L'Espagne tente de freiner les importations marocaines. Photo NBDC |
Les relations économiques entre l'Espagne et le Maroc se tendent depuis quelques semaines, notamment sur les dossiers de l'électricité et de l'agriculture.
Le Maroc dépend fortement de l'Espagne, à la fois son premier client et son premier fournisseur. Par ses importations et ses investissements, le pays génère 15% du produit intérieur brut du royaume.
L'inverse est moins vrai car l'Espagne regarde avant tout vers l'Europe. Hors UE, la Maroc se classe second client de l'Espagne et seulement onzième fournisseur. Plus de 800 entreprises ibériques possèdent des sites de production dans le royaume et ce sont le plus souvent des marocains qui récoltent les fruits et légumes espagnols. Les flux financiers entre les deux pays ont doublé en six ans pour atteindre 14 milliards d'Euros.
Pourtant, des grains de sables viennent gripper cette belle machine. En 2018, le Maroc a fermé sa frontière commerciale avec l'enclave espagnole de Melilla, officiellement pour stopper la contrebande.
Plus récemment, l'Espagne a stoppé ses importations d'électricité marocaine. Une démarche validée par l'Union Européenne qui autorise l'Espagne à taxer l'électricité ne correspond pas aux normes environnementales en vigueur en Europe. L'Espagne, et donc maintenant l'UE, reprochent au Maroc d'exporter de l'électricité produite par des centrales à charbon. En matière d'électricité, la balance commerciale entre les deux pays s'est inversée en 2018, depuis que le Maroc a mis en service deux centrales thermiques fonctionnant avec du charbon exonéré des droits d'émission du CO2.
Enfin, le gouvernement régional d'Andalousie vient de prendre des mesures pour réduire les importations marocaines de fruits et légumes. L'Andalousie va subventionner les filières d’agrumes et de fruits rouges en finançant à hauteur de 50% les campagnes de communication des professionnels de ces secteurs. La région espagnole demande également à l'Europe de multiplier les contrôles pour faire respecter les contingents de produits en provenance de pays tiers et la bonne application des normes phytosanitaires.
Par Gérard Tur - Source de l'article Econostruminfo
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