L' Allemagne aura un rôle d'observateur dans l'Union pour la Méditerranée, a précisé mardi François Fillon après le compromis trouvé dans la soirée de lundi entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Le compromis "s'appuie sur une structure déjà existante, l'Union de la Baltique, dans lequel naturellement l'Allemagne a un rôle particulier et la France n'est qu'un observateur", a expliqué le Premier ministre sur Europe-1.
Créé en 1992 pour rapprocher les pays riverains, le Conseil des Etats de la mer Baltique comprend 11 pays, dont l'Allemagne et la Russie, ainsi que la Commission européenne. D'autres Etats comme la France et le Royaume-Uni y ont le statut d'observateur.
"Nous avons dit aux Allemands: 'il y a l'Union de la Baltique dans laquelle la France n'est qu'observateur, nous allons faire l'Union de la Méditerranée. Vous serez associés à tout ce qui sera organisé dans ce cadre-là, mais reconnaissez que la France et les pays riverains de la Méditerranée ont un rôle particulier à jouer'", a poursuivi M. Fillon.
Le Premier ministre a fait valoir que la France "a des intérêts plus directs que l'Allemagne" dans l'Union méditerranéenne en raison de sa situation géographique. "En même temps, l'Allemagne, étant un des leaders de la construction européenne, a vocation à participer à l'Union de la Méditerranée", a-t-il tempéré. Il a minimisé les tensions de ces derniers mois entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
"Il y a une certaine confrontation entre la France et l'Allemagne dans le bon sens du terme entre deux grandes puissances qui ont des intérêts communs et parfois divergents", a expliqué le Premier ministre français. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont entendus lundi à Hanovre pour proposer ensemble un projet "franco-allemand" d'Union pour la Méditerranée, qui associera les 27 Etats de l'Union européenne aux pays riverains de la Méditerranée. Le projet franco-allemand sera présenté lors du conseil européen des 13 et 14 mars.
The Associated Press - document.write (04/03/2008)
Créé en 1992 pour rapprocher les pays riverains, le Conseil des Etats de la mer Baltique comprend 11 pays, dont l'Allemagne et la Russie, ainsi que la Commission européenne. D'autres Etats comme la France et le Royaume-Uni y ont le statut d'observateur.
"Nous avons dit aux Allemands: 'il y a l'Union de la Baltique dans laquelle la France n'est qu'observateur, nous allons faire l'Union de la Méditerranée. Vous serez associés à tout ce qui sera organisé dans ce cadre-là, mais reconnaissez que la France et les pays riverains de la Méditerranée ont un rôle particulier à jouer'", a poursuivi M. Fillon.
Le Premier ministre a fait valoir que la France "a des intérêts plus directs que l'Allemagne" dans l'Union méditerranéenne en raison de sa situation géographique. "En même temps, l'Allemagne, étant un des leaders de la construction européenne, a vocation à participer à l'Union de la Méditerranée", a-t-il tempéré. Il a minimisé les tensions de ces derniers mois entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
"Il y a une certaine confrontation entre la France et l'Allemagne dans le bon sens du terme entre deux grandes puissances qui ont des intérêts communs et parfois divergents", a expliqué le Premier ministre français. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont entendus lundi à Hanovre pour proposer ensemble un projet "franco-allemand" d'Union pour la Méditerranée, qui associera les 27 Etats de l'Union européenne aux pays riverains de la Méditerranée. Le projet franco-allemand sera présenté lors du conseil européen des 13 et 14 mars.
The Associated Press - document.write (04/03/2008)
Union méditerranéenne: Sarkozy fait un pas en direction de Merkel
Nicolas Sarkozy, soucieux de désamorcer un désaccord inquiétant entre Paris et Berlin, a fait des concessions à Angela Merkel sur son projet d'Union méditerranéenne, sans lever les ambiguïtés, estimaient mardi les experts.
Nicolas Sarkozy, soucieux de désamorcer un désaccord inquiétant entre Paris et Berlin, a fait des concessions à Angela Merkel sur son projet d'Union méditerranéenne, sans lever les ambiguïtés, estimaient mardi les experts.
Dès mardi, le Premier ministre français François Fillon et le gouvernement allemand divergeaient sur le contenu du compromis concernant "l'Union pour la Méditerranée", annoncé par la chancelière allemande et le président français lundi soir à Hanovre.
