Emnes souligne le rôle vital de la formation à l'entrepreunariat dans le développement des start-up en Jordanie, au Maroc et en Egypte

L'apport des incubateurs et des accélérateurs est primordial pour réduire la culture d'aversion pour le risque entrepreunarial (photo : F.Dubessy)

L'Euro-Mediterranean network for economic studies (EMNES) publie deux documents de travail pour mieux comprendre le succès des start-up au Maroc, en Jordanie et en Égypte. Ces enquêtes mettent l'accent sur les opportunités et les challenges des entrepreneurs innovants.

À travers deux études*, l'Euro-Mediterranean network for economic studies (EMNES) s' intéresse au processus d'émergence des start-up au Maroc, en Jordanie et en Égypte, très différent des pays du Nord de la Méditerranée. Les économistes analysent notamment les motivations de leurs créateurs à détecter des opportunités innovantes. Une thématique retenue car "la plupart des études disponibles concernant le Sud de la Méditerranée se concentrent sur le niveau macro et ignorent généralement les composants micro de l'entrepreneuriat", précisent ses auteurs. 

Le premier document de travail s'appuie sur une enquête menée auprès de soixante-douze entrepreneurs innovants lançant leur activité, en Jordanie et au Maroc. Le second fait appel aux témoignages de 156 entreprises égyptiennes récentes. 

Au Maroc 80% des sociétés concernées sont basées dans les régions de Casablanca (capitale économique) et de Rabat (capitale administrative) alors que seules 67% des jordaniennes s'installent à Amman et 32% à Irbid, la seconde ville du pays. 

En Égypte, pour plus du tiers des jeunes entreprises, les principaux problèmes restent le financement du démarrage et l'inadéquation des compétences. Les débuts de l'activité s'effectuent avec des ressources personnelles très limitées, principalement apportées par l'épargne des créateurs ainsi que le soutien de la famille et des amis.

Un rôle primordial de la formation à l'entrepreneuriat

Emnes suggère d'explorer plus d'outils alternatifs pour financer les créations d'entreprises innovantes. 69% des fondateurs marocains et 55% des Jordaniens ont créé leur société avec des amis. Le rapport note qu'en Jordanie, 61% de ces start-up sont fondées et détenues par des partenaires et 29% n'ont qu'un seul propriétaire. Alors qu'au Maroc, l'option la plus courante est l'associé unique. "Cela pourrait s'expliquer par le montant des fonds investis, généralement plus faibles pour les start-up marocaines que pour les jordaniennes", remarque le rapport. 

Au Maroc, avec une moyenne d'âge de 27 ans, les quarante-et-un fondateurs de start-up sont plus jeunes qu'en Jordanie (29 ans de moyenne). 93% des Marocains disposent d'un diplôme universitaire et 63% d'un diplôme d'ingénieur ou un master. Tous les Jordaniens interrogés, sauf un, possèdent un baccalauréat ou plus. 

Ces deux documents de travail soulignent le rôle vital de la formation dans le domaine de l'entrepreneuriat dans les universités autant que pour le post-scolaire avec tout ce que peuvent apporter les incubateurs et les accélérateurs. Elle permet de "réduire la culture d'aversion pour le risque entrepreneurial", indiquent les auteurs. D'autant plus que "les connaissances et l'expérience cumulées augmentent le potentiel de réussite de l'entreprise et atténuent les risques d'échec". 
L'éducation à l'entrepreneuriat doit également passer par de nouveaux programmes encourageant les femmes à créer leur société. 

Auteurs : Heba M.Zaki et Nahed T.Zeini. 
Auteurs : Serena Sandri, Nooj Ashyab, Elyas Azzioui.


Par Frédéric Dubessy - Source de l'article Econostruminfo

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