Conférence FEMISE 2011 : “Le réveil des pays arabes et le rôle du partenariat euroméditerranéen”.

La conférence annuelle FEMISE se tiendra cette année les 15 et 16 décembre à Marseille, France. Le thème de la Conférence 2011 est : “Le réveil des pays arabes et le rôle du partenariat euroméditerranéen”. La note de présentation de la conférence est disponible ici :
et le programme sera bientôt mis en ligne.

La conférence comprendra 3 sessions plénières pendant lesquelles des acteurs clefs des deux rives interviendront pour faire partager leurs vues avec les participants. La conférence comprendra également des sessions parallèles pendant lesquelles les membres viendront présenter leurs travaux récents dans les domaines suivants : le développement durable, les migrations, impacts macroéconomiques des crises récentes, l’emploi et le bien-être , etc….

La Conférence annuelle est une plateforme d’échanges où les chercheurs du réseau, leurs partenaires, des officiels de la Commission, de la Banque Européenne d’Investissement, des dispositifs Euromed et des intervenants majeurs reconnus partagent leurs points de vue sur les questions prioritaires de la région méditerranéenne.

Un formulaire d’enregistrement est disponible pour les membres et affiliés de FEMISE. Cliquez ici pour y accéder :
http://www.webropol.com/P.aspx?id=582261&cid=107389920

11e édition de la Rencontre des Écoles d'Art de la Méditerranée à Batna

La 11e édition de la Rencontre des Écoles d'Art de la Méditerranée aura lieu du 14 jusqu'au 18 novembre 2011 à l'École régionale des Beaux arts de Batna, après son organisation à Istanbul, l’année dernière”, a déclaré Moussa Kechekache, directeur de l'École régionale des Beaux arts de Batna.
Et d’ajouter : “Nous avons reçu l'accord de la ministre de la Culture pour que cette manifestation artistique ait lieu cette année à Batna où nous attendons la participation de pas moins de 13 pays méditerranéens. Les pays ayant déjà confirmé leur participation sont La France, Bosnie-Herzégovine, Grèce, Turquie, Italie, Croatie, Liban, Palestine. Nous sommes encore en contact avec les autres pays méditerranéens et nous attendons la confirmation d'une manière officielle dans les dix jours à venir”.
Cette Rencontre des Écoles d'art de la Méditerranée réunira des professeurs et leurs étudiants des 11 écoles des Beaux arts (Constantine, Annaba, Biskra, Sétif, Tizi Ouzou, Alger, Mostaganem, Tlemcen, Oran, Sidi Bel-Abbès et Batna).
“L'objectif principal de cette rencontre, explique notre interlocuteur, est de permettre les échanges des connaissances, des expériences et des compétences acquises dans divers domaines artistiques entre les différentes académies, instituts et écoles des Beaux arts”. Plusieurs conférences portant sur l'art à travers les époques, les disciplines artistiques et les nouvelles techniques, seront animées par des spécialistes, et ce, durant les cinq jours de cette rencontre.
En parallèle à cette manifestation artistique, seront également organisés des ateliers qui permettront aux étudiants d'aborder ou d'approfondir certaines techniques ou de participer à des démarches artistiques plus conceptuelles. Pendant cinq jours, l'École régionale des Beaux-arts de Batna se transformera en un véritable lieu de rencontres artistiques.
Des expositions, qui charmeront certainement le public, auront lieu.
Par : Belkacem BOUMAILA - Liberté-Algérie.com
Source - http://www.liberte-algerie.com/culture/un-rendez-vous-incontournable-la-xie-rencontre-des-ecoles-d-art-de-la-mediterranee-du-14-au-18-novembre-2011-a-batna

Conférence - Conservation Sciences in the Mediterranean Region

Il est encore temps de s’inscrire à cette 1ère conférence méditerranéenne à destination des jeunes chercheurs, qui aura lieu du 8 au 10 décembre prochain. Organisée par la Tour du Valat, en étroite collaboration avec le CEFE-CNRS (Montpellier) et l’IMEP (Aix-Marseille), cette rencontre vise à l’excellence scientifique, notamment par la présence de conférenciers de haut rang.

Cette conférence s’adresse aux jeunes chercheurs travaillant dans les sciences de la conservation (biologie, télédétection, sciences sociales…) et leur offre une occasion de présenter leurs travaux devant des scientifiques de haut niveau.
Cette rencontre est également une opportunité d’accroître les échanges dans le bassin méditerranéen, en privilégiant l’accès aux jeunes scientifiques de la rive Sud et en regroupant les comités scientifiques de deux des plus grands centres d’écologie méditerranéenne en France, l’IMEP d’Aix/Marseille et le CEFE/CNRS de Montpellier.
Cette conférence, dirigée par Jacques Blondel en tant que président du conseil scientifique, vise à l’excellence scientifique en invitant des conférenciers de haut rang :

- Pedro JORDANO, Professeur de recherche à la Station Biologique de Donana en Espagne. Ses recherches portent sur les conséquences écologiques et évolutives des interactions mutualistes entre animaux et plantes, avec une attention particulière sur la manière dont le mutualisme a façonné le réseau de la Vie.
Plus d’informations sur : http://ebd10.ebd.csic.es

- Marie-Christine CORMIER-SALEM, Directrice de recherche en géographie à l’IRD/MNHN à Paris, France. Directrice de recherche en sciences sociales à l’IRD et Directrice adjointe de l’UMR 208 " Patrimoines locaux » (IRD / MNHN, Paris), elle est actuellement basée au Campus international de recherche de l’UCAD-IRD à Dakar Sénégal), où elle coordonne une équipe sur l’évaluation des services écosystémiques et le partage des avantages de la biodiversité. Plus d’informations sur : www.paloc.ird.fr

- Ana RODRIGUEZ, Chercheuse au CEFE-CNRS Montpellier, France. Ses travaux de recherche se concentrent sur les modèles de biodiversité spatiale, à l’interface entre écologie et conservation biologique.
- Slaheddine SELMI, Professeur de biologie à l’Université de Gabès en Tunisie. Ces travaux de recherche concernent de manière générale l’écologie des populations et des communautés, avec un intérêt particulier sur les rôles relatifs des processus et facteurs à l’échelle locale versus à l’échelle du paysage dans l’élaboration des dynamiques des populations locales dans des habitats dispersés. Il est également intéressé par les interactions entre les êtres humains et les populations d’animaux sauvages dans des zones humides dispersées dans les régions arides, comme les oasis ou les salins, et les questions de conservation qui sont liés.

Rendez-vous donc directement sur le site Internet :
http://www.medconservationsciences-conference.org Vous y trouverez les modalités d’inscription, mais aussi le programme, le comité scientifique ainsi que des informations pratiques.

Source -
http://www.tourduvalat.org/actualites/evenements/conference_jeunes_chercheurs_inscrivez_vous

Union pour la Méditerranée: le Parlement européen espère impliquer la Libye

Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a dit dimanche à Tripoli, espérer une "pleine implication" de la Libye dans l'Union pour la Méditerranée (UPM), dont le projet avait été rejeté en 2008 par le dirigeant déchu Mouammar Kadhafi.
"Nous nous attendons à une pleine implication de la Libye dans notre Union pour la Méditerranée", a déclaré M. Buzek à l'issue d'une rencontre avec le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil.
"La nouvelle Libye doit être une Libye de paix et de justice, de démocratie et de droit. Le processus de transition du pouvoir doit se faire sans exclusive pour bâtir une Libye libre et unie", a-t-il insisté.
"Vous avez gagné dans votre lutte contre (Mouammar) Kadhafi, désormais vous devez gagner la paix et votre avenir. J'espère que tous les Libyens, hommes et femmes, seront récompensés pour leur lutte en faveur de la dignité humaine et de la liberté", a ajouté M. Buzek.
Le chef du CNT a loué de son côté le rôle de l'Union européenne (UE) dans la chute du régime de Mouammar Kadhafi, affirmant que son pays souhaiterait hisser "le niveau de la coopération avec l'UE au niveau de l'aide apportée par les Européens à la révolution libyenne sur les plans politique, militaire et économique".
Le Parlement européen a offert par ailleurs une formation à des jeunes politiciens libyens pour les initier à la démocratie, selon M. Buzek.
Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre à Syrte (est) au terme d'une insurrection de plus de huit mois, s'était opposé au projet de l'UPM qui avait été finalement lancé le 13 juillet 2008.
"Nous sommes des pays membres de la Ligue arabe et aussi de l'Union africaine et nous ne prendrons en aucun cas le risque de déchirer l'unité arabe ou africaine", avait déclaré l'ex-dirigeant libyen en juin 2008.
Il avait estimé que les projets économiques promis aux pays du sud de la Méditerranée étaient un "appât" et représentaient "une sorte d'humiliation" pour ces pays. "Nous ne sommes ni des affamés ni des chiens pour qu'ils nous jettent des os", avait-il dit au cours d'un mini-sommet arabe.
L'UPM compte 43 membres dont, outre les 27 pays de l'Union européenne, la Turquie, Israël et les pays arabes riverains de la Méditerranée.
L'organisation ambitionne de donner un nouveau souffle à la coopération euro-méditerranéenne lancée en 1995 à Barcelone et restée lettre morte.

Par AFP & LePoint.fr
Source -
http://www.lepoint.fr/monde/union-pour-la-mediterranee-le-parlement-europeen-espere-impliquer-la-libye-30-10-2011-1390728_24.php

Médias et migrations dans l’espace euro-méditerranéen

Colloque international à l'Institut national de l'audiovisuel, « médias et migrations dans l’espace euro-méditerranéen », les 17 et 18 novembre 2011, organisé dans le cadre du projet ANR Médiamigraterra, porté par le Cemti, Université Paris 8.

«Médias et migrations dans l’espace euro-méditerranéen» / «Media and migration in the Euro-Mediterranean region»
Jeudi 17 et vendredi 18 novembre 2011, de 9h30 à 19h /
Institut national de l’audiovisuel (Ina), Centre Pierre Sabbagh, 83-85 rue de Patay, 75013 Paris
Métro : «Bibliothèque François Mitterrand», «Olympiades»
Entrée libre. Merci d’annoncer votre venue à:

Le colloque s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche, Médiamigraterra, placé sous la direction de Tristan Mattelart, financé, depuis décembre 2008, par l’Agence nationale française de la recherche (ANR) et abrité par le Centre de recherche sur les médias, les technologies et l’internationalisation (Cemti) de l’Université Paris VIII. Ce colloque bénéficie de la participation de l’Institut national de l’audiovisuel et de l’Inathèque, le dépôt légal de la radio-télévision.

