L'Union européenne vient de publier son rapport annuel sur le Maroc faisant le point sur les principaux développements et réformes intervenus en 2013 dans le cadre de la "Politique de voisinage". Avec bons et mauvais points et recommandations en prime.
"Particulièrement dynamiques en 2013". C'est en ces termes que l'Europe qualifie les relations entre l'Union et le Maroc durant l'année écoulée dans un rapport publié le 27 mars (lire l'intégralité du rapport ci-dessous).
Ce rapport s'inscrit dans l'évaluation régulière de la "politique de voisinage" de l'Union européenne (PEV)). Et concernant le royaume c'est une relation effectivement très nourrie.
Pour le Maroc l'Europe est un important bailleur de fonds et de loin son premier partenaire commercial.
Le royaume bénéficie aussi depuis 2008 du "statut avancé", le seul à ce jour en Afrique. Et négocie depuis avril 2013 avec Bruxelles, un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) qui reviendra, s'il aboutit, à intégrer presque totalement le royaume dans le marché unique européen.
A cela s'ajoute encore un partenariat de mobilité, ou un accord de pêche renouvelé en décembre dernier.
Mais dans son rapport, l'Union européenne ne se contente pas de lister les coopérations en cours.
En effet, rappelle Bruxelles, "les pays qui souhaitent renforcer leurs relations avec l'UE concluent à cet effet des plans d'action bilatéraux communs. Ces derniers prévoient un programme de réformes politiques et économiques pour une période de trois à cinq ans".
Et c'est justement ces réformes, contreparties des aides européennes ou de l'ouverture de son marché qui sont abordés dans le bilan concernant le Maroc. Une sorte de bulletin de note.
Résultat ? Sur le plan intérieur note le rapport certaines réformes tardent à se concrétiser. Celui-ci cite les exemples de la justice, de la lutte contre la corruption, de l’égalité de genre et des libertés.
Le rapport relève toutefois qu'en 2013 "la majorité des recommandations du rapport de l’année précédente ont été suivies". Il cite par exemple le plan gouvernemental pour l’égalité (PGE), le projet de loi sur l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination (APALD) approuvés en Conseil de gouvernement.
Blanchiment d'argent
Sur les points méritant "une attention particulière", le rapport relève que plus de deux ans après l'adoption de réformes politiques, (NDLR le changement de Constitution puis les élections de novembre en 2011) force est de constater que "le bilan de la mise en œuvre des réformes est plutôt limité".
Ainsi, sur un total de 19 lois organiques qui devaient être adoptées, seules cinq l'ont effectivement été et deux autres en cours d'adoption, selon le rapport
Concernant la liberté de rassemblement, "un usage disproportionné de la force a été constaté de la part des forces de police dans certaines manifestations pacifiques", estime l'Union européenne.
Promise, "la réforme du code de la presse n’a toujours pas été finalisée".
"Dans un contexte de corruption élevée, le gouvernement travaille à une stratégie nationale qui vise en priorité les secteurs de la police et les services sanitaires." souligne encore le rapport.
Il reconnait cependant " les progrès accomplis pour renforcer le dispositif législatif contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme."
À ce jour, la Politique européenne de voisinage compte 16 partenaires: l'Algérie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Belarus, l'Égypte, la Géorgie, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, la République de Moldavie, les territoires palestiniens occupés, la Syrie, la Tunisie et enfin l'Ukraine. O combien dans l'actualité dans sa relation avec Bruxelles.
Par Nasser Djama - Source de l'article l'Usine Nouvelle
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire