Des chercheurs du CNRS ont identifié des erreurs qui empêchent de prévoir correctement ces épisodes de pluies.
Crues.
Les pays du pourtour méditerranéen sont presque tous les ans confrontés en automne à des épisodes de fortes pluies et à des crues rapides qui mettent en danger les populations et peuvent occasionner de très importants dommages matériels. Ainsi dans le Sud-Est de la France, entre septembre et novembre, les journaux font régulièrement état d’évènements graves voire catastrophique comme à Vaison-la-Romaine, il y a quelques années.
Rencontre entre le relief et les masses d’air
Ces perturbations sont liées à la rencontre entre le relief et les masses d'air encore chaudes et chargées d'humidité provenant de la mer Méditerranée. Les prévisions météorologiques permettent d'anticiper ces épisodes et d'émettre des bulletins d'alerte. Toutefois, la simulation de leur évolution à différentes échelles de temps reste limitée. A ce jour, il est encore difficile de prévoir avec précision l'intensité et la localisation des précipitations, deux paramètres qui conditionnent largement l'ampleur des inondations.
Hydrométéores.
Les chercheurs du CNRS et de l'Université Toulouse III se sont intéressés à deux phénomènes qui jouent un rôle crucial en météorologie : la micro-physique des hydrométéores (pluie, neige, grésil) et la turbulence atmosphérique. L'objectif était de déterminer l'importance relative de ces deux processus sur la sensibilité des prévisions. Pour cela, les scientifiques ont considéré cinq épisodes de pluies intenses, qui se sont déroulés entre septembre 2010 et novembre 2011 dans le sud-est de la France et pour lesquels ils disposent de données mesurées. Pour chaque événement, des simulations d'ensemble ont été effectuées avec le modèle atmosphérique de recherche Meso-NH2, en donnant plus ou moins d'importance à chacun des deux processus.
Tout dépend de la vitesse du vent
Deux résultats importants ont été mis en évidence. Pour les événements où la vitesse du vent est forte, les précipitations sont peu affectées par les perturbations introduites. Il n'est alors pas nécessaire de prendre en compte ces deux processus pour améliorer la prévision des épisodes de fortes pluies. Dans ce cas, c'est l'interaction avec le relief qui est déterminante dans le déclenchement des précipitations. Autre cas de figure, lorsque la vitesse du vent est plus faible, l'intensité des précipitations ainsi que leur localisation (en amont du relief) sont tous deux beaucoup plus sensibles à ces deux processus. La micro-physique des hydrométéores et la turbulence atmosphérique devraient alors être mieux représentées afin d'améliorer la sensibilité des prévisions.
Erreurs.
Ces résultats suggèrent que dans les situations à vent faible, les erreurs liées à la représentation des processus micro-physiques et turbulents contribuent de manière significative à l'erreur totale du système de prévision. Mieux prendre en compte ces erreurs permettrait d'améliorer la prévision des épisodes de pluies intenses lorsque la vitesse du vent est faible.
Par Joël Ignasse- Sources de l'article Sciences et Avenir
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