Faire mieux pour moins cher. C’est ce que la coordination transfrontalière des programmes de conservation de la biodiversité permettrait. Dans le cas du bassin méditerranéen, hotspot de la biodiversité, l’économie attendrait les 67 milliards de dollars juste pour les vertébrés !
67 milliards de dollars de ristourne, presque 47 milliards d’euros, voila qui devrait intéresser les pays du bassin méditerranéen. Alors que commence 2010, l’année internationale de la biodiversité, les projets de coordination régionale pour la conservation se multiplient, même si la plupart des programmes restent des initiatives nationales ou locales.
Les freins aux politiques régionales sont en effets nombreux, que ce soit pour des raisons culturelles (langue), politiques ou financières (coût des transactions…). Les chercheurs de l’Université hébraïque de Jérusalem et de l’Université du Queensland se sont donc penchés sur la question des coûts et des bénéfices d’une collaboration transfrontalière en matière de conservation.
Leur étude s’est portée sur le bassin méditerranéen terrestre, choisi pour sa complexité. « D’un coté, c’est un hotspot important de la biodiversité globale avec de nombreuses espèces endémiques et rares » explique Salit Kark, directeur du Groupe de Recherche sur la Biodiversité de l’Université Hébraïque de Jérusalem. « De l’autre côté, il rassemble 25 pays avec 250 millions d’habitants, et de grandes menaces pèsent sur sa biodiversité unique. Actuellement, les efforts de conservations ne sont pas, en grande partie, coordonnés à travers l’ensemble de la région. »
La coordination : un maximum d’effets positifs par euro investi
Dans le cas de la conservation des vertébrés endémiques (oiseaux, mammifères, reptiles…), c’est 67 milliards de dollars (47 milliards d’euros) qui pourraient être économisés. Cela représente 45% du coût des programmes sans coordination transfrontalière.
« Alors qu’un grand nombre des études sur la conservation s’intéresse à la biodiversité, dans le monde réel on a besoin de prendre en compte les coûts de la conservation et des menaces qui pèsent sur la biodiversité » explique Hugh Possingham de l’Université du Queensland. « Cette étude montre que lorsque les coûts de la conservation et des menaces sont pris en compte, la conservation est bien plus efficace. »
Les sommes allouées à la biodiversité étant limitées, l’idée est d’exploiter au mieux chaque euro investi dans sa conservation. L’un des moyens les plus efficaces est donc l’application de programmes régionaux issus de la coordination des choix et des efforts des Etats limitrophes.
La conservation transfrontalière, un projet pour l’Union pour la Méditerranée
Dans le cas du bassin méditerranéen, les scénarios de l’étude démontrent que la coordination des seuls membres de l’Union européenne (UE) profiterait de résultats à peu près équivalents à ceux d’une coordination globale de l’ensemble des pays de la région. En effet, 50% de l’aire méditerranéenne fait partie de l’UE, dont un grand nombre des zones prioritaires pour la conservation de la biodiversité. Sur dix ans, un tel programme coûterait environ 0,1% du PIB annuel de l’UE.
Selon Salit Kark, le projet d'Union pour la Méditerranée serait une base politique idéale pour une telle coordination. La conservation serait donc une excellente opportunité pour fédérer les pays de cette région autour d’un projet commun, projet qui y gagnerait en efficacité.
Dans la lignée du rapport de Bernard Chevassus-au-Louis sur la valeur économique de la biodiversité, cette étude apporte
Par Grégoire Macqueron, Futura-Sciences.com - le 4 janvier 2009
67 milliards de dollars de ristourne, presque 47 milliards d’euros, voila qui devrait intéresser les pays du bassin méditerranéen. Alors que commence 2010, l’année internationale de la biodiversité, les projets de coordination régionale pour la conservation se multiplient, même si la plupart des programmes restent des initiatives nationales ou locales.
Les freins aux politiques régionales sont en effets nombreux, que ce soit pour des raisons culturelles (langue), politiques ou financières (coût des transactions…). Les chercheurs de l’Université hébraïque de Jérusalem et de l’Université du Queensland se sont donc penchés sur la question des coûts et des bénéfices d’une collaboration transfrontalière en matière de conservation.
Leur étude s’est portée sur le bassin méditerranéen terrestre, choisi pour sa complexité. « D’un coté, c’est un hotspot important de la biodiversité globale avec de nombreuses espèces endémiques et rares » explique Salit Kark, directeur du Groupe de Recherche sur la Biodiversité de l’Université Hébraïque de Jérusalem. « De l’autre côté, il rassemble 25 pays avec 250 millions d’habitants, et de grandes menaces pèsent sur sa biodiversité unique. Actuellement, les efforts de conservations ne sont pas, en grande partie, coordonnés à travers l’ensemble de la région. »
La coordination : un maximum d’effets positifs par euro investi
Dans le cas de la conservation des vertébrés endémiques (oiseaux, mammifères, reptiles…), c’est 67 milliards de dollars (47 milliards d’euros) qui pourraient être économisés. Cela représente 45% du coût des programmes sans coordination transfrontalière.
« Alors qu’un grand nombre des études sur la conservation s’intéresse à la biodiversité, dans le monde réel on a besoin de prendre en compte les coûts de la conservation et des menaces qui pèsent sur la biodiversité » explique Hugh Possingham de l’Université du Queensland. « Cette étude montre que lorsque les coûts de la conservation et des menaces sont pris en compte, la conservation est bien plus efficace. »
Les sommes allouées à la biodiversité étant limitées, l’idée est d’exploiter au mieux chaque euro investi dans sa conservation. L’un des moyens les plus efficaces est donc l’application de programmes régionaux issus de la coordination des choix et des efforts des Etats limitrophes.
La conservation transfrontalière, un projet pour l’Union pour la Méditerranée
Dans le cas du bassin méditerranéen, les scénarios de l’étude démontrent que la coordination des seuls membres de l’Union européenne (UE) profiterait de résultats à peu près équivalents à ceux d’une coordination globale de l’ensemble des pays de la région. En effet, 50% de l’aire méditerranéenne fait partie de l’UE, dont un grand nombre des zones prioritaires pour la conservation de la biodiversité. Sur dix ans, un tel programme coûterait environ 0,1% du PIB annuel de l’UE.
Selon Salit Kark, le projet d'Union pour la Méditerranée serait une base politique idéale pour une telle coordination. La conservation serait donc une excellente opportunité pour fédérer les pays de cette région autour d’un projet commun, projet qui y gagnerait en efficacité.
Dans la lignée du rapport de Bernard Chevassus-au-Louis sur la valeur économique de la biodiversité, cette étude apporte
Par Grégoire Macqueron, Futura-Sciences.com - le 4 janvier 2009
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