte), le Groupe Caisse d'Epargne (France), Intesa Sanpaolo (Italie), Al Amana, Attijariwafa Bank, le Crédit Immobilier et Hôtelier (Maroc), la Banque Internationale Arabe de Tunisie, la Banque Tuniso-Koweitienne, auxquelles il faut ajouter la Banque européenne d'investissement (BEI) et l'Agence française de développement (AFD).
Chacun des cinq groupes de travail réunis à Tunis devait élaborer des propositions concrètes pour aller de l'avant dans les domaines suivants : transferts, comptes de dépôts et produits d'épargne, produits de crédit, d'immobilier, d'assurance, de services, financement des entreprises, et financement d'infrastructures et de projets.
Ces propositions devraient être rendues publiques dans les semaines à venir et serviront de base aux travaux de la conférence des présidents qui doit se réunir à Paris en janvier 2009. Leur concrétisation pourrait s'intégrer aux chantiers de l'Union pour la Méditerranée.Il faut dire que le paysage financier dans la rive sud de Méditerranée intéresse fortement la communauté bancaire européenne et ce n'est pas la première fois que les PME de la rive Sud de la Méditerranée intéressent les institutions financières européennes.
Un accord a été signé le 06 mars dernier entre l'IFC, la Banque européenne d'investissement et la Caisse d'épargne pour investir dans AlterMed, un fonds de capital investissement. La participation de l'IFC dans le fonds AlterMed est d'un montant qui s'élève à 75 millions d'euros au total.
Cependant, AlterMed contribue à développer des champions régionaux dans des secteurs d'activité à forte croissance. Ce fonds accompagnera les petites et moyennes entreprises en constituant un portefeuille diversifié d'entreprises industrielles et commerciales appartenant à des secteurs tels que l'industrie pharmaceutique, les télécommunications, les matériaux de construction, les biens de consommation, l'industrie agroalimentaire, l'industrie plastique, les équipements automobiles et la logistique.
En outre, AlterMed, qui est géré par Viveris Management, est le premier fonds à adopter une organisation par compartiments dans la région méditerranéenne. Le fonds compte trois compartiments, chacun dédié à des régions spécifiques. Les compartiments AlterMed Maghreb et AlterMed Apef, sont consacrés à la petite et moyenne entreprise en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Quant à AlterMed Turkey, il sera mis en place sous peu et se concentrera dans la PME en Turquie.
Par Isma B. - www.lemaghrebdz.com - 13 décembre 2008

Plan Solaire Méditerranéen, vecteur de paix et de prospérité partagée ?

L’Union Pour la Méditerranée (UPM) avance cahin-caha, elle s’est choisi Barcelone pour accueillir son siège institutionnel, au grand dam de Marseille qui ne peut être capitale de tout . Trêve de guerre de cloche-merle, l’important est de porter des projets concrets pour la collaboration euro-méditerranéenne, la politique s’est jusqu’ici trop souvent payée de mots. Un volet d’action important de l’UPM est le Plan Solaire Méditerranéen (PSM), que je soutiens des deux mains. Il vise à installer 20 GW de capacité de production d’électricité renouvelable, au sud de la méditerranée d’ici 2020.
Ce Plan solaire s’impose comme une évidence pour ces terres riches de soleil, comme la seule réponse crédible au besoin énergétique de la rive sud de la méditerranée. Sinon, comment répondre une demande énergétique qui devrait bondir de 65 % d’ici 2025, croissance démographique et économique oblige ? Sinon, comment répondre au besoin primaire d’accès à l’électricité de 9 millions de méditerranéens, qui vivent encore sans électricité au 21ème siècle ? Comment fournir de l’eau potable, si ce Plan solaire ne sert pas à dessaliniser une petite part de Mare Nostrum pour abreuver ses enfants ? La réponse fossile (pétrole et gaz) serait désastreuse pour le climat, intenable à moyen terme. La réponse atomique représente un trop gros risque pour la sécurité, elle est trop lente à mettre en œuvre. Il ne reste que les énergies renouvelables, l’énergie solaire en tête, pour être aux rendez-vous des enjeux.

Ainsi, pour le Plan Solaire Méditerranéen les choses avancent vite, même si rien n’est encore figé. Après une concertation diplomatique européenne et bilatérale, une 1ère conférence des investisseurs est programmée pour le 22 novembre à Paris. Ce sera l’occasion de lancer la première phase du PSM pour 2009/10 qui vise la réalisation de « moyens » projets (de 10 et 50 MW/projet en CSP, PV, éolien), avant d’attaquer la 2nde phase entre 2011/2020 qui installera progressivement jusqu’à 20 GW.
Comme les choses vont rapidement depuis la conférence UPM de juillet, bien des « détails » restent à formaliser. Tels la gouvernance du PSM, les règles de financements - garanties de type Coface, taux bonifiés BM, BEI, autre ? – les règles de mise en concurrence et de coopération, … Flou aussi sur le volet d’accompagnement aux investissements productifs, qui devrait concerner la formation, la coopération en R&D, le développement industriel endogène,…
Bref, l’histoire s’écrit en marchant. Quand il y a une volonté, il y a un chemin. Je veux y voir un chemin de paix, qui pourrait réconcilier autour du Plan Solaire Méditerranéen, européens, arabes et israéliens. Une belle utopie concrète.