Les langues de la conférence seront le français et l’anglais. Une traduction simultanée dans les deux langues sera assurée.
• Pour toute information - Site Web:
• Comité d’organisation — Organisation committee : Loïc Ballarini, Université Paris VIII, Cemti, Tristan Mattelart, Université Paris VIII, Cemti
Programme du colloque international / Program of the international conference
http://calenda.revues.org/download.php?id=8443

Contact
Loïc Ballarini - mediamigraterra@sciencesconf.org
Tristan Mattelart - courriel : tristan.mattelart@univ-paris8.fr
Url de référence
Colloque «Médias et migrations dans l’espace euro-méditerranéen»
http://mediamigraterra.sciencesconf.org/

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Source - « Médias et migrations dans l’espace euro-méditerranéen », Colloque, Calenda, http://calenda.revues.org/nouvelle21310.html

Al wassl, Plateformes Arts en Méditerranée

Les créateurs arabes n’ont certes pas attendu les grands bouleversements que connaissent leurs societés pour échanger autour de leurs pratiques, ils ont même contribué de manière significative, grâce à l’audace de leur production, aux nouveaux horizons qui se profilent dans leur region.
C’est en prise direct avec cette effervescence artistique que le théâtre Jean Vilar propose avec ses nombreux partenaires méditerranéens cette nouvelle édition d’Al wassl.

L’ouverture sur le monde arabe du théâtre Jean Vilar ne date pas d’hier. Créé en 1972, le Théâtre de Vitry a tissé avec nombre de créateurs et de pays étrangers des relations étroites: compagnonnages au long cours, actions artistiques avec des groupes dʼhabitants, échanges avec des territoires éloignés qui peuvent entrer en résonance avec les réalités de Vitry. Avec le Maghreb, deux compagnonnages ont été fondateurs : avec la chorégraphe tunisienne Imen Smaoui et le chorégraphe franco-algérien Kader Attou / Cie Accrorap CCN de La Rochelle. Avec le Moyen-Orient, le Théâtre Jean-Vilar fut coproducteur de 1999 à 2009 de Nuits Guerrières de Gilles Zaepffel créé au Liban puis accueilli à la Grande Halle de La Villette à Paris; de deux spectacles de Ramzi Choukair avec lʼOpéra de Damas, Al Zir Salem et le Prince Hamlet et LʼAssemblée des femmes; de Rituels de Saadallah Wannous mis en scène par Fida Mohissen.

“L'objectif des Plateformes” annoncent les organisateurs d’Al wassl, Plateformes Arts en Méditerranée “est de rassembler une fois par an des écritures théâtrales, chorégraphiques et musicales qui naissent aujourd'hui parmi les artistes des peuples rassemblés par le bassin méditerranéen, et de les confronter aux publics multiples de ces pays, qui trouveront des formes inédites de dialogue entre eux autour des écritures.” Objectif atteint : la programmation, époustouflante, mêlent les différentes expressions du spectacle vivant, les rencontres-débats, les ateliers de formation (voir programme ci-dessous).

L’esprit des Plateformes
“Ce qui se passe là-bas nous est utile ici, et vice-versa. À condition dʼêtre ensemble.”
Gérard Astor, directeur du Théâtre de Vitry

Ces Plateformes sont nées de la production, en 2005, par le Théâtre Vitry et la Direction des Théâtres de Syrie, de lʼœuvre de Ramzi Choukair « Al Zir Salem et le Prince Hamlet », grande réflexion sur la nature du pouvoir autocratique fomenteur de guerres intestines. Des collaborations se sont succédé entre Vitry et Damas, qui ont ouvert le dialogue.
Après la première édition qui eut lieu à Damas en novembre 2010, la seconde, organisée par le Théâtre de Vitry, se déroule au cœur de révoltes de peuples arabes qui apparaissent comme autant de promes, forts aussi de leurs liens, explicites ou non, avec ceux qui peuplent les autres bords de la Méditerranée.
Cʼest ce dialogue auquel nous convions le public, à travers spectacles, débats et rencontres, pour rendre solides les ponts qui nous relient. Des spectacles dʼabord, de France, de Tunisie, dʼÉgypte, de Gaza, de Chypre, de Syrie, dʼItalie. Des rencontres aussi avec des comédiens, danseurs, chanteurs, musiciens, auteurs, metteurs en scène et chorégraphes, vidéastes, intellectuels et universitaires…

Avec des collaborations: le Théâtre El Hamra à Tunis, la Compagnie Gilgamesh, lʼInstitut Supérieur des Techniques du Spectacle dʼAvignon, la Plateforme Siwa, les Scènes Nationales dʼÉvry et de La Roche-sur-Yon, le Théâtre Massalia à Marseille. Le monde se bâtit au présent et dans lʼinterconnexion. Ce qui se passe là-bas nous est utile ici, et vice-versa. À condition dʼêtre ensemble.

Ramzi Choukair, directeur dʼAl Wassl

Ils ont poussé un homme à sʼimmoler par le feu.
Ils ont crevé les yeux dʼun autre.
Ils ont écorché vif celui-là.
Ils ont arraché la gorge dʼun chanteur
et ont jeté son corps dans la rivière dʼAl-Aassi.
Ils ont brisé les doigts dʼun peintre.
Ces héros mi-homme mi-dieu ont amené les peuples arabes à atteindre la catharsis. Ils sont lʼincarnation de lʼacte théâtral premier : ils ont fait revivre les personnages du théâtre grec. Grâce à eux, des millions de personnes sont sorties pour chanter cette gorge arrachée. Des doigts ont dessiné le signe de la victoire. Des peuples ont vu la vérité et se sont vêtus de liberté pour protéger leurs existences.
Lʼéquipe et lʼespace du Théâtre Jean-Vilar de Vitry, sous la direction de Gérard Astor, ouvrent leurs portes aux Plateformes Arts en Méditerranée pour permettre aux voix des artistes de sʼexprimer dans cette 2ème édition.


Les objectifs d’Al Wassl
En 2010, la 1ère édition pilote dʼAl Wassl s’est tenue à Damas en Syrie, montrant tant aux artistes quʼaux institutions et partenaires tout lʼintérêt et le potentiel de ce projet.
Aujourd’hui c’est donc au théâtre Jean Vilar d’accueillir avec le concours des Scènes nationales dʼÉvry et La Roche-sur-Yon (residence théâtrale), et du Théâtre Massalia, Marseille, les artistes de la seconde édition qui devrait se poursuivre en 2012 avec le Théâtre el Hamra de Tunis.
Un projet d’accueil est également en cours d’élaboration dans le cadre de Marseille, capitale européenne de la culture en 2013.

Ces Plateformes favoriseront ainsi les échanges entre les équipes artistiques, dans la diversité des cultures et des pratiques de leurs pays respectifs. Elles leur permettront de nourrir ces derniers de nouvelles sensibilités sur les démarches artistiques et de créer des passerelles entre les artistes et entre les pays eux-mêmes en faisant circuler les productions, les artistes et les actions menées conjointement.

Elles seront aussi lʼoccasion de former les jeunes artistes locaux, ells permettront aux publics de sʼengager dans la dynamique dʼune création théâtrale qui lie aujourdʼhui les trois rives du bassin méditerranéen. Elles pourront susciter des collaborations multiples.

Pour retrouvez la programmation actualisée, des extraits vidéos des spectacles et des interviews des artistes:
www.theatrejeanvilar.com
www.plateformes-alwassl.org

Contacts
Théâtre Jean-Vilar 1 place Jean-Vilar 94400 Vitry-sur-Seine
Administration - 01 55 53 10 70
Réservations - 01 55 53 10 60
www.theatrejeanvilar.com
contact@plateformes-alwassl.org

Relations Presse
Bureau Sabine Arman
01 44 52 80 82
info@sabinearman.com

Source Babelmed.net premier magazine on-line des cultures méditerranéennes.
http://www.babelmed.net/Pais/M%C3%A9diterran%C3%A9e/al_wassl.php?c=7035&m=34&l=fr

Les Rencontres ODYSSEA- Union pour la Méditerranée ont débutée en Agde

Les Rencontres ODYSSEA - Union pour la Méditerranée ont débuté ce matin et se poursuivent jusqu'au 29 octobre à Agde

La Fédération Française des Ports de Plaisance et le Groupement Européen de Coopération ODYSSEA, avec le soutien de l’Institut Européen des Itinéraires Culturels, la Ville d’Agde et la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée, organisent les Rencontres ODYSSEA Union pour la Méditerranée qui portent sur l’actualité d'une mise en réseau innovante des villes-ports de la France et de la Méditerranée qui constituent un patrimoine commun.

Rappellons qu' Odyssea projet stratégique a été Inscrit et retenu comme modèle dans le contexte du sommet de la ministérielle du tourisme en présence des Ministres, des Délégués des 43 Etats Membres UpM, du Secrétaire Général de l'Organisation Mondiale du Tourisme, de la coprésidence Franco “ Egyptienne et de la Présidence Espagnole de l'Union Européenne.

