Dans une lettre adressée à son homogue espagnol, le ministre des Affaires étrangères belge, Karel de Gucht, s’est inquiété d’un accord passé entre Paris et Madrid sur la co-présidence de l’Union pour la Méditerranée (UPM).
La France et l’Espagne ont en effet trouvé un arrangement de travail pour que Paris puisse continuer à co-présider ce processus lancé en juillet 2008 à Paris, pendant la Présidence française de l'UE.
La France et l’Espagne ont en effet trouvé un arrangement de travail pour que Paris puisse continuer à co-présider ce processus lancé en juillet 2008 à Paris, pendant la Présidence française de l'UE.
Selon les règles fixées au sommet, la co-présidence est exercée par un pays du «Sud» et un pays européen. Côté Sud, c’est l’Egypte qui est à la tête du processus pour deux ans.
Au Nord, la France a logiquement pris, dès juillet 2008, la co-présidence de l’UPM. La «déclaration de Paris» précise néanmoins que la co-présidence européenne doit «être compatible avec la représentation extérieure de l’Union européenne conformément aux dispositions du traité qui sont en vigeur». Une compatibilité entre l’UPM et les règles communautaires sur laquelle on insiste particulièrement côté français.
D’où la nécessité, pour la France, de négocier, tous les six mois, avec chaque nouvelle présidence, un «arrangement de travail», lui permettant de rester à la tête de l’UPM. La présidence tchèque avait accepté la proposition, en échange d’un soutien de la France au «partenariat oriental» lancé par Prague au cours de sa présidence. Quant à la Suède, des sources diplomatiques indiquent que Paris et Stockholm devraient également tomber d’accord sur un tel arrangement. Le président, Nicolas Sarkozy, devrait d’ailleurs aborder la question lors de sa visite à Stockholm, vendredi 3 juillet.
Si le cas espagnol suscite l’indignation de la Belgique, c’est qu’il est un peu différent des présidences tchèque et suédoise. Lors du lancement de l’UPM, Paris avait en effet négocié informellement de rester à la tête du processus jusqu’à ce que la prochaine présidence tournante de l’UE soit assurée par un pays méditerranéen...c’est-à-dire l’Espagne.
Mais au-delà, la Belgique s’inquiète surtout pour sa présidence de l’UE, qui commencera juste après celle de l’Espagne, en juillet 2010. «L’Union pour la Méditerranée n’appartient à personne», insiste une source diplomatique belge, qui confirme l’envoi d’une lettre du ministre belge à son homologue espagnol début juin. Depuis, les deux ministres se sont rencontrés, le 17 juin, et ont évoqué cette question, précise la même source.
«J’avoue que j’ai été vraiment stupéfait» en apprenant l’existence de cet accord, a écrit Karel de Gucht, selon le Financial Times qui révèle l’affaire dans son édition du 29 juin.
Pour le géographe et spécialiste de la Méditerranée Pierre Bekhouche, il y a deux manières d’interpréter le mécontentement belge. Première explication: «On ne peut pas démanteler les compétences de l’UE.» Deuxième interprétation: «Un enjeu aussi important que celui de l’Union pour la Méditerranée vaut peut-être le coup de risquer une entorse aux règles communautaires.»
Le chercheur souligne en effet que malgré la crise de Gaza, «un certain nombre de projets ont continué à avancer, et [que] les bailleurs de fonds se sont manifestés». «L’Union pour la Méditerranée est l’une des politiques de l’Union européenne», poursuit-il.
Au Nord, la France a logiquement pris, dès juillet 2008, la co-présidence de l’UPM. La «déclaration de Paris» précise néanmoins que la co-présidence européenne doit «être compatible avec la représentation extérieure de l’Union européenne conformément aux dispositions du traité qui sont en vigeur». Une compatibilité entre l’UPM et les règles communautaires sur laquelle on insiste particulièrement côté français.
D’où la nécessité, pour la France, de négocier, tous les six mois, avec chaque nouvelle présidence, un «arrangement de travail», lui permettant de rester à la tête de l’UPM. La présidence tchèque avait accepté la proposition, en échange d’un soutien de la France au «partenariat oriental» lancé par Prague au cours de sa présidence. Quant à la Suède, des sources diplomatiques indiquent que Paris et Stockholm devraient également tomber d’accord sur un tel arrangement. Le président, Nicolas Sarkozy, devrait d’ailleurs aborder la question lors de sa visite à Stockholm, vendredi 3 juillet.
Si le cas espagnol suscite l’indignation de la Belgique, c’est qu’il est un peu différent des présidences tchèque et suédoise. Lors du lancement de l’UPM, Paris avait en effet négocié informellement de rester à la tête du processus jusqu’à ce que la prochaine présidence tournante de l’UE soit assurée par un pays méditerranéen...c’est-à-dire l’Espagne.
Mais au-delà, la Belgique s’inquiète surtout pour sa présidence de l’UE, qui commencera juste après celle de l’Espagne, en juillet 2010. «L’Union pour la Méditerranée n’appartient à personne», insiste une source diplomatique belge, qui confirme l’envoi d’une lettre du ministre belge à son homologue espagnol début juin. Depuis, les deux ministres se sont rencontrés, le 17 juin, et ont évoqué cette question, précise la même source.
«J’avoue que j’ai été vraiment stupéfait» en apprenant l’existence de cet accord, a écrit Karel de Gucht, selon le Financial Times qui révèle l’affaire dans son édition du 29 juin.
Pour le géographe et spécialiste de la Méditerranée Pierre Bekhouche, il y a deux manières d’interpréter le mécontentement belge. Première explication: «On ne peut pas démanteler les compétences de l’UE.» Deuxième interprétation: «Un enjeu aussi important que celui de l’Union pour la Méditerranée vaut peut-être le coup de risquer une entorse aux règles communautaires.»
Le chercheur souligne en effet que malgré la crise de Gaza, «un certain nombre de projets ont continué à avancer, et [que] les bailleurs de fonds se sont manifestés». «L’Union pour la Méditerranée est l’une des politiques de l’Union européenne», poursuit-il.
Il estime que la lettre du ministre belge des Affaires étrangères confirme que l’UPM est bien un enjeu qui concerne tous les pays européens, et pas seulement les Etats qui bordent la Méditerranée. «C’est un vrai sujet de discussion, souligne-t-il. Ce n’est pas une question d’axe franco-espagnol.»
Par Euractiv.fr - le 3 juillet 2009
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