Je vous recommande lire l’excellent billet de Souhail Ftouh, qui signe citoyen méditerranéen pour son article sur
Israël au centre du «Plan Solaire Méditerranéen». Israël, le premier pays au monde à avoir imposé l’usage du chauffe-eau solaire, compte bien profiter de ce PSM pour affirmer sa place parmi les pays leaders en industries et services de l’énergie solaire. Ce petit pays méditerranéen dispose d’un savoir faire au top niveau mondial dans le domaine. Si l’on croit Souhail Ftouh, l’état hébreu se dirigerait vers le tout solaire d’ici trente ans. Après le projet bien avancé d’Arava Power dans le désert du Néguev au Sud d’Israël, le gouvernement israélien a annoncé la création d’une nouvelle centrale solaire, toujours située dans le désert du Néguev. La société israélienne MST a dévoilé un plan pour construire 16 centrales de 1 GW chacune sur une période de vingt ans…

Les israéliens comptent donc bien être de sérieux compétiteurs dans ce plan solaire méditerranéen. Leur ambition à elle seule, couvre presque la totalité du PSM. Et c’est sans compter
l’ambition des allemands, qui associés aux algériens, veulent investir 2 milliards d’euros pour produire et transporter une capacité de 6 GW d’électricité produite à partir de centrales solaires. Ni les espagnols, ni les français ne sont en reste pour le PSM, chacun faisant remonter des projets. La diplomatie bilatérale joue à plein.

Alors, bien entendu, on pourra juger que ce PSM a une teinte « colonialiste », qu’il vise en 1er lieu à profiter du soleil et du territoire de la rive sud, pour alimenter l’Europe en électricité verte. Mais il ne tient qu’aux acteurs du solaire en méditerranée de lui donner du corps, de développer une stratégie gagnant-gagnant qui ouvre une nouvelle ère partenariale pour un développement industriel sur les deux rives, pour un développement du marché local de l’énergie solaire multi usage, et pas seulement pour le bénéfice de l’Europe et des investisseurs.

Nos décideurs politiques pensent macro. Aussi, ils voient avant tout de gros projets (comme de grosses centrales électriques), pour dépenser vite beaucoup d’argent et faire de la communication. Ils n’ont pas encore intégré le logiciel d’une énergie décentralisée par essence, qui nécessite formation et accompagnement pour structurer le marché des « petites » applications, celui qui répond aux besoins locaux en complément des grandes centrales solaires d’électricité. Il va falloir éclairer nos politiques pour un PSM plus équitable…
Toutefois, ce Plan solaire Méditerranée représente un projet de paix et de prospérité partagée. Espérons que cette Communauté de l’énergie euro méditerranéenne (CEEM) encore informelle, nourrisse les mêmes succès que la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), qui enfanta l’intégration européenne un jour d’avril 1951. Le rêve est grand.
H. Sinclair - www.naturavox.fr/

Compte-Rendu de TREC-France sur la Conférence - Plan Solaire Méditerranéen

Trois membres de TREC-France ont participé au Meeting au MEEDAT le 22 novembre 2008. En voici le Compte-Rendu illustré : PDF à télécharger
Point de vue:
Cette journée du 22 Novembre 2008 marque le lancement de la phase opérationnelle du Plan Solaire Méditerranéen après quelques mois de définition et de mise en place dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée et surtout de longues années d’études et de travail de la part de nombreux acteurs.
Le Plan Solaire Méditerranéen reprend les grandes orientations du concept Desertec, développé et soutenu par la TREC (Trans‐Mediterranean Renewable Energy Cooperation) depuis 2003.
Pour la première fois dans un projet politique de grande ampleur, une place prédominante est accordée au solaire thermique à concentration:
‐ Le CSP est la technologie la plus citée au cours de la journée, devançant même le PV ;
‐ Plus de 2950 MW de projets CSP ont été proposés dans le cadre de l’appel à projet du PSM (soit 54% de la puissance totale des projets) ;
‐ Existence d’un consensus sur la capacité du CSP à produire de manière massive de l’électricité propre à moindre coût ;
‐ Potentiel du CSP pour la génération d’eau douce par dessalement bien mis en avant ;
‐ Le CSP présenté comme une des technologies ayant le potentiel de réduction des coûts le plus fort et le plus rapide.
Un nouveau mode de financement, plus logique selon les initiateurs du PSM, est envisagé pour les projets du PSM. Aucune enveloppe budgétaire n’est allouée au développement du PSM mais un montage financier sera réalisé projet par projet.
Si ce principe de financement risque peut être de ralentir un peu le démarrage des projets (montage financier assez compliqué à mettre en place entre de nombreux acteurs), dès que les premiers mécanismes/schémas de financement auront été adoptés, ce choix permettra certainement d’inscrire le PSM dans la durée, à l’abri des risques de retournements politiques.
L’importance du développement du réseau électrique a été bien mise en avant tout au long de la journée : finalisation du MedRing, développement des liaisons HVDC, développement des réseaux électriques intelligents…
Les autres ENR, notamment l’hydraulique et l’éolien, n’ont pas été oubliées, les intervenants mettant souvent en avant la nécessaire complémentarité de toutes les ENR.
Seules les énergies de la mer n’ont pas été évoquées. Celles‐ci ne sont certainement pas encore considérées suffisamment matures.

Les investisseurs sont aujourd’hui prêts à participer au développement du PSM. Les sommes nécessaires à la mise en place du PSM seront disponibles dès qu’un cadre politique suffisamment précis aura été mis en place.
L’importance de la finance carbone pour le PSM a été soulevée, notamment pour le financement de la production d’énergie destinée au marché local.
La finance carbone pourrait fiancer une part non négligeable des 80 milliards d’€ que coûterait le PSM selon ses initiateurs. Le financement carbone pourrait notamment permettre le financement du surcoût, par rapport aux énergies traditionnelles, des kWh consommés localement et assurer ainsi le développement « durable » local.

