C’était un objet politique à l’identité indéterminée. Sa première réunion ministérielle sur l’eau prévue en Jordanie de longue date a été reportée à la dernière minute. Il s’agit de l’Union pour la Méditerranée (UPM), lancée en grande pompe à Paris en juillet dernier.
Comble de l’ironie pour les responsables arabes qui ont choisi de braver des opinions globalement hostiles au projet, ce report est intervenu car Israël ne voulait pas de la présence de la Ligue arabe. Voilà une inversion des situations qui met les pays arabes qui ont choisi de faire de l’Union pour la Méditerranée dans une position assez bancale. Vont-ils accepter l’exclusion de la Ligue arabe comme l’exige Tel-Aviv ? On aura assez rapidement la réponse, puisque les chefs de la diplomatie des pays de l’Union pour la Méditerranée se rencontreront les 3 et 4 novembre à Marseille. Elle aura pour but de décider du lieu et de la composition du Secrétariat général de l’UPM.
Mais puisqu’Israël a choisi d’ouvrir un front contre la Ligue arabe, c’est sur cette question que les opinions publiques attendront les Etats arabes. A plus forte raison quand Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, semble implicitement pencher en faveur des exigences d’Israël. Les pays arabes, qui subissent le veto permanent des Etats-Unis au Conseil de sécurité, seraient ainsi sommés d’accepter un veto israélien - qui serait soutenu par quelques pays de l’ex-Europe de l’Est - à la participation de la Ligue arabe à l’UPM.
Voilà en tout cas une attitude qui en dit long sur la finalité cachée de l’Union pour la Méditerranée. Il s’agit bien de contraindre les pays arabes du Sud à aller en ordre dispersé dans une nouvelle organisation où ils devront dépenser beaucoup d’argent pour financer les projets, mais où les gains politiques ne sont qu’en faveur d’Israël.
Comment d’ailleurs ne pas se rappeler les avertissements très pertinents du colonel Kadhafi sur les objectifs diviseurs de l’Union pour la Méditerranée. On se souvient, le colonel Kadhafi a refusé de participer au lancement de l’UPM en faisant valoir qu’il n’acceptait pas que l’Union européenne soit entièrement impliquée, alors que la Ligue arabe et l’Union Africaine en seraient exclues. « Il existe des cartes et des plans impérialistes que nous avons déjà connus et nous ne devons pas accepter d’en connaître à nouveau », avait-il dit en parlant de l’UPM.
Force est de constater que le leader libyen avait bien raison quand on voit Israël prétendre exercer un veto contre la présence de la Ligue arabe... Pour une grande partie des opinions dans le monde arabe, l’UPM n’est qu’un montage destiné à assurer, à peu de frais, une normalisation des relations des pays arabes avec Israël. Si les pays arabes qui ont accepté de faire partie de l’Union pour la Méditerranée cèdent sur cette question, ils perdraient totalement la face.
Le Journal Chrétien.net, en partenariat avec le Quotidien d’Oran - le 29 octobre 2008
Comble de l’ironie pour les responsables arabes qui ont choisi de braver des opinions globalement hostiles au projet, ce report est intervenu car Israël ne voulait pas de la présence de la Ligue arabe. Voilà une inversion des situations qui met les pays arabes qui ont choisi de faire de l’Union pour la Méditerranée dans une position assez bancale. Vont-ils accepter l’exclusion de la Ligue arabe comme l’exige Tel-Aviv ? On aura assez rapidement la réponse, puisque les chefs de la diplomatie des pays de l’Union pour la Méditerranée se rencontreront les 3 et 4 novembre à Marseille. Elle aura pour but de décider du lieu et de la composition du Secrétariat général de l’UPM.
Mais puisqu’Israël a choisi d’ouvrir un front contre la Ligue arabe, c’est sur cette question que les opinions publiques attendront les Etats arabes. A plus forte raison quand Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, semble implicitement pencher en faveur des exigences d’Israël. Les pays arabes, qui subissent le veto permanent des Etats-Unis au Conseil de sécurité, seraient ainsi sommés d’accepter un veto israélien - qui serait soutenu par quelques pays de l’ex-Europe de l’Est - à la participation de la Ligue arabe à l’UPM.
Voilà en tout cas une attitude qui en dit long sur la finalité cachée de l’Union pour la Méditerranée. Il s’agit bien de contraindre les pays arabes du Sud à aller en ordre dispersé dans une nouvelle organisation où ils devront dépenser beaucoup d’argent pour financer les projets, mais où les gains politiques ne sont qu’en faveur d’Israël.
Comment d’ailleurs ne pas se rappeler les avertissements très pertinents du colonel Kadhafi sur les objectifs diviseurs de l’Union pour la Méditerranée. On se souvient, le colonel Kadhafi a refusé de participer au lancement de l’UPM en faisant valoir qu’il n’acceptait pas que l’Union européenne soit entièrement impliquée, alors que la Ligue arabe et l’Union Africaine en seraient exclues. « Il existe des cartes et des plans impérialistes que nous avons déjà connus et nous ne devons pas accepter d’en connaître à nouveau », avait-il dit en parlant de l’UPM.
Force est de constater que le leader libyen avait bien raison quand on voit Israël prétendre exercer un veto contre la présence de la Ligue arabe... Pour une grande partie des opinions dans le monde arabe, l’UPM n’est qu’un montage destiné à assurer, à peu de frais, une normalisation des relations des pays arabes avec Israël. Si les pays arabes qui ont accepté de faire partie de l’Union pour la Méditerranée cèdent sur cette question, ils perdraient totalement la face.
Le Journal Chrétien.net, en partenariat avec le Quotidien d’Oran - le 29 octobre 2008
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