Pour en savoir plus -
http://www.odyssea.eu/odyssea2010/index.php

http://www.cluster-maritime.fr/pdf/RencontresOdysseaUnionpourlaMediterraneeProgramme.pdf

Source - http://www.herault-tribune.com/articles/11125/les-rencontres-odyssea-union-pour-la-mediterranee-ont-debutee-en-agde/

Tunisie : les investisseurs s'interrogent sur les intentions des islamistes

Rassurés sur une Tunisie qui « ne reviendra pas en arrière » en matière d'économie libérale, les investisseurs étrangers s'interrogent néanmoins sur une remise en question de la libre circulation des capitaux et sur les hausses de salaires.
La montée de l'islamisme en Tunisie rime-t-elle avec inquiétude pour les investisseurs étrangers ? Le score important du parti Ennahda n'a pas de quoi « refroidir » les ardeurs des investisseurs étrangers, rassurait hier le ministre tunisien des Finances, Jaloul Ayed. Ce parti en tant que tel n'inquiète pas non plus le président de Medef Paca, Stephan Brousse, qui importe dattes et oranges de Tunisie. « Ennahda a mis beaucoup d'eau dans son vin, explique-t-il. Les Tunisiens ont plutôt fait un vote anti-Ben Ali en se dirigeant vers un parti refuge perçu comme honnête. On n'est pas dans une logique à l'iranienne. »

L'important score des islamistes changera-t-il le quotidien des investisseurs étrangers présents en Tunisie ? « On va continuer à travailler normalement dans le pays, poursuit Stephan Brousse. L'arrivée d'Ennahda au pouvoir ne remettra pas en cause le système d'économie libérale. La Tunisie ne reviendra pas en arrière. »

« Elargir les partenariats »
La présence forte d'Ennahda, que certains investisseurs voient au contraire comme un « tsunami », ne risque-t-elle cependant pas de remettre en question certaines lois favorables aux investisseurs ? « Tous ceux qui ont des investissements en Tunisie sont forcément un peu inquiets, concède encore Stephan Brousse. La liberté de circulation des capitaux est aujourd'hui totale et les lois fiscales sont très favorables. Il n'est pas exclu que les islamistes adoptent quelques mesures démagogiques. Il faudra être vigilant. »

D'autres interrogations portent sur l'évolution du cours du dinar tunisien, aujourd'hui très favorable pour les investisseurs européens. Et aussi sur les hausses de salaire qu'un parti réputé proche de ses électeurs voudrait pousser. L'amélioration de la situation sociale des ouvriers tunisiens signifierait une perte de compétitivité pour les entreprises étrangères, même si la main-d'oeuvre restera nettement moins chère en Tunisie qu'en Europe.

Ennahda, de son côté, cherchait dès lundi à calmer les esprits : « Nous voulons rassurer nos partenaires : nous espérons très rapidement revenir à la stabilité et à des conditions favorables à l'investissement », déclarait le directeur du bureau exécutif du parti, Abdelhamid Jlassi. Le programme électoral d'Ennahda entend, lui aussi, rassurer tous les partenaires extérieurs face à une éventuelle tentative de repli sur soi du pays. Il dit ainsi vouloir « élargir les partenariats dans le but d'ouvrir des perspectives à l'économie nationale ».
Une ouverture tous azimuts, non seulement vers les voisins du Maghreb, avec lesquels Ennahda entend « instaurer un marché commun » ; avec l'Union européenne, avec laquelle il veut « renforcer les relations » tout comme avec les Etats-Unis, le Canada, le Japon, « les forces économiques émergentes en Asie et en Amérique du Sud », sans oublier les pays arabes et les marchés africains.

Le discours n'a cependant pas convaincu tout le monde. Les valeurs de la Bourse de Tunis étaient en baisse, lundi et mardi, après l'annonce des premières tendances du vote.

Marie
-Christine CORBIER - Les Echos
Source - http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201713087129-tunisie-les-investisseurs-s-interrogent-sur-les-intentions-des-islamistes-239392.php

Catherine Ashton et Štefan Füle félicitent la Tunisie pour ses premières élections libres

Les citoyens tunisiens ont eu pour la première fois l’occasion de choisir librement et démocratiquement leurs représentants et de déterminer leur propre avenir », ont déclaré dans une déclaration conjointe la Haute représentante de l'UE, Catherine Ashton, et le commissaire chargé de la politique de voisinage, Štefan Füle. Ils ont salué les candidats et les partis qui ont pris part à ce processus démocratique.

« Nous félicitons également le parti Ennahdha, qui a recueilli le plus grand nombre de voix.L’UE se réjouit à la perspective de collaborer étroitement avec la nouvelle assemblée et les autorités et institutions tunisiennes pour répondre aux aspirations des Tunisiens à la démocratie, à la liberté, à la justice sociale et à la dignité. » La déclaration souligne que l’Assemblée constituante fraîchement élue, qui va rédiger la nouvelle Constitution du pays, « devra s’atteler à cette tâche fondamentale dans un esprit de consensus afin de construire un nouvel État démocratique ».

La Haute représentante et le commissaire ont remercié la mission d’observation électorale (MOE) conduite par Michael Gahler pour son travail et sa contribution à ce processus.« Pour reprendre les termes prononcés hier par le chef de cette mission, les élections tunisiennes ont constitué "une première étape encourageante vers la démocratie".
Elles ont été globalement bien menées, marquées par un consensus politique fort dans un contexte de très grande liberté d’expression et organisées dans la transparence. »

Le communiqué conclut par un rappel de la détermination de l’UE « à continuer de soutenir la société tunisienne politiquement et financièrement ».
Par ENPI Info Centre

Pour en savoir plus
Déclaration conjointe
http://consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/FR/foraff/125726.pdf
Mission d’observation électorale de l’UE en Tunisie– Site internet
http://www.eueom.eu/tunisie2011/accueil?LANG=fr

Plan Beu - Suivi de la Stratégie Méditerranéenne de Développement Durable

Les pays Méditerranéens progressent-ils sur la voie du développement durable ?
Introduction
Les fiches “Indicateurs”, réalisées dans le cadre du Suivi de la Stratégie Méditerranéenne de Développement Durable (SMDD), sont destinées à fournir une première réponse à la question : « les pays Méditerranéens progressent ils sur la voie du développement durable ?».

Elles concernent les 34 indicateurs prioritaires retenus dans la SMDD pour suivre les progrès enregistrés par les pays Méditerranéens au regard des principaux objectifs définis pour 9 problématiques prioritaires :
1. Améliorer la gestion intégrée des ressources et des demandes en eau
2. Gérer la demande d'énergie et atténuer les effets du changement climatique
3. Assurer une mobilité durable par une gestion adaptée des transports
4. Promouvoir un tourisme durable
5. Promouvoir un développement agricole et rural durable
6. Promouvoir un développement urbain durable
7. Promouvoir une gestion durable de la mer et du littoral et stopper d’urgence la dégradation des zones côtières
8. Renforcer la solidarité, l'engagement et les financements en faveur du développement durable à l’échelle régionale, nationale et locale
9. Renforcer le capital humain et l’implication des acteurs : recherche, formation, éducation, sensibilisation et participation
Elles concernent également des d’indicateurs composites tels que l’Indice de Développement Humain (IDH) et l’Empreinte Ecologique (EE) afin de montrer les progrès globaux enregistrés en matière de développement durable.
Les indicateurs figurant dans cette troisième version sont ceux pour lesquels un nombre suffisant de données ont pu être actualisées à partir des sources internationales et des travaux du Plan Bleu. Deux versions ont été précédemment diffusées en mai 2007 et septembre 2009, à l’occasion des réunions de la Commission Méditerranéenne pour le Développement Durable.
Certains d’entre eux n’ont pu être illustrés que par des études de cas. Les fiches sont référencées par le numéro de l’indicateur (1 à 34) et par son code (voir la liste des indicateurs).
Les fiches « indicateurs » sont accessibles sur le site web du Plan Bleu : www.planbleu.org

La Méditerranée face au spectre de l'insécurité céréalière à l'horizon 2030

Un think tank méditerranéen tire la sonnette d'alarme
La Méditerranée face au spectre de l'insécurité céréalière à l'horizon 2030
Et si les pays de la rive sud de la Méditerranée – Algérie comprise – auraient à gérer à l'avenir une situation céréalière difficile ? Cette question aux accents de crise est loin d'être hypothétique.
A l'heure où les «révolutions arabes» cristallisent les débats et arrachent l'essentiel du temps médiatique, des prospectivistes travaillent ici et là et s'efforcent de réfléchir sur les défis du futur. Dont la décisive sécurité alimentaire.

A l'abri des regards, des experts peu portés sur les plateaux de l'actualité spectaculaire et immédiate préfèrent scruter l'après-printemps arabe. Une manière de siffler la fin de «l'enthousiasme débordant» et de rappeler aux uns et aux autres les urgences cruciales de l'avenir immédiat. Deux analystes viennent de pointer de fraîche date les horizons céréaliers moroses au sud de la Méditerranée.

A la demande de l'Institut de prospective du monde méditerranéen (Ipemed), un think tank «promoteur» de la région, deux chercheurs, Edward Aoun et Amal Chevreau se sont livrés à un état des lieux céréaliers. Leur conclusion est sans appel : un risque d' «aggravation de la situation céréalière» se profile «dans les vingt prochaines années».

Ce n'est pas la première fois qu'une telle projection pessimiste résonne sous les cieux de la rive sud. Dans un passé récent, des colloques et des paroles d'experts ès agriculture l'avaient laissé présager. Mais le rapport de l'Ipemed a le mérite de ne pas faire dans les demi-mots. Il dit crûment ce que les fonctionnaires nationaux et internationaux expriment au prix d'une prudence sémantique excessive.

Au moyen d'indicateurs – comme seules pièces à conviction – le think tank méditerranéen examine «la situation céréalière en Méditerranée». En réalité, le rapport de l'IPEMED passe au crible une vaste région qui va bien au-delà des pays côtiers. C'est toute la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du nord) qui y est abordée. Une vingtaine de pays au rang desquels l'eurasienne Turquie et Israël.

En Méditerranée, s'inquiètent les prospectivistes de l'IPEMED, «un état permanent d'insécurité alimentaire prévaut, avec un fort risque d'aggravation dans les vingt prochaines années». L'alerte est d'autant plus sérieuse que les céréales «tiennent une place centrale dans l'agriculture et l'alimentation» de la région.

Certes, depuis 1960, la production céréalière a quasiment doublé en volume sous l'effet d'une augmentation de l'offre foncière agricole – la céréaliculture occupe la moitié des surfaces agricoles – et d'importants soutiens publics. Pour autant, la situation demeure plus que jamais problématique. Depuis les années soixante, en effet, les importations ont été multipliées par quatre, «d'où un écart croissant dans les déficits céréaliers».

L'aggravation de la situation céréalière à l'horizon 2030 n'est pas un scénario du seul IPEMED. L'organisation mondiale de l'agriculture (FAO) à laquelle le think tank méditerranéen emprunte nombre d'arguments se montre «sceptique» à ce sujet. Et s'émeut, à longueur de conférences et de rapports, sur l'«écart croissant» entre la demande et la production.

La région Mena, soulignent les prospectivistes de l'IPEMED, «accuse d'importants retards en termes de productivité céréalière par rapport aux moyennes mondiales». Du Maroc à Bahreïn en passant par les autres pays du Maghreb, l'Egypte, la Jordanie et la péninsule arabique, les «ratios de capacités productives sont les plus faibles du monde».

