Fin du projet Euromed audiovisuel

L'Union européenne a refusé de renouveler son aide au projet Euromed audiovisuel. C'est ce que nous avons su de source proche du dossier hier. Tous les programmes de l'Union européenne ont une durée de trois ans. Généralement, la Commission européenne finance trois programmes sur trois ans. 

Comme Euromed audiovisuel en est à sa 3ème année, c'est visiblement la fin naturelle d'un cycle. On ignore pourquoi la Commission européenne n'a pas renouvelé ce programme. Ce qui est sûr, est que sur les neuf pays concernés par ce programme, une majorité des pays sont perturbés par des crises politiques dues essentiellement aux révolutions arabes, c'est le cas de la Syrie, de la Palestine, de la Tunisie, du Liban, de la Libye ou encore de l'Egypte. 
A ces pays il fallait coller un pays gênant pour la coopération, Israël. L'Algérie avait émis plusieurs fois des réserves concernant des projets ou des conférences où étaient associés des experts israéliens. Mêmes réserves émises par le Liban. 
Pour ne pas fâcher les pays arabes, Euromed audio organisait souvent des formations en Jordanie, pays possédant des relations diplomatiques avec Israël. Par ailleurs, la majorité des budgets alloués à ces programmes sont dépensés dans la formation, les experts et des conférences. C'est l'agence de coopération internationale allemande GIZ, (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) pour le développement qui était chargée de financer les programmes d'Euromed. 
L'agence n'a finalement pas obtenu une rallonge pour trois années supplémentaires. Si pour l'UE, ce sont des choix stratégiques et politiques qui sont discutés à un haut niveau, pour d'autres observateurs, cette fin de l'Euromed audiovisuel est due essentiellement à des raisons purement financières. Surtout que les actions de l'Euromed audio n'ont pas eu de résultats conséquents et visibles sur les pays soutenus par l'UE. L'aide européenne accordée parfois aux producteurs et réalisateurs est insignifiante par rapport aux aides fournies par les autres organisations comme l'OIF, ou les affaires étrangères françaises à travers son service culturel et audiovisuel ou encore les chaînes de télévision européennes, comme ARTE, TV5 ou France Télévisions. 
En Algérie, Euromed audiovisuel n'a organisé qu'une conférence annuelle pour faire comprendre sa politique. Plus de 30 professionnels algériens se sont formés dans les différents projets de formation, chiffre supérieur à celui des autres pays, à égalité avec l'Égypte et le Liban. L'unité de développement des capacités (Cdsu), dont le contrat était géré par la société allemande GIZ, avait en son sein deux experts algériens. La formation Socrates pour scénaristes et script editors est ouverte aux professionnels algériens. 
En janvier dernier, lors des Journées du cinéma européen à Alger, le Programme a invité un professionnel libanais pour une master class sur le film documentaire. Euromed audiovisuel dont les bureaux sont installés en Tunisie avait lancé un site Internet dynamique qui donne la parole à tous les réalisateurs et producteurs arabes de la Méditerranée et a même établi un catalogue des productions arabes en 2013 et prépare un autre pour 2014. 
Euromed audiovisuel qui n'avait rien offert durant la dernière conférence de la Copeam, n'a que deux mois pour finaliser les projets entamés, avant de mettre la clé sous le paillasson. Le Festival de Cannes sera sans doute la dernière fête d'un projet qui a donné de la visibilité et fait connaître certaines nouvelles figures de l'audiovisuel arabe.

Par Amira Soltane - Source de l'article l'Expressiondz

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