En prélude du sommet des deux rives qui se tiendra en juin à Marseille (France), la ville de Montpellier a accueilli, les 2 et 3 mai, le forum «Culture, médias, tourisme» qui a réuni une pléiade de représentants de la société civile de 10 pays méditerranéens autour des défis en commun
Les deux rives de la Méditerranée sont face à des défis partagés qui nécessitent des réponses collectives sur des dossiers stratégiques. Beaucoup d’initiatives ont été lancées ces dernières années pour rapprocher les pays de la région afin de relever les enjeux actuels et futurs mais le chemin est encore long pour atteindre les objectifs aussi bien sur le plan économique que social et culturel. Le président français Emmanuel Macron appelle à retrouver le fil d’une politique méditerranéenne différente en tirant les enseignements de ce qui a été déjà réussi et de ce que «parfois ne nous sommes pas parvenus à faire». Macron a annoncé à Tunis l’organisation d’un sommet des deux rives qui serait construit sur la base de l’actuel dialogue 5+5 de manière encore plus inclusive avec une forte contribution des sociétés civiles. Jusque-là, quatre forums préparatoires sur cinq ont été tenus en prélude de cette grandmesse qui va se tenir à Marseille les 23 et 24 juin. Ces rencontres thématiques ont été axées sur des dossiers stratégiques pour le pourtour méditerranéen : Les énergies à Alger, «la jeunesse, l’éducation, la mobilité» à Malte, l’économie et la compétitivité à Rabat et «la culture, les médias et le tourisme» à Montpellier.
Dans cette ville française cosmopolite, de grandes ambitions ont été affichées par les responsables et les participants. Les trois secteurs sont en effet on ne peut plus déterminants pour l’avenir de la région qui est en proie à des tensions et à moult difficultés. L’objectif était de faire émerger des idées novatrices autour de projets concrets à portée régionale afin de dépasser nombre de dysfonctionnements qui émaillent le développement de la Méditerranée.
Les travaux de cette rencontre ont permis de dégager des propositions concrètes qui seront sélectionnées et présentées aux chefs d’État à Marseille. Il s’agit de projets concrets d’infrastructures, de recommandations pour l’élaboration des politiques publiques collectives, d’idées de plateformes communes de coopération, de réseautage et de formation. Les différentes idées seront peaufinées au cours des prochains jours en vue de permettre leur concrétisation, du moins pour une bonne partie des projets présentés.
Les jeunes et les femmes devront être mis au coeur des priorités pour pouvoir tracer un avenir serein dans un espace inclusif marqué par moins de disparités sociales et économiques. En vue de concrétiser les objectifs fixés, le développement du réseautage et l’échange des expériences entre les deux rives de la Méditerranée s’impose. L’idée n’est pas uniquement de développer les échanges entre les pays du nord et du sud mais aussi de promouvoir la coopération sud-sud. Sur le volet des médias, les défis sont de taille dans un contexte actuel marqué par de profondes mutations qui touchent aussi bien les pays développés que ceux en voie de développement.
Comment donc parvenir à fédérer les synergies autour de projets en commun pour mettre le doigt sur les véritables problèmes et pouvoir les dépasser ensemble ? Il ne s’agit pas uniquement d’axer les intérêts sur les médias «traditionnels» mais aussi d’élargir les actions à l’ensemble des acteurs qui opèrent dans le secteur en incluant également les réseaux sociaux et le journalisme dit citoyen. Cela permettra aux médias de jouer leur rôle, le vrai.
S’agissant du dossier de la culture, des projets concrets sont à développer par les pays du pourtour méditerranéen en vue de relever les défis en commun et favoriser l’inclusion de toutes les couches de la société, à commencer par la jeunesse dont les besoins sont de plus en plus grandissants et qui a d’énormes potentialités qu’il conviendrait d’exploiter. Sur le dossier du tourisme, le grand enjeu a trait à la promotion de la durabilité. Des initiatives collectives et opérationnelles devront émerger en matière de promotion du tourisme durable. C’est un besoin insistant qui se fait sentir au cours des dernières années au sein de la Méditerranée, qui a connu un développement important du secteur touristique mais cette croissance remarquable s’est faite souvent au détriment de l’environnement et de l’équité sociale.
Les initiatives de promotion du tourisme durable demeure limitées et n’ont pas encore une portée internationale ou régionale. Aussi faut-il mettre sur les rails des projets concrets communs et développer une vision collective du tourisme durable méditerranéen incluant tant les opérateurs que les citoyens. Il est grand temps de dépasser les discours et de traduire les engagements en de véritables initiatives ayant un impact concret dans les différents secteurs.
À ce titre, le financement est un élément clé. Il ne suffit pas d’innover en termes d’idées et de projets, encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions. Une grande responsabilité incombe ainsi aux gouvernements des pays des deux rives de la Méditerranée pour financer les projets. Les bailleurs de fonds privés nationaux et internationaux sont appelés aussi à mettre la main à la poche.
Par Nes - Source de l'article Leseco
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