Comment Ankara réagira-t-il aux exercices gréco-égypto-chypriotes actuellement en cours en mer Méditerranée? Une experte turque répond à cette question pour Sputnik.
La Grèce, Chypre et l'Égypte procèdent actuellement à des exercices maritimes conjoints en mer Méditerranée qui engagent des navires et des avions des trois pays. La semaine dernière, les ministres de la Défense de la Grèce, de Chypre et d'Israël se sont à nouveau rencontrés pour se prononcer notamment sur un renforcement ultérieur de leurs liens militaires.
Ces activités sont dirigées en premier lieu contre la Turquie, qui les suit attentivement tout en consolidant ses forces armées, a estimé dans une interview à Sputnik l'ex-parlementaire turque et professeur Oya Akgönenç Muğisuddin.
"Ces pays ont décidé d'organiser des exercices conjoints pour plusieurs raisons. La Turquie y est une cible tacite mais évidente. Car l'État turc démontre un renforcement de ses positions dans la région, ce que les pays mentionnés considèrent comme une menace et essaient donc d'y résister en se mettant sur la défensive. Cependant, la Turquie ne développe aucun plan qui soit dirigé contre l'Égypte, Israël, la Grèce ou Chypre Sud [la République de Chypre occupe la partie sud de l'île de Chypre, le nord étant placé sous domination turque, ndlr], alors que la Grèce et Chypre Sud ont des projets en ce sens. Ils visent toujours à obtenir de la Turquie quelques concessions. Comme ils sont mus par de telles intentions, ils supposent que la partie opposée se comporte de la même manière, et fait les préparatifs appropriés», estime l'experte."
Auparavant, l'Égypte se tenait à l'écart et coopérait plus activement avec les Arabes et le monde islamique, a-t-elle ajouté. Mais avec l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi, des changements sont survenus dans le pays. Il s'éloigne progressivement du monde islamique et du règlement des problèmes du Proche-Orient et commence à agir conformément aux instructions des États-Unis et d'Israël, estime la spécialiste.
La Turquie pourrait en réponse renforcer son aptitude au combat. Elle n'emploierait pas la force mais se mettrait en capacité réagir, si nécessaire, à tout moment, suppose Oya Akgönenç Muğisuddin.
Source de l'article Sputniknews
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