Note de présentation sur la filière fruits et légumes au Maroc

Cette note de pésentation est une synthèse d'un dossier de l'Association marocaine des producteurs et producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) qui a servi de base pour un projet d'implantation au Maroc en 2004.




1) Le secteur des fruits et légumes frais au Maroc -

La filière fruits et légumes est un des piliers du secteur agricole et agro-alimentaire au Maroc. Le secteur des fruits et légumes occupe une superficie 700.000 hectares dont 460.000 hectares de plantations fruitières (non compris l'olivier) et 240.000 hectares de cultures maraîchères.

Les espèces produites sont variées et diverses. Elles sont généralement regroupées en sous secteurs plus ou moins homogènes dont les principaux sont : les agrumes, l'amandier, les rosacées fruitières autres que l'amandier, la vigne, le palmier dattier, le bananier et les cultures maraîchères.

Les agrumes et les primeurs sont les piliers de la filière. La production globale moyenne est de l'ordre de 7 millions de tonnes dont près de 3 millions de tonnes de fruits et plus de 4 millions de tonnes de légumes. Le Maroc produit annuellement de près d’un million à un million et demi de tonnes d’agrumes principalement les variétés d’oranges Maroc-late et Navel ainsi que les clémentines. 40 à 50% de la production est exportée.


La production de primeurs occupe une place significative dans l’agriculture marocaine avec 25 000 hectares cultivés et autour d’un million de tonnes de produits récoltés. La tomate, avec près de 500 000 tonnes, représente la moitié de la production de primeurs, devançant largement la pomme de terre (entre 120 000 et 200 000 tonnes selon les années), le haricot vert ou la fraise qui connaissent un important développement. Les cultures de fraises, melons, poivrons, raisins de table, haricots verts et courgettes, peu développées il y une dizaine d’années, sont désormais en forte croissance.


D’autres niches commencent à se former comme les pois mange-tout, les avocats, les pêches, les nectarines, les poires, les kiwis, les pruneaux et les produits biologiques.


Le secteur des primeurs occupe environ 8.000 producteurs, crée plus de 12 millions de journées de travail, contribue largement à la modernisation du secteur agricole et au développement industriel et connaît depuis 1985 une évolution importante au niveau de la diversification des espèces, des débouchés, de la logistique et des modes de commercialisation.


D’une manière générale, le Maroc compte plusieurs grandes régions agricoles : le Souss-Massa (Agadir) , la zone côtière située entre El Jadida et Larache, Marrakech, Fès, Meknès, Azrou, Khénifra, Nador, Taza, Béni Mellal, El Hajeb, Oujda, la vallée de la Moulouya, Tétouan, Tanger et le Gharb.

Les exportations de fruits et légumes frais constituent une source de devises importante pour le Maroc. Au fil des ans, de grands groupes exportateurs (Delassus, Maraissa, GPA, Prim Atlas, Les Domaines, Somea Avryl, etc.) se sont constitués et sont en mesure de répondre aux exigences (normes Eurepgap ou BRC par exemple) des marchés acheteurs dont le plus important est l’Union européenne.

Le secteur est néanmoins tenu de chercher une meilleure intégration à son environnement national et international en menant des actions portant notamment sur : l’organisation d’infrastructures et de circuits de commercialisation et de distribution, le renforcement de l’organisation professionnelle et interprofessionnelle en filières pour une meilleure intégration, l’instauration de partenariats entre divers opérateurs nationaux et internationaux sur des rapports contractuels négociés et équilibrés.


De nombreux opérateurs étrangers ont fait le choix de s’installer au Maroc avec ou sans partenaire (Azura, Pomona, Idyl, Soldive, Pro Natura, Castel, etc.) pour mieux profiter des atouts des différentes filières et des incitations existantes en matière d’investissement et de mise à niveau du secteur.


Investir au Maroc dans la production agricole est une opportunité car le secteur offre un potentiel certain de réussite car notamment :

Les demandes locales et à l’export sont très fortes.

Le Maroc entend, au plan politique et économique, développer durablement et en priorité, les activités dans l'agriculture en faisant de plus en plus appel à des investisseurs privés étrangers. Les avantages proposés et les
incitations de toutes natures sont significatifs.

Les terres de grande qualité, disponibles en location sur 99 ans, sont nombreuses (les exploitations disponibles de 200, 400 hectares ou plus sont nombreuses, l’Etat Marocain va concéder 50 000 hectares appartenant à la SOGETA et à la SODEA).

Les ressources humaines sont importantes, et la qualité de la main d’œuvre est excellente et son coût est faible.