De nombreux intervenants ont soulignés l’importance :
‐ Du développement local à assurer en priorité par rapport à la production d’énergie destinée à l’exportation (cf. interventions de C. Philibert) ;
‐ Du rôle à jouer de la maîtrise de l’énergie dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Dans de nombreux cas, le potentiel de la MDE est bien plus importante que le potentiel des ENR ;
‐ Du solaire thermique et la climatisation solaire. Il convient de ne pas oublier ces 2 technologies destinées aux applications décentralisées de petites puissances ;
‐ De la définition d’un tarif d’achat pour l’électricité verte importée en Europe afin de permettre le financement des projets développés en MENA ;
‐ De limiter les diverses barrières existantes qui freinent la pénétration des ENR dans le système énergétique actuel : limitations de puissance, raccordement aux réseaux, difficultés administratives, lenteurs des énergéticiens historiques…
Malgré de nombreuses annonces très positives tout au long de cette journée, quelques déceptions persistent :
‐ Certains pays d’Afrique du Nord, dont l’Algérie et la Lybie, n’étaient pas présents à la conférence et on peut douter de leur réelle volonté d’intégration dans le projet du PSM [Israël était également absent].
‐ Peu de détails ont été apportés par les intervenants sur la garantie d’un développement local des pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient en réservant une part de l’énergie produite pour la consommation intérieure au dépend de l’électricité exportée. De nombreuses interventions du public sont restées sans réponses sur ce sujet.
‐ Peu d’éléments de réponses ont été apportés sur le financement et le statut des lignes CCHT qui doivent être développées sous la Méditerranée.
La conclusion de la journée aura été l’occasion de rappeler le rôle important qu’aura joué la France dans la mise en place du PSM (G. Knies et certains Ministres de l’énergie l’ont particulièrement souligné). La France devrait garder une place prédominante dans la mise en place du PSM en assurant la coprésidence de l’UPM pendant les 2 prochaines années.
La mise en place du PSM correspond enfin à la réalisation d’un vieux rêve des énergéticiens d’Europe et d’Afrique du Nord.
Odeillo, le 01 décembre 2008
Mathieu VRINAT - CNRS‐PROMES / TREC‐France
-
http://www.trec-france.org/

Plan Solaire Méditerranéen - Le point de vue de l'association « Projet du Feu Solaire »

Intégration nécessaire du microCSP au Plan Solaire Méditerranéen (Le MicroCSP désigne la concentration solaire locale à petite échelle destinée aux usages directs)
Les bénéfices à longs termes du Plan Solaire Méditerranéen (PSM) sont évidents et indiscutables. Tel qu'il a été pensé, les installations du PSM concernent donc l'Europe du Sud, l'Afrique du Nord et une partie du Moyen-Orient ainsi que la zone sahélienne, dont tous les pays limitrophes sont durement frappés par la déforestation croissante.

Mais pour que le PSM se développe au mieux et dans l'intérêt de tous ses participants, une série d'actions de diffusion du Micro Solaire Concentration dans ces pays nous semblent indispensables.
En effet, à court terme les bénéfices directs de cette production d'électricité solaire n'iront pas à une grand partie des populations pauvres, peu, pas ou très mal équipées en électricité. Or si la vaste majorité de ces populations qui sont déjà fragilisées par la crise financière actuelle et les diverses catastrophes écologiques en cours se trouvent exclues d'un projet dont le centre est le soleil, source d'énergie universelle et gratuite s'il en est, les responsables de ce PSM s'exposent à de fortes instabilités, à des crispations identitaires et des refus qui risquent de mettre son efficacité en péril.

Il faut donc à tout prix éviter la mise en place d'une logique où les pauvres restent de côté. Pour cela nous recommandons dès maintenant que le réseau Trec-Désertec rende les plus démunis bien visibles aux maîtres d'œuvres du PSM. En comprenant les enjeux du MicroCSP, il semble possible d'atteindre cet objetc. Le MicroCSP désigne la concentration solaire locale à petite échelle destinée aux usages directs.

Pour les populations pauvres le MicroCSP est vital car il permet de :
- lutte contre la déforestation
- décontaminer l'eau
- cuisiner
- développer des activités économiques

De petits concentrateurs solaires d'une puissance de 1 à 3 KW existent déjà dans la zone du PSM mais leur diffusion reste réduite car trop souvent organisée par de micro-projets associatifs.
Pour qu'une sensibilisation massive des populations au solaire puisse se faire, nous recommandons qu'une (petite) partie du budget du PSM soit donc affectée à la création de Centres Solaires dédiés au MicroSCP.

Ces centres, dans l'idéal largement présents dans tous les pays du PSM, vont rassembler toutes les technologies solaires MicroCSP, qui sont déjà largement disponibles sur le net et dont les qualités sont indéniables. Il est à noter que la plupart de ces concentrateurs et cuiseurs sont dans le domaine public, leur construction est simple, leurs usages divers mais ils n'ont encore jamais été comparés ni étudiés sur le long terme. En procédant à leurs comparaisons une base de données sera donc créée (Quelle low tech pour quel environnement ? Quels concentrateurs pour quels besoins ? Quelles performances ? Quelles ontraintes ? Etc.).
Puis une diffusion des techniques les plus appropriées aux besoins identifiés permettra une réelle implantation du MicroCSP, notamment pour les plus démunis.

En parallèle, des techniciens en solaire seront formés dans ces centres afin d'assurer l'implantation des techniques, la formation des populations et l'entretien des MicroCSP mis en place dans les villes et les campagnes de chaque pays.
Aussi, les centres vont évidemment communiquer sur leurs travaux et ces connaissances sur le solaire vont naturellement se diffuser localement dans l'industrie et la société plus aisée ce qui préparera favorablement le terrain des installations électriques solaires du PSM et de leur large exportation vers l'Europe du Nord.
Cette sensibilisation “par le bas” permettra en outre de vaincre les blocages culturels dus à de nombreuses expériences en MicroSCP jusqu'alors peu ou mal suivies fautes d'études préalables et de moyens.

Pour y arriver, voici nos propositions de travail :
- lancer rapidement une enquête de faisabilité auprès de diverses associations, ONG, interlocuteurs du PSM dans les pays concernés (enquête que notre association se propose de coordonner) ;.
produire un dossier de présentation du budget et des conditions réelles nécessaires à la mise en place des Centres Solaires qui nécessitent grosso modo un local équipé avec un atelier, une cour ou un terrain, du matériel de base (fer, alu, vitres, miroirs), des appareils de mesure quelques chercheurs et techniciens ;
- soumettre le dossier en proposant de commencer par lancer 4 centres pilotes, par exemple, au Espagne, en Grèce, au Liban et au Maroc avec des sites dédiés pour diffusion de la base de données – chaque centre pouvant être lié au laboratoire d'une université par exemple ;
- intégrer les résultats obtenus par les centres aux programmes humanitaires déjà existants dans les ONG et les associations, favoriser les partenariats privés et les activités en micro-crédit stimulées par les revenus des nouvelles possibilités économiques du MicroCSP, etc.
- multiplier les centres, développer une génération 2 de MicroCSP.

