Mini-sommet arabe à Tripoli pour discuter de l'Union pour la Méditerranée

Les dirigeants des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et de la Syrie se réunissent mardi à Tripoli autour du numéro un libyen Mouammar Kadhafi pour discuter du projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM).
Le président syrien Bachar al-Assad doit se joindre à ses pairs du Maghreb pour décider de leur adhésion au projet lancé par le président français Nicolas Sarkozy et dont la proclamation est prévue le 13 juillet à Paris.
Le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été le premier à arriver lundi soir dans la capitale libyenne, tandis que les présidents tunisien, Zine El abidine Ben Ali, et algérien, Abdelaziz Bouteflika, sont attendus dans la matinée. De même pour le Premier ministre marocain, Abbas El Fassi.
Le président égyptien Hosni Moubarak, qui était attendu également à Tripoli, selon une source libyenne, ne fera pas le déplacement en fin de compte, a indiqué à l'AFP une source égyptienne.

Le sommet doit s'ouvrir en milieu de journée dans un grand hôtel du centre de la capitale libyenne ornée à l'occasion des drapeaux des pays participants.
Un important dispositif de sécurité a été déployé autour de l'hôtel et sur la route menant à l'aéroport, tandis que plusieurs voies ont été fermées à la circulation, provoquant dès lundi soir des embouteillages monstres.
Selon un diplomate arabe à Tripoli, le sommet qui doit se tenir à huis-clos devrait adopter une position commune concernant l'adhésion des pays arabes de la rive de la Méditerranée au projet de l'UPM.
"Il s'agit d'un sommet de concertations et il est peu probable que ses résultats soient annoncés", a-t-il indiqué.
Les six pays participants tenteront notamment d'aplanir leurs divergences sur la présence d'Israël au sommet constitutif de l'UPM du 13 juillet à Paris.

Lors d'un Forum des pays de la Méditerranée (Formed) vendredi dernier à Alger, les pays arabes avaient demandé des "éclaircissements" sur les conséquences de l'entrée d'Israël dans l'UPM, un projet de partenariat entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée.
Le même jour, le président Sarkozy a affirmé que la présence d'Israël ne posait "pas de problème" à des pays arabes comme l'Egypte, la Tunisie et le Maroc.

Autre sujet de divergences: la répartition des rôles dans l'UPM.
Alger avait réagi avec agacement à des informations de presse selon lesquelles la co-présidence de l'Union reviendrait à l'Egypte, le siège du secrétariat serait installé en Tunisie et le secrétariat général confié à un Marocain.
Paris s'était alors empressée de démentir ces informations qualifiés de "rumeurs" par la ministre française de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie lors d'une visite début mai à Alger.

Au sommet européen de mars, la France avait dû accepter que son projet se contente essentiellement de redynamiser un processus de Barcelone amorphe. Et qu'il soit rebaptisé "Processus de Barcelone: Union pour la Méditerranée", pour refléter cette rentrée dans le rang.

Le concept initial de Nicolas Sarkozy faisait participer uniquement, côté européen, les pays riverains de la Méditerranée. Mais devant l'opposition de l'Allemagne, il avait déjà dû revoir sa copie début 2008.
Outre les Palestiniens, neuf pays arabes sont concernés par le dialogue euro-méditerranéen de Barcelone, lancé en 1995 par l'UE en direction des pays de la rive Sud. Il s'agit de l'Egypte, de la Libye, de la Tunisie, de l'Algérie, du Maroc, de la Mauritanie, de la Syrie, de la Jordanie et du Liban.
TRIPOLI (AFP) — Mardi 11.06.2008

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