Les participants à la conférence annuelle EuroMeSCo 2018, organisée ce jeudi 12 juillet 2018 à Rabat sur le thème « Un autre regard sur les relations euro-méditerranéennes », ont appelé à l’adoption d’une nouvelle approche dans les relations euro-méditerranéennes et les rapports Nord-Sud.
Cette nouvelle approche est nécessaire pour expliquer comment les développements en Europe affectent la rive sud de la Méditerranée et plus généralement les relations euro-méditerranéennes, ont relevé les intervenants à ce débat organisé en partenariat avec l’OCP Policy Center et qui a réuni des décideurs politiques et des chercheurs de haut niveau.
Le nouveau concept permettra d’examiner les politiques et les stratégies développées par les pays du sud de la Méditerranée vis-à-vis de l’UE et d’autres partenaires, car les politiques euro-méditerranéennes sont trop souvent considérées comme des politiques de l’Union européenne à l’égard du sud de la Méditerranée, ont-ils considéré.
S’exprimant à cette occasion, le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Nasser Kamel a souligné que cette approche équilibrée prend en compte toutes les composantes des deux rives de la méditerranée et les priorités communes pour le développement de cet espace stratégique.
« La zone méditerranéenne est une région stratégique, jeune et dynamique et un hub énergétique qui dispose de potentialités importantes », a-t-il relevé, notant qu’en dépit de toutes ces potentialités, cet espace demeure l’un des moins intégrés.
Il a appelé à travailler ensemble et à intensifier la coopération entre les deux rives pour faire de cet espace un pôle économique influent à l’échelle internationale et une région de sécurité et de vivre-ensemble, louant les efforts déployés par le Maroc pour préserver la paix et la sécurité dans cette zone.
De son côté, l’Ambassadeur d’Espagne au Maroc, Ricardo Díez-Hochleitner a souligné l’importance de prise de conscience autour des relations euro-méditerranéennes pour qu’elles soient à la hauteur des aspirations, notant que ces relations marquées par un contexte difficile ont besoin d’un nouveau souffle pour dépasser la situation actuelle et rapprocher davantage des deux rives.
« 22 ans après le lancement du partenariat Euromed, appelé aussi Processus de Barcelone, cette zone peine toujours et se trouve face à de nouveaux défis », a-t-il déploré, appelant à revitaliser les relations euro-méditerranéennes.
Il a considéré le Maroc comme « un ami voisin, un partenaire stratégique et un pays clé dans le dialogue et la préservation de la paix en méditerranée », saluant les efforts fournis par les pays de la Rive Sud.
Pour sa part, Claudia Wiedey, ambassadeur, Chef de la délégation de l’UE au Maroc a mis l’accent sur la question migratoire comme enjeu majeur dans les relations euro-méditerranéennes, appelant à la diffusion des images positives sur l’immigration et à l’encouragement de la diversité culturelle.
« Le Maroc a été depuis toujours l’un des premiers pays à œuvrer au service des relations euro-méditerranéennes. Son rapprochement avec l’Europe ne s’explique pas uniquement par sa position géographique mais surtout par sa vision stratégique », a-t-elle dit.
Pour le Président de l’assemblée générale d’EuroMeSCo, Senen Florensa, la crédibilité de l’Europe est affectée en Méditerranée par plusieurs facteurs, appelant au développement des politiques communes et à l’éradication des sources de tensions et de crise en plaçant l’intérêt général de l’espace méditerranéen au-dessus de toute autre considération.
Abdelhak Bassou, Senior Fellow à l’OCP Policy Center a mis en l’accent sur l’importance du dialogue autour de cette question stratégique qui intéresse l’avenir de la région méditerranéenne, notant que le sort des deux rives de la méditerranée est intimement lié d’où la nécessité de se mobiliser au service de la stabilité et le développement de cette zone géo-stratégique.
EuroMeSCo est le principal réseau d’instituts de recherche et de think tanks en matière de politique et de sécurité dans la région euro-méditerranéenne. Il comprend 106 instituts de 32 pays euro-méditerranéens.
Ce réseau encourage la recherche et les débats communs sur des questions clés liées à la région et promeut les relations et la confiance mutuelle entre ses membres ainsi qu’avec les décideurs. A travers ses publications, ses concertations et ses actions de sensibilisation, il joue un rôle essentiel en termes d’instauration de confiance, d’élaboration de politiques et de renforcement des capacités de ses membres.
Source de l'article l'Observateurinfo
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