Nous le savons tous, changer notre système énergétique est un processus socio-économique lent. Il semble essentiel de ne pas uniquement procéder à un transfert de savoirs et de technologies entre universités, centres de formations, associations, etc. mais également de communiquer clairement avec le public sur le solaire. Or la MicroCSP est simple à comprendre, s'utilise intuitivement et rapidement adoptée quand les machines sont efficaces voire lucratives.

Pour résumer, les avantages d'une diffusion massive du MicroSCSP sont :
- la réduction certaine de la déforestation
- la réduction des maladies dues à l'eau contaminée
- la création d'activités économiques locales (boulangerie, briqueterie, céramique, conserves, etc.)
- la création d'emplois dans une économie durable
- la mise en place d'un outil de communication populaire
- la réduction de la charge du réseau électrique
- la contribution à un système énergétique stable
Une large diffusion du MicroCSP dans tous les pays du PSM serait donc une action à la fois humanitaire et économique forte en même temps qu'une préparation concrète de la réalité sensible de la production d'électricité solaire.
Eerik Wissenz - Vice-Président du « Projet du Feu Solaire »
Association loi 1901 à but non-lucratif
http://www.solarfire.org

Méditerranée : une interdépendance énergétique croissante entre nord et sud

L’observatoire méditerranéen de l’énergie a présenté la première édition de l’étude Mediterranean energy perspectives. Cette publication, qui sera désormais annuelle, met en lumière l’évolution de la demande prévisionnelle en énergie de la région.

A travers le mediterranean energy perspectives 2008, l’observatoire méditerranéen de l’énergie (OME) entend donner une projection des marchés énergétiques méditerranéens jusqu’en 2030. Basé sur l’évolution des populations, la croissance économique et les prix internationaux des énergies fossiles, cette étude livre un scénario de l’évolution de la demande en énergie des pays du pourtour méditerranéen, soit 24 pays ou agrégats.
L’étude, qui n’est ''qu’une'' projection, présuppose qu’il n’y aura aucune déviation majeure des politiques énergétiques en place ou en cours d’application.
Le mediterranean energy perspectives 2008 révèle une augmentation de la demande énergétique d’ici 2030, la plupart de la demande en hausse provenant des pays du Sud. Si la production énergétique de la région va augmenter sur cette même période, elle ne sera pas suffisante pour répondre à la hausse de la demande.
La dépendance énergétique de la région va donc elle aussi augmenter. Concernant la production électrique, l’étude souligne une nécessaire augmentation des capacités de production mais aussi des interconnexions. Enfin, l’étude précise qu’aujourd’hui les potentiels éoliens et solaires, notamment des pays du Sud, sont inexploités.
Le scénario concernant ces énergies est conservateur et projette une part des énergies renouvelables dans la fourniture totale d’énergie primaire de 11 % en 2030 contre 7 % en 2005.
Une consommation en hausse principalement basée sur les énergies fossiles
La région méditerranéenne représente 9 % de la demande mondiale en énergie aujourd’hui. Cette part devrait rester relativement stable jusqu’en 2030 malgré une augmentation de la demande.
Celle-ci devrait en effet croître de 1,5 % par an pour atteindre 1.426 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) par personne par an en 2030, contre 990 Mtep en 2005. La plus grande part de la demande va venir des pays du Sud dont la Turquie, due à l’augmentation de la population et à la croissance économique. Cela va changer la donne. Jusqu’à aujourd’hui, le Nord représentait près des deux tiers de la demande, le Sud un tiers. En 2030, le rapport va s’équilibrer : 58 % de la demande pour le Nord, 42 % pour le Sud, note Lisa Guarrera, de l’OME.
Le secteur du transport restera le plus gros consommateur d’énergie en 2030. Le secteur résidentiel devrait augmenter encore sa part. Dans le Sud, la part de l’industrie dans la consommation totale finale va baisser. Nous tendons aujourd’hui vers des sociétés de service.
Tout comme aujourd’hui, les énergies fossiles représenteront en 2030 près de 80 % de la demande en énergie. Le pétrole, bien que perdant des parts au profit du gaz, restera la source d’énergie dominante.
La demande en charbon continuera à croître fortement pour atteindre 12 % du mix énergétique en 2030. Les énergies renouvelables connaîtront la plus forte croissance (3,5 % par an en moyenne) et représenteront 11 % de la demande énergétique.
La production énergétique de la région devrait augmenter de 20 % d’ici 2030. La production pétrolière devrait augmenter de 20 %, la production gazière devrait quant à elle doubler.
L’augmentation de la production d’énergie régionale ne devrait cependant pas amoindrir la dépendance énergétique des pays du pourtour méditerranéen. En 2030, la région devra importer plus de 39 % de ses besoins en pétrole et 28 % de ses besoins en gaz.
Face à ce constat écologiquement sombre, l’étude précise que la poursuite des politiques actuelles ne favorisera pas un futur énergétique enviable pour la région méditerranéenne, à moins que d’immenses efforts soient entrepris pour améliorer l’efficacité énergétique et diversifier les sources d’énergies importées, en tenant compte également de l’important développement des énergies renouvelables.
Les enjeux énergie par énergie
La Méditerranée détient 4,6 % des réserves mondiales avérées de pétrole, réparties principalement sur 3 pays : l’Algérie, l’Egypte et la Libye. Environ 40 Mtep de capacité de raffinage devraient être ajoutées en 2015, 60 Mtep d’ici 2030. L’étude de l’OME prévoit que la région aura atteint son pic de production de pétrole en 2020. Parallèlement la demande en pétrole devrait augmenter, principalement en provenance des pays du Sud. La région devra faire face à un surplus d’essence. Les régions d’import, en particulier les Etats-Unis, ne pourront probablement pas absorber ce surplus. En revanche, la Méditerranée sera confrontée à un déficit de gazole. La Russie, principal fournisseur de la région, pourrait ne plus satisfaire l’ensemble des besoins de la région dès 2015.

