Lundi 16 décembre se tenait à Bruxelles le Conseil d'association Union européenne - Maroc dans le cadre du "statut avancé" du royaume. Sans surprise, le "Plan d'action commun" couvrant de très nombreux domaines économiques, politiques et sociaux a été validé. Dans ce cadre, l'Europe a déjà donné plus de 700 millions d'euros au Maroc depuis 2009. Et cela doit continuer.
Conseil d'association Europe Maroc le 16 décembre à Bruxelles |
Un véritable "road map". Tel est le sens du "Plan d'action commun" adopté à Bruxelles par la 11ème session du Conseil d'association Union européenne Maroc qui s'est tenu le 16 décembre à Bruxelles.
Celui-ci, qui succédait à la session d'avril 2012, réunissait (notamment), Salaheddine Mezouar, ministre des affaires étrangères du Maroc (photo ci dessous), Stefan Füle, Commissaire européen en charge de l'élargissement et de la politique de voisinage et Linas Linkevicius, ministre des Affaires étrangères de Lituanie (pays président l'Europe ce semestre) représentant Catherine Ashton, la Haute Représentante à l'action extérieure.
"Cette réunion ministérielle confirme la dynamique positive des relations bilatérales et marque une nouvelle étape dans le développement des relations entre le Maroc et l'Union européenne par l'adoption du nouveau Plan d'Action commun 2013-2017 dans le cadre du statut avancé", indique un communiqué du Conseil de l'Union européenne.
Le "Plan d'action commun" extrêmement détaillé, et publié en avril dans une version provisoire qui n'a pratiquement pas varié depuis, couvre un grand nombre de sujets économiques, sociaux et politiques. Pour l'essentiel, il s'agit de rapprocher l'ensemble des structures du Maroc des standards européens aussi bien sur les droits humains, que la politique commerciale, le soutien à l'innovation, la structuration des filières industrielles, la gouvernance des collectivités locales ou la justice. Un énorme effort donc.
Tout cela s'inscrit dans le "Statut avancé" obtenu auprès de l'Union européenne le 13 octobre 2008 lors d'un sommet à Luxembourg, une première pour un pays du sud de la Mediterranée et qui faisait suite au précédent accord d'association datant lui de 2000.
Le Maroc est un "partenaire clé" et l'Europe "l'encourage a poursuivre ses réformes" a indiqué Linas Linkevicius en fin de journée à Bruxelles lors d'une conférence de presse (voir vidéo à la fin de cet article).
Engagements financiers
Cela passe, selon lui, par ce Plan d'action mais aussi par l'Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA ou DCFTA en anglais) en négociation depuis le 1er mars ou encore le "partenariat pour la mobilité" lancé en juin dernier, comprendre une facilitation à terme de la circulation des personnes et de l'obtention des visas.
Alors que l'Union européenne est à la peine dans sa politique orientale en Ukraine notamment et qu'au sud l'équilibre institutionnel instable en Tunisie (candidate elle aussi au statut avancé) complique ses marges d'action, le Commissaire Stefan Füle a lui estimé que "2013 était un année remarquable pour nos relations avec le Maroc, mais que nous pouvons faire encore beaucoup".
Citant les dossiers en cours dont l'accord de pêche UE-Maroc sur le point d'être définitivement adopté, les discussions sur les visas donc ou même la reconnaissance des Indications géographiques protégées (IGP).
Dans le cadre de sa politique de soutien aux réformes au Maroc et depuis l'obtention du nouveau statut, l'Union européenne a versé au royaume, 786 millions d'euros entre 2009 et le premier semestre 2013. D'autres engagements ont déjà suivi. Sans compter les prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI) qui contribuent notamment à financer le développement des énergies renouvelables mais aussi des projets industriels y compris l'installation de Renault à Tanger. Les prêts des dernières années de la BEI au Maroc se chiffrent ainsi à plus de 2,4 milliards d'euros.
Salaheddine Mezouar, pour qui le "Maroc a fait le choix d'une économie ouverte et libéralisée" a lui estimé hier que l'adoption du nouveau "Plan d'action commun", montre la volonté des deux partenaires de "respecter leurs engagements réciproques".
Pierre-Olivier Rouaud - Source de l'article l'Usine Nouvelle
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