CIHEAM, Mediterra 2014. Logistique et commerce agro-alimentaire, un défi pour la Méditerranée

L’édition 2014 de Mediterra s’inscrit dans des contextes internationaux et méditerranéens en pleine transformation. La multipolarité du monde se confirme sans se traduire pour autant par un renforcement de la gouvernance multilatérale

Mediterra 2014Or, pour répondre aux défis sociaux, économiques ou environnementaux de la planète, où s’entremêlent complexité et incertitudes, jamais le multilatéralisme n’a été autant nécessaire que de nos jours. Parallèlement, la globalisation des échanges se poursuit (malgré la crise financière) et les flux géo-économiques se redessinent, avec l’ascension des pays émergents et les reclassements qui s’en suivent inévitablement dans la hiérarchie des puissances commerciales. 

La compétitivité des pays, des territoires et des entreprises passe de plus en plus par leur capacité à anticiper, à innover et à mener des politiques intégrées, car avoir une vision intersectorielle des enjeux est devenu indispensable. Dans ce monde qui change si vite, où il faut être capable de commercer avec un maximum de partenaires, et donc de diversifier ses relations extérieures, la performance logistique s’avère de plus en plus stratégique. 

L’organisation des filières, le transport des marchandises et la contractualisation des échanges constituent des étapes incontournables pour progresser dans le développement économique. Il faut pouvoir améliorer la mise en marché des produits agricoles sur le plan temporel mais également sanitaire. Davantage de commerce avec des produits de meilleure qualité : le défi est donc immense pour les acteurs de l’agro-alimentaire. 

C’est pour mieux comprendre ces dynamiques que le CIHEAM a décidé, à la demande de ses treize États membres, de consacrer la 14e édition de son rapport Mediterra à la logistique et au commerce agro-alimentaires en Méditerranée. Cette publication, riche d’une expertise scientifique pluridisciplinaire et transnationale, présente des articles inédits, avec des analyses à la fois géographiques et sectorielles. Ces différentes contributions visent à poser les premiers jalons d’une réflexion plus globale qu’il conviendra de poursuivre dans les années à venir sur le défi logistique que les pays méditerranéens auront à relever afin d’améliorer leur sécurité alimentaire et de développer leur économie. 

Le CIHEAM produit de la connaissance. Il veut également adapter cette connaissance en fonction des besoins des pays méditerranéens et donc faciliter leur transformation en solutions concrètes et innovantes au service du développement. Pour notre offre de formation, notre champ de recherche et notre mission de coopération, la logistique représente assurément un thème majeur pour l’action du CIHEAM. Rapprochant l’offre de la demande, elle est au coeur des échanges commerciaux et humains et constitue une pierre angulaire d’un développement territorial plus inclusif. C’est sans aucun doute le message principal de ce rapport. J’en ajouterai volontiers deux autres. 

J’aimerais souligner à quel point le commerce agro-alimentaire de ces pays méditerranéens s’est mondialisé et que les échanges euro-méditerranéens ne sont qu’un flux à l’oeuvre parmi tant d’autres dans cette région. Dire cela, c’est aussi rappeler que le bassin méditerranéen est toujours un formidable corridor commercial par lequel transitent quantités de marchandises et où circule donc la croissance économique. 

Je souhaite enfin affirmer l’utilité de combiner les approches globales avec les réalités locales. Si des phénomènes et des enjeux communs traversent la région, les disparités de situation entre les pays méditerranéens et entre les territoires d’un même État exigent discernement et adaptation. La différenciation des politiques à promouvoir et des modes de coopération à favoriser devient un paradigme stratégique pour agir en faveur du développement en Méditerranée. Un développement qui ne saurait ignorer les évolutions internationales et régionales, ni se construire avec des réponses hors sol au niveau local.

Par Cosimo Lacirignola 
Secrétaire général par intérim du CIHEAM

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