Le Congrès d'Alicante organisé par le Mouvement Européen International, la Bibliothèque d'Alexandrie et la Casa Mediterraneo d'Alicante du 19 au 21 novembre à Alicante, Espagne a abordé les problématiques de l'Education et des Migrations dans le cadre du Dialogue Sud-Nord Méditerranée initié il y a trois ans à Alger. Les trois jours du congrès ont donné lieu à de nombreux ateliers et aux contributions de spécialistes issus des deux rives de la Méditerranée. Ce Congrès a réuni environ 350 participants, représentant 30 pays du Sud et du Nord de la Méditerranée.
Les participants ont souligné le fait que le Dialogue Sud Nord méditerranéen ne doit pas être appréhendé sur la base des réalités et valeurs dominantes, mais au contraire il doit se fonder sur les valeurs du respect, de l’interculturalité et surtout de l’égalité afin que de ce dialogue puissent naître des partenariats bénéfiques aux deux rives.
Mes impressions par rapport à ce congrès:
Les personnalités politiques(Miguel Angel Morations,Benita Ferrero Wagner,Ministre algérien...) présentes constitue un paradoxe, dans la mesure où leur présence rend le débat plus riche mais aussi plus cadré et plus formaté. Certaines déclarations ont été jugés par plusieurs participants comme étant très politique et légèrement "langue de bois".
Par contre la rencontre des sociétés civiles est une vraie richesse et j'ai pu nouer des contacts avec des personnes très intéressantes.
Pour ma part, j'ai participé à l'atelier Migration dont voici les conclusions(Source Mouvement Européen International) :
Travailler ensemble pour un développement commun : appréhender les migrations comme un facteur de développement :
1. Pour un développement commun il faut mettre en place des réseaux d’information et de communication tels que l’agence Euromed de l’emploi pour créer les synergies entre l’offre et la demande et fournir les conditions nécessaires au retour au pays d’origine pour partager l’expertise acquise dans le pays d’accueil dans le cadre d’une solidarité Nord-Sud.
2. Il faut exploiter les compétences locales dans le cadre des migrations régionales. On ne peut lutter contre le fléau du chômage sans cadre de concertation commun Nord-Sud.
3. Encourager les transferts en en diminuant les frais : il n'est pas normal que les frais de ces transferts dépassent le seuil critique de 10 % : c'est excessif et cela décourage les transferts bancaires au profit de transferts informels qui ne sont pas moins coûteux.
4. Ces transferts financiers constituent un apport important aux pays d'origine. Dans certains cas, l'entrée de devises permet de payer le service de la dette.
5. Les participants ont émis le souhait de canaliser ces transferts vers des microprojets, la création de micro-entreprises, de coopératives de manière à créer de l'emploi et de l'activité. Il est regrettable que la majeure partie aille à la pure consommation. Il faudrait dés lors mettre en relation transferts et développement local.
Promouvoir le libre échange et la libre circulation en Méditerranée :
6. Promouvoir les migrations circulaires, en insistant cependant sur le fait qu'elle ne doit pas simplement concerner les élites intellectuelles ou économiques, mais que tous les migrants doivent pouvoir développer des intérêts sur les deux rives de la Méditerranée. Accélérer et développer le système carte bleue.
7. Il faut former les jeunes dans leur pays d’origine afin de faciliter leur " circulation qualifiante".
8. Améliorer les partenariats pour la mobilité. Les accords de travail Espagne-Maroc, Italie-Tunisie et France-Tunisie sont considérés comme de bonnes pratiques à encourager et à multiplier.
9. Il est nécessaire de s’interroger sur l’existence d’un facteur d’appel (pull effect) en Europe à ajouter au facteur de répulsion (push effect) présent dans les pays du Sud de la Méditerranée, à l’origine des flux migratoires. Partant de l’inéluctabilité de ce constant, il y a une nécessité d’organiser une liberté de circulation en Méditerranée.
Les participants ont souligné le fait que le Dialogue Sud Nord méditerranéen ne doit pas être appréhendé sur la base des réalités et valeurs dominantes, mais au contraire il doit se fonder sur les valeurs du respect, de l’interculturalité et surtout de l’égalité afin que de ce dialogue puissent naître des partenariats bénéfiques aux deux rives.
