"C’est la Méditerranée qui rapproche tant l’Algérie et l’Italie, ses peuples et ses cultures, d’ailleurs même dans l’Antiquité, les Romains étaient ici, et ils sont restés longtemps, une sorte d’héritage subsiste à travers les vestiges et les ruines de l’empire romain qui sont toujours présents et valorisés en Algérie."
L’Institut culturel italien multiplie ses activités ses dernières années…
L’Institut culturel italien est sur Alger depuis longtemps, juste après l’indépendance de l’Algérie, il n’a jamais fermé ses portes. Nous organisons des cycles de formations de la langue italienne pour les jeunes Algériens, ils peuvent par ce biais poursuivre leurs études supérieures en Italie, pour des masters et des doctorats. Le résultat est là, pas mal d’Algériens sont en Italie en train de se perfectionner dans les conservatoires italiens, et pas seulement dans le domaine de la musique et des arts, mais aussi dans les sciences exactes et l’informatique.
La langue de Dante n’est pas très répandue en Algérie, est-ce que c’est un obstacle pour les étudiants ?
Il est obligatoire de maîtriser la langue locale pour pouvoir poursuivre des études universitaires dans n’importe quel pays. En Algérie, il y a plus d’intérêt pour les universités française à cause de la langue. Quoique la langue italienne n’est pas la deuxième, ni la troisième langue étrangère en Algérie, mais le fait de pouvoir envoyer annuellement une quarantaine d’étudiants algériens en Italie par rapport à la diffusion de la langue est une prouesse pour nous.
Vous organisez beaucoup de projections des films italiens…
Nous organisons des projections hebdomadaires de films italiens, qu’ils soient nouveau ou des années précédentes, en version originale ou sous-titré. Ça rentre dans le cadre de la promotion de la culture italienne, mais surtout dans le cadre de nos activités diverses habituelles, portant pas seulement sur le cinéma, mais aussi sur des expositions, des concerts, etc.
Faites-vous des échanges culturels avec les institutions locales ?
Nous avons réalisé pas mal d’initiatives avec nos amis algériens à l’exemple d’un grandiose concert de musique classique en 2012, avec l’orchestre symphonique national (OSN) dirigé par le maestro italien Francesco di Mauro, et la participation d’un soprano italien, nous avons fait une belle fusion algéro-italienne de la musique classique et du patrimoine musical algérien, et on va continuer sur cette lancée, en faisant des échanges avec les institutions locales et le ministère de la Culture.
Que pensez-vous de la culture algérienne ?
La culture algérienne qui s’inscrit dans une culture méditerranéenne est très vaste et très ample, elle a des potentiels importants, et son patrimoine est la meilleure réponse pour dénoter cette richesse culturelle qui remonte à des siècles.
C’est cette richesse du patrimoine que les institutions locales sont en train de valoriser et de mettre en avant pour les jeunes.
Quels sont, selon-vous, les points en commun entre la culture algérienne et italienne ?
C’est la Méditerranée qui rapproche tant l’Algérie et l’Italie, ses peuples et ses cultures, d’ailleurs même dans l’Antiquité, les Romains étaient ici, et ils sont restés longtemps, une sorte d’héritage subsiste à travers les vestiges et les ruines de l’empire romain qui sont toujours présents et valorisés en Algérie.
Durant les siècles précédents, il y avait des échanges par voie maritime entre Algériens et Italiens, il y avait des ports de structures romaines à Oran et dans la wilaya de Tlemcen. L’historien algérien Abderahmane Khelifa a beaucoup écrit sur ce sujet. Le XXe siècle a été marqué également avec l’apport d’Enrico Mattei qui était un fervent défenseur de l’indépendance de l’Algérie auquel nous avons rendu hommage il y a quatre ans avec les autorités algériennes.
Par Kader Bentounès - Source de l'article Elmoudjahid
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