Plus de 1000 personnes se sont inscrites pour cet Acte II de la Méditerranée du futur, organisé par la Région Sud, à la Villa Méditerranée. En toile de fond, une question clé : comment œuvrer ensemble à la création d’un environnement favorable à la jeunesse et à l’innovation en Méditerranée ?
Un an après la première édition de la Méditerranée, l’acte II de cet événement, unique en Europe, est une ode à la jeunesse et à l’innovation. « La jeunesse est à la fois la chance et l’avenir de notre mer. La jeunesse fera ou défera l’œuvre des anciens, la jeunesse pourra construire la paix en Méditerranée, elle a un rôle déterminant, fondamental », a exprimé Renaud Muselier, président de la Région Sud, à l’occasion de son allocution d’accueil à la Villa Méditerranée. C’était aussi le sens du propos de Jhannes Hahn, commissaire européen en charge de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement. Dans son bref discours, retransmis dans la salle, il a mis en exergue un « vrai défi », particulièrement dans la Méditerranée méridionale. « La création d’emplois, et la mise en correspondance des jeunes travailleurs avec ces emplois ».
L’Union européenne soutient d’ailleurs une série d’actions pour aider les jeunes à développer leurs savoirs et leurs compétences, au travers de la formation professionnelle et l’entreprenariat. L’action la plus connue reste Erasmus. Trois millions de jeunes ont bénéficié de ce dispositif dans l’Union européenne. Avec le doublement du budget, soit 30 milliards d’euros d’engagement sur l’ensemble de la période 2021-2027 (contre 14,7 M€ pour 2014-2020), l’ancienne ministre et présidente de la Fondation Anna Lindh, (qui promeut un autre regard sur la jeunesse), Elisabeth Guigou a poussé pour développer la mobilité. « Les rencontres virtuelles entre les jeunes de différents pays, c’est bien, mais il faut développer les processus qui facilitent les rencontres et la circulation des jeunes entrepreneurs, créateurs… ». Elle aimerait également la création d’un Erasmus des associations.
Prélude au Sommet des Deux Rives de juin 2019
Placée sous le haut patronage du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui clôturera la journée, cette nouvelle édition de la Méditerranée du futur fait figure de lancement officiel au Sommet des Deux Rives qui se tiendra à Marseille, le 24 juin prochain, à l’initiative du président de la République. « Le Sommet des Deux Rives est la relance assumée d’une stratégie lancée par Jacques Chirac avec le processus de Barcelone. Nicolas Sarkozy l’a poursuivi avec l’Union pour la Méditerranée et Emmanuel Macron le réinvente aujourd’hui, avec les impératifs de son époque. La France est attendue, c’est un devoir pour l’Europe, et nous le savons », a déclaré Renaud Muselier.
Justement Nasser Kamel, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, qui existe depuis maintenant dix ans, a souligné le choix cohérent de placer Marseille et sa région, comme capitale euro-méditerranéenne, permettant de « retrouver des synergies et des coopérations ». Marseille qui a désormais une belle carte à jouer avec le retrait de Barcelone comme capitale de l’espace euro-méditerranéen. Nasser Kamel arrive à la tête de l’Union pour la Méditerranée, dans un contexte où les cartes sont rebattues. Avec 5% de croissance sur le bassin méditerranéen, « il y a une prise de conscience partagée par tous », a insisté le président de la Région Sud. Il compte sur « l’énergie » et le « savoir-faire » du secrétaire général pour « relancer cette dynamique ».
Dessiner une stratégie euro-méditerranéenne
La jeunesse et l’innovation doivent y jouer un rôle, car « l’innovation est la solution commune aux difficultés de la jeunesse. La jeunesse a su se saisir de l’innovation, c’est à la fois le moyen et l’objectif », a déclaré Pierre Duquesne, ambassadeur délégué interministériel à la Méditerranée. Il a insisté sur la nécessité de mener une politique méditerranéenne plus inclusive, abordant les grandes lignes du Sommet des deux Rives. « Il s’agit de promouvoir une Méditerranée de toutes les opportunités et pas de tous les dangers. Faire naître des processus de mise en lumière de projets qui nous rassemble. Elle doit être aussi une Méditerranée de tous les acteurs, entreprises, collectivités, centre de recherches… ». L’ambassadeur comptait sur les ateliers, auxquels il a inscrit ses collaborateurs, pour retenir des idées nouvelles qui viendront nourrir les réflexions et les travaux du Sommet.
Dans cette perspective, Jean-Yves Le Drian et Renaud Muselier sont d’ailleurs en discussion pour que les collectivités territoriales de Méditerranée y trouvent pleinement leur place. L’enjeu du Sommet des deux Rives est clair : « Si nous manquons cette chance, nous pouvons condamner l’avenir de notre stratégie euro-méditerranée. Mais à l’inverse en réussissant ce pari, nous pouvons complètement la relancer ».
Par Narjasse KERBOUA - Source de l'article Go-Met
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