Avec Tempus, un enseignement supérieur mieux adapté aux besoins et de meilleure qualité.
« Un décloisonnement. » C'est ainsi que l'ambassadeur de l'Union européenne en Jordanie qualifie Tempus, le programme européen de réforme de l'éducation supérieure et coopération académique entre l'UE et 28 pays (dont la Jordanie). Un décloisonnement, un partenariat, une collaboration entre universités. L'idée est simple : mettre en relation des universités pour développer des cursus, des recherches, la formation des personnels et étudiants ainsi que la création de réseaux. Ses succès les plus marquants : le développement de diplômes supérieurs pour améliorer l'offre universitaire comme celui d'une maîtrise en gestion de l'eau et de désalinisation qui va voir le jour en septembre 2010.
Pont entre voisins, le programme Tempus en Jordanie est le favori des universités. Peut-être parce que ce programme européen répond aux besoins du pays et du marché de l'emploi.
Dans le cadre de ce programme, le ministère de l'Éducation supérieure jordanien commence par définir ses besoins (par exemple la médecine, les nouvelles technologies et l'ingénierie pour la réforme de cursus). Ensuite, les établissements d'enseignement supérieur proposent leurs projets. Illustration de la popularité du programme, plus de 30 projets ont été déposés l'année dernière. Parmi les trois projets retenus figure le Master en gestion de l'eau et désalinisation. Ce dossier a été proposé par trois universités intéressées par le développement d'un enseignement sur ce sujet : l'université technique de Balqa près de Amman, l'université Hachémite
et l'université Mutah à Kerak.
Avec un déficit constant en eau, des ressources qui diminuent et une consommation qui augmente, la Jordanie cherche activement à développer ses ressources hydrauliques. Ainsi, en février prochain devraient débuter les travaux pour la construction d'un aqueduc de 325 kilomètres entre Disi et Amman. Il s'agit de pomper l'eau de la nappe aquifère située près de la frontière saoudienne et d'amener cette eau vers Amman. Autre projet soutenu par la Jordanie, la construction d'ici à 2014 d'un canal entre la mer Rouge et la mer Morte. Ce canal, dont le coût est estimé à 10 milliards de dollars, devrait permettre de sauver la mer intérieure. Sur son trajet sont prévues des usines de désalinisation et une centrale électrique.
Dans ce contexte, l'Union européenne a estimé que le développement d'un nouveau diplôme supérieur permettant la formation de spécialistes dans la gestion de l'eau et la désalinisation avait une réelle pertinence locale, voire régionale, comme le souligne le professeur Rebhi Damseh, responsable du projet à l'université de Balqa, qui aime à rappeler qu'il n'existe aucune diplôme équivalent au Moyen-Orient. En conséquence, 590 100 euros ont été alloués à ce projet de master, et ce pour une période de quatre ans.
Les premiers étudiants de ce nouveau master devraient être choisis pour la rentrée de septembre 2010. « Nous allons distribuer nos brochures dans les universités de toute la région, on espère attirer des étudiants du Golfe par exemple », explique le professeur Damseh. Parallèlement, des enseignants sont allés en Europe, plusieurs modules de formation vont avoir lieu dans les mois à venir en Jordanie et les laboratoires vont être équipés de matériel neuf et adapté.
Améliorer le niveau
La Jordanie compte 26 universités privées et publiques. « Mais nous sommes loin du niveau que nous aimerions atteindre », reconnaît Ahmad Abu el-Haija, directeur du programme Tempus. Les obstacles sont multiples : le nombre d'étudiants qui augmente sans cesse, le nombre de professeurs qui n'est pas toujours suffisant et, bien sûr, la modernisation des bâtiments et laboratoires qui ne suit pas. « D'où l'importance de notre collaboration avec des universités européennes. Ce n'est pas une histoire d'argent, mais plutôt une question de réseaux, de formation pour nos personnels. Et nous avons besoin de diplômes supérieurs comme des masters ou des doctorats pour former des élites et garder nos étudiants ici», insiste-t-il. Avec Tempus, il s'agit donc de développer l'enseignement supérieur, de le moderniser.