Preuve de l'urgence alimentaire qui prévaut au sud de la Méditerranée et qui n'augure pas d'un changement à moyen terme, les pays de la région Mena s'illustrent par une «facture céréalière plus élevée que la moyenne mondiale». Concrètement, ils importent «en moyenne» 50% de leurs besoins en nourriture.
Souligné à grand renfort de graphiques, un indicateur imprime le rapport de l'IPEMED et résonne comme une sonnette d'alarme.

Les pays arabes, y est-il écrit, sont les «plus gros importateurs nets de céréales dans le monde». Selon une moyenne établie à partir des quatre dernières années, les quantités de blé importées en dehors du monde arabe s'élèvent à 58,2 millions de tonnes métriques par an.

Avec une population autrement plus importante, l'Asie n'en importe pas autant : 46,9 millions de tonnes, soit 11 millions de tonnes de moins que le Maghreb et le Moyen-Orient. L'Afrique subsaharienne en importe, pour sa part, 26,9 millions de tonnes. Autre indicateur fort qui se passe d'explications : la région «importe le quart des céréales produites dans le monde alors qu'elle ne compte que 8% de la population mondiale».

Si la problématique céréalière pèse sur l'ensemble des pays Mena, la rareté diffère d'une contrée à une autre. Explications des prospectivistes de l'IPEMED : «Le Maghreb et l'Égypte sont très dépendants, ainsi que des pays de l'Est de la région», comme Israël et les Territoires palestiniens, la Jordanie et le Liban.

A l'exception de la Turquie dont la dépendance des importations extérieures est faible (une moyenne de 4 dollars par habitant), tous les autres pays de l'est et du sud de la Méditerranée sont confrontés à des «déficits structurels considérables». A défaut d'en produire suffisamment, ils n'ont guère d'autre choix que de sacrifier davantage à l'impératif de l'importation «pour couvrir leurs besoins alimentaires».

Quitte à se faire l'écho de discours déjà entendus, l'IPEMED souligne à grands traits que la question céréalière en Méditerranée relève désormais d'un double enjeu «stratégique et géopolitique». La forte dépendance des importations et le poids de plus en plus pesant des factures alimentaires «fragilisent davantage les ambitions de souveraineté et de sécurité alimentaires» des pays de la région.

Pour les auteurs du rapport, la question céréalière est stratégique, car «elle relève des États et de leur volonté d’assurer sécurité et souveraineté alimentaire». Elle est géopolitique «car elle s'inscrit dans un cadre de construction régionale avec un enjeu de coordination des politiques locales et régionales en matière d'agriculture et d'alimentation».

Par Salim Kettani -Le Temps d'Algérie
Source - http://www.letempsdz.com/content/view/64797/1/

L’impact des révolutions arabes sur le tourisme en Méditerranée

L’espace méditerranéen forme la plus importante destination touristique dans le monde, totalisant 295 millions d’arrivées internationales en 2010. Les dépenses directes des touristes en Méditerranée ressortent à 630 euros par arrivée en 2010, alors qu’elles sont supérieures à 800 euros dans les Amériques et en Asie pacifique. Le recours à l’internet, la gestion des sites, créer une identité méditerranéenne ou la mise aux normes durables, voila des opportunités pour le tourisme dans la région.
La Méditerranée aura reçu en 2010 plus de 12,4 millions d’arrivées internationales supplémentaires par rapport à l’exercice 2009, ce qui efface les 7,2 millions perdues au cours de l’exercice précédent et lui permet de se rapprocher des 300 millions d’arrivées.
Considérée comme une zone homogène de destination, elle est la première destination touristique dans le monde, devant l’Europe, les Amériques, l’Asie pacifique, le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne.
Cependant cette hausse de 2010 estimée à 4,43 % est très éloignée de la progression mondiale (6,77 %), ce qui, contribue à diminuer la part de marché globale de la Méditerranée, qui s’effrite continuellement depuis 2003.
Cette perte de part de marché dans les années fastes est probablement due à un manque de diversité des offres méditerranéennes qui disposent pourtant d’un patrimoine bâti et immatériel parmi les plus importants au monde.

Les rives Est et Sud plus fréquentées
Ce sont les marchés de la rive est méditerranéenne (Turquie, Liban, Syrie, Jordanie, Israël, Territoires palestiniens) et ceux de la rive sud (Égypte, Lybie, Tunisie, Algérie, Maroc), qui forment la croissance des arrivées internationales en Méditerranée au cours de la décade précédente.
La rive nord, augmentée des Balkans, ne réalise qu’un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de 0,53 %, passant de 204,7 millions d’arrivées en 2000 à 217 millions en 2010 (12,3 millions d’arrivées). Les rives sud et est réalisent sur la même période un TCAM de 8,37 %, passant de 32,3 millions d’arrivées en 2000 à 69,3 millions en 2010 (37 millions d’arrivées).
Cette croissance des rives sud et est est indispensable au marché touristique méditerranéen, car elle supplée à la faiblesse des marchés du Nord qui ne progressent que très peu. Il est réalisé pour l’essentiel par la Turquie et les pays arabes, dont la performance 2011 sera fortement obérée par les mouvements révolutionnaires encore en cours.
Le renouveau architectural, la durabilité de l’immobilier récent dans les nouveaux programmes du Sud et de l’Est sont probablement la raison de la forte progression observée sur ces rives, ainsi, bien entendu, qu’un positionnement tarifaire plus favorable que sur la rive nord.
Ces mouvements, observables au Maroc, en Égypte, en Syrie, en Tunisie et en Jordanie sont cette année fortement ralentis par l’impact des révolutions.

Quels sont les enjeux touristiques ?
Les pays de la rive est représentaient en 2010 environ 45 millions d’arrivées et ceux de la rive sud 32 millions, s’accompagnant d’une croissance cumulée en 2010 de 12,66 %.
Un nombre significatif des arrivées 2011 vers les rives est et sud de la Méditerranée sont, ou bien annulées au profit d’un tourisme domestique ou bien redirigées vers les pays du nord, en particulier en Espagne, en France, au Portugal, en Italie, en Grèce, en Croatie et dans un pays de la rive est : la Turquie.
Elles le sont également vers les Caraïbes et d’autres régions du monde. Selon les estimations réalisées par Mediterranean Travel Association (META), ce sont 17 à 20 millions d’arrivées internationales qui se sont retrouvées en déshérence en 2011, du fait des révolutions arabes et de la méfiance des touristes vis-à-vis des pays voisins.
Il est donc probable que la Méditerranée puisse annoncer une légère augmentation de ses arrivées internationales en 2011 (de 2 à 3%), et ce, malgré les révolutions qui ont fortement ébranlé la région.

État des lieux dans les pays en révolution
On ne peut se contenter du nombre des arrivées internationales et des déclarations des touristes concernant leurs dépenses directes, pour apprécier l’importance économique du tourisme dans les marchés arabes concernés.
L’activité est beaucoup plus vaste qu’elle n’y paraît en première analyse. Ces informations sont disponibles. Issues des travaux d’économétrie et de modélisation mis au point par Oxford Economics, elles sont publiées chaque année par le World Travel & Tourism Council ( WTTC).
Au-delà des simples dépenses directes dans le pays de destination estimées par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), les résultats du WTTC prennent en compte l’ensemble des plus-values constitutives du PIB des marchés concernés.

Tunisie : résultats financiers en forte baisse
Le tourisme est resté ouvert en Tunisie tout au long des événements, sauf en début de l’année 2011, où quelques rapatriements de tourisme ont été réalisés dans le calme.
La période insurrectionnelle a été très courte. Cependant de nombreux touristes ont décidé de ne pas se rendre dans le pays cette année, ou de reporter leur voyage suivant ainsi les alertes touristiques publiées par plusieurs gouvernements (à l’exception notable de la France).
Les autorités tunisiennes actuelles ont multiplié leurs efforts de marketing pendant la saison 2011, sans réelle efficacité commerciale. Les prix ont été agressivement réduits par les hébergeurs, augmentant encore la fragilité financière de ceux-ci, qui devient très inquiétante.
La résistance à l’ouverture du ciel tunisien aux compagnies low cost européennes n’a pas permis l’accélération des voyages touristiques en provenance d’Europe. Le pays a accueilli de nombreux réfugiés libyens, sans récupérer pour autant les dépenses des plus riches d’entre-eux comme il le réussissait depuis de nombreuses années.
Il en est de même pour les arrivées algériennes de plus en plus nombreuses, au cours des années précédentes. Il semble bien que les arrivées pour les vacances de la diaspora tunisienne aient également fléchi en 2011 (Ramadan). L’estimation d’une baisse des arrivées internationales de 40 % réalisée par META au mois de mai 2011 reste inchangée en août.
Les résultats financiers de l’activité seront également en forte baisse, sans qu’il ne soit encore possible d’estimer celle-ci.

Egypte, Libye, Syrie

Égypte.
Le tourisme égyptien est resté ouvert pendant toute la durée de la révolution, bien que quelques rapatriements ont eu lieu en début d’année.
L’Égypte est le géant touristique de la côte sud de la Méditerranée. Très largement présente dans la distribution du tourisme en Europe (particulièrement en Russie) et dans le monde, les stations de la mer Rouge devraient enregistrer une stagnation cette année. En revanche, le Caire, les Pyramides et les croisières sur le Nil devraient enregistrer une baisse importante.

Libye.
Le tourisme en Libye est impossible depuis le début de l’insurrection. Le pays pourrait, au cours des années à venir, construire une offre touristique moderne et écologique, centrée sur les plages méditerranéennes et les très nombreux témoignages culturels et historiques de l’antique Cyrénaïque et de son énorme patrimoine, partout présent dans le pays.
La Libye pourrait devenir un paradis touristique, si les Libyens le désirent, à la condition que ces futures installations soient réalisées dans le strict respect des obligations d’aujourd’hui, dans le cadre d’une planification rigoureuse.

Syrie.
Depuis plusieurs années, le pays s’était ouvert au tourisme, bien que depuis le début de l’insurrection il est impossible.
Récemment, l’ouverture du Krak des chevaliers et la multiplication de nouvelles offres touristiques ont fait progresser rapidement l’activité dans cette destination. Le retour au calme, lorsqu’il sera établi, devrait permettre l’élaboration de nouveaux produits syriens, orientés vers la découverte de la culture et l’histoire, en complément des offres purement balnéaires.


