L’Algérie acteur stratégique clef au niveau de la région méditerranéenne a participé activement à la préparation de la réunion des 5+5 au sommet de la société civile des deux rives de la Méditerranée qui se tiendra à Marseille le 24 juin 2019 où j’ai l’honneur de diriger la délégation des 10 ONG algériennes» et présidé une des commissions la plus importante, dévolue à l’Algérie «la transition énergétique».
Prévue initialement en présence des chefs d’Etat et de gouvernement, du fait de la situation de certains pays du Maghreb dont l’élection en Mauritanie, en Algérie, les tensions en Libye, et en Europe avec les récentes élections du parlement européen qui a vu la montée des partis populistes, il a été décidé qu’elle se tendra à un niveau politique moindre réunissant les ministres des Affaires étrangères, à la même date, la réunion des Chefs d’Etat étant reportée de quelque mois, l’Allemagne avec la France ainsi que plusieurs pays maghrébins, ayant souhaité ce report des chefs d’Etat.
L’Union européenne, l’Allemagne, les organisations pan-méditerranéennes et les principales organisations économiques internationales présentes dans la région sont associées à cette initiative à l’image de Fondation Anna Lindh, la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et l’institut méditerranéen de l’eau (IME), coordinateur du forum méditerranéen de l’eau.
Ainsi pour préparer ce rendez-vous, près de 200 personnes issues de la société civile ont participé à cinq forums thématiques, dans le cadre de «l’assemblée des 100 personnalités qualifiées issues de la société civile qui ont participé à l’ensemble des forums préparatoires thématiques avec pour objectif de restituer les débats et de recenser des idées.
Cette réunion a pour objet de définir concrètement, les moyens et les mécanismes à mettre en œuvre pour tisser des liens forts dans tous les domaines autour de la Méditerranée afin de dynamiser la coopération en Méditerranée occidentale, reposant sur la conviction que la société civile doit être pleinement associée à la définition d’un nouvel agenda «positif». Cet événement a pour ambition de relancer la dynamique de coopération en Méditerranée occidentale «par la mise en œuvre de projets concrets en faveur du développement humain, économique et durable dans la région».
Dans ce cadre, réunis en comité de pilotage, plusieurs différents thèmes ont été abordés : l’énergie le 8 avril dernier, à Alger ; la question de la jeunesse, l’éducation et la mobilité à Malte, le travail portait sur l’économie et la compétitivité au Maroc, culture, médias et tourisme à Montpellier et le dernier «atelier s’est tenu les 15 et 16 mai, à Palerme en Italie portant sur l’environnement et le développement durable et la des chefs de fil sur l’île des Embiez les 27-28 mai 2019 recensé le 28 mai 2018 a permis de recenser environ 300 projets proposés par les chefs de fil des 5+5.
La réunion qui se tiendra à Tunis les 10/12 juin 2019 réunissant les institutionnalistes, les pourvoyeurs de financement et les chefs de file de la société civile des 5+5 aura retiendra les projets définitifs proposés par la société civile, projets ayant pour but tant la faisabilité financière des projets que leurs impacts sur la croissance, l’environnement, l’emploi (microprojets) qui n‘entend pas se substituer aux Etats pour les grands projets. L’Algérie, à travers ses réseaux de la société civile, dans le cadre de la transition énergétique, a proposé 17 projets sur un total de 42 projets, tous issus de la société civile des 5+ 5, en collaboration avec la direction générale Europe du Ministère des affaires étrangères, comme elle a soumis plusieurs dizaines de projets dans les autres commissions ( dont tourisme, culture, économie/ innovation).
Les travaux du Forum à Alger se sont organisés sous forme de quatre sessions thématiques, à savoir : les énergies renouvelables et efficacité énergétique ; les interconnections électriques ; le Gaz naturel comme moteur d’une transition énergétique et la transformation digitale du secteur de l’énergie. C’est que l’Energie est un enjeu stratégique au niveau de la région méditerranéenne et africaine. Espérons que cette importante rencontre, puisse faire du bassin méditerranéen un lac de paix, de tolérance et de prospérité partagé se fondant sur un partenariat gagnant/gagnant loin de tout esprit de domination, grâce à la tolérance et au dialogue des cultures.
L’Algérie, acteur stratégique a joué un rôle important lors des différentes réunions de la préparation de la réunion des 5+5 où elle proposé des projets concrets privilégiant les intérêts économiques et la stabilité de la région, tenant compte de la transformation du monde (digital-intelligence artificielle). L’Energie dans toute sa diversité (nouveau modèle de consommation reposant sur un mix énergétique – traditionnel- énergies renouvelables, schistes, l’avenir en 2030 étant l hydrogène) est un enjeu stratégique du développement de la région méditerranéen et africaine, étant au cœur de la souveraineté des États, de leurs politiques de sécurité et leurs dynamiques économiques, modifient les rapports de force à l’échelle mondiale et affectent également les recompositions politiques à l’intérieur des États, (incidences sur les groupes sociaux et économiques comme à l’échelle des espaces régionaux.
J’espère avoir été à la hauteur de la confiance que m’ont témoignée les pus hautes autorités du pays pour diriger la délégation algérienne, en privilégiant uniquement les intérêts supérieurs du pays pour le dossier sensible de l’Energie mais également des autres commissions pour une stratégie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales. Je tiens à remercier vivement l’ensemble des experts algériens et les membres de la société civile, que cela soit dans la commission énergie ou les autres commissions, qui ont honoré l’Algérie par leurs propositions, ainsi que la Direction Générale Europe du Ministère des Affaires Etrangères, qui ont contribué à la réussite de la participation algérienne qui a été salué par l’ensemble des organisateurs.
Par Dr Abderrahmane Mebtoul (Professeur des universités, expert international) - Source de l'article La Nouvelle République
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