Le cinéma dans les salles était très prisé en Tunisie jusqu'à la fin de années 1980 attirant des foules d’inconditionnels. Mais aujourd’hui, la situation a bien changé, elle est marqué par la désaffection du public pour une salle de cinéma considérée jusqu'alors comme un lieu essentiel de la vie sociale.
Les chiffres fournis par la chambre syndicale des exploitants et distributeurs cinématographiques relevant de l'Union Tunisienne de l'Industrie de Commerce et de l'Artisanat précisent que 56 salles ont fermé depuis et les autres sont au bord de la faillite.
Alors que dans certains pays d’Afrique du Nord, elles se multiplient, comme au Maroc sous l’impulsion du groupe français Megarama avec ses complexes cinématographiques, en Egypte où de nouveaux écrans ont été créés en trois ans, malgré le nombre sans cesse croissant des chaînes TV, publiques et privées.
La Tunisie, longtemps terre de la cinéphilie et berceau du premier festival international arabo-africain du 7e art, les Journées cinématographiques de Carthage (JCC), connaît une véritable hécatombe. Et cela en dépit de l'aide de l'Etat pour préserver les salles,… le parc se rétrécit de plus en plus. Les statistiques sont sans appel : en 1955, les salles de cinéma étaient au nombre de 116 ; en 1990, elles sont descendues à 78 ; en 1998 à 40, et en 2001 à 36 pour n'être aujourd'hui que 22.
Actuellement aucune salle dans tout le pays n'est bénéficiaire. Et si elles maintiennent, c'est parce que soit elle appartient à son exploitant qui y injecte de temps à autre de quoi la faire survivre, soit parce qu'on y diversifie les activités en y organisant à l'occasion des cycles d'une pièce à succès ou en la louant à une émission télé.
Les salles de cinéma n'attirent plus comme auparavant le large public et les raisons en sont multiples :
- Les salles sont dans la plupart des cas rebutantes, surtout à l'intérieur…, mauvaises conditions de projection, de sonorisation…
- Elles sont mal situées, ou plus adaptées à l’urbanisation moderne (rues désertes ou mal éclairées, difficulté de stationnement sécurisé, problèmes de transport…)
- Le recul de la cinéphilie, les ciné-club sont en déclin… Avec cette disparition des ciné-clubs, il n’y a plus de sensibilisation et de sensibilité au cinéma.
- L'irruption des nouvelles technologies numériques (DVD, CD, chaînes satellitaires et autres)
Plusieurs autres éléments, souvent externes au bon vouloir des exploitants dont en premier lieu le piratage, ont amené la désertion du public. La circulation de ces produits exclusifs s'étend aux vidéothèques et même à certains espaces culturels dont bon nombre ont recours à des vidéo-projecteurs pour diffuser à partir de cassettes louées à la journée, des longs métrages destinés au cinéma.
Ce phénomène de piratage tend à noircir le tableau, les salles de cinéma perdent l'exclusivité de la programmation. Très souvent, avant même qu'un film soit à l'affiche au cinéma, il est déjà sur le marché en format VCD ou DVD à un prix inférieur à celui d'une place de cinéma.
L'Etat, au plus haut niveau, a pesé de tout son poids en 2002 pour empêcher que les salles de cinéma continuent de fermer. Une enveloppe de trois millions de dinars a été débloquée pour la rénovation des espaces et le renouvellement du matériel. Des enveloppes entre 60 et 150 000 dinars ont ainsi été consenties à la majeure partie des exploitants.
Mais comme plusieurs de ces derniers avaient des arriérés avec différentes institutions (sécurité sociale, impôts…), ces aides ont surtout servi à assainir les états financiers et de gestion. Rares sont en effet les salles qui ont entrepris des travaux de réfection.