L'annonce était d'autant plus spectaculaire que la discorde était évidente, laissant spéculer sur une brouille durable. "On a trouvé un compromis autour de cette Union pour la Méditerranée que nous voulons tous les deux et qui n'exclura personne", a affirmé M. Sarkozy.
"Nous sommes d'accord pour que ce soit un projet de l'Union européenne", a ajouté Mme Merkel qui l'a défini comme un renforcement "à un niveau supérieur" du processus euro-méditerranéen de Barcelone, lancé en 1995 et actuellement en panne.
M. Sarkozy a annoncé "une proposition franco-allemande au prochain Conseil européen" des 13/14 mars à Bruxelles sur ce projet. Les Allemands jugeaient inacceptable un projet excluant les Européens non riverains de la Méditerranée.
La seule possibilité est un projet ambitieux ouvert aux 27 pays de l'UE: l'immigration africaine par Gibraltar a des implications à Madrid comme à Tallinn, fait valoir Berlin. Un projet réservé à quelques pays riverains comporte un risque élevé de division pour l'Europe, l'Allemagne se tournant vers ses voisins de l'est et ainsi de suite, argumentait Angela Merkel.
Pour Martin Koopmann, de la Société allemande de politique étrangère (DGAP), la fermeté allemande a payé: "Sarkozy a abandonné un point crucial, celui de l'implication des pays riverains seulement".
Ulrike Guérot du Conseil européen pour les relations extérieures (ECFR) estime que "preuve a été faite" à Hanovre que "quand ça devient trop grave dans le couple franco-allemand, les mécanismes fonctionnent". "Il y a un frein de secours et assez de mécanismes institutionnels permettant d'éviter que la crise traîne et dégénère", dit-elle.
Selon Ernst Hillebrand, de la Fondation Friedrich Ebert, M. Sarkozy vit "un apprentissage": il "s'écarte de sa politique d'annonces" et "des discordes comme celle autour de l'Union méditerranéenne vont devenir plus rares". Pour M. Hillebrand, les deux partenaires ont des concessions à faire.
"Les Français doivent accepter en grinçant des dents qu'ils ne peuvent pas tout faire tout seuls au niveau européen", en revanche "l'Allemagne devrait consentir à la France plus de marge de manoeuvre". Henrik Uterwedde, de l'institut franco-allemand de Ludwigsburg (sud-ouest), ne croit pas pour autant que le différend soit clos: "quand on casse deux ou trois fois la porcelaine, la recoller demande beaucoup plus de temps. (...)
La réunion d'hier ne peut tout effacer. J'attends les actes". A Paris, on admet par exemple que les questions de financement ne sont pas réglées, parce qu'ils sont du ressort des Etats de l'UE.
Un porte-parole gouvernemental à Berlin a déclaré mardi qu'une comparaison faite quelques heures plus tôt par M. Fillon entre l'Union méditerranéenne et le forum de coopération du "Conseil de la Baltique" ne correspondait pas à l'état des discussions.
Ce qui a été convenu "n'a rien à voir avec le Conseil des Etats de la Baltique", a déclaré un porte-parole à Berlin. Ce Conseil est certes, notent les experts, un forum permettant la coopération de quelques uns sans exclure les autres, mais aux prérogatives bien limitées: "Connaissant Sarkozy et les ambitions de la France, je doute qu'il veuille créer un machin pour la galerie", juge Henrik Uterwedde.
BERLIN (AFP) — 04/03/2008
BERLIN (AFP) — 04/03/2008
"L'Union méditerranéenne" est morte. Vive "l'Union pour la Méditerranée"! Un glissement sémantique qui n'a rien d'anodin, selon Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes: Paris, à l'origine de ce projet, a modéré ses ambitions afin de rassurer ses partenaires européens.
Le projet français d'"Union méditerranéenne" a cédé la place à l'"Union pour la Méditerranée", un glissement sémantique indiquant que Paris a modéré ses ambitions pour rassurer ses partenaires européens.
Dossier explosif
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet s'est efforcé mardi d'arrondir les angles au sujet du projet français, porté notamment par le conseiller spécial du président français Henri Guaino. Il tente de désamorcer ce dossier explosif à quelques mois de la présidence française de l'UE, au second semestre de 2008.