États des lieux des pays proches
Le tourisme, s’il n’est pas une activité qui apporte la paix, ne peut se développer que dans celle-ci. Le Printemps révolutionnaire en Tunisie, puis en Égypte, en Libye et en Syrie n’échappe pas à la règle.
Par effet de contagion, le Liban, la Jordanie, le Maroc et dans une moindre mesure l’Algérie, sont entrainés dans ce mouvement de baisse des arrivées. La Turquie et Israël ne sont pas touchés par ces mouvements.

Turquie.
S’appuyant sur une fréquentation en constante augmentation, ce marché devrait performer, avec une progression à deux chiffres. Les autorités turques ont lancé un vaste mouvement de création d’offres touristiques nouvelles, partout dans le pays, pour se désengager d’une centralisation sur la simple offre mer et soleil entre Izmir et Antalya, protégeant les sites sensibles comme la Cappadoce.

Liban.
Le pays du Cèdre, impliqué indirectement dans la crise israélo-palestinosyrienne ne pourra pas maintenir cette année les progressions à deux chiffres qu’il maintient depuis la reconstruction de Beyrouth en 1990. Toutefois la destination pourrait progresser modérément en 2011, ayant maintenant retrouvé une clientèle arabe aisée en provenance des pays du Golfe.

Jordanie.
La superbe destination jordanienne sera malheureusement touchée par les événements en Égypte et en Syrie, et enregistrera probablement une baisse de fréquentation importante en 2011.

Israël
L’État hébreux a réalisé d’importants travaux de rénovation et de construction de complexes d’hébergements et augmenté la qualité de son service. Son marché ne devrait pas être touché par les événements de 2011. En revanche le foyer permanent de confrontation avec ses voisins immédiats a une forte incidence sur ses performances touristiques.

Territoires palestiniens.
Le jeune tourisme palestinien sera directement impacté par les mouvements révolutionnaires arabes. La visite des lieux saints et l’essor de la Cisjordanie en tourisme devraient logiquement enregistrer de fortes baisses en 2011, d’autant que cet été de nouveaux affrontements ont eu lieu entre Israël et la bande de Gaza, débordant sur une tension avec l’Égypte.

Algérie.
Le développement du tourisme en Algérie est attendu depuis de nombreuses années et fait l’objet de déclarations répétées de la part des autorités concernées, sans que le pays n’ait encore donné une réalité à ses intentions.
L’ouverture de la frontière avec le Maroc serait un signe fort pour un tourisme pan-maghrébin d’affaires et de loisirs, tout au long de la côte nord, de la Mauritanie jusqu’à l’Égypte, dont les travaux routiers sont fort avancés. Cette « radiale » serait de nature à accueillir de nombreux investisseurs et l’implantation de multiples entreprises High Tech, pour en faire le parc industriel et touristique le plus important sur le continent africain.
La saison sera probablement marquée par une diminution des arrivées de ressortissants algériens depuis l’étranger, liée aux dates du Ramadan, et par une baisse conséquente des arrivées occidentales dans le grand sud.

Maroc.
Sur le plan du tourisme, le Maroc a su lancer au début de la décennie, et réaliser, un formidable pari de transformation profonde des offres marocaines par la Vision 2010, suivi par le Plan Azur (Vision 2020).
Soucieux de mettre le « local » à l’avant-scène, le Maroc réorganisera prochainement l’administration de son tourisme par la création de huit Agences de Développement Touristique. Sans pour autant réaliser une année record, le pays devrait augmenter sensiblement ses arrivées en 2011.
L’attentat de Marrakech de ce printemps n’a pas eu d’incidence sur ces arrivées.


Forces et faiblesses
La période révolutionnaire trouvera sa fin, il faut l’espérer, au cours des prochains mois, et celle de la reconquête des touristes commencera.
Au-delà de la perte d’arrivées internationales sur les côtes est et sud constatée en 2011, les investissements directs étrangers (IDE) sont en chute libre en Méditerranée, y compris dans le secteur du tourisme (à l’exception du Maroc et de la Turquie).
Il faut cependant prendre en compte la crise économique mondiale qui sévit depuis 2009 pour comprendre ce ralentissement.

Les forces.
L’espace méditerranéen forme la plus importante destination touristique dans le monde, totalisant 295 millions d’arrivées internationales en 2010, auxquelles il faut ajouter les arrivées domestiques (non encore évaluées jusqu’à présent).
Le volume d’activité (dépenses directes réalisées par les touristes dans les pays de destination, qu’ils soient internationaux ou nationaux), s’évalue à 274,1 milliards d’euros.
Les plusvalues réalisées par les destinations méditerranéennes, directes et indirectes, augmentées par la création de capital fixe sont estimées à 704,7 milliards d’euros et l’activité emploie directement ou indirectement de l’ordre de 20 millions de personnes.
Le tourisme est la plus importante activité économique de la zone. La diversité des activités proposées, les paysages et les climats différents sont uniques sur la planète. La proximité de la plus importante demande de tourisme, l’Europe, limite fortement les coûts de transport.

Les faiblesses.
Les dépenses directes réalisées par les touristes internationaux ressortent à 630 euros par arrivée en 2010 (source OMT), alors qu’elles sont supérieures à 800 euros dans les Amériques, et en Asie pacifique.
Cette différence de 25 % n’est pas à la hauteur des capacités de la destination Méditerranée.
L’intermédiation (tour-opérateurs) est fortement présente en Méditerranée, depuis de nombreuses années. La mise en ligne de tous les prix sur l’internet est maintenant une réalité et les « comparateurs » promettent systématiquement le « plus bas coût », ce qui tend à niveler vers le bas les propositions commerciales des acteurs méditerranéens, particulièrement dans les marchés des rives sud.
Le prix « résiduel » payé à l’hébergeur n’est fixé qu’après le paiement des commissions, des pay per clic des comparateurs et des programmes de promotion. Il s’en suit une différence entre le prix payé à l’hébergeur et le prix affiché qui peut être supérieur à 50 %.
Cette baisse des prix est préoccupante. Elle fragilise la santé financière des hébergeurs méditerranéens, et en particulier ceux du Sud et de l’Est. Elle provoque quatre conséquences qui n’iront qu’en croissance si une solution n’est pas trouvée à court terme :

- L’effet des révolutions arabes sur certains marchés récepteurs en Méditerranée ont eu comme conséquence une baisse trop prononcée des prix, suivant en cela une situation de panique, s’ajoutant à une faiblesse tarifaire déjà installée.

- Les ressources financières disponibles
ne sont parfois plus suffisantes pour réaliser les travaux de maintenance.

- Certains établissements ne pourront pas résister à courte échéance, ce qui entrainera le « désarmement » du bâtiment et sa lente dégradation. Ce phénomène a déjà été observé en Méditerranée il y a quelques années et les sociétés de « defeasance » créées dans l’urgence n’ont pas été capables de remettre en marche les exploitations abandonnées. Il faut toutefois remarquer que le tourisme est une activité non polluante et que la destruction volontaire ou accidentelle d’un bâtiment touristique retrouve des sols intacts – sous le béton : la plage !

- La faiblesse des capacités financières poussent les hébergeurs à réduire les salaires et à faire appel à du personnel non qualifié. Certains mutualisent leurs personnels, ce qui n’est pas une mauvaise solution. La Méditerranée, comme les autres grands bassins touristiques, se doit de former et d’exporter dans le monde du personnel d’encadrement et d’exécution bien formé, ayant acquis une expérience recherchée à l’international.
Ce n’est pas le cas dans certains pays du Sud et de l’Est méditerranéens. Les révolutions actuelles ne sont pas de nature à réduire cet important problème. Les offres touristiques ne sont pas suffisamment présentes dans l’intérieur des terres dans plusieurs marchés du Sud et de l’Est méditerranéens.
Elles permettraient le désenclavement et le développement. Les indicateurs touristiques ne sont pas assez rapides, ni assez fiables pour mesurer l’activité dans tous ses aspects économiques, sociaux et environnementaux. Malgré de multiples réunions et rencontres, malgré les projets financés dans le cadre des accords d’association, la Méditerranée est l’une des rares régions du monde à ne pas posséder un instrument de coopération dans le domaine du tourisme.
Cette coopération n’est intervenue, ni dans un cadre professionnel comme dans le Pacifique et l’Asie ni dans celui d’un partenariat public-privé comme en Europe, Caraïbes, et Asie de l’est ou même en Afrique. L’UpM n’a pas encore perçu le tourisme comme la principale économie de la région.
La destination n’est rassemblée ni au cours du WTM de Londres, ni dans l’ITB de Berlin, ou le Fitur de Madrid. La Méditerranée reste multiple et définie différemment selon qu’elle est observée depuis Istanbul, Beyrouth, Lattaquié, Alexandrie, Tripoli, Tunis, Marseille, Naples, Dubrovnik ou Nicosie…

Les opportunités
Augmenter la rentabilité des offres par l’infomédiation : les gouvernements égyptien, jordanien, libanais, marocain et tunisien, ont investi en 2010, selon le WTTC, 2,6 milliards d’euros dans les mesures d’accompagnement du tourisme.
Une partie de ces dépenses est investie dans la création et la maintenance des sites web nationaux. Le recours à l’internet pour choisir une destination de vacances est devenu majoritaire sur la quasi-totalité des marchés émetteurs.
Il y a donc une réelle opportunité pour proposer la réservation directe sur les sites nationaux et ceux des Collectivités territoriales, dans une langue comprise par l’internaute qui les visitera. Les systèmes d’infomédiation permettent de joindre d’un simple « clic » sur un « iframe » directement les centrales de réservation utilisées par les professionnels présents dans la destination promue.

Gestion des sites : l’utilisation des outils de communication par les jeunes insurgés méditerranéens en 2011 aura marqué l’efficacité de ces techniques. Elles peuvent également être mises à disposition du tourisme et de sa promotion.
Les réseaux sociaux sont largement utilisés dans des « carnets de voyages ». Le gestionnaire du site (national ou local) pourra utilement entrer continuellement des informations relatives aux offres ou aux activités nouvelles présentes dans la destination.
Des campagnes de promotion peuvent être organisées, embarquant les « iframes » d’’infomédiation dans de simples courriels ou sur les réseaux sociaux. Le tourisme peut devenir un outil de rapprochement entre les peuples méditerranéens, comme le rappelle fort à propos la Fondation Anna Lindh, depuis Alexandrie.

