Serge TELLE, Délégué interministériel à la Méditerranée et Ambassadeur, a participé à la conférence-débat intitulée « Le printemps arabe : la liberté académique est-elle importante? », qui a eu lieu à l’Université de New-York, le 18 novembre 2013.
Co-organisée par le Centre de Dialogues de l’Université de New-York et « Scholars at Risk Network », une grande partie de la discussion a porté sur l'Université de la Manouba en Tunisie. Depuis la révolution tunisienne, le doyen de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines, Habib KAZDAGHLI faisait l’objet de menaces de violences et d'assassinat. Placé sous protection policière permanente, Habib KAZDAGHLI a décrit la situation que lui et ses collègues endurent depuis la chute du gouvernement tunisien.
Nous faisons « l’objet de menaces [et] de violences parce que nous avons demandé que les règles [universitaires] et les directives soient suivies, plutôt que d'accepter la censure religieuse ou politique ».
Serge TELLE, Délégué interministériel à la Méditerranée, replace les luttes qui se déroulent à la faculté de la Manouba dans un cadre plus large. Le droit à l’éducation, dit-il, est « l'héritage des Lumières ». M. TELLE a rappelé la longue tradition de développement intellectuel au Moyen-Orient, en citant l'Empire omeyyade et la Maison de la Sagesse au IXème siècle.
M. TELLE a noté que « ironiquement, ce sont les savants musulmans, au IXème siècle, qui ont les premiers interrogé la relation entre la science et la religion et le doute sur la façon dont les deux vont ensemble. [...] Malheureusement, c’est loin d’être le cas dans le monde arabe aujourd’hui, et la Maison de la Connaissance doit encore être réinventée. »
Robert QUINN, directeur exécutif de « Scholars at Risk Network », considère que tenir cette conférence était « urgent ». Discuter de la liberté académique avait pour but de montrer le soutien moral au corps professoral et aux étudiants de la Manouba.
M. QUINN a souligné la question de la responsabilité partagée pour garantir la liberté académique. « Nous répondons à la question « La liberté académique est-elle importante ? » avec un oui retentissant » a déclaré M. QUINN. « Il doit y avoir un espace dans la société où nous pouvons avoir ces conversations sans s'inquiéter. »
La conversation se poursuivra à Tunis en janvier 2014, où les professeurs du monde entier se réuniront pour défendre les droits de leurs collègues à la sécurité, à l'autonomie et à la liberté.
- Source de l'article DIMED
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