En Jordanie, Tempus existe depuis 2002. Parmi les projets lancés et particulièrement réussis, Ahmad Abu el-Haija aime à citer la mise sur pied d'un master en techniques et réseau sans fil. Un master créé en 2005, au moment même du développement grand public de l'Internet et du wi-fi en Jordanie. Le diplôme est un succès. Grâce à Tempus, la Jordanie, terre aux nombreux vestiges, a également bénéficié de la mise en place d'un master en sciences de l'archéologie. Par ailleurs, alors que le royaume hachémite a cinq fois plus besoin d'infirmières que de médecins, une école d'infirmières a été développée grâce au programme de l'UE. En six ans, Tempus a investi huit millions d'euros pour 23 projets et 26 bourses d'études. Douze universités ont été concernées.
Tempus, c'est aussi la mobilité des enseignants et des étudiants qui peuvent découvrir d'autres manières d'enseigner, moins académiques, plus interactives. L'université jordanienne produit trop souvent un enseignement trop théorique et pas assez pratique, et les connexions des parents permettent encore parfois de relever une note éliminatoire. Résultat, le Koweït ne reconnaît plus, de manière temporaire, les diplômes des universités privées jordaniennes.
Ziad al-Saad, aujourd'hui vice-président de l'université germano-jordanienne, a été le coordinateur du programme Tempus à ses débuts. Il est un ardent défenseur du programme. « Grâce à l'expérience que nous avons acquise, nous avons mené à bien une réforme nationale de notre système d'éducation supérieure. La réforme est entrée en vigueur en 2009 et les universités ont gagné en indépendance. Nous avons aussi établi des liens avec sept universités de pays voisins comme la Syrie ou l'Égypte.
« Un décloisonnement. » C'est ainsi que l'ambassadeur de l'Union européenne en Jordanie qualifie Tempus, le programme européen de réforme de l'éducation supérieure et coopération académique entre l'UE et 28 pays (dont la Jordanie). Un décloisonnement, un partenariat, une collaboration entre universités. L'idée est simple : mettre en relation des universités pour développer des cursus, des recherches, la formation des personnels et étudiants ainsi que la création de réseaux. Ses succès les plus marquants : le développement de diplômes supérieurs pour améliorer l'offre universitaire comme celui d'une maîtrise en gestion de l'eau et de désalinisation qui va voir le jour en septembre 2010.
Pont entre voisins, le programme Tempus en Jordanie est le favori des universités. Peut-être parce que ce programme européen répond aux besoins du pays et du marché de l'emploi.
Dans le cadre de ce programme, le ministère de l'Éducation supérieure jordanien commence par définir ses besoins (par exemple la médecine, les nouvelles technologies et l'ingénierie pour la réforme de cursus). Ensuite, les établissements d'enseignement supérieur proposent leurs projets. Illustration de la popularité du programme, plus de 30 projets ont été déposés l'année dernière. Parmi les trois projets retenus figure le Master en gestion de l'eau et désalinisation. Ce dossier a été proposé par trois universités intéressées par le développement d'un enseignement sur ce sujet : l'université technique de Balqa près de Amman, l'université Hachémite
et l'université Mutah à Kerak.
Avec un déficit constant en eau, des ressources qui diminuent et une consommation qui augmente, la Jordanie cherche activement à développer ses ressources hydrauliques. Ainsi, en février prochain devraient débuter les travaux pour la construction d'un aqueduc de 325 kilomètres entre Disi et Amman. Il s'agit de pomper l'eau de la nappe aquifère située près de la frontière saoudienne et d'amener cette eau vers Amman. Autre projet soutenu par la Jordanie, la construction d'ici à 2014 d'un canal entre la mer Rouge et la mer Morte. Ce canal, dont le coût est estimé à 10 milliards de dollars, devrait permettre de sauver la mer intérieure. Sur son trajet sont prévues des usines de désalinisation et une centrale électrique.
Dans ce contexte, l'Union européenne a estimé que le développement d'un nouveau diplôme supérieur permettant la formation de spécialistes dans la gestion de l'eau et la désalinisation avait une réelle pertinence locale, voire régionale, comme le souligne le professeur Rebhi Damseh, responsable du projet à l'université de Balqa, qui aime à rappeler qu'il n'existe aucune diplôme équivalent au Moyen-Orient. En conséquence, 590 100 euros ont été alloués à ce projet de master, et ce pour une période de quatre ans.
Les premiers étudiants de ce nouveau master devraient être choisis pour la rentrée de septembre 2010. « Nous allons distribuer nos brochures dans les universités de toute la région, on espère attirer des étudiants du Golfe par exemple », explique le professeur Damseh. Parallèlement, des enseignants sont allés en Europe, plusieurs modules de formation vont avoir lieu dans les mois à venir en Jordanie et les laboratoires vont être équipés de matériel neuf et adapté.