Cette baisse drastique de la fréquentation des salles de cinéma a des conséquences sur le cinéma tunisien, mais également sur l’environnement culturel et des loisirs :
Ce phénomène de piratage tend à noircir le tableau, les salles de cinéma perdent l'exclusivité de la programmation. Très souvent, avant même qu'un film soit à l'affiche au cinéma, il est déjà sur le marché en format VCD ou DVD à un prix inférieur à celui d'une place de cinéma.
L'Etat, au plus haut niveau, a pesé de tout son poids en 2002 pour empêcher que les salles de cinéma continuent de fermer. Une enveloppe de trois millions de dinars a été débloquée pour la rénovation des espaces et le renouvellement du matériel. Des enveloppes entre 60 et 150 000 dinars ont ainsi été consenties à la majeure partie des exploitants.
Mais comme plusieurs de ces derniers avaient des arriérés avec différentes institutions (sécurité sociale, impôts…), ces aides ont surtout servi à assainir les états financiers et de gestion. Rares sont en effet les salles qui ont entrepris des travaux de réfection.
Cette baisse drastique de la fréquentation des salles de cinéma a des conséquences sur le cinéma tunisien, mais également sur l’environnement culturel et des loisirs :
- En effet, les propriétaires de salle rechignent de plus en plus à programmer des films nationaux qui, selon eux, « ne drainent plus, comme cela a été le cas dans les années 1990, le grand public ». D'où la frilosité à distribuer les films tunisiens, d'autant que cette opération nécessite une campagne promotionnelle judicieuse et bien étudiée afin d'attirer les masses.
- La production cinématographique tunisienne s’en ressent, et les films nationaux trouvent de moins en moins d’écrans pour s’exposer et rentabiliser une partie des investissements. Le film tunisien fut un vecteur important de l’image, de l’ouverture de la Tunisie et son recul dans les festivals internationaux nuit au pays
- Le secteur de cinéma manque également du soutien des médias et surtout de la télévision qui doit accorder un plus grand intérêt aux films projetés dans les salles obscures. Mais peut-on incriminer les responsables des chaînes de télévision face à la pauvreté de la programmation. Qui communiquerait sur un film de série B, ou déjà distribué en vidéo/DVD depuis des années en Europe ?
Par ailleurs, les jeunes sont de plus en plus attirés par d'autres formes de loisirs concurrentes du cinéma et beaucoup plus prisées que ce dernier. Parmi celles-ci, la télévision satellitaire et les produits dérivés des technologies de l'information et de la communication. Désormais branchés nouvelles technologies et Internet, les jeunes achètent à tour de bras les lecteurs Dvd et Vcd, PS2, Game Boy…dont les prix ne cessent de chuter.
Conscient de la gravité de la situation, le Ministre de la Culture a créé une commission pour diagnostiquer les maux de ce secteur et proposer, éventuellement, les solutions adéquates car outre la distribution, c’est toute l’industrie du cinéma qui risque d’être touchée.
Mais la solution réside peut être dans la venue d’investisseurs étrangers spécialisés, dans la distribution cinématographique, capable de gérer des multiplexes, et amener savoir-faire, technologie, formation, à un secteur stratégique pour la Tunisie.
3 commentaires:
Je suisexploitant de salles de cinéma depuis 30 ans en France et depuis 4 ans au Maroc.
J'ai exploité plus de 40 salles en France.
J'ai vu la situation dramatique des salles de Tunisie.
Je suis prêt à venir construire un complexe de deux salles à DJERBA pour peu que le Ministère de la culture Tunisien m'aide un peu financièrement.
J'écris ce jour au Ministre de la Culture à Tunis pour lui proposer mon projet.
A vous lire.
Claude CHAMPMONT
email : claude.champmont@hotmail.fr
j'aime à la lecture de cet article! Merci beaucoup!
Perlengkapan Bayi
Ce site web est vraiment un rendez-vous par le biais de toutes les infos que vous vouliez à ce sujet et ne savait pas à qui demander. Glimpse ici, et vous aurez certainement le découvrir.
Outsourcing service indonesia
Enregistrer un commentaire