Mes impressions par rapport à ce congrès:
Les personnalités politiques(Miguel Angel Morations,Benita Ferrero Wagner,Ministre algérien...) présentes constitue un paradoxe, dans la mesure où leur présence rend le débat plus riche mais aussi plus cadré et plus formaté. Certaines déclarations ont été jugés par plusieurs participants comme étant très politique et légèrement "langue de bois".
Par contre la rencontre des sociétés civiles est une vraie richesse et j'ai pu nouer des contacts avec des personnes très intéressantes.
Pour ma part, j'ai participé à l'atelier Migration dont voici les conclusions(Source Mouvement Européen International) :
Travailler ensemble pour un développement commun : appréhender les migrations comme un facteur de développement :
1. Pour un développement commun il faut mettre en place des réseaux d’information et de communication tels que l’agence Euromed de l’emploi pour créer les synergies entre l’offre et la demande et fournir les conditions nécessaires au retour au pays d’origine pour partager l’expertise acquise dans le pays d’accueil dans le cadre d’une solidarité Nord-Sud.
2. Il faut exploiter les compétences locales dans le cadre des migrations régionales. On ne peut lutter contre le fléau du chômage sans cadre de concertation commun Nord-Sud.
3. Encourager les transferts en en diminuant les frais : il n'est pas normal que les frais de ces transferts dépassent le seuil critique de 10 % : c'est excessif et cela décourage les transferts bancaires au profit de transferts informels qui ne sont pas moins coûteux.
4. Ces transferts financiers constituent un apport important aux pays d'origine. Dans certains cas, l'entrée de devises permet de payer le service de la dette.
5. Les participants ont émis le souhait de canaliser ces transferts vers des microprojets, la création de micro-entreprises, de coopératives de manière à créer de l'emploi et de l'activité. Il est regrettable que la majeure partie aille à la pure consommation. Il faudrait dés lors mettre en relation transferts et développement local.
Promouvoir le libre échange et la libre circulation en Méditerranée :
6. Promouvoir les migrations circulaires, en insistant cependant sur le fait qu'elle ne doit pas simplement concerner les élites intellectuelles ou économiques, mais que tous les migrants doivent pouvoir développer des intérêts sur les deux rives de la Méditerranée. Accélérer et développer le système carte bleue.
7. Il faut former les jeunes dans leur pays d’origine afin de faciliter leur " circulation qualifiante".
8. Améliorer les partenariats pour la mobilité. Les accords de travail Espagne-Maroc, Italie-Tunisie et France-Tunisie sont considérés comme de bonnes pratiques à encourager et à multiplier.
9. Il est nécessaire de s’interroger sur l’existence d’un facteur d’appel (pull effect) en Europe à ajouter au facteur de répulsion (push effect) présent dans les pays du Sud de la Méditerranée, à l’origine des flux migratoires. Partant de l’inéluctabilité de ce constant, il y a une nécessité d’organiser une liberté de circulation en Méditerranée.
Améliorer l’intégration des immigrants
10. Les participants ont insisté sur la nécessité d'informer les migrants sur le marché de travail en Europe avant leur départ et de les former en conséquence. L'expérience tunisienne en la matière est appréciée.
11. Inciter les pouvoirs publics des pays d’accueil, de concert avec les acteurs de la société civile et du monde académique et éducatif, à fournir les outils institutionnels, culturels et logistiques facilitant l’intégration du migrant dans le pays d’accueil. Promouvoir l’intégration par des systèmes de soutien pour l’apprentissage de la langue du pays d’accueil, de sa culture, pour la recherche d’un emploi etc.
12. L’exemple du modèle d’intégration de la Communauté de Valence propose des programmes de formation, de systèmes de volontariats, des initiatives pour combattre la xénophobie, ainsi que la familiarisation des immigrants avec la société d’accueil.
10. Les participants ont insisté sur la nécessité d'informer les migrants sur le marché de travail en Europe avant leur départ et de les former en conséquence. L'expérience tunisienne en la matière est appréciée.