"Il n'y a pas d'Union méditerranéenne", a-t-il déclaré lors d'un colloque à Bruxelles, en avançant la nouvelle appellation d'"Union pour la Méditerranée" - "un glissement sémantique qui n'est pas neutre", a-t-il fait valoir.
"Nous devons le faire en associant pleinement tous les pays de l'Union européenne qui souhaitent s'associer à l'aventure", a-t-il expliqué mardi. "Je suis pour ma part optimiste sur le fait qu'avec nos partenaires, et en particulier avec nos amis allemands, nous trouverons un accord sur les modalités" notamment financière de cette Union, a-t-il dit.
"Il n'y a pas d'Union méditerranéenne", a-t-il déclaré lors d'un colloque à Bruxelles, en avançant la nouvelle appellation d'"Union pour la Méditerranée" - "un glissement sémantique qui n'est pas neutre", a-t-il fait valoir.
"Nous devons le faire en associant pleinement tous les pays de l'Union européenne qui souhaitent s'associer à l'aventure", a-t-il expliqué mardi. "Je suis pour ma part optimiste sur le fait qu'avec nos partenaires, et en particulier avec nos amis allemands, nous trouverons un accord sur les modalités" notamment financière de cette Union, a-t-il dit.
L'Allemagne irritée
Les pays d'Europe du Nord, notamment l'Allemagne, sont en effet partis en guerre contre l'idée originale du président Nicolas Sarkozy, qui avait proposé de créer une union regroupant exclusivement les pays riverains de Mare Nostrum.
"On ne peut pas faire en sorte que certains s'intéressent à la Méditerranée et d'autres à l'Ukraine", a fait valoir la chancelière allemande Angela Merkel il y a un mois devant une convention de l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy.
Les diplomates bruxellois ne cachent pas leur mécontentement devant le projet de lancement de l'initiative le 13 juillet à Paris, avec quelques pays seulement, avant d'élargir le forum à tous les membres de l'UE le lendemain, jour de la fête nationale française.
Un responsable allemand confirme que l'irritation de Berlin sur ce dossier est réellement à l'origine du report au 9 juin du sommet franco-allemand initialement prévu le 3 mars en Bavière, même si la France l'impute à un problème d'emploi du temps.
"On ne peut pas faire en sorte que certains s'intéressent à la Méditerranée et d'autres à l'Ukraine", a fait valoir la chancelière allemande Angela Merkel il y a un mois devant une convention de l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy.
Les diplomates bruxellois ne cachent pas leur mécontentement devant le projet de lancement de l'initiative le 13 juillet à Paris, avec quelques pays seulement, avant d'élargir le forum à tous les membres de l'UE le lendemain, jour de la fête nationale française.
Un responsable allemand confirme que l'irritation de Berlin sur ce dossier est réellement à l'origine du report au 9 juin du sommet franco-allemand initialement prévu le 3 mars en Bavière, même si la France l'impute à un problème d'emploi du temps.
Quelque projets
Dans le même temps, le projet rétrécit au lavage. Jouyet a lui-même estimé qu'il fallait, au sein de l'Union pour la Méditerranée, "se concentrer sur trois à cinq projets, pas plus", comme les transports ou l'énergie. La proposition de créer une banque méditerranéenne semble, elle, céder du terrain.
Le modèle pour l'Union pour la Méditerranée pourrait être le Conseil des Etats de la mer Baltique, créé en 1992, qui comprend des pays de la région non membres de l'UE, comme la Russie, la Norvège et l'Islande. Ce Conseil permet d'améliorer la coopération régionale sur des projets pratiques, avec un petit secrétariat. Certains pays de l'UE, comme l'Allemagne, y ont le statut d'observateur.
Le modèle pour l'Union pour la Méditerranée pourrait être le Conseil des Etats de la mer Baltique, créé en 1992, qui comprend des pays de la région non membres de l'UE, comme la Russie, la Norvège et l'Islande. Ce Conseil permet d'améliorer la coopération régionale sur des projets pratiques, avec un petit secrétariat. Certains pays de l'UE, comme l'Allemagne, y ont le statut d'observateur.
LEXPRESS.fr Mardi 26 février 2008
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