La production de gaz, principalement située en Algérie, Egypte et Libye, devrait quant à elle doubler. La demande devrait passer de 300 bcm* en 2007 à 500 bcm. La production d’électricité devrait rester le secteur le plus consommateur de gaz. Le développement du réseau de transport gazier à l’avenir constitue un enjeu fondamental pour la région.
Concernant la production d’électricité, les capacités de production devront être augmentées pour répondre à la hausse de la demande de 80 % d’ici 2030. L’étude estime à 450 milliards $ les besoins d’investissements dans des infrastructures d’ici 2020 et souligne l’urgence du développement de bonnes interconnexions. La production électrique sera issue du gaz naturel pour les pays du Sud et du nucléaire pour les pays du Nord.
La part des énergies renouvelables devrait passer de 7 % en 2005 à 11 % en 2030, ce qui est assez faible en comparaison de l’énorme potentiel d’énergies renouvelables disponibles dans la région, souligne l’étude. L’hydroélectricité devrait encore constituer une grande part de production d’électricité renouvelable (80 %). Paradoxalement, au vu du potentiel des pays du Sud, les pays du Nord sont aujourd’hui les plus gros producteurs d’énergie renouvelable de la région avec près de 70 % de l’électricité renouvelable. Cette contribution devrait diminuer à 60 % en 2030.
L’OME qui est l’un des acteurs du Plan solaire pour la Méditerranée qui prévoit l’installation de 20 GW d’ici 2020, présentera le 16 décembre prochain un plan d’action pour le développement des énergies renouvelables dans les pays Sud et Est méditerranéens.
S.FABREGAT - Tous droits réservés Actu-Environnement - www.actu-environnement.com - décembre 2008
* milliards de m3

