Alors qu'elle a adopté ces derniers mois une série de réformes pour renforcer son attractivité et son positionnement, en particulier en Afrique, la Tunisie n'en oublie pas la France, un de ses principaux partenaires.
Au moment où le chef du gouvernement Youssef Chahed est à Paris, ce forum tombe à pic pour marquer au plus haut niveau la volonté d'améliorer les échanges entre la Tunisie et la France. Preuve de l'importance que les parties tunisienne et française ont accordé à cette manifestation organisée par Business France, agence nationale au service de l'internationalisation de l'économie française, au-delà de la présence effective de Youssef Chahed, chef du gouvernement tunisien, Gérard Larcher, président du Sénat, Jean-Pierre Sueur, président du groupe interparlementaire d'amitié France-Tunisie, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État à l'Économie auprès du ministre de l'Économie et des Finances, plus de 400 acteurs économiques ont accepté de se réunir autour de 6 tables rondes thématiques et sectorielles avec la participation exceptionnelle de Zied Ladhari, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Hichem Ben Ahmed, ministre des Transports, Slim Feriani, ministre de l'Industrie, des PME et de l'Énergie et René Trabelsi, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, l'idée étant de réfléchir aux voies et moyens d'« articuler les perspectives économiques et le climat des affaires, les grands projets et financements (PPP), l'énergie, le transport et le tourisme, la santé et l'agroalimentaire », selon les mots même de Business France. Côté tunisien, c'est pas moins d'une centaine d'entrepreneurs qui ont été invités grâce à plusieurs organisations patronales et professionnelles : Utica, Centre des Jeunes Dirigeants, Conect, CTFCI, Comité des CCE de Tunisie et FIPA.
La Tunisie, un pays à suivre
Au-delà de son image de seul pays à être sorti du Printemps arabe par la porte démocratique ainsi que start-up nation, la Tunisie est dans une situation délicate tant politiquement, avec un exécutif sous tension en raison de la situation du Premier ministre visé par des attaques permanentes en provenance du parti Nidaa Tounes créé par le président Béji Caïd Essebsi et actuellement dirigé par son fils Hafid, qu'économiquement et socialement, avec beaucoup de remous sociaux. Cela dit, les prévisions de croissance orientées à la hausse sur les prochaines années, autour de 3 % dès 2019, sont un soulagement pour le gouvernement qui a dû se contenter d'une croissance modérée de 2,2 % en 2017 et de 2,5 % en 2018. Une raison de plus pour Business France de continuer à insister quant à ses actions en direction de la Tunisie. Pour rappel, en 2018, elle a accompagné soit individuellement, soit collectivement plus de 220 entreprises. Sur place, 9 opérations collectives d'entreprises ont été organisées par les équipes du bureau Business France de Tunis parmi lesquelles le Forum franco-tunisien dans le secteur de la santé, les rencontres d'affaires avec les institutions postales du Maghreb et d'Afrique, le forum des industries agroalimentaires et une mission d'entreprises du secteur ferroviaire africain. Enfin, près de 32 volontaires internationaux en entreprise (VIE) sont actuellement affectés en Tunisie. De quoi enraciner plus encore, en passant par la Tunisie, cette construction Afrique-Méditerranée-Europe qu'appelle de ses vœux le président de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed), Jean-Louis Guigou, à qui a été réservé le privilège de conclure ce forum franco-tunisien.
Un Forum pour parier positivement sur l'avenir
Dans un tel contexte, ce forum, placé sous le patronage de M. Jean-Pierre Sueur, président du groupe interparlementaire d'amitié France-Tunisie, se veut, en présence de Youssef Chahed, chef du gouvernement tunisien, une manière d'ouvrir une période plus fructueuse dans les échanges, de bâtir un « partenariat d'avenir ». Selon les mots mêmes de Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, il « s'inscrit dans le prolongement du premier forum organisé à Tunis le 1er février 2018, à l'occasion de la visite du président de la République, M. Emmanuel Macron ». Son ambition : « renforcer davantage les liens économiques et commerciaux entre les deux pays, au moment où la reprise de l'activité économique de la Tunisie se confirme ». De quoi justifier l'intérêt des nombreux partenaires privés, dont Air Liquide, Bansard, C5P, Landis+Gyr, Perenco, Quadran, Systra, qui ont soutenu cet événement.
Par Malick Diawara - Source de l'article Le Point Afrique
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire