Le Maroc et l’Union européenne (UE) ont signé, mardi à Bruxelles, l’accord de coopération scientifique et technologique fixant les conditions et modalités de la participation du Royaume au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA).
L’accord a été signé au siège du Conseil de l’Union européenne par le ministre de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, M. Saïd Amzazi du côté marocain et par M. Dimiter Tzantchev, président en exercice du Conseil de l’UE et M. Carlos Moedas, commissaire européen pour la recherche, la science et l'innovation, du côté européen, en présence de l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, M. Ahmed Reda Chami.
Le Maroc fait ainsi désormais formellement partie des 19 États membres et pays du pourtour méditerranéen qui travaillent au développement de solutions innovantes pour une gestion durable de l'eau et de la production alimentaire, deux défis majeurs dans la région.
Les chercheurs marocains pourront avec cet accord participer à des appels à projets avec leurs collègues euro-méditerranéens, dans le cadre de partenariats tripartites impliquant au moins un pays de l’UE et un pays méditerranéen partenaire hors UE parmi les 19 membres de PRIMA.
S’exprimant à cette occasion, M. Tzantchev a affirmé que ‘’les relations entre le Maroc et l’UE revêtent une grande importance pour l’UE et se trouvent renforcer par cet accord’’, indiquant que ‘’les discussions ont été menées dans un esprit constructif et de coopération qui caractérise nos relations’’. L’aboutissement de ces discussions ‘’représente une étape supplémentaire de ces relations’’, s’est-il félicité. Il s’est dit convaincu que ‘’grâce à PRIMA, en mettant en commun nos talents et nos ressources, ainsi qu’en coordonnant nos efforts en matière de recherche et d’innovation nous pourrons faire en sorte que les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux profitent à tous les membres de la chaine de la recherche et à la société en général’’.
Pour sa part, le commissaire européen pour la recherche, la science et l'innovation a souligné que ‘’la signature de cet accord met en lumière l'importance stratégique de la recherche et de l'innovation dans les relations bilatérales UE-Maroc’’. ‘’Grâce à la science, nous pouvons dépasser les frontières et coopérer dans des domaines clés pour répondre aux grands défis régionaux et fournir des réponses concrètes aux besoins de nos citoyens", a ajouté M. Carlos Moedas
Intervenant à son tour, M. Amzazi a fait observer que les systèmes agroalimentaires euro-méditerranéens et les ressources en eau se trouvent aujourd’hui profondément affectés par des facteurs environnementaux et sociaux à la complexité et à la multidimensionnalité accrues.
L’eau est l’un des plus grands de ces défis, s’est-il alarmé, ajoutant que les pays du Maghreb ont commencé à faire face à un stress hydrique aux conséquences désastreuses et que 20 millions de méditerranéens n’ont pas accès à l’eau potable, tandis que 180 millions étaient déjà en 2005, considérées comme ‘’pauvres en eau’’ et seront près de 300 millions en 2050. Le ministre marocain a noté que l’Afrique du Nord, le Proche et Moyen Orient font partie de cette triste ‘’diagonale de la soif’’ définie par les spécialistes de la géopolitique de l’eau, au niveau de laquelle le changement climatique s’exprime à plein régime avec une diminution de la moitié des ressources en eau dans les scénarios les plus pessimistes.
Les pratiques agricoles sont également un défis immense, a poursuivi M. Amzazi, précisant que l’écrasante majorité des pays tiers du pourtour sud méditerranéen sont lourdement dépendants des importations en matière alimentaire, alors que des solutions existent. Il est donc urgent, a-t-il souligné, que les universités et les organismes de recherche mettent en commun tout leur savoir et toute leur technologie afin de répondre à ces défis méditerranéens dont les enjeux impliquent clairement la sécurité et la stabilité de la région.
M. Amzazi a estimé que l’initiative PRIMA est extrêmement prometteuse, appelant à tout mettre en œuvre pour qu’elle soit couronnée de succès.
PRIMA est le premier partenariat public-public dans le cadre du programme-cadre de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l’UE permettant aux pays qui ne sont pas associés aux programmes-cadres de recherche de l'Union de participer au même titre que les États membres et les pays associés. Avec la signature d'aujourd'hui, l'accord devient immédiatement effectif.
À l'heure actuelle, PRIMA dispose d'un budget de 494 millions d'euros, dont 274 millions venant des États participants à l'initiative et 220 millions d'euros de l'UE.
Ce partenariat euro-méditerranéen a pour objectif de renforcer la coopération dans le domaine de la recherche et de l’innovation entre les pays méditerranéens afin de développer des solutions innovantes permettant de répondre aux défis prioritaires du bassin méditerranéen en matière de sécurité en eau et d’autosuffisance alimentaire.
Prima constitue l’une des plus importantes initiatives de l’UE en matière de soutien à la recherche et à l’innovation, un partenariat qui s’étale sur les dix prochaines années (2018-2028) et qui porte sur des projets de recherche-innovation relatifs à la gestion de l’eau, aux pratiques agricoles et aux chaines agro-alimentaires au sein de la région méditerranéenne.
Source de l'article Atlasinfo
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