L’Algérie et l’Union pour la Méditerranée

C’est sans hésitation que l’UE a décidé de prolonger le processus de Barcelone sous une nouvelle dénomination : l’Union pour la Méditerranée. Qui dit prolongement, dit également mêmes moyens, mêmes objectifs et donc même stratégie et même vision. Le contenu du projet de l’UPM confirme ces assertions, d’où l’adhésion des deux rives de la Méditerranée, à l’exception de la Libye, à ce projet, car, il n’est pas suscité pour bouleverser mais pour faire perdurer une situation qui est synonyme d’immobilisme. L’analyse du contexte de cette position invariable permet de mieux cerner les tenants et les aboutissants de la politique méditerranéenne de l’Europe. Elle permet également de mieux éclairer la position de l’Algérie vis-à-vis, en particulier, du projet de l’UPM.
I. Le contexte
Durant la guerre froide, la rive sud de la Méditerranée a constitué un enjeu considérable pour les deux blocs antagonistes.
Le conflit israélo-arabe, l’existence de richesses pétrolières, entre autres, et la position géostratégique du flanc sud ont constitué les soubassements des rivalités entre les deux principales superpuissances de l’époque. Cependant, à l’époque déjà, des lignes de démarcation étaient nettes entre le nord de la Méditerranée riche et soumis aux Etats-Unis dans leur lutte contre l’autre bloc rival et le sud, pauvre et en lutte perpétuelle contre l’expansionnisme et les pulsions agressives d’Israël qui représente l’allié de l’Occident dans une région s’étendant de la Méditerranée au Moyen-Orient.
A l’exception d’Israël qui est un élément fondamental du dispositif occidental, les pays du sud de la Méditerranée ont opté pour la neutralité positive en intégrant le mouvement des pays non alignés. Bien entendu, chaque pays pouvait avoir des sympathies ou des centres d’intérêt pour un bloc, mais globalement, le non-alignement primait pour éviter que la zone méditerranéenne ne devienne un champ clos de la confrontation.
Les relations entre les deux rives de la Méditerranée étaient intenses et touchaient tous les domaines. Des relations traditionnelles imposées par l’histoire mais aussi par la géographie et l’économie. Par conséquent, le plus important pour l’Europe est de les maintenir afin de soustraire les pays du sud de la Méditerranée à l’influence décisive, voire à la « mainmise » du bloc soviétique.
En un mot, l’intérêt de l’Europe pour les pays riverains du sud était dénué de toute ambition. L’Europe n’avait ni projet cohérent ni vision pour aboutir à une communauté des destins. Elle n’avait pas créé dans son proche voisinage une dynamique qui aurait débouché sur des interdépendances prometteuses, d’autant plus que toutes les conditions étaient réunies : complémentarité économique entre les deux rives, ressources naturelles et énergétiques et marchés conséquents et donc porteurs de synergie. L’Europe avait superbement ignoré tous ces aspects car ses centres d’intérêt étaient manifestement ailleurs. Puis, quel intérêt pourrait représenter ces nouveaux Etats qui venaient tout juste de s’affranchir des griffes du colonialisme européen ? Ils étaient naturellement dépendants de l’Europe qui ne leur offrait que des accords de coopération pour perpétuer des liens inégaux.
D’ailleurs, l’Allemagne fédérale avait les yeux rivés sur l’Est surtout la RDA qu’elle espère un jour récupérer dans le giron national, le Sud ne cadrait donc pas avec sa vision stratégique. Malgré son poids en Europe, la France n’avait pu lui imposer une politique méditerranéenne que soutenaient également l’Espagne et l’Italie. L’Europe se caractérisait donc par un désintérêt manifeste à l’égard du flanc sud de la Méditerranée.
Cette approche contraste avec celle suivie, par exemple, par le Japon qui a réussi à susciter une aire d’influence ou les Etats-Unis avec le Canada et les pays d’Amérique latine. Cette toile de fond permet de comprendre les bouleversements qui ont suivi la chute du mur de Berlin et surtout le changement de stratégie de l’Europe vis-à-vis du sud de la Méditerranée. La disparition du bloc soviétique a permis à l’Allemagne de se réunifier et aux pays de l’Est d’intégrer progressivement l’Union européenne.
Cette étape ayant été franchie avec succès, il fallait se préoccuper du sud de la Méditerranée. Paradoxalement, l’impulsion est venue du nord et non du sud de l’Europe. En effet, le dialogue Euromed, lancé en 1995 à Barcelone, a été voulu et imposé par l’Allemagne ainsi que des pays du nord et de l’est de l’Europe et également par la Commission européenne. Il faut reconnaître que le processus de Barcelone n’a pas répondu aux attentes de la rive sud de la Méditerranée. Processus dénué de toute ambition, s’inscrivant plutôt dans la phase historique de normalisation de la planète, il ne pouvait donc susciter une dynamique susceptible de réduire l’écart entre les deux ensembles.
A cela, s’ajoute l’aggravation du conflit palestino-israélien. En fait, jamais Israël ne s’est montré aussi arrogant et aussi hermétique à la paix. Il est même encouragé dans cette attitude hostile par la passivité, voire la faiblesse de l’Europe à lui imposer un règlement équitable au conflit qui l’oppose au peuple palestinien d’une part, et aux pays arabes, d’autre part. Le processus de Barcelone est devenu, pour tout le monde, un rêve déçu, voire un échec. La cause principale est le résultat d’une absence manifeste d’intérêt du Nord riche à l’égard du Sud en voie de développement. Aucun progrès sensible dans le rapprochement des peuples ou la mise en œuvre d’une stratégie pour réduire le fossé économique et technologique.
Par conséquent, ce n’est pas une prouesse de tirer les conclusions qui s’imposent pour remettre le processus de Barcelone, revu et corrigé, en adéquation avec les exigences de la mondialisation. Cette fois-ci, l’initiative allait venir du président français Sarkozy pour repenser à un nouveau projet qui se situerait dans le prolongement d’Euromed. Initiative qui voulait mettre l’Allemagne devant le fait accompli. L’ère des rivalités entre les vieilles puissances européennes est loin d’être révolu.
C’est d’abord à Toulon, le 7 février 2007 qu’il lança l’idée du projet d’Union méditerranéenne au cours de sa campagne présidentielle. Le 6 mai 2007, soit au soir de sa victoire, il évoqua, « un grand rêve de civilisation », qui serait « un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique ». En octobre 2007, à Tanger au Maroc, il exposa les grandes lignes du projet de l’Union méditerranéenne. C’est l’un de ses principaux collaborateurs, Henri Guaino, qui en est l’artisan. Ce dernier le définit ainsi : « Barcelone a été conçu par l’Europe comme un instrument pour dialoguer avec le Sud. Pour la première fois depuis la décolonisation, l’Europe marquait son intérêt pour le Sud. Mais dans Barcelone, il y avait un déséquilibre en faveur du Nord. Barcelone c’était la propriété de l’Europe qui parlait au Sud, lui offrait son aide et quelquefois lui faisait la leçon. L’Union pour la Méditerranée, elle, veut être une copropriété, un partenariat à égalité de droits et devoirs pour assumer ensemble cette part de destinée commune qui s’appelle la Méditerranée.
D’où l’idée de construire non pas l’union de la Méditerranée mais pour la Méditerranée ». (interview accordée au journal Le Monde 12 juillet 2008). Cette vision fait penser au NEPAD qui est présenté, lui aussi, comme un partenariat entre l’Afrique et la communauté internationale des bailleurs de fonds.
Ce n’est pas seulement une nuance de sémantique car l’Union de la Méditerranée, projet initial, a été rejeté par l’Allemagne qui y voyait une scission de l’Europe. D’ailleurs, le 6 décembre 2007, la chancelière allemande, Mme Merkel, mit les pieds dans le plat au cours d’une conférence de presse commune avec le président français, en déclarant : « Si les Etats riverains de la Méditerranée devaient constituer une deuxième union totalement différente, cela risquerait de constituer une épreuve difficile pour l’Europe. » Le message est passé, l’Allemagne obtient gain de cause. Le projet français ne se substituera pas au processus de Barcelone mais aura vocation à le compléter.
Le 3 mars 2008, à Hanovre, la chancelière allemande et le président français trouvent un terrain d’entente : la commission européenne aura son mot à dire sur le dossier euroméditerranéen. Ces péripéties permettent de conclure que le projet n’a pas été mûri de longue date, d’où les divergences entre les Européens eux-mêmes. Une fois de plus, il est permis d’affirmer qu’il ne véhicule aucune vision stratégique et surtout aucun projet d’envergure pour sceller effectivement les destins des deux rives.
En effet, l’on estime que le processus de Barcelone n’a pas tenu ses promesses mais dans le même temps, l’on tente de le ranimer en le mettant sous perfusion avec le projet de l’union pour la Méditerranée. D’ailleurs, il propose un ensemble de projets communs comme la dépollution de la Méditerranée ou les autoroutes de la mer, initiative française qui date de 2003 mais remise au goût du jour.
Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, a accepté de renoncer volontairement au langage diplomatique pour dire crûment les choses. Sans aucun détour qui pourrait prêter à confusion, il affirme qui’« il ne faut pas trop attendre de l’Union pour la Méditerranée. La Méditerranée n’existe pas, sinon sur le plan océanographique, ou peut-être agricole. C’est plus un projet en construction. Les institutions ne régleront pas tous les problèmes.
Pour être sincère, il y a plus d’homogénéité entre les Maghrébins eux-mêmes qu’entre ces derniers et les Européens. Les peuples ont beaucoup de points communs comme la langue, la religion... Par contre, les dirigeants politiques n’ont pas réussi à donner vie à l’union du Maghreb arabe, qui n’existe pas d’ailleurs. Les relations sont plus bilatérales. Les pays européens arrivent à surmonter leurs différences, surtout dans les moments de crise. Quand j’étais ministre des Affaires étrangères, je réunissais souvent de manière officieuse les ministres italien et espagnol au Quai d’Orsay pour discuter du Maghreb. On voulait donner l’exemple.
Très vite, les intérêts particuliers prenaient le-dessus. L’Italie ne voulait pas lâcher la Lybie et essayait de grignoter le marché tunisien. L’Espagne de son côté visait le Maroc et lorgnait vers l’ouest de l’Algérie. L’Europe n’arrivait pas à avoir une position commune à 15, imaginez à 27 ! Les hommes d’affaires doivent compter surtout sur eux-mêmes. Il ne faut pas attendre de miracle de l’UPM » (interview accordée au journal El Watan du 20 octobre 2008. Cette prise de position permet de comprendre l’unanimité de façade autour de l’UPM et apporte surtout un éclairage très important aux perspectives d’avenir.

II - L’Algérie face au projet de l’UPM
La question
qui se pose immédiatement est la suivante : pourquoi une telle initiative et quels sont ses desseins inavoués ? La réponse à une telle question permet de comprendre la position de l’Algérie vis-à-vis de l’UPM. Ses réticences initiales, ses hésitations et ses interrogations légitimes expliquent l’évolution de sa décision pour adhérer à un tel projet né dans des conditions difficiles, à cause des divergences européennes et dont le contenu et le destin demeurent incertains.
En fait, l’UPM est un compromis entre le processus de Barcelone, miné par l’échec, et un avenir incertain. Ce constat permet de conclure que l’UE reste figée sur une position invariable concernant ses rapports avec le sud de la Méditerranée.
D’ailleurs, elle ne lui manifeste un regain d’intérêt que lorsque la conjoncture l’exige comme l’atteste le cours des relations internationales : guerre froide, chute du mur de Berlin, mondialisation ...
L’on comprend dès lors les réticences, voire les appréhensions, de l’Algérie vis-à-vis des initiatives de l’UE concernant le flanc sud de la Méditerranée.
Des initiatives imposées, même si elles sont soumises à négociation, qui finissent par aboutir malgré des réserves formulées par les uns et les autres. Il en est ainsi de l’UPM qui a été adoptée par l’ensemble des pays méditerranéens à l’exception de la Libye. Au nom de la realpolitik et de l’avenir, l’Algérie a fini par soutenir l’UPM car, après tout, elle a bien adhéré au processus de Barcelone qui se poursuit sous d’autres formes. Cependant, elle est bien consciente de ses insuffisances comme le montre son détachement vis-à-vis, par exemple, des institutions de l’UPM qui verront le jour.
Elle n’a pas exprimé clairement ses intentions d’abriter une quelconque institution de ce projet commun. Elle assiste médusée à l’âpre bataille engagée par certains pays, à l’instar, par exemple, du Maroc, de la Tunisie et de l’Egypte, pour s’arracher les sièges des instances de l’UPM ou des postes de responsabilité.
Est-ce un signe qu’elle ne parie pas sur l’avenir de ce projet ? Tout l’indique, lorsqu’on analyse les points laissés en suspens par l’UPM. La question palestinienne n’a toujours pas débouché sur la création d’un Etat. Bien au contraire, Israël multiplie les entraves en installant, par exemple, de nouvelles colonies de peuplement. La normalisation avec la Syrie vise plusieurs objectifs essentiels à l’UE. On sollicite ce pays pour persuader l’Iran de renoncer à son programme nucléaire, mais surtout, il est attendu de la Syrie qu’elle contribue à la normalisation de la région, normalisation répondant aux objectifs d’assurer en dernier ressort la sécurité d’Israël.
Pour atteindre cet objectif inavoué, on lui attribue une grande influence sur les groupes armés du Sud Liban pour les amener à renoncer à commettre des actes contre Israël. Mais surtout, et cet objectif intéresse au plus haut point la France, on invite la Syrie à établir officiellement des relations diplomatiques avec le Liban avec ouverture immédiate des ambassades dans les deux pays. Une première dans les relations bilatérales syro-libanaises. C’est chose faite. Ainsi, la Syrie se fait accepter par la communauté internationale, en général et l’UE, en particulier.
Peu de temps avant, elle était mise au ban de ladite communauté et considérée comme un pays « peu fréquentable ». Très vite, elle est rayée de la liste des pays soutenant le terrorisme et très vite, elle redevient « fréquentable » tout en lui laissant miroiter l’espoir, si têtu et si lointain, de récupérer un jour, par la négociation et donc la reconnaissance diplomatique de l’Etat d’Israël, le plateau du Golan.
Le Proche-Orient n’est pas le premier écueil. Il y en a un autre qui tient à la politique de la France vis-à-vis du Maghreb. Il faut reconnaître que sa politique est loin d’être équilibrée pour pouvoir contribuer à l’émergence de l’UMA. En effet, sa politique extérieure repose sur un principe invariable, à savoir l’entêtement à vouloir mettre sur un pied d’égalité les trois pays, surtout le Maroc et l’Algérie, mais avec l’arrière-pensée de pencher plus pour le royaume afin qu’il soit la puissance dominante de la région, avec bien entendu toutes les conséquences que cela implique, y compris pour la sécurité de l’Algérie.
Elle feint d’ignorer que l’Algérie est objectivement la puissance dominante et que, sans elle, l’UMA sera tout simplement une coquille vide, voire même une chimère. C’est en fonction de cette politique qu’elle soutient l’annexion du type colonial du Sahara-Occidental au grand mépris de la légalité internationale et des résolutions des Nations unies. En réalité, la France soutient l’annexion, refuse l’autodétermination du peuple sahraoui et ce, tout simplement, pour permettre au Maroc d’être aussi puissant que l’Algérie dans la région.
C’est cette attitude, complètement surréaliste, qui montre que la France n’a pas tourné la page du passé, qui conforte l’obstination du Maroc et fait reculer chaque fois l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Or, le règlement du problème du Sahara-Occidental ouvrirait la voie à la concrétisation de l’UMA et donc à l’émergence d’un Maghreb où régneraient la paix et la sécurité qui sont essentielles au développement.
