Le Caire : L'Union pour la Méditerranée (UPM) doit maintenant entrer dans le vif du sujet et ses membres proposer une première liste de projets concrets d'ici la fin octobre, ont annoncé mercredi les co-présidences française et égyptienne.
Lancée le 13 juillet à Paris par le président français Nicolas Sarkozy, l'UPM réunit 43 pays - les 27 de l'Union européenne et 16 pays de la rive sud de la Mare Nostrum - qui se retrouveront dans la deuxième quinzaine d'octobre, probablement à Monaco, a indiqué au Caire le ministre français du Développement durable et de l'Energie, Jean-Louis Borloo.
Borloo, en visite d'une journée dans la capitale égyptienne avec Henri Guaino, conseiller spécial du chef de l'Etat français, a été chargé par Sarkozy du "pilotage" opérationnel des projets de l'UPM.
"On nous demande maintenant de passer à l'acte, de rentrer dans la phase opérationnelle de l'Union", a-t-il souligné. Côté égyptien, le ministre de l'Industrie et du Commerce, Rachid Mohammed Rachid, assurera la même fonction: "Le président m'a demandé d'accélérer la mise en oeuvre des projets concrets, qui recueillent l'adhésion de tous et qui aient un rapport direct avec la vie quotidienne" des 750 millions de citoyens concernés, a-t-il souligné devant la presse avec Borloo.
Borloo et Rachid ont invité leurs partenaires à désigner chacun un ministre pour les représenter à l'UPM et à commencer de présenter leurs projets, qui porteront essentiellement sur l'énergie, l'environnement, les transports maritimes et le développement urbain - alors que 70 M de citadins supplémentaires auront gonflé les villes du littoral entre 2005 et 2025.
"L'idéal serait d'avoir un cadre de travail opérationnel d'ici la fin octobre. Je veux qu'avant la fin de l'année, démarrent des projets opérationnels", a insisté Borloo. "Nous avons la volonté commune d'accélérer l'histoire sur un certain nombre de programmes qui se feraient un jour, mais pour lesquels il faut éviter de retomber dans les travers du processus de Barcelone".
Ce processus euro-méditerranéen avait été lancé en 1995 sans beaucoup d'effets à ce jour. "L'UPM n'est pas une somme de bilatérales mais un mécanisme général sur des priorités comme la dépollution, l'énergie, l'accès à l'eau", a ajouté le ministre français qui insiste sur la vulnérabilité particulière de la Méditerranée au changement climatique. Ces programmes, qui seront adoptés par consensus, "ne devront pas nécessairement être partagés par tous: si certains pays se mettent d'accord, ils pourront commencer", a fait valoir Rachid, en sollicitant le secteur privé aux côtés des pouvoirs publics.
Selon Borloo, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM, GEF en anglais), basé à Washington, "est déjà prêt à débloquer 100 M USD de financement tout de suite et 500 M supplémentaires rapidement". Sur la gouvernance de l'UPM, beaucoup reste à faire: les ministres des Affaires étrangères, qui se réunissent les 3 et 4 novembre à Marseille, choisiront le siège du Secrétariat général de l'UPM (mais pas le secrétaire général): Tunis, La Valette, Barcelone et Marseille se sont portées candidates, le Maroc s'est également montré intéressé.
La France a fait savoir qu'elle préférait une "ville de la rive sud", selon la délégation française. Il leur faudra également décider de la longueur du mandat des deux co-présidences. Outre les 27 de l'UE, l'UPM regroupe les pays suivants: Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Tunisie, Turquie, Autorité palestinienne, Albanie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Monaco.
AFP - le 11 septembre 2008
AFP - le 11 septembre 2008
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