Transport d’énergie : Bientôt des lignes à haute tension sous la Méditerranée

Une quinzaine d’industriels ont signé lundi 5 juillet à Paris un protocole d’accord pour développer conjointement un réseau de lignes sous marines à haute tension entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée. Un projet qui vise à exporter vers l’Europe l’énergie des futures centrales solaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
C’est le début de l’un des projets phares de l’Union pour la Méditerranée. Un groupement d’industriels associant Alstom, Areva, l’Agence française de développement, Abengoa, Atos Origin, CDC infrastructure, EDF, Nexans, Prysmian, RED, Eléctrica de España, RTE, Siemens, et Taqa Arabia à donné lundi à Paris le coup d’envoi de l’initiative Transgreen. Objectif : « étudier la faisabilité d’un réseau de transport de l’électricité entre les rives nord et sud de la Méditerranée ». Le projet, qui s’inscrit dans le cadre du Plan solaire méditerranéen vise à exporter en Europe via des lignes sous marines à haute tension une partie de l’électricité produite par les futures unités de production d’énergie renouvelable d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Un moyen d’assurer la rentabilité des installations tout en accroissant la sécurité énergétique sur l’ensemble du bassin. Conclu pour une durée initiale de trois ans, ce partenariat à vocation à s’ouvrir à d’autres entreprises, en particulier celles des pays du sud de la Méditerranée.

Développer des coopérations avec les pays du Sud
En vertu du protocole d’accord signé le 5 juillet, les entreprises et organisations partenaires s’engagent à unir leurs compétences au sein d’une entité juridique commune pour proposer un schéma directeur à même de transporter quelque 5 GW d’électricité vers l’Europe à l’horizon 2020. Ces dernières devront également promouvoir un cadre institutionnel et réglementaire favorable aux investissements et à la rentabilité des projets sur la rive Sud tout en développant des coopérations techniques et technologiques avec les pays concernés. Enfin, des études sur l’impact des investissements d’infrastructures et des interconnexions énergétiques sur la croissance économique et l’emploi devront être menées afin de démontrer l’efficacité de la démarche. Outre la mise en place des infrastructures en elles-mêmes, l’ensemble de ces travaux visent par ailleurs à accroître la visibilité des technologies et de l’industrie européennes sur le marché mondial des énergies renouvelables et du transport de l’électricité.

Transgreen, clé du succès de Desertec
Très attendue, l’initiative Transgreen est la clé de voûte du Plan solaire Méditerranéen. La construction entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient de 20 GW d’énergies renouvelables d’ici à 2020 prévue dans le cadre du projet collaboratif européen Desertec est en effet largement dépendante de la mise en place d’infrastructures à même d’assurer le transport d’une partie de l’électricité produite. Si dans un premier temps seuls 5 GW devraient être exportés vers le vieux continent, pas moins de 15 % de la consommation énergétique européenne pourrait transiter par des lignes sous-marines d’ici à 2050. L’Europe compte entre autres sur le potentiel solaire des zones arides du Sud de la Méditerranée pour atteindre une part de 66 % d’énergies sobres en carbone dans sa production dès 2020.
Par Johannes Braun - Developpementdurablelejournal.fr - le 5 juillet 2010

Aucun commentaire: