Le Grand Port maritime de Marseille, entièrement tourné vers le numérique, et le port de Nice, qui veut déployer la ville intelligente, ont un point commun : renforcer le lien avec la cité.
Sil y a bien un sujet qui rassemble à Marseille, c'est le « smart port ». Car au-delà d'être un concept ou un état d'esprit, c'est avant tout un comité de pilotage qui réfléchit sur ce que doit être le French Smart Port in Med. Ainsi le Grand Port maritime de Marseille (GPMM), l'État, la Région, le Conseil départemental, la Métropole Aix-Marseille Provence, la Ville de Marseille, Euroméditerranée, la Caisse des dépôts, l'Agence régionale pour l'innovation et l'internationalisation des entreprises et l'Union maritime et fluviale ont pour mission de donner toute son ampleur au numérique sur un outil portuaire, premier port français et numéro 2 de Méditerranée, qui a fait le pari que ce serait là un axe de développement et de mutation. Car s'il est résolument industriel, si son activité et son chiffre d'affaires sont en augmentation (+ 7,3 % attendus en 2018), la dimension connectée est un élément du triptyque attractivité/compétitivité/business.
Ainsi, ce comité élargi a-t-il décidé, fin 2017, de favoriser la mise en place de divers projets, tels que le déploiement de Channel 5. Développé par l'entreprise marseillaise MGI, cet outil bourré d'intelligence artificielle aide à la décision pour tout ce qui concerne l'organisation des ports, en informant en temps réel ou en prédictif des retards de navires, congestion des terminaux et des pannes matérielles qui affectent le bon déroulement logistique.
Le GPMM veut continuer à être en avance de phase - concurrence européenne et méditerranéenne oblige - lui qui depuis un an a mis en place l'approvisionnement électrique des bateaux à quai, d'abord avec La Méridionale et dernièrement avec Corsica Linea. Un port qui s'ouvre à la ville, dont il est proche géographiquement, et avec laquelle les liens de réflexion commune sont récents, portés en ce sens notamment par l'EPA Euroméditerranée, qui gère un périmètre jouxtant justement celui du GPMM.
Cela s'appelle la connexion intelligente.
Attractivité touristique
Plus de 200 km plus à l'est, avec ses 300 millions d'euros de retombées économiques, ses 800.000 passagers ferries et des dizaines de milliers de croisiéristes, le port de Nice est clairement un élément d'attractivité touristique. Véritable quartier de vie, tant il est imbriqué dans la ville, il est aussi un évident axe supplémentaire de développement de la politique smart city de son maire et président de Métropole, Christian Estrosi, qui a créé il y a quelques mois une Commission locale de la proximité et de l'environnement associant en son sein commerçants, riverains et professionnels afin de pousser à des réflexions communes sur l'aménagement, la circulation ou l'environnement.
Mais qui dit smart city, dit mesures intelligentes pour une meilleure aide à la décision et au pilotage. Lauréate du projet européen Rumble, Nice Côte d'Azur y distille depuis cette année des capteurs capables de différencier les sources de bruit et d'affiner les analyses qui en découlent, le but étant ainsi de gérer les modifications de trafic dans le quartier engendrées par les débarquements et embarquements des ferries. Surtout, le port niçois, qui a pour proche voisin Gênes, veut jouer de sa proximité avec l'Italie et de son positionnement central sur la grande façade sud française, pour ne pas avoir à rougir face aux autres grands ports maritimes.
Industriel ou touristique, même préoccupations, même combat.
Par Laurence Bottero - Source de l'article La Tribune
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