Le ministre de l’Industrie et des petites et moyennes entreprises, Slim Feriani, est revenu sur le péril que représente pour la santé publique la substance chimique à base de plomb entrant dans la composition de la peinture industrielle, lors de l’ouverture officielle du Salon “Production et Consommation durable dans la région du sud de la Méditerranée : élimination du plomb de la peinture industrielle en Tunisie,” organisé par Switchmed.
L’événement se tient les 19 et 20 juin.
Le ministre a indiqué que la deuxième République accorde une attention particulière à l’économie verte comme stipulé dans la Constitution. Il a affirmé que le plomb est l’une des dix substances chimiques qui pose un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale. «Si cette substance a été éliminée de certains produits, tels que l’essence sans plomb, l’utilisation des peintures contenant un taux élevé de plomb reste très répandue dans de nombreux pays et constitue encore une source importante d’intoxication aussi bien dans le milieu du travail que chez soi», s’alarme-t-il. Pour Slim Feriani, il s’agit d’une préoccupation mondiale qui concerne même les enfants, étant donné que la peinture est utilisée dans les écoles et les espaces réservés aux enfants.
Le plomb n’est pas uniquement l’affaire de la Tunisie
Revenant sur le cas de la Tunisie, le ministre a indiqué que notre pays s’est inscrit à l’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au plomb qui a vu le jour en 2011, dans le but de promouvoir un arrêt progressif de la fabrication et de la commercialisation de peintures contenant du plomb.
Le ministre a rappelé que les actions menées dans ce sens là se résument en trois points essentiels: la mise en place de cadres réglementaires adaptés, afin de mettre un terme à la fabrication, l’importation, l’exportation, la vente et l’utilisation de peintures au plomb et de produits recouverts de peinture au plomb, la sensibilisation des fabricants, des consommateurs, des travailleurs, des syndicats et des professionnels de la santé, pour qu’ils prennent conscience de la toxicité du plomb dans les peintures et de la disponibilité de produits de remplacement techniquement supérieurs et plus sûrs et le renforcement des activités de recherche et développement, afin de trouver des solutions technologiques innovantes pour substituer le plomb par d’autres produits non nocifs et écologiques.
Slim Feriani a rappelé que l’industrie de la peinture en Tunisie fait partie du secteur de la chimie qui compte 575 entreprises, plus de 10% du tissu industriel tunisien, dont 139 sont totalement exportatrices. Le secteur offre une capacité d’emplois de 53000, soit 10% du total des emplois industriels, et en 2017 le secteur a exporté pour une valeur de 2300 MD.
Le ministère des petites et moyennes entreprises gère un programme national appelé Programme national de la recherche et de l’innovation (PNRI). En 2012, le programme a financé un projet de recherche collaborative pour la substitution des peintures, laques et vernis à base de solvants organiques nocifs, par des peintures et vernis à base d’eau. «Cette solution est commercialisée et fabriquée en Europe et présente un coût relativement bas, maîtriser cette technologie permettrait sans aucun doute de développer le produit pour une utilisation massive en Tunisie», explique le ministre.
Le programme a contribué jusqu’à maintenant au financement de 46 projets de recherche dans le cadre de ce mécanisme traitant plusieurs thématiques qui répondent à des défis écologiques et environnementaux. Certains ont été clôturés avec des résultats prometteurs assortis de brevets et de prototypes industriels exploités.
Source de l'article l'Economiste Maghrébin
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