Sécurité alimentaire dans le pourtour méditerranéen - L’agriculture tributaire de la géopolitique
Les pays du Maghreb ont récemment importé d’importantes quantités de blé de France, notamment l’Algérie qui en a acheté plus d’un million de tonnes pour pallier toute éventualité et faire face à une probable pénurie, même si le pays a réalisé des performances ces deux dernières années en récoltant 65 millions de quintaux de blé (2009) et 54 millions de quintaux (2010).
Les pays du Maghreb ont récemment importé d’importantes quantités de blé de France, notamment l’Algérie qui en a acheté plus d’un million de tonnes pour pallier toute éventualité et faire face à une probable pénurie, même si le pays a réalisé des performances ces deux dernières années en récoltant 65 millions de quintaux de blé (2009) et 54 millions de quintaux (2010).
Sébastien Abis, expert international et membre directeur du Centre international des études supérieures dans le secteur agricole (CIHEAM) de Paris a animé, hier à l’hôtel Hilton, une conférence sur le thème "Défi de la sécurité alimentaire pour le pourtour méditerranéen" organisée par l’Institut algérien des études stratégiques globales (INESG) au cours de laquelle il a exposé la problématique de l’agriculture des pays maghrébins dans un contexte géopolitique difficile.
Comme il se plait à le dire, la politique de la sécurité alimentaire des pays méditerranéens, notamment ceux de la rive Sud, se trouve sur une corde raide de la géopolitique perchée au bout de la fourchette. C’est dire que la stabilité politique et sociale des pays de la rive sud du Bassin méditerranéen demeure dépendante de leurs capacités de production dans le domaine agricole sachant qu’ils sont de gros importateurs et consommateurs de blé et de produits agroalimentaires.
Donc, la sécurisation des approvisionnements va de pair avec la fluctuation des prix sur le marché international, et aujourd’hui, les stratégies gagnantes sont celles qui savent prévoir et quantifier les besoins des populations dans un avenir incertain hanté par le spectre de la famine et la rareté des produits alimentaires. L’expert du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes estime que "derrière la simple composition de l’assiette méditerranéenne moyenne, transparaît toute une chaîne articulant entre eux des facteurs et des éléments politiques, sociologiques, économiques et géopolitiques.
Ce qui est clair, c’est que certains pays renvoient aux calendes grecques l’enjeu de la stratégie agricole au détriment des besoins de leurs populations en délaissant, quelque peu, les questions alimentaires et agricoles en sous-évaluant l’intérêt capital de l’agriculture en tant que vecteur déterminant dans la sécurité alimentaire et la réduction de l’indépendance vis à vis des importations de produits agricoles".
Pour Abis "il ne saurait y avoir de stabilité sur la planète et dans les pays du pourtour méditerranéen sans réel développement durable des agricultures et des cultures céréalières". Nombre de pays méditerranéens de la rive Sud à climat semi-aride sont confrontés à des problèmes de sécheresse et ont recours à l’importation pour leurs approvisionnements en produits agricoles.
Mais, étant donné que les cours des produits alimentaires connaissent des hausses importantes sur le marché international, il devient impérieux pour ces pays de développer l’agriculture avec de hauts quotas de rendement à l’hectare afin de réduire la facture d’alimentation. Les populations des pays maghrébins sont de gros consommateurs de céréales, notamment l’Algérie qui importe de plus en plus de blé et de légumes secs.
Donc, la devise développée par les experts de l’agroalimentaire est basée sur l’analyse selon laquelle il existe une dimension multilatérale autour de la problématique agricole qui tend à encourager la promotion de la coopération dans le contexte du partenariat euro-méditerranéen afin d’instaurer des échanges commerciaux destinés à pourvoir les pays ayant des besoins en matière de produits agricoles et alimentaires.
Pour le CIHEAM, "l’année 2009 est considérée comme l’année où un milliard de personnes a souffert de la famine dans le monde sans épargner aucune région du monde, en raison des changements climatiques et des aléas de la nature". Certains pays pauvres et démunis, notamment ceux d’Afrique subsaharienne, d’Asie et d’Amérique latine, sont plus exposés à la rareté et au difficile accès aux produits agricoles et alimentaires de base.
Par Amar Aouimer - lemidi-dz.com - le 24 janvier 2011
Par Amar Aouimer - lemidi-dz.com - le 24 janvier 2011
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