L’Union européenne et le Maroc ont paraphé ce mardi un nouvel accord de pêche valable pour les quatre prochaines années, qui inclut explicitement les eaux adjacentes au Sahara occidental.
Le 24 juillet, l’Union européenne et les autorités marocaines ont paraphé un nouvel accord de pêche liant les deux rives de la Méditerranée. Côté marocain, ce sont Fouad Yazough, ambassadeur directeur général des relations bilatérales et Zakia Driouach, la secrétaire générale du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, se sont relayés pour la signature de ce contrat sous l’œil attentif de leurs ministres de tutelle respectifs, Nasser Bourita pour les Affaires étrangères et la Coopération internationale et Aziz Akhannouch pour l’Agriculture, la Pêche maritime, le Développement rural et les Eaux et forêts.
"Cette fois, l'Accord évoque explicitement les provinces et les eaux du Sahara"
La flotte européenne avait quitté le 13 juillet dernier les eaux marocaines, en attendant le renouvellement de ce contrat qui prenait fin le lendemain. Les négociations avaient, elles, commencé le 19 avril dernier à Rabat pour prendre fin le 20 juillet dernier : il aura fallu trois rounds de rencontre, entre Bruxelles et Rabat, pour arriver à un terrain d’entente.
Rappelons que le 27 février dernier, suite à une contestation émise par Western Sahara Campaign (WSC), une organisation proche du Polisario, la Cour de justice l’Union européenne (CJUE) avait validé l’accord de pêche, signé en 2014. La justice européenne avait en revanche expliqué que l’accord n’était « pas applicable au Sahara occidental et aux eaux adjacentes », car ils figuraient pas sur le contrat. Cette fois-ci, l’accord, valable pour les quatre prochaines années, évoque explicitement les provinces et les eaux du Sahara, pour éviter une telle situation.
Plus de bateaux et plus de tonnage
« Les parties ont profondément modifié le dispositif de l’accord afin de tenir compte des retombées économiques de l’ensemble des composantes de l’accord qui seront distribués de manière à ce que les populations des territoires adjacents aux eaux concernées puissent pleinement en bénéficier », explique le communiqué de l’Union européenne en parlant des régions du sud du Maroc.
Outre ces précisions sur la zone concernée par le texte, laquelle s’étend du Cap Spartel (Tanger) à Cap Blanc (Lagouira), tout en excluant la mer Méditerranée, afin de préserver des ressources qui souffrent de surexploitation, les deux parties ont revu les conditions de l’accord. Ainsi, 128 navires européens, en provenance de 10 États membres de l’UE, seront autorisés à venir pêcher au large du Maroc, soit deux de plus que sous l’accord précédent. Ils pourront capturer, à terme, jusqu’à 100 000 tonnes par an de petits pélagiques, contre 85 000 tonnes selon l’ancien accord. Le contrat permet aussi la pêche de 7 000 tonnes par an d’autres catégories de poissons.
La contrepartie financière pour le Maroc a de son côté augmenté de 30 % pour passer de 40 à plus de 52 millions d’euros par an, et le nombre de Marocains qui travailleront pour le compte des navires européens devrait suivre le mouvement, même si aucun chiffre n’a encore été arrêté.
Encore quelques mois de procédure
L’entrée en vigueur du contrat devra attendre quelques mois encore. Il faudra avant tout que les deux Parlements, marocain et européen, valident l’ensemble des points de l’accord. Une étape qui risque d’être mouvementée et notamment du côté de Bruxelles, où les lobbyistes du Polisario vont scruter un par un les termes du contrat. Selon nos sources au Maroc, les pêcheurs européens souhaitent tout de même une accélération de la procédure.
« Les deux parties s’engagent à prendre les mesures nécessaires en vue de l’entrée en vigueur de l’accord de pêche et de son protocole dans les meilleurs délais en tenant compte de leurs procédures respectives. Les deux parties resteront en étroit contact dans l’esprit de concertation et de partenariat qui les unit durant la période de transition et ce, jusqu’à cette entrée en vigueur », assure la communication de l’UE.
Par El Mehdi Berrada - Source de l'article Jeune Afrique
Par El Mehdi Berrada - Source de l'article Jeune Afrique
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