Confronté à l’explosion de sa consommation électrique et de sa facture pétrolière, le pays veut désormais sécuriser son approvisionnement et améliorer son efficacité énergétique, en misant sur le charbon, le gaz naturel et l’éolien.
Tirée ces dix dernières années par la croissance de l’activité économique, de l’industrialisation et par la hausse du niveau de vie, la demande énergétique du pays a progressé de 40 %, et davantage encore celle en électricité, qui n’a jamais été aussi importante, en hausse de 8 % par an.
Tirée ces dix dernières années par la croissance de l’activité économique, de l’industrialisation et par la hausse du niveau de vie, la demande énergétique du pays a progressé de 40 %, et davantage encore celle en électricité, qui n’a jamais été aussi importante, en hausse de 8 % par an.
Le besoin est d’autant plus grand que l’accès à l’électricité dans les campagnes est passé de 39 % à 96 % en une décennie, grâce au Programme d’électrification rurale globale (Perg). Or, dans le même temps, les pouvoirs publics n’ont pas su accroître suffisamment les capacités de production du pays pour répondre à l’augmentation des besoins. Résultat : ils paient aujourd’hui le prix du manque d’infrastructures, qui se traduit par un déficit des capacités de production, de transport et de distribution. Ces cinq dernières années, le Maroc a ainsi dû plus que doubler ses importations d’électricité, essentiellement depuis l’Espagne, les portant à 16 % de la consommation nationale. Et, bien qu’il continue à prospecter le pétrole, le gaz et le charbon sur son territoire, le pays reste dépendant à 97 % de son approvisionnement énergétique, notamment de l’importation massive de pétrole.
Nouvelle stratégie
L’alarme a été donnée à l’été 2008, lorsque le prix de l’or noir a atteint des records : sur une facture énergétique de 70,5 milliards de dirhams (DH), soit 6,2 milliards d’euros), le baril a pesé pour 61,5 milliards (5,4 milliards d’euros) ! « Le Maroc doit consommer moins de pétrole et améliorer son efficacité énergétique, de façon à économiser 15 % de la consommation d’électricité à l’échéance 2020 », a averti Amina Benkhadra, la ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement. La « nouvelle stratégie nationale » dans le cadre du plan Énergie présenté en juillet 2008 prévoit surtout de diversifier les sources d’énergie et d’augmenter les capacités de production du pays de 6 000 MW à l’horizon 2015, soit une hausse de 80 %. Mais les investissements nécessaires, estimés à 55 milliards de DH, sont colossaux. Pour appuyer cette nouvelle stratégie, un fonds de développement énergétique doté de 1 milliard de dollars (8 milliards de DH) a été créé en mars dernier grâce à des fonds arabes. Et, début 2009, l’Union européenne a octroyé au royaume chérifien 76,6 millions d’euros (865 millions de DH) pour l’aider à financer son programme de réforme énergétique. Ainsi, « de nouvelles unités de production ont été mises en service depuis 2008 », souligne Ali Fassi Fihri, directeur général de l’Office national de l’électricité (ONE).
Nouvelle stratégie
L’alarme a été donnée à l’été 2008, lorsque le prix de l’or noir a atteint des records : sur une facture énergétique de 70,5 milliards de dirhams (DH), soit 6,2 milliards d’euros), le baril a pesé pour 61,5 milliards (5,4 milliards d’euros) ! « Le Maroc doit consommer moins de pétrole et améliorer son efficacité énergétique, de façon à économiser 15 % de la consommation d’électricité à l’échéance 2020 », a averti Amina Benkhadra, la ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement. La « nouvelle stratégie nationale » dans le cadre du plan Énergie présenté en juillet 2008 prévoit surtout de diversifier les sources d’énergie et d’augmenter les capacités de production du pays de 6 000 MW à l’horizon 2015, soit une hausse de 80 %. Mais les investissements nécessaires, estimés à 55 milliards de DH, sont colossaux. Pour appuyer cette nouvelle stratégie, un fonds de développement énergétique doté de 1 milliard de dollars (8 milliards de DH) a été créé en mars dernier grâce à des fonds arabes. Et, début 2009, l’Union européenne a octroyé au royaume chérifien 76,6 millions d’euros (865 millions de DH) pour l’aider à financer son programme de réforme énergétique. Ainsi, « de nouvelles unités de production ont été mises en service depuis 2008 », souligne Ali Fassi Fihri, directeur général de l’Office national de l’électricité (ONE).
Pour diversifier ses sources d’énergie, le Maroc mise notamment sur les énergies renouvelables. Le pays ambitionne de multiplier par cinq sa production, pour la porter à 10 % du bilan national et à 20 % de l’électricité produite en 2020. L’exploitation de l’éolien est la priorité, avec la création attendue de deux parcs à Tanger et à Tarfaya. Les banques marocaines ont été sollicitées pour ce dernier projet. L’hydroélectricité, dont la part ne cesse de baisser dans le bilan national, sera exploitée dans une moindre mesure.
Plus de Coopération nord-sud
Quant au solaire, malgré quelques expériences locales, il est toujours considéré comme une option à long terme, comme d’ailleurs l’électronucléaire. Mais « le coût de production des énergies renouvelables et leur prix d’achat restent élevés par rapport à ceux d’autres sources d’énergie », a répété Amina Benkhadra en juillet dernier. S’exprimant en marge d’une réunion préparatoire à la création de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), la ministre a appelé les pays du Nord à « davantage de coopération dans le domaine du financement et dans celui du transfert de technologie vers le Sud ».
En attendant, le charbon, peu cher et abondant sur les marchés, restera à moyen terme au cœur du système énergétique marocain. Le pays sait que rattraper son retard de développement passe par la multiplication de centrales thermiques au charbon, même polluantes. Celles-ci assurent déjà la majorité de la production d’électricité nationale. De son côté, le gaz naturel, plus propre, gagne du terrain et devrait être exploité davantage. Il contribue à hauteur de 13 % de la production nationale et comblera 23 % des besoins d’ici à 2020. Le Maroc prend d’ailleurs une redevance de transit sur son territoire du gazoduc Maghreb Europe (GME) provenant d’Algérie.
Le pays veut aussi attirer les investissements du Plan Méditerranée de l’Union pour la Méditerranée (UPM). C’est dans cette optique d’interconnexion méditerranéenne qu’une troisième ligne à haute tension va connecter le Maroc à l’Espagne et à l’Algérie.
Par Jeuneafrique.com - le 2 septembre 2009
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