Les cultures possibles sont : la fraise (sous réserve de produire une variété de qualité supérieure et à contre temps), le melon, les agrumes, les fruits à pépins et à noyaux, les fruits rouges (framboises, groseille, cassis), les amandes, les olives, les figues, le pruneau, le raisin de table, le kiwi, les fruits de la passion, l’avocat, les dattes, les primeurs, le chou-fleur, les haricots verts et les petits pois, la tomate industrielle (pour le concentré), le coton, les épices (poivre, câpre, genévrier, ail, autres), la graine oléagineuse (tournesol, soja, maïs, autres), la lavande, les fleurs, les plantes ornementales...
Les pouvoirs publics marocains privilégient des projets intégrés (production, transformation, commercialisation) orientés si possible vers la culture d’oliviers, de fruits, d’agrumes, de vignes ou de produits maraîchers.
L’accord de libre-échange conclu entre les Etats-Unis et le Maroc en 2004 prévoit une ouverture complète et sans quota aux exportations marocaines de fruits et légumes frais.
2) Le secteur Agro-industriel au Maroc -

1700 entreprises développent leur activité dans ce secteur. Elles représentent 25 % des établissements industriels. Les plus importantes sociétés du secteur appartiennent à de grands groupes marocains (ONA, Dyana Holding, Holmarcom, etc.) ou étrangers (Castel, Bel, Danone, Yoplait, Tramier, Bongrain, Orangina, Lesaffre, Amora, Vanelli, etc.).

Le tissu des industries agro-industrielles marocaines est composé à 95 % de PMI de moins de 200 salariés.

L’atteinte de l’autonomie alimentaire recherchée par les pouvoirs publics marocains a permis au Maroc de disposer d’industries dans presque toutes les branches de l’agro-alimentaire (conserves, surgelés, fabrication de produits laitiers et carnés, confiserie, de produits laitiers, etc.).

Le volontarisme très fort de l’Etat (produits subventionnés, protections douanières, monopoles, etc.), réduit certes depuis une quinzaine d’année, a maintenu en vie des secteurs peu compétitifs et favorisé le développement d’une offre technique et qualitative globalement moyennes. En outre, le marché local n’est pas en mesure de rentabiliser seul des investissements lourds nécessaires à la fabrication de produits à forte valeur ajoutée.

Seuls les secteurs exportateurs ont fait l’objet d’investissements réguliers (produits de la mer, conserves végétales). Il existe néanmoins aujourd’hui une dynamisation des différents marchés sous l’impulsion de certains opérateurs (confiserie, lait, huiles végétales, chocolateries, boissons notamment) attestent d’une montée en gamme des productions locales et d’un accroissement de la concurrence positifs pour le secteur.

Les industries restent soumises à certaines contraintes. On peut notamment noter à ce propos que les aléas climatiques rendent leur approvisionnement irrégulier car les producteurs donnent la préférence aux marchés d’exportation, les capacités de production sont sous exploitées, la diversification des débouchés reste limitée et l’innovation manque, le coût du transport et des facteurs de production sont encore élevés, les entreprises ont des structures financières faibles et le marché local reste restreint à cause du faible pouvoir d’achat de la population.

Les dix prochaines années seront déterminantes pour les industries agro-alimentaires marocaines qui vont se trouver confrontées à plusieurs chocs qui modifieront leurs modes de fonctionnement, leurs structures et qui éprouveront tous les opérateurs, y compris les plus performants.
Elles doivent notamment prendre en considération la mesure des exigences posées par la grande distribution dont les parts de marché augmentent rapidement, se préparer à l’arrivée massive de nouveaux produits étrangers ainsi qu’à l’ouverture des frontières et à l’entrée en vigueur des accords de libre échange (Union Européenne, USA, Turquie, etc.), affronter la complexité croissante des marchés internationaux, se mettre à niveau, travailler de nouvelles niches, diversifier les offres.
Les entreprises françaises et européennes (partenaires, capitalistiques, équipementiers, investisseurs, etc.) ont une vraie place à prendre pour prendre part au processus de transition et le dynamiser car il reste encore très lent.


3) Les zones industrielles et plates formes de stockage -

Le plan de développement économique puis de soutien à la création d’entreprises et à l’investissement mis en œuvre au Maroc prévoit de développer les infrastructures d’accueil à différents niveaux (zones d’activités économiques, réhabilitation de zones industrielles, création de pépinières d’entreprises, constitution de réserves foncières mises à la disposition de collectivités locales pour attirer des investisseurs potentiels, développement de parcs et de zones industrielles avec le soutien du fonds Hassan II).

Les zones industrielles existantes réparties à travers tout le pays offrent des disponibilités d’accueil importantes (entre 65 et 600 hectares). De nouvelles zones sont en cours de création ou d’extension et sont identifiées comme étant prioritaires (Tanger, Gueznaya, Nouaceur, Jorf Lasfar, Bouskoura, Aït Oullal, Meknes, Nador).

La zone franche logistique adjacente au port de Tanger Méditerranée peut être citée en exemple. Elle est attractive en terme de taille et de flexibilité. Elle s’étalera sur 60 à 98 hectares, proposera à la location des entrepôts construits sur une superficie de 49 000 m² et offrira de nombreuses possibilités d’extension vers d’autres zones du ressort territorial de Tanger Méditerranée S.A.
De plus, tout comme l’ensemble de la Zone Economique Spéciale, elle bénéficiera de dispositions très avantageuses en matières fiscale, douanière et de transfert de devises.

L’article 17 de la charte d’investissement prévoit l’octroi d’avantages divers aux zones industrielles et aux projets implantés dans ces zones et notamment une exonération totale ou partielle de certaines dépenses liées à l’installation.


Les principales structures de logistique intervenant sur le territoire marocain dont Graveleau, Eurotrans-Partners, et autres disposant de superficies à Casablanca, Tanger, Marrakech comprises entre 15 000 et 40 000 mètres carrés en moyenne.

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