D'une Union pour la Méditerranée à une Union de la Méditerranée? "Pas pour tout de suite" selon Nasser Kamel

D'une Union pour la Méditerranée à une Union de la Méditerranée?


"Nous ne sommes pas un projet d’union mais une union de projets”

Le Dialogue régional de l’UpM sous le thème “Regards partagés sur les enjeux prioritaires en Méditerranée”, s’est tenu les 22 et 23 mai dernier à Barcelone, en marge du Sommet des Deux Rives, exercice inédit de consultation de la société civile méditerranéenne, qui a pour ambition de relancer la dynamique de coopération en Méditerranée occidentale par la mise en œuvre de projets concrets en faveur du développement humain, économique et durable dans la région.

Pendant deux jours, 100 représentants de la société civile, des organisations menées par les jeunes, et d’acteurs non-étatiques euro-méditerranéens se sont réunis afin de présenter plusieurs projets qui seront appuyés par l’UpM les 11 et 12 juin prochains lors du Forum de Tunis.

Présent lors de l’évènement, le HuffPost Tunisie a rencontré Nasser Kamel, secrétaire général de l’UpM. Lors d’une rencontre avec plusieurs journalistes, ce dernier a fait, à de nombreuses reprises, référence à la construction européenne, évoquant notamment Robert Schumann, considéré comme l’un des pères fondateurs de l’Union Européenne, rappelant également l’idée d’une “Union De la Méditerranée” -idée vite abandonnée après la mise en place du Partenariat Euro-Méditerranéen issu du Processus de Barcelone de 1995-.

Le HuffPost Tunisie lui a alors posé la question de savoir, si une telle Union De la Méditerranée, avec ses propres institutions, son propre fonctionnement, sa propre économie était envisageable dans la pratique ou totalement dénuée de sens.

″Nous ne sommes pas un projet d’union mais une union de projets” a fait savoir Nasser Kamel justifiant un contexte global non adéquat: “Dans le contexte actuel de la réalité géopolitique et du développement économique inégalitaire entre les deux rives, parler de l’Union De la Méditerranée, serait de la surenchère”.

Selon lui, l’objectif de l’Union Pour la Méditerranée actuellement est de faire en sorte que “la somme des projets” partagés par les deux rives “rapproche nos pays et amène à un moment donné à une Zone de Libre Échange”.

“Nous en sommes loin mais cela serait déjà un premier pas” a-t-il expliqué.

“Via nos projets qui visent notamment l’intégration régionale, l’autonomisation des femmes, l’emploi et la formation...nous sommes en train de travail pour l’Union De La Méditerranée mais ce ne sera pas pour demain, ni après demain” a-t-il conclu.

Dans une interview accordée au HuffPost Tunisie en septembre dernier, le secrétaire général de l’UpM avait affirmer que “combler le fossé entre les deux rives Nord-Sud est sans aucun doute l’objectif phare de l’UpM” saluant au passage le rôle joué par la Tunisie. 

À mi-chemin entre le nord et le sud, le pays s’avère être un parfait facilitateur de dialogue et de coopération dans la région. Il constitue, selon lui, un trait d’union entre les deux rives. 

“Placée au coeur de la Méditerranée, la Tunisie est un pays phare dans la région. Il remplit pleinement son rôle au sein de l’UpM vu ses atouts majeurs à savoir son historique, son emplacement, sa politique et son économie” avait-il affirmé.

Par Yassine Bellamine - Source de l'article Huffpostmaghreb

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