Les marques de mode et la grande distribution délaissent la Chine pour des fournisseurs plus proches de l'Europe.
La crise pourrait bien être une chance pour les pays méditerranéens. Malmenés après la fin des quotas d'importations de produits textiles en provenance de Chine, les industriels de ces pays devraient profiter d'un retour des donneurs d'ordre européens vers des fournisseurs plus proches. «Les pays de la Méditerranée ont une fenêtre de tir exceptionnelle», n'hésitait pas à pronostiquer Michel Roulleau, directeur général adjoint des Galeries Lafayette, en marge des récentes Rencontres de la Cité euroméditerranéenne de la mode, à Marseille. Le groupe vient de décider d'effectuer un retour au Maghreb, soixante-dix ans après l'avoir quitté. Il ouvrira un magasin de 13 000 m2 à Casablanca. Alors qu'il faisait confectionner 95% de ses produits en Asie, il veut désormais rééquilibrer ses approvisionnements entre l'Asie et la Méditerranée. «Nous cherchons actuellement dans ces pays des usines capables de faire des produits mode, sophistiqués et à forte valeur ajoutée, mais en séries courtes, explique Michel Roulleau. Poussés par les Zara ou H & M, nous revenons vers des fournisseurs plus proches. Nous avons besoin d'être plus réactifs.»
La crise pourrait bien être une chance pour les pays méditerranéens. Malmenés après la fin des quotas d'importations de produits textiles en provenance de Chine, les industriels de ces pays devraient profiter d'un retour des donneurs d'ordre européens vers des fournisseurs plus proches. «Les pays de la Méditerranée ont une fenêtre de tir exceptionnelle», n'hésitait pas à pronostiquer Michel Roulleau, directeur général adjoint des Galeries Lafayette, en marge des récentes Rencontres de la Cité euroméditerranéenne de la mode, à Marseille. Le groupe vient de décider d'effectuer un retour au Maghreb, soixante-dix ans après l'avoir quitté. Il ouvrira un magasin de 13 000 m2 à Casablanca. Alors qu'il faisait confectionner 95% de ses produits en Asie, il veut désormais rééquilibrer ses approvisionnements entre l'Asie et la Méditerranée. «Nous cherchons actuellement dans ces pays des usines capables de faire des produits mode, sophistiqués et à forte valeur ajoutée, mais en séries courtes, explique Michel Roulleau. Poussés par les Zara ou H & M, nous revenons vers des fournisseurs plus proches. Nous avons besoin d'être plus réactifs.»
«L'envie du consommateur»
C'est une tendance que constate Éric Ammar, président de GilClaude, entreprise marseillaise qui fournit à la grande distribution des vêtements fabriqués dans les pays méditerranéens, notamment dans sa propre usine égyptienne.
«Il y a deux-trois ans, raconte-t-il, mes clients de la grande distribution me disaient qu'ils n'avaient plus besoin de moi, que leurs bureaux d'achat faisaient tout fabriquer en Asie. Aujourd'hui, ils reviennent vers moi. Cela correspond à une demande de proximité et de réactivité.»
Carrefour confirme ce mouvement. «Je ne sais pas quel sera mon chiffre d'affaires dans un an, analyse Jean-Daniel Gatignol, directeur textile de Carrefour. Dans cette situation, je ne vais pas commander mes séries intégralement en Asie. Je vais m'engager pour 60% environ et pour le reste le faire fabriquer par petite série en Méditerranée, au gré des besoins. Decathlon ou H & M font déjà cela très bien.»
En plus, selon Jean-Daniel Gatignol, la Chine n'est plus aussi intéressante car les salaires ont augmenté. D'ailleurs, la Chine, elle-même, a délocalisé dans d'autres pays d'Asie. «La remontée de 25% du dollar renchérit encore ce fournisseur, ajoute Jean-Daniel Gatignol. La zone proche est la zone clé pour gérer sainement nos stocks.»
À cela s'ajoute, un changement du comportement du consommateur. «On a longtemps parlé des attentes du consommateur, souligne Jean-Jacques Picart, consultant.
À cela s'ajoute, un changement du comportement du consommateur. «On a longtemps parlé des attentes du consommateur, souligne Jean-Jacques Picart, consultant.
Aujourd'hui, il a des exigences : que ce qu'on lui propose en vaille la peine. En période de crise, l'enjeu est d'arriver à susciter l'envie du consommateur.» Une des voies est le renouvellement rapide des produits proposés avec une multiplication des collections. «Il faut arriver à surprendre les clients», ajoute Françoise Montenay, présidente du conseil de surveillance de Chanel. Autant de facteurs qui plaident pour des approvisionnements dans les pays proches du sud ou de l'est de la Méditerranée.
Aliette de Broqua - LeFigaro.fr - le 7 janvier 2009
Aliette de Broqua - LeFigaro.fr - le 7 janvier 2009
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