La Corse prend place dans l'Union méditerranéenne

La commission de coopération interrégionale et euro méditerranéenne soumet à l'Assemblée de Corse six mesures concrètes destinées à permettre à la Corse et aux Corses de participer activement au processus d'Union de la Méditerranée.
Les 7 juillet et 1er août dernier, à Nonza, la commission, à l'occasion d'une réunion décentralisée, procédait à un échange de vues sur la coopération en Méditerranée (intra méditerranéenne et euro méditerranéenne) et sur les perspectives qu'elle peut ouvrir à la Corse.
A cet effet, Pascale Bizzari-Gherardi avait invité le conseil municipal de Nonza, Louis Dominici, ambassadeur et président de l'Association corse pour l'union de la Méditerranée (ACORMED) dont le siège est à Nonza, ainsi que Jean-Paul Mattei, avocat au barreau d'Ajaccio, premier adjoint au maire de Nonza, et correspondant en Corse de l'Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN). Ce dernier présentant un projet de séminaire que l'IHEDN souhaite organiser en Corse sur le thème de « l'Union de la Méditerranée » (plus précisément, la vocation de ce séminaire est de contribuer à la « formulation prospective » des grands enjeux de la présence de la Corse en Méditerranée).
De cette réunion, on retiendra essentiellement que les membres de la commission ont joué pleinement leur rôle d'élu, définissant en six point les propositions qui amèneraient la Corse à participer à la construction d'« un grand espace de paix et de progrès en Méditerranée ». L'Assemblée de Corse devra maintenant, probablement dès la session de rentrée (programmée le 26 septembre), se positionner sur le rôle de la Corse dans la construction de l'Union méditerranéenne.
L'initiative de la commission faisant écho au message délivré au printemps, lors de sa visite à Ajaccio, par le ministre du Tourisme Hervé Novelli qui encourageait alors les élus de Corse à faire des propositions sur la place de l'île en Méditerranée. Et précédant opportunément de quelques heures le grand rendez-vous donné par Nicolas Sarkozy à tous les chefs d'Etat de la Méditerranée (le 13 juillet, à Paris).
Outre sa déclaration en six points (voir encadré), la commission a créé un « Centre de veille en Méditerranée » (CEVEMED) sous la forme d'une association loi 1901, présidée par Pascale Bizzari-Gherardi.
Ce centre a pour mission d'identifier les projets et programmes de coopération en cours ou prévus en Méditerranée et susceptibles de fournir à la Corse une occasion d'y participer. Dans ce contexte, il n'est pas anodin de noter que Pierre Chaubon, maître des requêtes au Conseil d'Etat, et Louis Dominici, ancien ambassadeur de France et ministre plénipotentiaire en sont les vice-présidents.
De fait, l'association s'engage à prendre tous contacts et toutes initiatives utiles en France, en Europe et dans tous les pays méditerranéens, à réaliser des études et à mener des actions d'information et de formation. Pas facile pour le simple citoyen de tirer de ces rendez-vous stratégiques, voire des propositions qui se veulent « concrètes », des enseignements clairs sur les retombées effectives de telles initiatives.
Cependant, les enjeux sont d'importance, puisque des marchés (essentiellement dans les domaines agro-alimentaire, environnemental, hydraulique, touristique, culturel et patrimonial) sont à ouvrir sur toute la rive Sud et orientale de la Méditerranée.
Pascale Gherardi : « Je voudrais que les chefs d'entreprises, étudiants et associatifs prennent conscience qu'ils ont les moyens d'agir en Méditerranée. C'est-à-dire que les chefs d'entreprises peuvent exporter de l'ingénierie, de la compétence et des produits, et que les étudiants peuvent gagner en expérience en allant travailler dans d'autres pays.
Pour ce faire, les uns et autres ont besoin qu'on identifie des axes d'intervention et des pistes d'action, et qu'on propose des financements et des structures d'appui. »
Les six propositions
1. Identifier pour l'avenir les programmes et projets dans lesquels pourraient s'insérer des initiatives corses publiques et privées.
2. Accroître les moyens publics affectés par les institutions corses à la coopération décentralisée.
3. Favoriser la recherche systématique des contributions financières et techniques, nationales européennes et internationales, susceptibles de renforcer, dans le contexte de la coopération méditerranéenne, le développement harmonieux de la Corse.
4. Favoriser concrètement la participation des institutions corses, et/ou des entreprises corses, et/ou des experts corses, aux programmes et projets de développement concernant d'autres régions méditerranéennes, ou d'autres pays ou groupes de pays en Méditerranée.
5. Rechercher et mettre au point des dispositifs de formation susceptibles de renforcer les atouts de la Corse et des Corses dans leur effort d'insertion au coeur des coopérations intra méditerranéennes, euro méditerranéennes et euro africaines.
6. Rechercher et proposer tous moyens susceptibles d'affirmer utilement la présence culturelle, économique et politique de la Corse en méditerranée.
Constant Sbraggia - Info.club-corsica.com - le 3 septembre 2008

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