« La promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique est essentielle en tant que moteur et instigateur du développement industriel national et de la création d’emplois dans la région euro-méditerranéenne ».
Voici le message clé délivré par Fathallah Sijilmassi, Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée, à l’occasion de la 13ème Conférence FEMIP centrée sur l’efficacité énergétique. « Le Secrétariat de l’UpM ambitionne de jouer son rôle en intensifiant les efforts régionaux et en promouvant des projets faisables dans le terrain de l’efficacité énergétique. Le soutien positif et l’engagement des gouvernements, des partenaires et de toutes les parties liées représentera un signe évident pour les marchés en ce qui concerne la faisabilité des investissements et le potentiel de l’efficacité énergétique. Ensemble nous pouvons développer de nouvelles initiatives régionales et labelliser de nouveaux projets en 2014 et au de-là qui représenteront une importante contribution dans ce terrain », ajouta-t-il.
La Banque européenne d’investissement (BEI) a organisé, ce 10 décembre 2013 à Bruxelles, la 13ème Conférence FEMIP, en partenariat avec l’Union pour la Méditerranée (UpM) et l’Observatoire Méditerranéen de l’Energie (OME). Le thème de la réunion était celui de la promotion de l’efficacité énergétique dans les pays méditerranéens partenaires de l’Union européenne. La conférence a réuni quelque 250 participants : le Secrétaire Général de l’UpM , les ministres de l’énergie du Maroc, de la Tunisie, de la Palestine et de la Turquie, le directeur de la croissance et du développement durable de la DG Devco de la Commission européenne, le président de l’OME, des représentants des entreprises, experts et praticiens du secteur, des autorités de tutelle et de régulation, les institutions financières, les milieux académiques et représentants de la société civile.
Le secteur de l’énergie représente un enjeu crucial pour le développement durable de la région et le maintien de la croissance des pays arabes en transition démocratique. Aussi la FEMIP a-t-elle consacré près de 40% de ses financements (soit 5,4 Milliards d’€) à la modernisation de ce secteur, notamment en promouvant les énergies renouvelables dans le cadre du Plan Solaire Méditerranéen, dont elle assure la coordination technique dans le cadre de l’UpM. Cependant, les caractéristiques du système énergétique des pays concernés rendent la situation actuelle de moins en moins soutenable : croissance exponentielle de la demande (en moyenne 8% par an) ; très forte dépendance aux hydrocarbures pour la génération électrique ; sous-dimensionnement des infrastructures de production et de distribution laissant nombre de particuliers et d’entreprises en situation de précarité énergétique; système généralisé de subventions qui fragilise les comptes publics des états, sans permettre de solvabiliser les investissements nouveaux, ni de sensibiliser les utilisateurs au besoin d’économies d’énergies.
Dans ces conditions la promotion de l’efficacité énergétique apparait comme une des réponses les plus efficaces et les moins couteuses au besoin d’accroitre la disponibilité de la ressource et de rationaliser son utilisation ; selon une étude réalisée avec le soutien du Fonds fiduciaire de la FEMIP, le potentiel d’économies d’énergies se chiffre à 80% dans le bâtiment, 60% dans les processus industriels et entre 20 et 40% dans la consommation des particuliers. Si le gisement d’économies est donc bien réel et la capacité théorique d’autofinancement des investissements bien mesurable, l’amorçage de la transition énergétique reste obérée par la fragmentation du marché, un déficit capacitaire des autorités comme du système financier, et par le système des subventions qui ne sont pas conçues comme des incitations à la modernisation.
Les échanges réalisés au cours de la journée ont permis de dégager les lignes d’action suivantes :
- Il existe une prise de conscience collective des autorités politiques et techniques, comme des opérateurs en faveur de la promotion de l’efficacité énergétique ; beaucoup d’initiatives sont en cours avec des résultats tangibles, par exemple au Maroc, en Tunisie, au Liban et en Palestine ; parallèlement, plusieurs pays ont entrepris une conversion graduelle des mécanismes de subvention à l’énergie en un système d’incitation à la modernisation.
- Les ministres ont exprimé leur détermination à amplifier ces évolutions et notamment à faire de l’efficacité énergétique une priorité assortie d’objectifs chiffrés et de plans d’action quantifiés. Il convient cependant de retenir qu’une telle politique doit rester compatible avec le maintien de la compétitivité internationale des économies concernées et tenir compte des particularismes locaux dont la prise en compte est une des clés du succès ;
- La transition énergétique est un processus sociétal ; sa réalisation est grandement facilitée par la création d’agences publiques capables de concentrer et diffuser l’expertise, par la refonte du cadre règlementaire et tarifaire, la modernisation de l’appareil bancaire et financier local, le développement d’outils financiers et de coopérations régionales. Dès lors, l’appui de la communauté internationale doit couvrir tans les instruments financiers que le transfert d’expériences et la mise en place d’assistance technique en faveur des pays partenaires.
Source de l'article Ufmsecretariat
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