Mise aux normes « durables » : 20 % des touristes occidentaux déclarent en 2011 être prêts à dépenser un peu plus pour leurs vacances, si celles-ci sont « durables ». La gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets forme un premier « paquet » qui devrait permettre au tourisme méditerranéen de participer au mouvement mondial, qui se dessine partout.
De même, les Collectivités territoriales pourront gérer sérieusement leurs « flux matières » sur leur territoire, diminuant ainsi le rejet de GES. Ces travaux seront gage de modernité et de vitalité du tourisme méditerranéen, susceptible de trouver des labels internationaux garantissant aux touristes de trouver en Méditerranée une très haute garantie de qualité.
C’est aussi, et surtout, l’opportunité de créer un Partenariat public privé bien compris et efficace sur les rives sud et est, dont le rôle de chacun sera respectueux de l’autre, dans une complicité entre les professionnels publics et privés qui n’existe pas encore sur les rives méditerranéennes.

Créer une identité méditerranéenne : le service proposé aux voyageurs internationaux a longtemps été « à la française » ou « à l’anglaise » jusqu’au début du XXème siècle, avant de devenir « occidental ».
Les procès de service ont été progressivement définis et enseignés dans de grandes écoles hôtelières. Deux d’entre-elles sont fortement internationales : Cornell aux USA et Lausanne en Suisse.
Plusieurs filiales de ces deux écoles ont été créées en Asie pacifique depuis 50 ans, s’ajoutant à de nombreuses écoles locales. Elles ont grandement contribué à l’émergence d’un nouveau procès de service « à l’asiatique », qui se base sur les traditions d’accueil de cette très vaste région, ainsi que sur la cuisine la plus diverse au monde.
Il n’existe paradoxalement aucun service typé « Méditerranée ». La Méditerranée a inventé des plats qui sont les plus connus dans le monde : Paella, cassoulet (d’origine arabe), pizzas, souvlakis, mezzés, tagines, couscous pour n’en citer que quelques-uns, qui sont plus diffusés dans le monde entier par l’industrie agro-alimentaire en portions « prêtes à cuire » que présents sur les menus des restaurants gastronomiques.
Quelques pionniers (notamment à Paris et à Marrakech), revisitent la cuisine marocaine (la troisième au monde), en faisant évoluer les plats traditionnels.
Il en est de même pour l’accueil, qui existe pourtant depuis l’antiquité, et que Pausanias décrivait déjà dans le premier « guide touristique » au deuxième siècle de notre ère, s’arrêtant parfois sur la description d’une auberge au service particulièrement sophistiqué.
Ces process d’accueil et de cuisine restent à être retrouvés dans les civilisations des empires mésopotamiens, égyptiens, séleucides, perses, grecs, romains et byzantins, omeyades et abbassides, arabes, berbères, ottomans et mérovingiens avant d’être « remis à jour », adaptés à la gestion de notre siècle, avec ses propres ratios.
Ce serait l’occasion d’ouvrir une grande école internationale d’hôtellerie et de restauration sur la rive sud, ouverte aux étudiants du monde entier et permettant aux étudiants des rives est et sud de la Méditerranée de pouvoir s’y rejoindre plus facilement que si elle s’implantait au nord.


Les menaces
Les pays concernés par les révolutions arabes et leurs voisins auront besoin d’une croissance importante, de l’ordre de 6 % par an, pour trouver les moyens de leur développement, y compris touristique. Ce taux ne se trouve aujourd’hui que dans les grands
pays émergents.
S’il n’y a pas de risques que le tourisme international faiblisse fortement dans les années à venir, la crise mondiale touche de plein fouet le monde occidental, dont la récession n’est pas impossible.
On pourrait alors entrer dans une période de baisse importante du pouvoir d’achat de la première zone de clientèle du tourisme méditerranéen : l’Europe.
La bonne fin des révolutions de 2011 n’est pas encore trouvée à la fin de l’été. Leur avenir en est encore incertain et tout peut encore arriver, y compris le meilleur.
La croissance du tourisme mondial est aujourd’hui en Asie. La Méditerranée n’est plus qu’un challenger, dont ses composantes sont en dispute perpétuelle, comme elle l’a toujours été, de tous temps.
Il faudra beaucoup de volonté et de courage pour construire un nouveau tourisme méditerranéen plus en symbiose avec son temps. La dynamique apportée par les révolutions arabes de 2011 pourrait devenir une force de renouveau inattendue et, finalement, salvatrice.

Rédigé par Etienne Pauchant - Tourmag.com
Source - http://www.tourmag.com/L-impact-des-revolutions-arabes-sur-le-tourisme-en-Mediterranee_a47407.html
Akfar Idées - www.afkar-ideas.com

Méditerranée - Fondation Anna Lindh, André Azoulay réélu à l'unanimité pour un 2e mandat à la présidence

Le conseil des gouverneurs de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh, réuni le week-end dernier à Cracovie, dans le cadre de la présidence polonaise de l'Union européenne, a «approuvé à l'unanimité et salué avec enthousiasme» le renouvellement pour trois ans du mandat de André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi à la présidence de cette institution qui occupe désormais une place centrale dans le processus de construction sociale et culturelle de l'Union pour la Méditerranée, indique un communiqué de la Fondation parvenu mardi à la MAP.

Composé des Hauts Représentants des 43 pays membres (les 27 de l'Union Européenne, l'Egypte, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, la Palestine, la Syrie, le Liban, la Jordanie, la Mauritanie, la Turquie, Israël, l'Albanie, le Monténégro et Monaco), le Conseil des Gouverneurs a mis en relief les résultats du premier mandat de M. Azoulay dont «le contenu, la cohérence et l'éthique ont redonné crédibilité, légitimité et visibilité à la Fondation Anna Lindh dans un espace démographique de plus de 700 millions de personnes».
S'exprimant en leurs qualités de co-présidents de l'Union pour la Méditerranée, les représentants de la France, de l'Egypte ainsi que ceux de la Commission Européenne, ont qualifié de «Dream Team» l'équipe mise en place autour de M. André Azoulay et du directeur de la Fondation, M. Andreu Claret.

Prenant la parole à son tour, M. Azoulay a remercié le Conseil pour «sa confiance et son soutien renouvelés dans une unanimité d'autant plus remarquable qu'elle n'est pas toujours la règle en Méditerranée», ajoute le communiqué.
Après avoir rappelé que le réseau euro-méditerranéen de la Fondation Anna Lindh comptait désormais 4000 ONG contre moins de 2000 à son arrivée, le conseiller de S.M. le Roi a précisé que son deuxième mandat comme le premier «s'attachera en priorité à mobiliser nos sociétés civiles pour que s'impose en Méditerranée une dynamique de la parité Sud-Nord, de la co-responsabilité et du respect mutuel fondé sur la résistance à tous les ostracismes et à toutes les exclusions».

«L'Histoire frappe à nos portes» a encore souligné M. Azoulay en qualifiant les mutations en cours dans notre Région de «refondation profonde qui donnera à terme tout son sens et toute ses chances à une Méditerranée réconciliée avec ses valeurs».
Dans cette perspective, «je pense particulièrement à la Palestine et au discours du président Abou Mazen aux Nations Unies, un discours qui invite la Communauté des Nations à un autre rendez-vous pour la paix, celui de l'équité, de la justice et de la liberté également partagées par tous», a déclaré pour conclure le conseiller de S.M. le Roi.

Par MAP & LeMatin.ma
Source - http://www.lematin.ma/journal/Fondation-Anna-Lindh_Andre-Azoulay-reelu-a-l-unanimite-pour-un-2e-mandat-a-la-presidence-/158139.html

Fondation DUCCI - Des réflexions pour une nouvelle Méditerranée

La Fondation italienne Ducci, engagée dans la promotion du dialogue des cultures, avec une référence particulière à la rencontre des communautés intellectuelles du monde arabo–méditerranéen avec les pays européens, a organisé les 22 et 23 octobre à Fès, la première édition des «Incontri Fes», dont le but est de lancer le débat sur la nécessité du dialogue culturel entre les deux rives de la Méditerranée, dans cette conjoncture spéciale marquée par de profondes mutations politiques et économiques.
Un an après avoir inauguré à Fès son premier siège hors d'Italie, la fondation Ducci choisit encore la capitale spirituelle du Royaume pour abriter cet événement. «Le choix de Fès pour la tenue de la première édition des «Incontri Fes» dans le contexte actuel, où le monde arabe et l'Islam sont au centre de l'attention, souvent méfiante, de l'opinion publique n'est pas fortuit, parce que c'est une ville impériale qui détient l'une des cultures les plus anciennes et les plus sophistiquées du monde islamique», explique Ruggero Vimercati Sanseverino, islamologue, membre de la Fondation Ducci.

Cette manifestation a été marquée par l'organisation d'un symposium sur le rôle du dialogue interculturel dans la mise en place d'une nouvelle approche de coopération euro-méditerranéenne.
Paolo Ducci, ancien diplomate et président de la Fondation, a indiqué que l'importance de cette Fondation dans le dialogue interculturel entre les religions et les cultures se reflète à travers sa volonté de renforcer et d'approfondir la coopération et les relations de partenariat entre les pays du nord et du sud de la Méditerranée.
Présent à ce symposium, Fathallah Oualalou, ancien ministre des Finances et de la Privatisation, a tenu en sa qualité d'économiste à analyser la situation actuelle des pays du nord et du sud de la Méditerranée et à exprimer sa vision des perspectives de partenariat entre les pays des deux rives. «2011 a été une année très particulière pour la Méditerranée.
D'un côté, l'Europe méditerranéenne qui gère des difficultés de l'après-crise financière mondiale; et de l'autre côté, les pays sud-méditerranéens qui se retrouvent face à une revendication du peuple et notamment des jeunes de plus de démocratie et d'une amélioration de la gouvernance politique et économique.
Cette situation représente une belle opportunité pour rapprocher les pays de la Méditerranée, afin de construire ensemble une nouvelle Méditerranée volontariste, démocratique, autour des valeurs démocratiques et en même temps une Méditerranée capable de créer des conditions de rayonnement économique et social pour l'ensemble des pays», a-t-il précisé.
« Les changements enregistrés dans plusieurs pays du Sud de la Méditerranée, comme le Maroc dont la nouvelle Constitution est un exemple de civilisation et de démocratie, vont constituer une grande chance pour l'Europe, avec les nouvelles lois de développement économique qui vont être créées dans les deux rives de la Méditerranée», a-t-il ajouté.