11. Inciter les pouvoirs publics des pays d’accueil, de concert avec les acteurs de la société civile et du monde académique et éducatif, à fournir les outils institutionnels, culturels et logistiques facilitant l’intégration du migrant dans le pays d’accueil. Promouvoir l’intégration par des systèmes de soutien pour l’apprentissage de la langue du pays d’accueil, de sa culture, pour la recherche d’un emploi etc.
12. L’exemple du modèle d’intégration de la Communauté de Valence propose des programmes de formation, de systèmes de volontariats, des initiatives pour combattre la xénophobie, ainsi que la familiarisation des immigrants avec la société d’accueil.
Dépasser l’approche sécuritaire des politiques migratoires et la criminalisation de l’immigré:
13. L'approche purement sécuritaire qui consiste à cadenasser la frontière (contrôle électronique, patrouilles maritimes, murs, barrières, barbelés etc.) est dénoncée comme irréaliste et inhumaine. L'externalisation de la frontière est perçue de la même manière.
14. Certains participants ont prôné la suppression du visa, purement et simplement en alléguant de son caractère restrictif et finalement contre-productif : l'obligation de visa n'a pas tari les mouvements migratoires, elle les a rendus plus difficiles, plus dangereux et plus coûteux. Plus important encore, aux yeux de certains, l'obligation de visa non seulement conduit à l'immigration clandestine, mais aussi à l'installation des immigrés clandestins sur place.
15. Il faut changer d’approche à l’égard de la clandestinité. L'immigration clandestine est le produit de l'interdiction de circuler dans la région méditerranéenne.
16. La tendance à la " criminalisation " de l'immigration a été dénoncée à l'unanimité. Les passeurs et les réseaux mafieux sont les intermédiaires qui profitent de la situation. Ils doivent être punis.
17. Faciliter la mise en place de systèmes de réadmission, réinsertion dans leurs pays d’origine des immigrants en situation irrégulière. Il faut sortir de la criminalisation de l’immigration illégale.
18. L’Union européenne et ses membres doivent appliquer une politique plus généreuse en matière de visa, par exemple en ce qui concerne la mobilité des chercheurs, professeurs, étudiants...
Brain drain – Brain gain : développer la circulation des savoirs
19. Dépasser la vision européenne de l'immigration"choisie". Certains participants y ont vu une " manière subtile" de "piller " les ressources humaines les plus qualifiées sans contrepartie. D'autres y ont vu une discrimination à l'égard de l'immigré sans qualification. Tandis que, de l'autre côté, certains ont fait remarquer qu'il vaut mieux un " exode de cerveaux "que "des chômeurs diplômés" dans leur propre pays. Tous s’accordent sur la notion de développement solidaire.
20. Promouvoir la circulation des cerveaux pour un transfert des savoirs et des compétences : notion "brain gain" faisant référence aux cerveaux qui circulent ou émigrent, mais qui acquièrent de nouvelles compétences qu'ils pourraient transférer à leur pays d'origine à travers le processus de migration circulaire.
21. Partant du principe que la migration est un choix difficile, impliquant souvent un déchirement familial, les participants ont souhaité souligner qu’il faut améliorer, avant leur départ, les qualifications de leurs jeunes pour les mettre en adéquation avec les besoins du marché de travail du pays de destination.
22. Migrations et mobilité des jeunes diplômés, des étudiants et professeurs ou des travailleurs doivent être promues.
23. Par son installation dans le pays d’accueil, l'immigré doit non seulement s'adapter, mais aussi intégrer des valeurs en termes des droits et devoirs de l'individu et du citoyen, de l'importance de la vie démocratique, du caractère positif de la diversité. Tout cela constitue une valeur ajoutée immatérielle, dans le cadre du retour au pays d’origine, enrichissant la culture sociale et politique des pays d'origine.
24. Au Sud : convaincre les jeunes de revenir au pays, mettre sur pied de programmes permettant aux jeunes de réaliser des projets. Il faut mettre en place une forme d’appui technique pour développer initiatives entrepreneuriales dans les pays d’origine pour le retour des communautés installées dans les pays européens.