Ce subterfuge lui permet de masquer beaucoup plus son hostilité à l’Algérie, comme puissance régionale dominante, et à l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui finira bien, un jour ou l’autre, par avoir lieu car, on ne peut indéfiniment ramer à contre courant de l’histoire. Après avoir normalisé la situation à l’Est et réussi la réunification allemande, l’UE découvre qu’elle doit relever d’autres défis de la mondialisation entre autres l’irruption de la Chine comme superpuissance, bientôt suivie par l’Inde. Il est donc vital pour l’UE de veiller à préserver le flanc sud de la Méditerranée des appétits de ces deux pays émergents.
Au cours d’un passage à Tunis pour vendre son projet de l’UPM, le président français s’est exclamé en déclarant que le nord et le sud de la Méditerranée, c’est gagnant-gagnant pour contrer la Chine. Rien que cela ! Ainsi, le flanc sud devient vital pour permettre à l’UE de consolider sa position dans la mondialisation. Cependant, l’UE veut atteindre un tel objectif à moindres frais, sans aucune contrepartie puisqu’elle ne met pas en avant un projet conséquent pour le développement économique de cette région.
Or, les pays du sud de la Méditerranée sont en voie de développement et la meilleure façon de les arrimer à l’UE est de contribuer à leur mise à niveau. Ce n’est pas la dépollution de la Méditerranée, projet au demeurant louable mais insuffisant, ou les restrictions à la libre circulation des personnes qui favoriseront le développement économique et technologique de ces pays.
Ceux-ci attendent de l’UE des gestes similaires dont a bénéficié l’Europe de l’Est. Si le flanc sud de la Méditerranée est considéré comme vital pour l’UE non seulement pour faire face aux défis que lui imposent les pays émergents mais aussi l’immigration en provenance du reste de l’Afrique, alors une autre stratégie s’impose. Une stratégie basée sur une vision dénuée de toute arrière-pensée pour favoriser l’éclosion d’un véritable partenariat qui ferait de la Méditerranée une zone de paix, de sécurité et de développement.
A titre d’exemple, la défunte CEE a bien créé, en son temps, la BERD pour financer le développement et la mise à niveau des pays de l’Europe de l’Est.
Le flanc sud atteint toujours la concrétisation d’un projet similaire, pourtant prévu par l’UPM. D’ailleurs, l’un des artisans du projet de l’UPM, en l’occurrence M. Guaino, a bien évoqué toutes les promesses pour le concrétiser : « Mais le but n’est qu’après le 13, tous ceux qui ont un projet de dimension régionale et d’intérêt général, Etats, collectivités, universités, associations, entrepreneurs, scientifiques, artistes, peuvent le réaliser avec le soutien de l’UPM. Je pense à une banque de la Méditerranée, à un centre méditerranéen de la recherche scientifique, à des universités communes, à un Erasmus méditerranéen, à un conservatoire du littoral, à des politiques communes du tourisme, au nucléaire civil, à la réunion des académies de la Méditerranée et à des centaines d’autres projets, grands et petits, qui permettront de tisser des solidarités. » (interview au journal Le Monde du 12 juillet 2008.
Cette déclaration ressemble plutôt à un catalogue de vœux pieux qu’à un projet cohérent dont les objectifs et les moyens sont déterminés avec rigueur. Le seul chiffre avancé dans le cadre de ce projet est le coût de la dépollution de la Méditerranée. L’on est tenté de croire qu’à travers le projet de l’UPM, l’UE vise plutôt des objectifs politiques et non l’émergence d’un partenariat qui mettrait les pays du flanc sud sur la trajectoire du développement et de la mise à niveau économique et technologique dont la finalité est de réduire les écarts entre les deux rives.
C’est ce que révèlent, entre autres, les objectifs de la normalisation de la Syrie, du traitement de la question palestinienne et du dossier du Sahara-Occidental. Cette toile de fond rend aisée la compréhension à la fois des réticences de l’Algérie et finalement de son adhésion à l’UPM. Il faut souligner qu’elle n’a fait aucune concession, elle sait parfaitement qu’elle n’a rien à attendre de plus que quiconque qui en fait partie.
Cette position renforce son rôle de pays pivot dans la région et la prémunit d’ores et déjà des incertitudes de demain. En conclusion, il faut rappeler que l’UPM est le prolongement du processus de Barcelone, certes revu et corrigé, mais toujours sans ambition ni vision rénovée. Le projet s’inscrit donc dans la ligne droite de la politique traditionnelle de l’Europe vis-à-vis du flanc sud de la Méditerranée.
Le regard du Nord sur le Sud n’est pas celui d’un partenaire mais d’un puissant qui fixe les lignes d’horizon. Justement, à force de pratiquer la fuite en avant ou de privilégier les faux-fuyants, l’UE risque de se décrédibiliser et de perdre ainsi sa puissance d’attraction, car, et c’est là l’aspect positif de la mondialisation, le flanc sud de la Méditerranée n’est plus dans la situation de demandeur, contrairement à l’UE qui a besoin d’un espace vital plus vaste pour consolider sa position de pôle mondial compétitif et puissant. La crise mondiale actuelle inflige à l’UE une récession économique au même titre que pour les autres régions du monde. Qu’en sera-t-il du devenir de l’UPM ? Une chose est certaine, après cette crise, le monde ne sera plus comme avant.
Communication faite à l’université de Béjaïa(Faculté de droit) à l’occasion de la journée d’études, le 29 octobre 2008, sur le thème « L’Union pour la Méditerranée »
Par
Dr Salah Mouhoubi - Elwatan.com - novembre 2008