Union pour la Méditerranée : un outil pour réduire l'insécurité

L'Union pour la Méditerranée (UPM) promue par la France pourrait être un outil efficace contre l'insécurité, à condition que les pays riverains puissent exprimer leurs priorités, a estimé mercredi le contre-amiral Jean-François Coustillière, président de l'ONG Horizons Méditerranée.
"On peut espérer un engagement plus fort et plus concret (...), peut-être une meilleure efficacité", a-t-il dit, s'exprimant sur "les défis sécuritaires" lors d'une réunion à Tunis sur le projet de l'UPM, qui doit être lancé le 13 juillet à Paris par le président Nicolas Sarkozy.
Selon cet expert, l'emploi, la satisfaction des besoins alimentaires et l'accès à l'eau sont des "priorités cruciales" en Méditerranée et constituent les causes du terrorisme, de l'immigration clandestine et des trafics de tous genres. "Pour réduire la menace terroriste et l'immigration clandestine, il faudra prendre en compte les causes", a-t-il expliqué en marge du colloque. "Garantir des conditions de vie meilleures aux populations revient à réduire assez vite les problèmes liés à la circulation des personnes et au terrorisme", a plaidé M. Coustillière.Selon lui, l'UPM pourrait être "un outil efficace" agissant aux côtés des organisations "ayant compétence sur l'ensemble du bassin" en matière de sécurité, à savoir l'OTAN et l'Union européenne.
"Ce qui manque, a-t-il souligné, c'est l'émergence d'une structure propre qui permettrait aux pays riverains, et à eux seuls, d'exprimer leurs priorités en termes de sécurité globale".
Il en veut pour preuve le dialogue sur la sécurité dit "5 + 5" qui "a su se concentrer sur des actions pratiques et concrètes", a-t-il affirmé, citant la surveillance maritime et aérienne, la protection civile et la formation.Ce cadre informel réunit, depuis 2004, 5 États du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) et 5 pays du Sud de l'Europe (Espagne, France, Italie, Portugal et Malte).La sécurité en Méditerranée dépend des capacités à affronter les accidents et catastrophes, les risques économiques, sanitaires et civils, tout autant que le terrorisme et les problèmes migratoires.
AFP - le 20 juin 2008

Aucun commentaire: