C’est ce que constate l’association Surfrider Foundation Europe. Ce matin, le tribunal correctionnel de Marseille a condamné l'armateur et le capitaine de l'Eurika, cargo battant pavillon lituanien accusé d'avoir dégazé le 3 juillet 2008 au large de l'île de Porquerolles (Var). Un premier pas dans le bon sens pour l'association Surfrider Foundation Europe, qui estime malgré tout que le combat pour empêcher les dégazages sauvages en Méditerranée sera "long et complexe". Interview de Citores Antidia, chargée de recherche transport maritime au sein de la structure.-
Etes-vous satisfaite de ce jugement ?
Citores Antidia : Bien sûr que c'est une satisfaction mais nous déplorons que ce genre de dégazage soit rarement constaté en Méditerranée. Ceci est principalement dû à l'insuffisance des moyens. Si on compare avec la Bretagne, on s'aperçoit que le tribunal de Brest a prononcé 7 condamnations pour le même genre de faits. Contre une à Marseille.
- Il y a une disparité - entre la Méditerranée et l'Atlantique - concernant les moyens mis en oeuvre par l'Etat ?
C.A. : Oui, on peut le dire. On compte moins de patrouilles véritables pour traquer les éventuels pollueurs au large de Marseille qu'à Brest. Pour preuve, c'est que dans le cas de l'Eurika, il s'agit d'un hélicoptère parti à la recherche d'un voilier en perdition qui est tombé par hasard sur la nappe de pétrole.
- Comment faire en sorte de mieux protéger la Méditerranée contre ces cargos "voyous" ?
C.A. : Il est nécessaire de créer des coopérations entre les différents pays dans le cadre de l'Union de la Méditerranée, même si elle est bancale. Mais il est bien difficile de rapprocher des nations qui ont des politiques, des cultures différentes, qui ont chacune un rapport particulier à la mer, à son exploitation. Un simple exemple : la Grèce n'a pas établi de cadastre de son littoral. En somme, nettoyer devant la porte de Marseille est un véritable coup d'épée dans l'eau si on ne fait rien - pour prendre un pays au hasard - en Lybie.
- Y-a-t-il des moyens de lutte plus scientifiques qui ne sont pas encore mis en place ?
C.A. : Oui, ils sont au nombre de trois : utiliser les nouvelles technologies, principalement le suivi satellitaire des navires ; développer le marquage ADN du pétrole pour déterminer à quel bateau appartient la nappe suspecte et, enfin, appliquer un suivi des dernières vidanges des cargos, un peu comme pour le contrôle technique d'une voiture.
Par Xavier Cherica - Laprovence-presse.fr - le 2 septembre 2009
Par Xavier Cherica - Laprovence-presse.fr - le 2 septembre 2009
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