25. Au Nord : investir davantage dans la qualification des jeunes du Sud pour accroître leurs opportunités d'emploi dans les pays du Nord comme dans leur pays d’origine. Or, constatent les participants, le financement des programmes de qualification des jeunes et le soutien financier européen à la création d'entreprises laisse beaucoup à désirer.
Publié par Wajdi- Wajdikhalifa.blogspot.com - le 24 décembre 2009
13. L'approche purement sécuritaire qui consiste à cadenasser la frontière (contrôle électronique, patrouilles maritimes, murs, barrières, barbelés etc.) est dénoncée comme irréaliste et inhumaine. L'externalisation de la frontière est perçue de la même manière.
14. Certains participants ont prôné la suppression du visa, purement et simplement en alléguant de son caractère restrictif et finalement contre-productif : l'obligation de visa n'a pas tari les mouvements migratoires, elle les a rendus plus difficiles, plus dangereux et plus coûteux. Plus important encore, aux yeux de certains, l'obligation de visa non seulement conduit à l'immigration clandestine, mais aussi à l'installation des immigrés clandestins sur place.
15. Il faut changer d’approche à l’égard de la clandestinité. L'immigration clandestine est le produit de l'interdiction de circuler dans la région méditerranéenne.
16. La tendance à la " criminalisation " de l'immigration a été dénoncée à l'unanimité. Les passeurs et les réseaux mafieux sont les intermédiaires qui profitent de la situation. Ils doivent être punis.
17. Faciliter la mise en place de systèmes de réadmission, réinsertion dans leurs pays d’origine des immigrants en situation irrégulière. Il faut sortir de la criminalisation de l’immigration illégale.
18. L’Union européenne et ses membres doivent appliquer une politique plus généreuse en matière de visa, par exemple en ce qui concerne la mobilité des chercheurs, professeurs, étudiants...
Brain drain – Brain gain : développer la circulation des savoirs
19. Dépasser la vision européenne de l'immigration"choisie". Certains participants y ont vu une " manière subtile" de "piller " les ressources humaines les plus qualifiées sans contrepartie. D'autres y ont vu une discrimination à l'égard de l'immigré sans qualification. Tandis que, de l'autre côté, certains ont fait remarquer qu'il vaut mieux un " exode de cerveaux "que "des chômeurs diplômés" dans leur propre pays. Tous s’accordent sur la notion de développement solidaire.
20. Promouvoir la circulation des cerveaux pour un transfert des savoirs et des compétences : notion "brain gain" faisant référence aux cerveaux qui circulent ou émigrent, mais qui acquièrent de nouvelles compétences qu'ils pourraient transférer à leur pays d'origine à travers le processus de migration circulaire.
21. Partant du principe que la migration est un choix difficile, impliquant souvent un déchirement familial, les participants ont souhaité souligner qu’il faut améliorer, avant leur départ, les qualifications de leurs jeunes pour les mettre en adéquation avec les besoins du marché de travail du pays de destination.
22. Migrations et mobilité des jeunes diplômés, des étudiants et professeurs ou des travailleurs doivent être promues.
23. Par son installation dans le pays d’accueil, l'immigré doit non seulement s'adapter, mais aussi intégrer des valeurs en termes des droits et devoirs de l'individu et du citoyen, de l'importance de la vie démocratique, du caractère positif de la diversité. Tout cela constitue une valeur ajoutée immatérielle, dans le cadre du retour au pays d’origine, enrichissant la culture sociale et politique des pays d'origine.
24. Au Sud : convaincre les jeunes de revenir au pays, mettre sur pied de programmes permettant aux jeunes de réaliser des projets. Il faut mettre en place une forme d’appui technique pour développer initiatives entrepreneuriales dans les pays d’origine pour le retour des communautés installées dans les pays européens.
25. Au Nord : investir davantage dans la qualification des jeunes du Sud pour accroître leurs opportunités d'emploi dans les pays du Nord comme dans leur pays d’origine. Or, constatent les participants, le financement des programmes de qualification des jeunes et le soutien financier européen à la création d'entreprises laisse beaucoup à désirer.
Publié par Wajdi- Wajdikhalifa.blogspot.com - le 24 décembre 2009
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