M. Oualalou a toutefois déploré le fait que pendant les 40 dernières années, l'Europe a tourné le dos à la Méditerranée et ne s'est pas intéressé aux questions politiques, notamment la question palestinienne. «Nous avons le sentiment que le partenariat euro-méditerranéen n'a pas avancé comme il le fallait. L'Europe s'est retrouvée dans une mauvaise situation économique parce qu'elle ne s'est pas réellement investie en Méditerranée. Pour preuve, lors des 5 dernières années, le taux de croissance des pays du Sud de la Méditerranée est devenu supérieur à celui des pays nord», a-t-il expliqué.

Et d'ajouter : « Face aux limites du partenariat euro-méditerranéen défini à Barcelone en 1995 et au manque de visibilité de l'Union pour la Méditerranée mise en place en 2008 et avec le nouveau rôle que commencent à jouer certaines puissances émergentes, la Méditerranée a besoin de créer un pôle fort et homogène autour d'une logique méditerranéenne. L'Europe a ainsi besoin de la Méditerranée pour dépasser ses fragilités structurelles et le Sud de la Méditerranée a besoin de l'Europe pour se réformer, se moderniser, se démocratiser, sortir de la logique de l'économie de rente et diversifier son tissu industriel afin de réussir l'intégration dans le monde d'aujourd'hui.»

Par ailleurs, consciente dans le rôle de l'art dans la promotion du dialogue des cultures, la Fondation Ducci a réservé le deuxième jour des «Incontri Fes» à une programmation artistique de choix. Outre l'exposition d'art intitulée «Venise en bleu» par la Princesse Nike Borghese, le public fassi a eu rendez-vous dans les jardins du Palais Jamais avec le concert musical «De Parthenias à Naples» interprété par l'ensemble italien «Pentamerone» .
«Kassr Annoujoum», un espace culturel italien à Fès
La Fondation Ducci a inauguré en octobre 2010 à Fès son premier siège hors d'Italie. Il s'agit d'un Riad intitulé «Kassr Annoujoum», situé à l'ancienne Médina et aménagé pour devenir un espace culturel destiné à abriter des tables rondes, des conférences et des symposiums mais aussi à accueillir les chercheurs provenant des différents pays européens qui effectuent des séjours d'études au Maroc et qui ne ménageront aucun effort pour promouvoir un dialogue de la paix permettant la naissance de véritables synergies.

Par Afaf Razouki - LeMatin.ma
Source - http://www.lematin.ma/journal/Rencontre_Des-reflexions-pour-une-nouvelle-Mediterranee/158120.html
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Repères
- La Fondation Ducci est une initiative de Paolo Ducci, un ancien diplomate italien
- L'objectif de la Fondation est l'organisation des événements culturels dans le domaine des arts, de la musique et du théâtre.
- La Fondation s'active dans les domaines économique, social, culturel et à l'établissement des liens entre les différents courants philosophiques et religieux en Europe et dans d'autres régions du monde, en particulier dans la région du Proche-Orient et du monde arabe.

Méditerranée - Recherche producteurs pour raconter le ‘printemps arabe’

Le « printemps arabe » pourrait-il être le moteur de créativité dans le paysage cinématographique méditerranéen ? Des pages entières de scénarii sont certainement en marche, mais encore faut-il que ces films documentaires puissent être produits.

Et c’est là que le bas blesse: A Beyrouth – comme dans d’autres pays de la Méditerranée –les producteurs locaux qui puissent soutenir l’épanouissement du paysage cinématographique local font défaut.
Et là intervient le programme européen DOCmed en proposant de développer les capacités des producteurs locaux et de leur trouver des ouvertures hors de leur pays.

Ce reportage a été réalisé par l’ENPI Info Centre dans le cadre d’une série de reportages sur les projets financés par le programme régional de l’UE, élaborée par des journalistes et des photographes sur le terrain ou par l’ENPI Info Centre.

Téléchargez le PDF -
http://enpi-info.eu/files/features/Lebanon%20-%20Audiovisual%20-%20DOCMED%20(fr).v.4.pdf

Trésors cachés de la Méditerranée

Tout le long du pourtour méditerranéen, faute de moyens, des petits musées tombent dans l'oubli. Le président de Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière, a décidé de leur venir en aide. Première étape, le musée Erlanger de Sidi Bou Saïd, en Tunisie.
Interview.
Un paysage de carte postale, le ciel, le soleil et la mer. En contrebas, le village de Sidi Bou Saïd, petit Saint-Tropez local avec ses massifs de lauriers roses, son odeur de jasmin, ses rues pavées, ses petites échoppes.
A l'intérieur, dans la pénombre, un fouillis de paniers, d'armes anciennes, de tissus : on a l'impression de pénétrer dans un tableau de Delacroix, un sentiment qui ne s'efface pas quand on entre dans le patio du palais Erlanger, grande bâtisse aux murs blancs et volets outremer.
Jadis, il était la propriété du baron Rodolphe Erlanger, un banquier allemand séduit par les paysages tunisiens au point de quitter sa Bavière natale pour s'installer ici où, pendant plus de vingt ans, il étudia la musique arabe, dont il devint l'un des meilleurs spécialistes. A sa mort, il légua son palais et ses collections à l'Etat, à charge pour lui d'en faire un musée.
Construit entre 1912 et 1922, cet édifice marque la rencontre originale du style arabo- andalou et de motifs décoratifs occidentaux typiques des débuts de l'Art nouveau. Alors que la façade frappe par sa sobriété, les pièces qui s'harmonisent autour du patio central sont, elles, richement décorées, telle la voûte qui surplombe le lit de l'ancienne chambre à coucher du baron Erlanger, ornée de feuilles d'or.
Pourtant, depuis la disparition de ce grand amateur d'art, son palais et les collections qu'il abrite se sont assoupis faute de communi cation, de promotion et de moyens financiers. En le visitant, Marc Ladreit de Lacharrière, président de Fimalac et mécène, a décidé de lui redonner son éclat d'autrefois dans le cadre de l'AMMed (Association des musées méconnus de la Méditerranée), sous l'égide de l'Unesco. Il s'en explique.

Le Figaro Magazine -Pourquoi avez-vous fondé l'AMMed ?
Marc Ladreit de Lacharrière - L'Association des musées méconnus de la Méditerranée est une initiative récente, née d'une réflexion sur l'importance du dialogue des cultures pour le rapprochement des populations des deux rives de la Méditerranée.
L'AMMed a pour objectif, en soutenant des musées exceptionnels mais parfois connus des seuls spécialistes, d'aider à construire une société plus harmonieuse entre les peuples des deux rives de la Méditerranée, en favorisant le dialogue culturel.
Notre première réalisation, le musée Erlanger à Sidi Bou Saïd, en Tunisie, symbolise parfaitement nos objectifs : en premier lieu, le rapprochement des cultures, puisque ce palais est un véritable abrégé des styles légués par la civilisation méditerranéenne, allant des débuts de l'Art décoratif européen à l'architecture d'inspiration arabe.
De plus, de par son fondateur, ce musée incarne le dialogue des religions : le baron Erlanger était en effet un Juif européen fasciné par la culture et la religion musulmane. Enfin, ce palais, abritant la plus vaste collection d'instruments de musique des pays du pourtour méditerranéen, était d'une grande originalité. En soutenant ce musée, notre association a souhaité apporter sa contribution à la compréhension des différentes cultures qui constituent la richesse des peuples du pourtour de la Méditerranée et à une meilleure perception mutuelle de celles-ci.

Comment procédez-vous pour mettre en valeur ces musées ?
Notre action se déroule en trois volets. Le premier consiste en la réalisation, en partenariat avec la chaîne Arte, de documentaires destinés à mieux comprendre les enjeux culturels de ces musées.
Le premier documentaire consacré au palais du baron Erlanger sera diffusé sur Arte le 30 octobre 2011 en prime time *, mais aussi en Allemagne et dans les principaux pays du Maghreb d'ici à la fin de l'année.
Le deuxième volet d'action est la création d'un site internet proposant des visites virtuelles pour découvrir ces lieux de culture et mettre en réseau les musées que nous soutenons.
Le site consacré au musée du baron Erlanger est aujourd'hui en ligne (www.ennejmaezzahra-tunisie.org).
Enfin, nous participons à l'édition d'ouvrages, avec la contribution de grands universitaires, écrivains et historiens. Ces outils servent naturellement à la mise en valeur des musées en question, mais avec une ambition extrêmement éducative. Ils constituent de précieux outils pour les académies et les équipes pédagogiques.

Quel est votre programme pour 2012 ?
Avec la déléguée générale de l'association, Sonia Mabrouk, journaliste sur la chaîne Public Sénat, avec laquelle j'ai créé l'association, nous avons mis en place un conseil scientifique. Ce conseil, composé de directeurs de musées d'audience internationale et présidé par Henri Loyrette, président directeur du Louvre, est chargé de sélectionner les musées et lieux de culture méconnus, mais dont le patrimoine a formé le berceau de notre histoire.
De la calligraphie aux arts de la céramique et de la sculpture au travail des métaux, tous les aspects de la civilisation sont concernés depuis le début du 3e millénaire av. J.-C. jusqu'à l'époque contemporaine. Le conseil scientifique va se réunir en novembre pour choisir le musée que nous mettrons en valeur en 2012.
Le choix est difficile parmi les très nombreux musées du pourtour de la Méditerranée. Je pense par exemple au musée d'Art copte au Caire, ou au Musée archéologique de Thessalonique, en Grèce, ou pourquoi pas au musée d'Art arabo-musulman du Caire ou au musée d'Art juif du Maghreb de Marrakech ou encore à un musée en Croatie...

La création de l'AMMed est-elle le prolongement de ce que vous faites avec la Fondation Culture & Diversité ?
Je pense que le rôle d'un chef d'entreprise qui a réussi est de s'engager au sein de la cité en agissant en vue de favoriser une société plus harmonieuse. C'est pourquoi j'ai voulu créer, en 2006, la Fondation Culture &Diversité, qui a pour but de permettre l'accès aux arts et à la culture pour des jeunes issus de milieux défavorisés et souvent issus de l'immigration.
La Fondation touche aujourd'hui près de 12 000 jeunes issus de plus de 150 collèges et lycées de toute la France. Le partage, l'échange et la reconnaissance de la diversité culturelle jouent à mes yeux un rôle primordial dans l'action en vue d'une société plus harmonieuse.
C'est un des objectifs de l'AMMed et, à ce titre, elle est le prolongement de l'engagement culturel et solidaire à l'origine de la création de la Fondation Culture &Diversité.

