Le report de la première réunion ministérielle de l'Union pour la Méditerranée depuis sa création, prévue de longue date sur les rives de la Mer Morte pour avancer sur la question cruciale de l'eau, montre les difficultés de la nouvelle organisation à rentrer dans le vif du sujet.
Ce report de dernière minute, lié en particulier à des tensions israélo-arabes, fait craindre que l'organisation, lancée le 13 juillet à Paris dans un climat d'espoir, ne se heurte très vite aux mêmes écueils que le "processus de Barcelone", initié en 1995.
"C'est une énorme déception. Cette annulation est un mauvais signe", estime Munqeth Mehyar, président de l'ONG Friends of the Earth Middle East, qui réunit Israéliens, Palestiniens et Jordaniens et est très active sur cette problématique.
"La question de l'eau est aussi urgente que celle du changement climatique. Nous devons vraiment nous asseoir à la même table et nous parler", ajoute-t-il.
Le bassin méditerranéen compte 60 millions de personnes en situation de "pénurie" (moins de 500 m3/habitant/an). Compte tenu notamment d'une forte pression démographique, en particulier au sud et à l'est, ce chiffre devrait atteindre 290 millions en 2050, selon un document de l'UMP.
Une cinquantaine de chantiers de coopération sur l'eau ont été lancés dans le cadre du processus européen de Barcelone, mais selon les termes de ses pays membres, "chevauchements, redondances et dispersion" ont sensiblement affaibli leur efficacité.
Pour le ministre français de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, qui se veut confiant sur la dynamique enclenchée, l'UPM, qui réunit 43 pays (les 27 de l'UE et 16 de la rive sud de la Méditerrannée), doit d'abord régler les questions d'organisation et de gouvernance, les 3 et 4 novembre à Marseille (France), pour passer à la phase opérationnelle.
"Il faut faire accepter à tout le monde qu'il y a une rupture dans le mode de fonctionnement", a-t-il expliqué mardi lors d'une visite à Amman, reconnaissant que la difficulté consiste à "faire bouger avec presque les mêmes (que le dans le processus de Barcelone) mais pas dans la même organisation".
"Le problème de l'eau est absolument vital pour l'ensemble de la région", a-t-il ajouté, citant plusieurs projets-clés à l'étude parmi lesquels le canal reliant la Mer Morte, qui perd un mètre par an, à la Mer Rouge.
Les pays de l'UPM doivent désigner "par consensus" la ville qui accueillera le Secrétariat général de l'Union mais aussi en préciser la taille et les prérogatives. Tunis, Barcelone, Marseille ou encore La Valette font partie des villes candidates.
Point de désaccord à l'origine du report de la conférence jordanienne: la place de la Ligue arabe, dont le statut d'observateur, octroyé lors du lancement de l'UPM, fait l'objet d'interprétations divergentes.
Samedi, peu après l'annonce de l'annulation de la conférence jordanienne, les pays membres de la Ligue arabe ont souligné la "nécessité" que l'organisme panarabe participe aux réunions de l'UPM. Récemment, un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères affirmait de son côté que la Ligue arabe travaillait "contre l'idée même derrière l'Union méditerranéenne qui est la coopération".
Les semaines qui viennent diront si la mise en place du secrétariat de l'Union sera suffisante pour surmonter les blocages.
Et si, sur l'eau comme sur l'énergie, l'UPM sera en mesure de passer à l'action et de s'impliquer dans des projets "qui aient un rapport direct avec la vie quotidienne" des 750 millions de citoyens concernés, selon les termes du ministre égyptien de l'Industrie et du Commerce, Rachid Mohamed Rachid.
Ce report de dernière minute, lié en particulier à des tensions israélo-arabes, fait craindre que l'organisation, lancée le 13 juillet à Paris dans un climat d'espoir, ne se heurte très vite aux mêmes écueils que le "processus de Barcelone", initié en 1995.
"C'est une énorme déception. Cette annulation est un mauvais signe", estime Munqeth Mehyar, président de l'ONG Friends of the Earth Middle East, qui réunit Israéliens, Palestiniens et Jordaniens et est très active sur cette problématique.
"La question de l'eau est aussi urgente que celle du changement climatique. Nous devons vraiment nous asseoir à la même table et nous parler", ajoute-t-il.
Le bassin méditerranéen compte 60 millions de personnes en situation de "pénurie" (moins de 500 m3/habitant/an). Compte tenu notamment d'une forte pression démographique, en particulier au sud et à l'est, ce chiffre devrait atteindre 290 millions en 2050, selon un document de l'UMP.
Une cinquantaine de chantiers de coopération sur l'eau ont été lancés dans le cadre du processus européen de Barcelone, mais selon les termes de ses pays membres, "chevauchements, redondances et dispersion" ont sensiblement affaibli leur efficacité.
Pour le ministre français de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, qui se veut confiant sur la dynamique enclenchée, l'UPM, qui réunit 43 pays (les 27 de l'UE et 16 de la rive sud de la Méditerrannée), doit d'abord régler les questions d'organisation et de gouvernance, les 3 et 4 novembre à Marseille (France), pour passer à la phase opérationnelle.
"Il faut faire accepter à tout le monde qu'il y a une rupture dans le mode de fonctionnement", a-t-il expliqué mardi lors d'une visite à Amman, reconnaissant que la difficulté consiste à "faire bouger avec presque les mêmes (que le dans le processus de Barcelone) mais pas dans la même organisation".
"Le problème de l'eau est absolument vital pour l'ensemble de la région", a-t-il ajouté, citant plusieurs projets-clés à l'étude parmi lesquels le canal reliant la Mer Morte, qui perd un mètre par an, à la Mer Rouge.
Les pays de l'UPM doivent désigner "par consensus" la ville qui accueillera le Secrétariat général de l'Union mais aussi en préciser la taille et les prérogatives. Tunis, Barcelone, Marseille ou encore La Valette font partie des villes candidates.
Point de désaccord à l'origine du report de la conférence jordanienne: la place de la Ligue arabe, dont le statut d'observateur, octroyé lors du lancement de l'UPM, fait l'objet d'interprétations divergentes.
Samedi, peu après l'annonce de l'annulation de la conférence jordanienne, les pays membres de la Ligue arabe ont souligné la "nécessité" que l'organisme panarabe participe aux réunions de l'UPM. Récemment, un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères affirmait de son côté que la Ligue arabe travaillait "contre l'idée même derrière l'Union méditerranéenne qui est la coopération".
Les semaines qui viennent diront si la mise en place du secrétariat de l'Union sera suffisante pour surmonter les blocages.
Et si, sur l'eau comme sur l'énergie, l'UPM sera en mesure de passer à l'action et de s'impliquer dans des projets "qui aient un rapport direct avec la vie quotidienne" des 750 millions de citoyens concernés, selon les termes du ministre égyptien de l'Industrie et du Commerce, Rachid Mohamed Rachid.
Romandie.com - le 29 octobre 2008
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