Améliorer le niveau
La Jordanie compte 26 universités privées et publiques. « Mais nous sommes loin du niveau que nous aimerions atteindre », reconnaît Ahmad Abu el-Haija, directeur du programme Tempus. Les obstacles sont multiples : le nombre d'étudiants qui augmente sans cesse, le nombre de professeurs qui n'est pas toujours suffisant et, bien sûr, la modernisation des bâtiments et laboratoires qui ne suit pas. « D'où l'importance de notre collaboration avec des universités européennes. Ce n'est pas une histoire d'argent, mais plutôt une question de réseaux, de formation pour nos personnels. Et nous avons besoin de diplômes supérieurs comme des masters ou des doctorats pour former des élites et garder nos étudiants ici», insiste-t-il. Avec Tempus, il s'agit donc de développer l'enseignement supérieur, de le moderniser.
En Jordanie, Tempus existe depuis 2002. Parmi les projets lancés et particulièrement réussis, Ahmad Abu el-Haija aime à citer la mise sur pied d'un master en techniques et réseau sans fil. Un master créé en 2005, au moment même du développement grand public de l'Internet et du wi-fi en Jordanie. Le diplôme est un succès. Grâce à Tempus, la Jordanie, terre aux nombreux vestiges, a également bénéficié de la mise en place d'un master en sciences de l'archéologie. Par ailleurs, alors que le royaume hachémite a cinq fois plus besoin d'infirmières que de médecins, une école d'infirmières a été développée grâce au programme de l'UE. En six ans, Tempus a investi huit millions d'euros pour 23 projets et 26 bourses d'études. Douze universités ont été concernées.
Tempus, c'est aussi la mobilité des enseignants et des étudiants qui peuvent découvrir d'autres manières d'enseigner, moins académiques, plus interactives. L'université jordanienne produit trop souvent un enseignement trop théorique et pas assez pratique, et les connexions des parents permettent encore parfois de relever une note éliminatoire. Résultat, le Koweït ne reconnaît plus, de manière temporaire, les diplômes des universités privées jordaniennes.
Ziad al-Saad, aujourd'hui vice-président de l'université germano-jordanienne, a été le coordinateur du programme Tempus à ses débuts. Il est un ardent défenseur du programme. « Grâce à l'expérience que nous avons acquise, nous avons mené à bien une réforme nationale de notre système d'éducation supérieure. La réforme est entrée en vigueur en 2009 et les universités ont gagné en indépendance. Nous avons aussi établi des liens avec sept universités de pays voisins comme la Syrie ou l'Égypte.
Nous avons même développé des programmes avec nos voisins grâce à Tempus ! Cela n'existait pas avant Tempus », explique-t-il. Les commentaires des uns et des autres vont dans le même sens, le programme européen ne peut corriger tous les défauts, mais il crée une dynamique, une émulation. Le directeur du programme en Jordanie, Ahmad Abu el-Haija, est catégorique : Tempus a permis d'améliorer la qualité de l'enseignement en Jordanie et de proposer un enseignement plus adapté à la réalité de l'économie.
Seul bémol, la mobilité des étudiants et des enseignants reste difficile à mettre en place côté jordanien. Entre autres difficultés, étudiants et enseignants citent l'obtention de visas, la barrière de la langue et surtout la diversité des systèmes éducatifs.
Europa Jaratouna est un projet médiatique initié par le consortium L'Orient-Le Jour, al-Hayat, LBCI, et élaboré avec l'aide de l'Union européenne. Il traite des actions de l'UE dans 8 pays du sud de la Méditerranée. Pour en savoir plus, visitez le site www.eurojar.org.
Seul bémol, la mobilité des étudiants et des enseignants reste difficile à mettre en place côté jordanien. Entre autres difficultés, étudiants et enseignants citent l'obtention de visas, la barrière de la langue et surtout la diversité des systèmes éducatifs.
Europa Jaratouna est un projet médiatique initié par le consortium L'Orient-Le Jour, al-Hayat, LBCI, et élaboré avec l'aide de l'Union européenne. Il traite des actions de l'UE dans 8 pays du sud de la Méditerranée. Pour en savoir plus, visitez le site www.eurojar.org.
Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de L'Orient-Le Jour et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l'Union européenne.
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