Vous investissez-vous personnellement dans vos actions de mécénat ?
L'engagement des chefs d'entreprise dans la cité est d'autant plus appréciable lorsque les entrepreneurs engagent leurs fonds personnels ou leurs bonus dans les actions de mécénat des entreprises qu'ils dirigent. C'est ce que je fais moi-même pour la Fondation Culture & Diversité.

Pourquoi avoir choisi la culture pour servir une société plus harmonieuse ?
Je suis convaincu que la culture permet de rapprocher les hommes, c'est notre bien commun. Elle constitue le meilleur instrument au service d'une société plus harmonieuse, et ce, tant sur le plan national qu'international. Elle favorise les liens indispensables entre les civilisations et entre les hommes. Elle permet de faire reculer les risques d'intolérance et de replis identitaires.

Vous avez été nommé Ambassadeur de bonne volonté de l'Unesco en charge de la diversité culturelle. Comment l'AMMed s'inscrit-elle dans cette mission ? Je suis aujourd'hui chargé de ces questions auprès de l'Unesco. Mes activités, comme président de l'AMMed, de la Fondation Culture &Diversité ou encore comme président de l'Agence France-Muséums, chargée de la construction du musée du Louvre à Abou Dabi, s'inscrivent pleinement dans les idéaux de l'Unesco et plus particulièrement dans les pas de la Convention pour la diversité culturelle.
Le 2 novembre prochain, d'ailleurs, je présiderai, au côté d'Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, la cérémonie qui va célébrer le dixième anniversaire de la Déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle, réunissant des personnalités et des chefs d'Etat du monde entier. Au cours de cette cérémonie sera rendu un hommage solennel au rôle de la diversité culturelle comme «patrimoine commun de l'humanité».
Cette diversité culturelle est également un formidable outil démocratique que je défends ardemment à travers l'AMMed. En ayant choisi la Tunisie pour notre première réalisation, nous avons aussi souhaité soutenir la naissance de la jeune démocratie tunisienne.

* Sur Arte, le dimanche 30 octobre. Tourné par Laurence Thiriat, ce documentaire de 26 minutes s'inscrit dans une nouvelle série baptisée «Les musées méconnus de la Méditerranée».

Par Véronique Prat - LeFigaro.fr

Méditerranée - L’art en friche grecque

La première étape de la 15e édition de la Biennale met à l’honneur les créateurs d’Europe et de la Méditerranée à Thessalonique. La production locale y est bien représentée.

Jusqu’au 7 novembre, la ville grecque accueille la 15e Biennale des jeunes créateurs d’Europe et de Méditerranée (BJCEM) – versant productions en arts visuels et arts appliqués –, avant que l’événement ne file à Rome mi-décembre pour la partie concerts, lectures et projections cinéma. La BJCEM adopte en effet une nouvelle formule, éclatée entre deux rives. Double défi, pour l’événement redéployé car sur la tangente depuis l’édition 2009 à Skopje et qui se doit de bien amorcer son virage, et pour Thessalonique, qui dédie sa zone portuaire en friche à la jeune création en dépit du régime d’austérité qui sévit de plus en plus durement sur le pays.

Lors de son déplacement à Thessalonique, la délégation de la représentation française* au sein de l’association internationale pour la BJCEM a embarqué dans ses valises une bonne partie des artistes exposés (au total 16 créations françaises). A en juger par la foule (à faire pâlir d’envie Marseille Provence 2013) venue honorer le vernissage des expositions dans les hangars désaffectés du port, c’est, contre toute attente, une ville hellène dynamique qui a accueilli la BJCEM, début octobre. « Mais ne vous y fiez pas, à Thessalonique, on est fier, on ne veut pas montrer qu’on souffre en faisant comme si rien n’avait changé mais nous sommes tous endettés. Certains doivent même recourir au troc », explique une adhérente de l’institut culturel français.

Et la Biennale ne passe pas à travers les mailles d’une actualité sinistre. On croise là une silhouette de clochard, visage invisible et main tendue, ici des têtes de dictateurs exposées en trophées guerriers ou, ailleurs, une maison mise à sac… Dans l’ensemble, en termes de fréquentation comme de qualité des œuvres exposées (principale critique à Skopje), le défi semble relevé cette année. On notera aussi un Off explosif, où les artistes ont squatté avec force pertinence et avec l’aval du maire, l’hôtel Ariston, désaffecté depuis cinq ans. La Grèce croit encore à ses nouveaux territoires de l’art quand Marseille expulse…

C’est bien plutôt l’organisation qui battait de l’aile, avec un manque de signalétique évident (vernissage en mairie loin des productions, performance et meeting destiné à une rencontre entre artistes zappés faute d’avoir été annoncé…) et défaut cruel de workshop.

Source - http://www.lamarseillaise.fr/arts-visuels/l-art-en-friche-grecque-24587.html

Méditerranée - Voyage au coeur du mythe des Sept Dormants aux Pénitents

L'expo sur ces saints communs au christianisme et à l'islam est visible jusqu'au 24 novembre.
C'est un beau voyage qui s'offre au visiteur, "une quête et une enquête" pour Manoël Pénicaud, auteur et concepteur de cette exposition "La Méditarranée des 7 Dormants", présentée au centre d'arts des Pénitents noirs jusqu'au 24 novembre et organisée dans le cadre des 18e rencontres d'Averroès.

Ces 7 Dormants sont des saints communs au christianisme et à l'islam; ils auraient été, selon la légende chrétienne, persécutés au III e siècle par l'empereur romain Dèce et plutôt que de renier leur foi, se seraient réfugiés dans une grotte près d'Ephèse (Turquie). Ils s'y endormirent et l'empereur fit murer l'entrée. Deux siècles plus tard, alors que le monde romain était devenu chrétien, ils se réveillèrent intacts et incorrompus. Ce miracle, constaté en 448 par l'évêque d'Éphèse et le nouvel empereur a permis d'affirmer le dogme de la résurrection des corps.

Le mythe, rapporté en occident par Grégoire de Tours au VI e siècle est ensuite devenu très populaire grâce à la Légende Dorée de Jacques de Voragine , et a donné naissance à de très nombreux sites de dévotions aux sept martyrs, jusqu'à ce qu'il tombe dans l'oubli à partir du XVIIIe siècle. Rares sont les occidentaux qui, aujourd'hui, à le connaître encore. Les chrétiens orientaux ont quant à eux toujours une dévotion envers les Sept Dormants. La version islamique de la légende est moins détaillée mais la finalité reste identique: attester de la résurrection des corps. Il constitue notamment un thème coranique majeur dans la Sourate XVIII, appelée al Kahf et que certains Hadiths recommandent de lire chaque vendredi.

Ces textes, l'exposition des Pénitents en propose des extraits à l'entrée de la chapelle, tandis qu'en fond sonore, nos oreilles sont portées par des sons enregistrés à Jérusalem. L'exposition s'intéresse ensuite longuement à la personnalité et aux travaux de Louis Massignon, orientaliste, professeur au collège de France et principal artisan du réveil des 7 Dormants au XXe siècle. C'est aussi en 2012 que sera célébré le cinquantenaire de sa disparition.

"La Méditerranée des 7 Dormants" offre un parcours en treize étapes, fruit des nombreux voyages de Manoël Pénicaud, anthropologue et chercheur associé à l'Institut d'ethnologie méditerranéenne européenne et comparative, et de sa thèse Le réveil des 7 Dormants; un pèlerinage islamo-chrétien en Bretagne. Des sites où le mythe subsiste, d'Ephèse à Istanbul, en passant par la Capadocce, Afsin (frontière du Kurdistan), Damas, Jérusalem, Séfrou et Midelt au Maroc mais aussi la Bretagne et Marseille. Chaque étape est une surprise, un émerveillement, une rencontre aussi comme ce prêtre, le père Paolo Dall'Oglio, dans un monastère de Mar Müssa en Syrie où une grotte très visitée par les touristes a été aménagée.

Résistance
Chaque site nous transporte sur une trace différente des 7 Dormants, plus où moins importante, plus ou moins vivace et que Manoël Pénicaud a retrouvé, parfois non sans difficulté, visité, photographié, filmé. On trouve ainsi aussi bien des fresques, que des icônes, des cavernes où comme à Marseille, un tombeau dans la crypte de l'abbaye de Saint Victor. "On se rend compte que des ponts ont été tissés et que le mythe a traversé les cultures et les pays", dit le chercheur, dont le travail s'inscrit dans une démarche humaniste et non confessionnelle. Sa quête est encore inachevée; elle le conduira prochainement en Tunisie, où les révoltés du printemps dernier se sont parfois inspirés des sept saints, véritables symboles de résistance.

Un voyage passionnant, pour une expo de haute tenue, à voir absolument avec son concepteur. André Suarès écrivait "comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une oeuvre d'art" ; l'inverse, ici est aussi vrai…

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Autour de l'expo

Vendredi 4 novembre

Aux Pénitents noirs à 18 h 30 Rencontre / Conférence: "Mythes et légendes revisités dans l'art contemporain" avec Marielle Magliozzi, docteur en histoire de l'art.

Lundi 14 novembre

Aux Pénitents noirs à 19 h, lecture par Michael Lonsdale de textes de Louis Massignon et rencontre autour du mythe des Sept Dormants et de l'exposition avec Manoël Pénicaud auteur et concepteur de l'exposition, Thierry Fabre (concepteur des rencontres d'Averroès), Henry Quinson (conseiller pour le film Des hommes et des dieux ) et de Michael Lonsdale.

Mardi 15 novembre
À 19 h, au cinéma Le Pagnol Des hommes et des dieuxde Xavier Beauvois avec entre autres Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin, Philippe Laudenbach, Jacques Herlin. Le film a remporté le Grand Prix du Jury au Festival de cannes et trois césars en 2010 (meilleur film français, meilleure photographie et meilleur second rôle).

Pénitents Noirs Centre d'Art Les Aires Saint-Michel - 13400 Aubagne 04 42 18 17 26. email : chapelle.penitents@aubagne.fr Entrée libre du mardi au dimanche de 10heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heur

Par Marjorie MOLY - Laprovence.com
Source -
http://www.laprovence.com/article/aubagne/voyage-au-coeur-du-mythe-des-sept-dormants-aux-penitents